Rencontre avec Julien Rieu de Pey au Studio Luna Rossa à l’occasion de la parution de son premier EP !
Comment te présenterais-tu à nos lecteurs ?
Je me définis d’abord comme un bassiste ; la basse qui a été mon premier instrument est mon socle professionnel car beaucoup de chose reposent là-dessus. J’accompagne d’autres artistes depuis longtemps, c’est le cas actuellement de Sanseverino, je fais partie d’un groupe de musique Argentine et je joue également avec ma mère Nicole Rieu dont j’ai réalisé le disque à paraître en février ; j’ai aussi réalisé le mien. Je suis mixeur, guitariste, chanteur, auteur et compositeur.
Pourquoi as-tu préféré mettre tes différents talents au service d’autres artistes avant de te lancer avec un premier EP ?
C’est une bonne question ! Peut-être qu’après 25 ans de psychanalyse, je pourrais répondre plus précisément (rires). Je pense qu’il y a une histoire de maturité. Souvent, je me dis que j’aurais dû commencer une carrière d’artiste solo plus tôt car maintenant, j’ai moins de temps devant moi. C’est comme la vie, il a fallu que les choses s’ajustent pour que je me sente à l’aise et légitime. Ça ne s’est pas fait comme cela…il y a eu de la peur pendant longtemps.
Quel a été le déclic pour composer et présenter « Seules Les Vagues » ?
Quand j’ai démarré ce projet il y a trois ou quatre ans, j’œuvrais en duo ; vibraphone-basse ; et nous nous dirigions vers une musique Pop-Jazz-Electro mais il y a eu des virages et je me suis retrouvé tout seul. Le déclic a été extérieur ; il n’est pas venu de moi. J’avais deux solutions : soit je redémarrais tout en remontant un groupe avec toute la lourdeur logistique que cela représentait mais aussi les finances ; et je ne m’en sentais pas capable ; soit je me lançais tout seul et cela s’est fait sous l’impulsion de ma compagne ; Sophie ; qui a été très présente pour ce projet-là. Il y a eu une gestation de quelques semaines durant lesquelles j’étais dans un très grand doute. Nous avons organisé un premier petit concert privé et je me suis rendu compte que les gens présents ne voyaient pas quelqu’un qui était seul avec sa basse mais un musicien qui jouait sa musique et petit à petit, le projet s’est assis.
Comment décrirais-tu l’univers de ce disque ?
Rêveur, sûrement un peu spirituel mais pas au sens religieux, poético-métaphysico-existentialiste même si cela fait très intello (rires). En vrai, je définis mes chansons comme des petits tableaux un peu impressionnistes. En ce moment, je dis que je fais des chansons progressives, contemplatives et exploratives.
Quelles thématiques abordes-tu sur cet EP ?
J’aborde beaucoup la vie intérieure qui est quelque chose d’existentiel et il y a des questions sur le temps notamment sa perception qui nous échappe.
Quelles ont été tes envies visuelles pour le clip de « Seules Les Vagues » ?
Pour tout dire, au début, je ne voulais pas apparaître dans le clip ni sur le visuel mais comme je suis assez bien conseillé, beaucoup de gens m’ont dit que c’était mon premier EP et qu’il fallait que l’on puisse m’identifier. Pour ce clip, il y a eu un départ de compromis. A l’origine, il aurait dû être réalisé en stop motion mais cela ne s’est pas fait pour des raisons techniques. Dans cette vidéo, j’ai voulu raconter une histoire. C’est un petit chemin et quelque chose qui ouvre à la fin. J’avais à cœur de présenter ; un peu comme dans mes chansons ; une ambiance, un climat, un paysage, une couleur qui serait jolie, un peu enfantine à un moment donné, poétique et qui irait un peu titiller l’imagination.
Ce clip amorcerait-il ce que tu souhaiterais développer sur scène ? Aimerais-tu notamment qu’il y ait des projections sur ou derrière toi et qu’elles racontent une histoire ?
C’est une super bonne idée que je n’avais pas eue, je t’en remercie (sourire). En fait, je pense que je n’ai tout simplement pas eu le temps de me pencher sur cet aspect-là. Pour l’instant, j’ai fait entre vingt et trente concerts avec ce projet mais je n’ai pas encore fait de résidence de mise en scène ; ça sera la suite. En tout cas, je suis convaincu depuis le début que les lumières donneront toute la dimension de mon spectacle.
Où aimerais-tu que ces vagues t’emmènent ?
Le plus loin et le plus proche de moi possible ; c’est tout moi car en général, j’aime quand cela veut tout dire et rien dire. Le plus loin possible en termes de destination et le plus proche en termes d’intériorité.
Maintenant que ce premier disque a vu le jour, comment imagines-tu la suite ?
J’aimerais que ces vagues puissent m’amener à collaborer avec d’autres artistes. J’aimerais partager des chansons et la scène. Le second EP est déjà prêt. Pour l’instant, un album me paraît encore trop gros. Je vais rentrer en résidence incessamment sous peu pour écrire la suite et j’ai énormément d’envies !
Qui retrouve-t-on dans ta culture musicale ?
Je viens d’une famille de musiciens, mon père était chanteur et ma mère est toujours chanteuse ; j’ai grandi dans le milieu de la chanson Française et de la variété. Sans décider d’écouter cette musique-là, elle fait partie de mon ADN. Durant toute ma jeunesse, il y a eu Renaud, Balavoine qui était un ami de la famille, Cabrel…Après, à l’adolescence, quand j’ai commencé la basse, j’ai dû faire un blocage sur la voix et je n’ai fait que du Jazz-Rock, du Funk et des choses instrumentales pendant longtemps. Sinon, conjointement, il y a toujours eu le Rock des années 60-70 notamment The Beatles, Queen, Supertramp, Bob Dylan, Joni Mitchell, Kate Bush…En dehors de cela, j’ai beaucoup écouté A Silver Mt. Zion et Godspeed You ! Black Emperor. J’aime beaucoup aussi la musique Sud-Américaine.
Quel regard as-tu sur la scène musicale Française actuelle ?
Je t’avoue que je ne suis pas super au fait mais je sais que je devrais car je suis aussi dans cette scène musicale Française…J’ai été ; et je suis toujours ; touché au niveau de l’écriture des textes par des artistes comme J.P Nataf , William Sheller et Alain Bashung. Récemment, j’ai entendu un titre de Feu ! Chatterton et j’ai trouvé ça super ; ils ont vraiment chopé un son. Globalement, je me retrouve plus dans l’écriture et la musique d’artistes de la chanson Française d’il y a quelques années.
Seules les vagues - EP par Julien Rieu De Pey
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