Rencontre avec Camille Feist au Studio Luna Rossa à l’occasion de la parution de « Chansons à t’aime » !
Comment te présenterais-tu à nos lecteurs ?
Je suis auteure, compositrice et interprète ; originaire d’Alsace. J’écris mes chansons depuis un peu plus de 15 ans et je les accompagne au piano ; instrument dont je joue depuis l’âge de 5 ans. Je fais un peu de guitare en autodidacte, quelques petites percussions, du kazoo, du mélodica, du glockenspiel, du kalimba…J’aime bien rajouter ces instruments à ma musique et j’en joue également sur scène.
Comme pourrait le laisser entendre le titre de ton nouvel EP, l’amour est-il le fil rouge de ce disque ?
Oui mais l’amour au sens large du terme ; cela peut être l’amour fraternel mais aussi l’amour de la vie. J’écris avec amour car c’est le sentiment qui m’est le plus familier. Il y a toujours de l’amour dans mes textes mais ils ne parlent pas forcément que d’amour.
Quelles thématiques abordes-tu sur cet EP ?
Dans « Mes Cartes », on retrouve une certaine philosophie de vie ; il y a un jeu de mot avec les baobabs qui renvoient au fait de traverser des hauts et des bas. C’est un peu une chanson bilan de ma vie. J’ai écrit ce titre il y a deux ou trois ans après m’être rendu compte de tous les ascenseurs émotionnels et des épreuves de la vie ; cette chanson parle de se relever. « Démodée » m’a été offerte par Pierre Yves Allais qui est un ami ; c’est une chanson sur l’écriture et sur le fait d’avoir des mots un peu démodés ; je trouve qu’elle me correspond bien car elle parle d’une fille qui n’est pas vraiment à sa place ; en tout cas, c’est ainsi que je me la figure. « Un Nuage Passe » est une chanson pour mon petit frère ; à une époque, il avait besoin de réponses et je ne pouvais pas lui en donner ; ce titre aborde ce que l’on peut dire à son petit frère et comment on l’accompagne dans les moments de questionnement de vie. Pour le coup, « Planète Foutue Planète » est une histoire d’amour au premier degré. Cette chanson parle d’un couple qui pense s’être trouvé mais les deux personnes se rendent compte très rapidement qu’elles ne sont pas sur la même longueur d’onde. Il y a une double lecture dans ce titre car je parle aussi d’écologie et de cette planète qui va disparaître tout comme ce couple qui va péricliter. Le dernier morceau comme son nom l’indique parle d’un petit garçon qui est somnambule. C’est une chanson qui me tient beaucoup à cœur.
Partager ta musique avec d’autres artistes sur ce disque a-t-elle été une évidence ?
Oui et c’est assez lié à la façon dont a été fait ce disque juste après le confinement. Il y avait eu un gros blanc de scène accompagné d’un moment de doute ; je n’avais plus forcément envie d’être seule sur scène. J’avais le premier couplet de « Mes Cartes » mais je n’arrivais plus à écrire derrière et c’est mon ami Marc Hehn qui a vraiment fait décoller la chanson sur le pont. A ce niveau-là, c’était vraiment une évidence. Xavier Ferran qui est un pianiste génial de Jazz est venu jouer sur « Démodée ». Il a apporté sa touche Swing. Henri Lacour qui est également un ami est venu jouer du washboard ; c’est typiquement un instrument dont je ne sais pas jouer moi-même mais j’avais envie de l’entendre sur ce morceau-là. Marie la Mesta qui est la guitariste et chanteuse qui m’accompagne sur scène est venue faire des chœurs tout comme Yann Féry qui a arrangé, enregistré et mixé cet EP.
Peux-tu nous en dire plus sur la pochette qui illustre « Chanson à t’aime » ?
Cette pochette a été réalisée par Cyrille Hardouin qui est un ami photographe et graphiste. Cyrille a fait toute une série de photos avec des poupées Barbie et des figurines Action Man qu’il a mis en scène en s’amusant de thèmes d’actualités ou d’expressions. C’est vraiment un super travail de composition et de photo. J’ai toujours eu envie qu’il fasse ça avec moi. Nous sommes passés par plein d’étapes de réflexion et nous en sommes arrivés à cette photo. Il y avait un peu l’envie de mettre sous cloche un fantasme de scène. On me voit qui regarde espièglement cette boule à neige avec moi à l’intérieur dans une robe très pailletée qui est celle que je porte sur scène. J’avais envie de m’amuser de cette mise en abime. J’avais le souhait de faire quelque chose de très esthétique. C’est un double regard, entre qui nous sommes dans la vie et sur scène. Je tiens à remercier Armelle Yons pour la mise en beauté sur cette séance photo.
