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Retrouvailles avec Alexis HK au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur son album « Bobo Playground » !

Publié le par Steph Musicnation

(c) Souffle

(c) Souffle

Le titre de ton nouvel album est-il ironique ?

Oui car je suis quelqu’un de taquin et j’aime bien l’autodérision. Il faut savoir que je m’amuse à échanger des faux titres d’albums avec ma compagne et mes potes et celui-ci, je l’avais baptisé « Bobo Playground » en référence à un nouveau paillasson que j’avais acheté sur un site mega bobo où tout était super design et super cher et quand je l’ai reçu, ça faisait vraiment l’antre du bobo. Par ailleurs, ce titre évoquait les bobos mais aussi l’idée d’un terrain de jeu ; l’endroit d’une vie un peu enfantine où l’on grandit comme un privilégié entouré notamment de beaux tapis. Pour certains, la vie est un champ de mine et pour d’autres, c’est un terrain de jeu. Il y a une auto-ironie de ma propre vie mais aussi de celles de plein de gens qui se sont marrés quand ils se sont vus dans cette chanson qui donne son nom à ce nouvel album en l'écoutant. Quand je fais une chanson et que l’on vient me dire que l’on se voit dedans, j’adore cela car j’ai l’impression d’avoir réussi quelque chose.

Que partagerais-tu avec des bobos ; à part un paillasson ?

(Rires) Un petit verre de vin nature avec un peu de riz sauvage ou de quinoa en parlant de la fin du monde. Au-delà des clichés, plusieurs choses me plaisent dans ce concept qui est vraiment schizo au possible puisqu’il signifie bourgeois bohème ; c’est comme si on disait progressiste réactionnaire, ce sont deux termes complètement antinomiques et ça me plaît beaucoup. Par ailleurs, ça désigne aussi une petite blessure qui ne fait pas vraiment mal et que ta maman vient soigner avec du mercurochrome. Bobo est aussi un nom de clown. Comme ce sont les médias qui nous donnent nos identités, quand on reprend des clichés, les gens se reconnaissent et ça fait marrer tout le monde car c’est une réalité mais aussi un concept journalistique. Il y a donc un terreau de reconnaissance et de gentille ironie car je peux être très taquin mais je ne suis jamais méchant.

Peux-tu nous en dire plus sur la pochette qui illustre « Bobo Playground » ?

La pochette de cet album représente une armoire à pharmacie qui contient des produits de la gamme Mieux ; une marque que nous avons inventée. L’univers Bobo, c’est la vie en mieux, c’est être éco-responsable, c’est se protéger de la fin du monde avec de la sophistication qui est le fruit d’un gros travail marketing.  Les médicaments présents dans cette armoire à pharmacie rendent plus épanoui, plus fidèle, plus confiant…tout en mieux !

(c) Souffle

(c) Souffle

Comment as-tu voulu ce disque d’un point de vue musical ?

Même si je savais que je n’allais pas finir ce disque tout seul, j’ai voulu qu’il parte d’un terreau personnel. J’ai fait les pré-prods moi-même, je me suis amusé notamment avec le flow, le groove et des petits sons de claviers. Je ne souhaitais pas de musique acoustique mais quelque chose d’un peu plus « cheesy », d’un peu plus superficiel à certains endroits à l’image de la pochette de cet album. J’ai envoyé ce que j’avais fait à Sebastien Collinet qui est un spécialiste de toutes les musiques Reggae/Ragga ; nous avions cette culture-là en commun ; et il a tout de suite compris où je voulais aller. Seb a réarrangé cette base personnelle afin que le son soit puissant.

Les arrangements ont-ils découlé des textes ou inversement ?

Cela dépend des morceaux mais la plupart du temps, tout se fait en même temps. Sur l’ordinateur, j’ai ma partition musicale d’un côté et de l’autre ma partition textuelle. Ce qui est très agréable, c’est la possibilité de choisir juste une boucle de batterie et de commencer à poser des mots dessus, cela élabore une structure sur laquelle on va s’amuser à rajouter un riff de guitare ou de claviers…Si j’ai assez lié les deux, il y a des chansons plus graves comme « Ville Lumière » où l’inspiration m’est venue alors que j’étais sur la route ; j’ai eu des visions plus textuelles, j’ai pris un papier et un crayon et j’ai écrit ce texte dans ma chambre d’hôtel. Quand cela se fait de cette façon-là, généralement, je prends une guitare et je commence à poser quelques accords comme pour une chanson traditionnelle.

Quelles thématiques abordes-tu sur ce disque ?

Le leitmotiv de cet album sont les clivages entre les bobos vs le reste du monde ou en tout cas, les privilégiés contre ceux qui le sont moins, les clivages entre l’enfance et l’âge adulte, les clivages entre les femmes et les mères…C’est un disque qui souligne en légèreté et en arrière-fond quelques clivages que l’on doit affronter dans la vie. J’avais envie de faire quelque chose qui en apparence soit très layette ; presque superficiel ; un peu ironique mais qui ait une certaine gravité sur le propos. Dans cet album, je constate aussi ma chance de vivre en pleine liberté et de manière assez épanouie jusqu’à présent. J’avais envie d’avoir un œil sur le monde en présentant le point de vue de celui qui se sent privilégié ; je trouvais ça intéressant et authentique.

