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Retrouvailles avec Kent au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur son nouvel album baptisé « Scherzando » !

Publié le par Steph Musicnation

(c) Gaelle Astier-Perret

(c) Gaelle Astier-Perret

Pourquoi avez-vous ressenti le besoin de vous éloigner un temps de la musique et qu’est-ce qui a fait que vous y soyez revenu ?

C’est surtout qu’est-ce qui a fait que j’y suis revenu car c’était un temps indéterminé puisque j’étais même prêt arrêter ; chose que j’ai en tête depuis plusieurs années maintenant. Ma tournée s’était terminée en 2018, j’avais bien bossé en 2019 ; j’avais sorti un roman ainsi qu’une BD sur Elvis qui m’avait demandé beaucoup de boulot ; et comme ma femme avait eu des problèmes de santé, nous nous étions dit que 2020 serait une année sabbatique ; finalement ça a été une année confinée, elle a été sabbatique pour tous ; ce qui n’était pas prévu. Comme j’étais bien « loti », le premier confinement a été fort agréable mais quand nous avons connu le deuxième et le troisième, j’ai commencé à tourner en rond et c’est là que de nouvelles chansons sont venues mais ce n’est pour cela qu’elles étaient sur le confinement. En fait, je pense en chanson ; je me balade, je vois des choses et des mots et des mélodies me viennent. Comme j’étais complètement inactif, je n’ai pas pu empêcher ce flot qui était présent et il a fallu que ça sorte. Dans d’autres circonstances, en vacances, peut-être que ça se serait passé différemment…

Pouvez-vous expliciter le titre de votre nouvel album ?

Scherzando est un terme que l’on retrouve surtout en musique classique pour définir un passage qui est léger, allègre. C’est un mot Italien que l’on pourrait traduire par l’air de rien. Scherzando ne définit pas le fond de l’album car les chansons sont plutôt graves mais cela représente la façon dont les morceaux se sont faits. Ces chansons sont nées spontanément sans se prendre la tête. Je suis venu au Studio Luna Rossa avec Marc Haussmann et Alice Animal avec l’idée de faire ce disque avec eux ; ils étaient partants ; nous sommes restés ici une semaine et nous avons mis au point dix-neuf chansons. C’était fou. Ensuite, en studio, tout s’est enregistré très vite. On retrouve cette fluidité dans ce titre d’album.

Sur ce disque, on retrouve « Scherzando Express » sur lequel vous revenez sur pas mal d’étapes majeures de votre vie, est-ce une façon de « boucler la boucle » ?

Je n’ai pas cette sensation car dans cette chanson, je reviens essentiellement sur mon enfance et mon adolescence ; l’époque innocente où je n’avais pas ce qui m’attendait après (rires). J’avais envie de raconter cela depuis pas mal de temps. Pour être honnête, le noyau de la chanson existe depuis une vingtaine d’années ; je l’ai même chanté sur scène à une époque. En revanche, le prélude et le final sont différents ; ce n’est pas le même texte ni la même musique. Si je n’ai pas enregistré ce titre il y a vingt ans, c’est parce que je n’étais pas satisfait de ces deux passages mais aussi car je m’étais dit que c’était trop tôt. Je me suis dit que ça aurait plus de poids plus tard. J’ai croisé les doigts pour survivre afin de la chanter vingt ans plus tard (rires).

(c) Gaelle Astier-Perret

(c) Gaelle Astier-Perret

« Scherzando » a été annoncé par « Ma Ville », si vous deviez être notre guide à Lyon, où nous emmèneriez-vous ?

Ma vie Lyonnaise se résumait essentiellement à la Croix-Rousse ; le plateau, les pentes et un bout de la presqu’île. C’est là où je me suis construit et c’est donc là où je vous emmènerai.

Pourquoi avez-vous donné la couleur bleue à cet album ? Est-ce que cela symbolise une période comme pour Picasso ?

Peut-être ! C’est marrant de parler de couleur ; c’est rare que l’on me pose la question. Pendant longtemps, j’ai fui le bleu, ça ne m’intéressait pas pour une raison toute bête…J’ai les yeux verts et comme je m’habille en fonction de cela, je trouvais que bleu et vert, ça jurait ; je préférais donc le bordeaux, le rouge, le vert, la gamme des marrons…un jour, j’ai dû acheter une chemise bleue et je me suis dit que ce n’était pas mal finalement (rires). Je me suis mis à accepter le bleu mais c’est très récent. Par ailleurs, quand j’ai fait la BD sur Elvis Presley, elle était en bi ou trichromie, les pages avaient des aplats de rose ou de bleu selon les périodes racontées et j’avais trouvé une gamme de bleu qui me plaisait bien. La veille de rencontrer mon label ; At(h)ome ; afin de discuter de la pochette de ce nouveau disque, j’ai dessiné cet autoportrait ; ensuite, j’ai pris la gamme de couleurs de ma BD sur Elvis et j’ai choisi ce bleu par rapport à tout ce que je viens de raconter. Depuis que j’ai assimilé le bleu, j’en veux partout.