Comment as-tu voulu cet EP d’un point de vue musical ?
Mon précédent EP datait de 2018 et il n’était plus du tout représentatif de ce que je faisais sur scène. Je voulais faire un enregistrement de l’état actuel. J’ai fait confiance à Yann. J’ai posé mes pianos et lui, il a cherché cette matière sonore qui est très différentes sur chaque titre. Tout ce qu’il m’a proposé faisait sens.
Toi qui chantes « Démodée »…Quels mots démodés utiliserais-tu encore au quotidien ?
Jadis, tantôt ; je suis un peu en lutte contre les expressions parasites comme en mode, juste, du coup ; j’aime beaucoup le mot mâchicoulis même s’il est difficile à placer dans une conversation (rires).
Peux-tu nous parler de la mise en images de « Somnambule » ?
Pour la petite histoire, il y avait un lieu génial de spectacles ; une cantine un peu populo ; qui s’appelait L’Ogresse dans le 20ème et il était tenu par Mutata ; un sacré personnage ; qui avait son théâtre de marionnettes et fabriquait sa bière. Nous étions très liés sur la fin de L’Ogresse qui n’a pas résisté aux confinements. Avant la pandémie, j’avais joué « Somnambule » au piano là-bas très tardivement et Mutata était venu me voir et avec sa petite voix espiègle, il m’avait dit qu’il aimerait faire le clip de cette chanson. Il n’était pas du tout vidéaste mais en regardant ses yeux plein de malice et de lumière, je savais que je pouvais lui faire confiance. C’était des paroles de fin de soirée ; je n’avais pas d’attentes particulières ; mais j’aimais bien l’idée. Quelques jours après, il m’a dit qu’il avait rêvé ce clip. Nous sommes partis en Essonne ; là où vit, entouré de champs. Il avait envie de mettre un piano dans la forêt et de me faire jouer. Dans ce clip, on voit d’un côté la maman qui cherche son enfant qui a disparu et de l’autre, cette reine de la forêt qui joue du piano. Ce tournage a été toute une aventure. Ce weekend a été assez magique. J’étais encore accompagnée d’amis ; Nicolas Bellaiche a fait le cadrage et il a monté le clip en compagnie de Michel Allouche.
Comment est née la co-écriture de ce titre avec Charlotte Grenat ?
J’ai commencé l’écriture de cette chanson avec des enfants que j’ai connus bébés et qui ont 12 ans aujourd’hui. Ils s’interrogeaient sur ce qu’était le somnambulisme, nous en avions parlé et nous avions décidé d’écrire cette chanson. J’ai été aidée par Charlotte Grenat pour terminer ce titre qui datait d’il y a pas mal d’années. Charlotte gérait Le Petit Théâtre du Bonheur où je jouais cette chanson de manière instrumentale au piano à ce moment-là et elle m’avait dit qu’elle aimerait bien m’écrire un texte car elle était inspirée par ce morceau. Comme j’avais déjà un texte à priori pour cette chanson, je lui ai envoyé le couplet que j’avais écrit avec Gaspard et Léo les deux enfants de mon amie Claire et Charlotte a écrit les deux autres couplets. Charlotte est quelqu’un de très prolifique ; l’écriture fait vraiment partie de sa routine.
As-tu gardé d’autres nouveaux titres pour le live ?
Oui, bien sûr. J’ai plein de chansons qui n’ont jamais été enregistrées. Il y a donc des morceaux que l’on ne peut entendre que sur scène et il y a en que nous avons revisités. C’est presque du 50/50 qui est présenté en live.
Pour faire écho au titre de ton nouvel EP, quelles seraient les chansons d’amour chères à ton cœur ?
Toutes les chansons d’amour des Beatles ! « Parce Que (Je T’Aime) » de Barbara me parle beaucoup aussi.
Quels sont tes prochains projets ?
Le clip de « Planète Foutue Planète » arrive très bientôt ; il est signé Michel Allouche et Alexis Doaré qui sont mes compagnons de réalisation. Nous construisons le live avec Marie la Mesta et Pauline Paris.