Rencontre avec Grégoire Jokic au Studio Luna Rossa à l’occasion de la parution de « Silent Impact » !
Comment te présenterais-tu à nos lecteurs ?
Je suis originaire de Normandie, je viens de Noyers-Bocage qui est un petit village près de Caen. Je suis pianiste depuis pas mal de temps. J’ai fait différentes choses avant d’atterrir sur mon projet actuel qui est le résultat de tout un cheminement et dans lequel je suis aux manettes de pas mal de choses notamment au niveau de la composition.
Quel est ton premier souvenir mais aussi celui qui serait le plus marquant en ce qui concerne le piano qui est ton instrument de prédilection ?
Mon tout premier souvenir remonte à mes cinq ou six ans quand je prenais des cours de piano avec mon frangin dans une petite école communale ; nous avions la même prof et nous n’étions clairement pas des flèches (rires). Je me souviens de la salle, du fait que nous alternions et que ça nous gonflait un peu. Mes parents m’ont mis là-dedans tôt car cela faisait partie un peu de la culture pour eux mais mon intérêt pour le piano est venu beaucoup plus tard. Quant à mon souvenir le plus marquant avec le piano…il y en a plein. J’ai fait pas mal de Jazz et donc beaucoup d’improvisation, que ce soit lors des répétions ou en concert, il y a des moments magiques qui naissent grâce à ça ; un peu d’osmose avec d’autres musiciens, quelque chose de très fort qui se passe émotionnellement, c’est un peu la drogue du musicien car c’est ce qui fait que tu as envie d’y retourner encore et encore. On cherche ce truc-là et quand ça se produit, c’est assez rare mais c’est ce qui nous tient et ce sont les plus beaux moments. Finalement, ce n’est même pas lié au piano mais plutôt à la musique en elle-même.
As-tu très tôt voulu mélanger le piano et l’électronique ?
Non, pas du tout. Au début, j’ai joué un peu de musique classique et ça ne m’a pas trop plu. J’ai vraiment plongé dans le piano par le biais de l’improvisation à la suite de rencontres. Ensuite, j’ai joué dans des projets Jazz, Rock, Funk…mais au bout d’un moment, je me suis rendu compte que je ne faisais pas vraiment la musique que j’aimais même si à chaque fois, j’amenais ma touche. J’ai monté mon propre projet avec d’autres musiciens. Au début, j’ai joué avec des jazzeux ; forcément car c’était tout mon entourage ; mais il s’avère que les musiciens de Jazz sont des gens très libres et difficiles à canaliser. Je me laissais emporter, je prenais du plaisir à jouer mais finalement, je ne faisais pas la musique que je voulais. La musique électronique a été un moyen pour moi de reprendre la main notamment sur toute la partie rythmique afin de pouvoir vraiment faire ce dont j’avais envie. Ca a répondu à une idée de composition et ça a été le moyen d’y arriver. Je pense que c’est une étape et que je retournerais peut-être jouer un jour avec d’autres musiciens mais en essayant de respecter cette compo.
Comment mettrais-tu en parallèle « Kairos » paru l’année dernière et « Silent Impact » qui sortira le 21 octobre ?
La manière de composer n’a pas du tout été la même. « Kairos » est le fruit d’un long processus alors que j’ai composé « Silent Impact » un peu plus rapidement. Pour moi, il est logique que l’un soit l’évolution de l’autre mais je ne sais pas si ça sera aussi évident pour tout le monde.
Comment le silence impacte-t-il ta créativité ?
C’est une bonne question ! Je pense que plus on avance dans la composition et plus on épure. Quand on commence, on ne fait pas du tout de silence, on a même peur d’en faire en tant que musicien mais finalement, il vient prendre de plus en plus de place ; c’est en tout cas ce qui se passe dans mon processus de création. Plus j’épure et plus le silence vient faire son apparition. On peut dire que quelque chose qui groove gère bien le silence d’une certaine manière même si c’est difficile à être en œuvre.
Peux-tu nous parler de la mise en images d’ « Awake » ? De grands espaces, de l’eau, serait-ce ainsi que tu visualises ta musique ?
Comme je voulais un début d’EP positif, dynamique, énergique afin de fuir les tendances un peu mélancoliques que je peux avoir, je ne me voyais pas mettre en images « Awake » dans un intérieur. J’avais envie d’un clip avec de grands espaces d’où le drone avec les vues très larges. Je visualise ma musique dans de grands espaces mais pas spécifiquement avec de l’eau ; pour « Awake », je voulais que ce soit en plein air, qu’il y ait de grands espaces et ensuite, ça a été du système d avec des potes. Un ami a proposé le Canal de la Martinière, nous y sommes allés et nous avons eu du bol car le soleil nous a donné de belles lumières. Nous sommes très contents de ce clip.
Qu’aimerais-tu que les auditeurs éprouvent en écoutant « Silent Impact » ?
Je pense que l’on fait de la musique pour inspirer les gens qui peuvent ressentir un peu ce qu’ils veulent. Déjà, si quand ils écoutent l’EP, il leur fait éprouver des émotions, c’est pari gagné. Ensuite, si cet EP peut les inspirer dans quoi que ce soit dans leur vie, c’est pari encore plus gagné.
Réfléchis-tu au fait d’ajouter des voix sur tes morceaux ? Que ce soit la tienne ou celles d’autres artistes ?
Oui, c’est quelque chose que j’aimerais bien faire. Je fais déjà des tests mais rien n'est jamais sorti ; j’utilise des voix sans paroles comme des nappes de synthés. Je sais qu’il faudra des paroles à un moment donné mais ce n’est pas facile car c’est un grand virage. La voix vient tout de suite prendre toute la place et du coup, elle fait passer la musique au second plan. Faut vraiment bien doser la chose. Par ailleurs, qui dit paroles dit sens. Je trouve que la voix est un vecteur incroyable d’émotions. Pour le moment, ce qui me viendrait en premier lieu serait de faire appel à d’autres artistes mais comme j’ai déjà chanté dans d’autres projets…on ne sait jamais.
Que ferais-tu ressortir dans ton univers ?
La mélancolie et le côté introspectif. Je pense faire une musique qui permet de rentrer dans sa bulle quand on l’écoute.
Qui retrouve-t-on dans ta culture musicale ?
Brad Mehldau, Tigran Hamasyan, Avishai Cohen mais aussi Metallica, Nils Frahm, Kiasmos, Grandbrothers…
Quels sont tes prochains projets ?
« Silent Impact » sortira le 21 octobre, un clip en piano solo sera mis en ligne le même jour et la tournée débutera le lendemain jusqu’au 21 décembre en première partie de Thylacine. Une date parisienne en tête d’affiche devrait se confirmer en début d’année. Je compose déjà pour le second album.
Grégoire Jokic - Seven Seas (Official Music Video)
Listen to Seven Seas : https://lnk.to/G_Jokic_Seven_Seas These poetic and ancient images remind me that the story between the human being and the sea has been going on since the dawn of time ...
Silent Impact - EP par Grégoire Jokic
Écoutez Silent Impact - EP de Grégoire Jokic sur Apple Music. Écoutez des morceaux comme " Awake ", " Everything Goes " et bien plus encore.
https://music.apple.com/fr/album/silent-impact-ep/1646210479