(c) Souffle

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« Bobo Playground » est-il fortement ancré dans l’époque actuelle ?

Moi, j’ai l’impression qu’il est ancré dans l’époque actuelle mais elle change tellement vite que l’on peut proposer quelque chose le lundi et la semaine suivante, un nouvel événement aura déjà changé la face du monde. Aujourd’hui, les époques n’ont plus la même durée ; elles sont compressées, coupées, segmentées. Par ailleurs, d’un pays à l’autre, ce ne sont pas les mêmes époques non plus. Aujourd’hui, il y a des endroits où l’on vit encore un peu comme au Moyen Âge. La vraie question serait est-ce que ce disque répond à un goût de l’époque actuelle en occident car j’ai quand même un point de vue de lorgnette ; je ne peux pas aller voir beaucoup plus loin que mon point de vue ; et j’essaie de le livrer en y mettant un petit peu d’humour, d’autodérision, de partage de sentiments, et d’histoires à raconter.

Pourquoi as-tu choisi de reprendre « Partenaire Particulier » et comment as-tu voulu réinterpréter ce tube des années 80 ?

D’abord, quand je reprends une chanson, c’est parce que je l’aime et qu’elle m’a marqué. En tant que musicien et chanteur, je suis très admiratif du caractère tubesque de cette chanson qui est très puissante. « Partenaire Particulier » a résonné dans toutes les boîtes de nuit et elle a marqué son époque. Les couplets de cette chanson sont intéressants, ils ne sont pas très longs mais ils racontent vraiment quelque chose. On ne peut pas être insensible à une chanson qui commence par « Je suis un être à la recherche, non pas de la vérité mais simplement d'une aventure qui sorte un peu de la banalité » ; cela signifie que je ne connais pas la vérité mais ce que je veux, c’est qu’il se passe quelque chose de fort et pour cela, il faut que je rencontre cette partenaire. C’est à la fois simple et profond. J’ai voulu donner un autre éclairage au morceau avec ma nonchalance naturelle car au-delà d’être un tube, « Partenaire Particulier » est une belle chanson.

L’une de tes nouvelles chansons s’intitule « J’ai 18 Ans », à quoi rêvais-tu à cet âge-là ?

J’ai toujours été dans la lune depuis mon plus jeune âge, j’étais nonchalant, assez mou même si je le suis moins maintenant et cela énervait un peu mes parents qui avaient envie de me secouer. J’ai toujours rêvé de poésie, de chanson et de musique ; ça ne date pas d’hier. 18 ans est l’âge où l’on se demande ce que l’on va faire plus tard et moi, mon idée était de devenir chanteur. Je voulais raconter des histoires, écrire des chansons et les jouer sur scène avec une guitare. Je voulais me prouver que je pouvais aller au-delà de ma timidité ; c’était aussi un challenge. Mes parents voulaient y croire mais ils m’ont dit d’assurer quelque chose derrière. J’avais quand même la tête sur les épaules et je ne suis pas arrivé sur Paris en me disant que j’allais vivre de ma musique. Quand je me suis installé sur la capitale, j’ai pris un boulot, je savais que ça n’allait pas marcher du jour au lendemain, il a fallu travailler. Faire ce métier, c’est du travail ; il y a du monde dans la place, il y a d’excellents artistes, il faut vraiment bosser pour avoir une petite place.

(c) Souffle

(c) Souffle

Pour moi, « Comme Un Rappeur » est un single évident…d’autant que tu pourrais beaucoup t’amuser dans un éventuel clip, le Rap et toi est-ce une vraie histoire d’amour ?

Bien sûr ! J’adore les joutes verbales, le jeu des mots, les prodiges verbaux et quant en plus, ça raconte quelque chose, qu’il y a une parfaite adhésion entre le fond et la forme, que les mots sont bien choisis au service d’un sujet touchant ou drôle, j’ai toujours adoré cela. Forcément, vu ma génération, je suis un peu old school, j’adore les fondateurs mais aussi certains mecs qui font des trucs assez hallucinants aujourd’hui. Alors que le Rap existe déjà depuis les années 80, ça sera perpétuellement une musique de jeunes. A un moment donné, ça deviendra aussi vieux que la chanson mais le Rap se renouvelle tout le temps et de manière attractive. Avant, on écoutait du Rap pour faire chier son père alors que maintenant, on écoute la même musique que son père et bientôt que son grand-père.

Quels sont tes prochains projets ?

Nous avons commencé la tournée, des dates sont programmées jusqu’au printemps avec un Olympia à Paris le 25 janvier. J’aimerais bien faire quelque chose avec les mecs du groupe Java mais aussi me détacher un peu de la chanson afin de faire de l’écriture plus pure ; j’ai commencé à écrire un bouquin mais pour le moment, je tâtonne à fond…

Retrouvailles avec Alexis HK au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur son album « Bobo Playground » !
https://www.facebook.com/alexishkofficiel
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