Quelles ont été vos intentions aussi bien dans l’écriture que d’un point de vue musical sur « Scherzando » ? En écoutant ce disque, j’y ai décelé une certaine douceur qui viendrait peut-être contrebalancer avec la dureté de notre monde actuel…

Il y a de cela. Avant tout, j’avais envie de douceur ne serait-ce que pour moi-même. Quand j’écris des chansons, je le fais d’abord pour moi afin de me faire du bien et ensuite, je souhaite qu’elles en fassent aussi aux gens qui vont les écouter. Jusqu’en 2019, j’avais l’impression de foncer comme dans un tunnel ; dans cette frénésie, il n’y avait pas que le travail, il y avait également les à-côtés comme la société telle qu’elle est aujourd’hui mais aussi au niveau familial et amical. J’ai décidé de freiner un peu. J’ai eu envie de calme. Pendant les un an et demi de dessins sur Elvis, j’ai beaucoup écouté de musique ; Elvis bien évidemment mais aussi d’autres artistes car j’avais vraiment le temps ; j’ai fait une sorte de retour en arrière sur les années 70. A cette époque-là, j’avais ma bande son, elle était essentiellement Rock ; il y avait d’autres choses que je n’écoutais pas car ça ne me correspondait pas à ce moment-là. J’étais passé à côté notamment de Joni Mitchell, Crosby, Stills, Nash and Young et même de Simon and Garfunkel dont je ne connaissais que deux ou trois titres. Là, c’est ce que j’ai écouté et ça m’a fait un bien fou. J’ai aimé ces accords et ces harmonies vocales et je me suis dit que si je refaisais quelque chose, ça serait dans cette voie-là.

(c) Gaelle Astier-Perret

(c) Gaelle Astier-Perret

Quelles thématiques abordez-vous sur votre nouvel opus ?

Les thèmes s’imposent à moi. Je ne me dis jamais que je vais parler de telle ou telle chose dans le prochain album. Le fil rouge de cet album est le temps passé ; pas mal de chansons tournent autour de cela. J’ai dépassé la soixantaine ; honnêtement ; ça me travaille mais pas de façon angoissante. L’angoisse est passée ; elle est arrivée beaucoup plus tôt dans la cinquantaine. Maintenant, je n’ai plus cette peur, je vis de plus en plus au jour le jour.

Vous qui chantez « Ta Liberté », pouvez-vous noud ire laquelle vous a le plus manqué durant les confinements ?

De me mouvoir un peu plus loin qu’à un kilomètre de chez moi. Je ne sais pas rester immobile. Ce ne serait pas possible pour moi de cultiver mon jardin. J’ai besoin de mouvement. D’ailleurs, c’est quand je bouge que l’inspiration vient ; quand je reste assis et que je l’attends, elle me boude.

Alice Animal est très présente sur ce nouveau disque, que mettriez-vous en avant chez elle ?

Je l’apprécie énormément en tant que chanteuse, j’aime sa voix et c’est aussi pour cela qu’elle est très présente dans les chants sur ce disque. J’apprécie également ses qualités de musicienne ; de guitariste. J’ai rarement travaillé avec ce que l’on appelle des requins de studio ; des gens qui savent maîtriser tout ; j’ai toujours préféré œuvrer avec des gens avec qui j’avais des affinités amicales avant tout. Alice possède un très bon niveau de guitare et elle a une volonté assez étonnante d’apprendre encore. Elle a moins de limites que moi en guitare et elle a su se faire son propre style. Sa personnalité transparaît dans sa musique. J’aime ce qu’elle dégage humainement aussi ; elle est d’une positivité incroyable, elle rayonne en permanence.

(c) Gaelle Astier-Perret

(c) Gaelle Astier-Perret

Pour reprendre le titre de l’un de vos nouveaux morceaux…Qu’aimeriez-vous écrire maintenant sur une page blanche ?

Ce que raconte ce texte…J’aimerais bien mettre sur papier tout ce que je n’ose pas. En dessin, je ne suis pas troublé par cela, je n’ai pas de limites, c’est plus au niveau du texte…la pudeur et la réserve sont des garde-fous ou des censeurs ; ça dépend de quel point de vue on se place. Il y a des choses que j’aimerais exprimer avec des mots mais que je ne peux pas pour des raisons essentiellement personnelles afin de ne blesser personne. Peut-être que je trouverais le bon vocabulaire un jour…

Quels sont vos prochains projets ?

L’album sort le 16 septembre, le clip illustrant « Les Remords, Les Regrets » arrive bientôt et des dates sont déjà programmées jusqu’au printemps 2023. Nous ferons notamment le Café de la Danse le 07 octobre et la Salle Molière à Lyon le 15 octobre.

Retrouvailles avec Kent au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur son nouvel album baptisé « Scherzando » !
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