Retrouvailles avec Marie Sigal au Studio Luna Rossa à l’occasion de la parution de l’EP « Minotaure » !

Pourquoi as-tu choisi de revenir en groupe et non en solo trois ans après « Les Géraniums » ?

Le solo continue mais sous une forme plus chanson. En fait, j’avais vraiment un grand désir de partir sur quelque chose de plus Pop et de plus rythmique et je savais que toute seule, je n’allais pas y arriver. Il faut savoir où on en est et pour une fois, je voulais collaborer.

Peux-tu nous présenter tes acolytes et nous dire comment ce projet à quatre s’est-il formé ?

Sur « Les Géraniums », j’avais engagé Philippe Waterballs qui avait juste posé des basses mais qui m’avait donné quelques pistes quand nous en parlions en off du studio. Nous avons fait une date ensemble et scéniquement, c’était mortel ; nous avons vraiment adoré cette date ; et je me suis dit que ce projet plus Pop se ferait avec lui. Nous avons commencé à travailler sur cet EP pendant les confinements. Ca a été une évidence. Rien que d’en parler, j’en ai des frissons. Au sein de Sigal, je suis aux claviers, à la voix, à la composition et aux textes. Philippe qui est multi instrumentiste est à la basse, aux synthés, aux percussions et aux chœurs en live. Dorian Dutech est à la guitare et aux chœurs en live et Simon Portefaix est à la batterie et au SPD-S. J’ai rencontré Dorian et Simon grâce à Philippe car ils viennent tous du milieu un peu Jazz mais avec des racines Pop, chanson et même Metal. J’aimais bien l’idée de mélanger tout cela et nous nous sommes bien trouvés. Il faut savoir que l’audition s’est déroulée un jour avant le confinement et quand nous nous sommes retrouvés après les restrictions, ça a matché directement. Un groupe scénique est né même si ça n’en est pas un sur la création.

Qu’est-ce que chacun apporte à Sigal ?

Simon est extrêmement sensible et c’est un véritable atout en live ; il partage son groove, il a une précision rythmique de dingue, il a vrai attrait pour texte et il amène de l’énergie. Dorian est coloriste, il sait mettre des couleurs au niveau de la guitare, poser des ambiances, trouver des riffs. Sur le disque, nous avons co-composé beaucoup de parties de guitare et il amené des choses à lui. Philippe apporte vraiment une douce folie dans ce projet, de la bonne connerie (rires) et son savoir-faire dans la Pop-Rock. Philippe a toute une culture Rock que moi j’ai beaucoup moins.

Vous êtes-vous posé la question du nom ou utiliser le tien a-t-elle été une évidence ?

Au début, nous pensions garder le nom Marie Sigal mais comme j’ai déjà un projet qui est très chanson que je défends maintenant piano-voix et que nous sommes devenus un duo créatif, nous n’avons gardé que Sigal qui représente ma facette Pop.  Nous trouvions que ce nom sonnait bien.

Musicalement, Sigal s’inscrit-il dans ce que tu as fait auparavant ?

Oui et non. Je pense que c’est un projet que j’avais vraiment dans le ventre ; même au niveau vocal, j’utilise la voix de poitrine ; j’avais ces textes, cette envie d’être plus dynamique ; ce côté clairement plus années 80 et plus Pop mais je ne me l’autorisais pas. Toute seule, sans Philippe, je n’aurai pas réussi à atteindre ce niveau de production de sons. C’était en maturation mais ça faisait un moment que je voulais faire ça.

Quelles thématiques abordez-vous sur votre premier EP ?

Cet EP parle de féminin, de féminité, de naissance, de la mort, de la vie, de plein de choses qui m’ont traversé depuis trois/quatre ans, un peu d’amour mais beaucoup de sexualité. Pour moi, « Minotaure » est un disque qui affirme le désir.

Comment décrirais-tu l’univers de Sigal sur cet EP ?                

Avec Philippe, nous nous étions dit que cet EP était un peu comme un bonbon-médicament. Si ça ne va pas, tu nous écoute et ça va mieux (rires) ! L’univers de ce disque est coloré, contrasté ; car il y a des textes un peu sombres parfois ; et fédérateur. J’ai voulu que les refrains soient beaucoup plus catchy par rapport à ce que je fais d’habitude ; c’est moins contemplatif et mélancolique et c’est plus affirmé. 

Peux-tu nous en dire plus sur le clip qui illustre « Minotaure » ?

J’avais ce clip en tête depuis longtemps car il faut savoir que « Minotaure » est la plus vieille chanson composée pour ce disque ; le refrain a au moins quatre ans mais je n’arrivais pas à trouver les couplets et ils ont été finalement co-composés avec Philippe. Le texte de cette chanson qui parle de désir est assez humoristique et plutôt cru et je ne souhaitais pas que le clip soit ton sur ton ; je ne voulais pas un clip érotique mais quelque chose de marrant. Je me suis demandée ce qui célébrait l’amour dans la vie et qui pouvait être marrant. J’ai pensé au mariage et surtout à l’after. J’ai eu l’idée de mettre en scène un mec qui danse et qui soit sexy dans le banal ; et là, je ne parle pas de Philippe car il est tout autre dans la vie. J’ai relevé plein de mouvements de danse un peu beaufs mais que j’adore dans des films. Philippe est le personnage principal de ce clip, je voulais le mettre en avant car nous faisons vraiment des co-créations.

Pourquoi est-ce ce titre qui donne son nom à votre EP ? Que symbolise ce minotaure ?

Cette chanson que je n’arrivais à mettre dans aucun répertoire était vraiment faite pour ce projet-là. Dans le minotaure, il y a quelque chose d’impulsif, d’énigmatique et d’un peu dark et sur cet ep, il n’y a pas que de la joie. Le minotaure est aussi le symbole du labyrinthe et moi, en tant que créatrice, je suis dans le dédale, il y a des fois où je ne sais pas du tout où je vais mais j’y vais (rires).

Qui retrouverait-on dans les influences du groupe ?

Philippe et moi, nous ne venons pas des mêmes bords musicaux et du coup, on retrouve plein d’influences diverses dans Sigal. En termes de voix et de présence scénique, je kiffe vraiment Catherine Ringer. En termes de textes, je suis fan de l’écriture de Brigitte Fontaine. De manière plus actuelle, j’adore Feu ! Chatterton et L’Impératrice. Quant à Philippe, il est fan de Justice et de Daft Punk. Il y a donc un mélange entre des choses Pop-Rock un peu Américaines et un travail plus autour de la poésie.

Quels sont vos prochains projets ?

Le clip illustrant « La Couveuse » sortira en janvier. Comme je travaille beaucoup sur mon projet solo et que je continue de composer de la musique pour des documentaires et pour du spectacle vivant ; je suis polymorphe ; nous posons les choses en ce qui concerne la tournée de Sigal ; nous sommes à la recherche d’un booker. Nous continuons à écrire pour la suite...EP ou album ?