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Rencontre avec Lewis Evans au Pop-Up du Label afin d’en apprendre plus sur son nouvel album « L’Ascension » !

Publié le par Steph Musicnation

(c) Jeremy Leboulanger

(c) Jeremy Leboulanger

Qu’est-ce qui a fait que tu te sois éloigné de la musique et quel a été le déclic pour y revenir ?

Ce qui est certain, c’est que j’ai voulu arrêter ; j’en étais persuadé dans ma tête, j’ai vendu ma guitare, j’en avais même marre d’écouter de la musique. Pour une fois, j’avais envie de faire autre chose. La musique a toujours fait partie de moi, ça a été un moyen de survivre, un travail, une source de revenus. Pendant le COVID, je me suis mis à jardiner, j’ai planté moi-même tous mes légumes mais j’ai découvert que j’étais un jardinier de merde (rires). Je tiens à le préciser car je ne fais que planter des graines, je les arrose et ça pousse ; je n’ai pas de recette miracle. Je crois qu’une partie de moi a voulu apprendre quelque chose ; tout simplement. Le déclic pour revenir à la musique a été un peu « divin » car mon cerveau n’arrêtait pas de fabriquer des mélodies ; je pense qu’il est un peu borderline, schizophrène, bipolaire ; et quand j’essayais d’arrêter cela, ça s’amplifiait et ça devenait de plus en plus fort. Je pense même que je me suis dirigé vers le jardinage afin d’être au contact de machines qui font du bruit pour empêcher ces mélodies de naître en permanence et comme ça ne fonctionnait pas, j’ai été obligé de les laisser sortir afin d’être en paix avec moi-même. J’ai l’impression que c’est la musique qui me contrôle et non l’inverse.

Pourquoi as-tu baptisé ton nouvel album « L’Ascension » ? Doit-on le prendre au sens propre ou au figuré ?

A la base, cela vient du fait que nous nous sommes mis d’accord avec mon arrangeur pour repartir en studio afin faire un nouvel album le jour de l’Ascension en 2021. A cette époque-là, je m’étais rendu compte que j’étais vraiment naze comme jardinier ; je coupais mal les haies, j’avais endommagé la camionnette de l’espace vert de Donville-les-Bains… ; j’ai su que ce n’était pas pour moi et comme je n’avais pas d’autres qualifications, je suis retourné vers la musique. Par ailleurs, dans ce titre d’album, il y a également une notion assez prétentieuse car j’ai voulu m’améliorer ; je me suis inscrit au CrossFit, j’ai fait des pompes et je me suis dit que j’allais manger mieux ; je voulais sortir de cette bulle dépressive et me rendre meilleur. J’ai voulu parler de cela dans cet album ; c’est un peu le storytelling à l’ancienne ; je suis parti de zéro pour remonter à la surface. A partir de l’Ascension, j’ai opté pour un mode de vie plus sain et durant trois semaines, je me suis entouré de personnes qui me sont très chères dont Frédéric Buchet qui est pratiquement comme un père pour moi et avec qui j’ai fait trois albums et j’ai enregistré cet album dans une ancienne abbaye face à la Cathédrale Notre-Dame de Coutances. Durant ces semaines-là, j’ai l’impression d’être presque devenu un moine musical (rires). J’ai eu la sensation de me connecter avec quelque chose au-dessus de nous. Voilà toutes les raisons qui ont fait que j’ai appelé cet album « L’Ascension ».

Pourquoi un titre en français alors que tu chantes en anglais ?

C’est en hommage à la France ; ma compagne est Française tout comme mes enfants. Je trouvais que ce mot était chouette et en plus, c’est un peu « le bébé » de mon précédent disque qui s’intitulait « Le Rayon Vert ». Beaucoup de personnes me demandent pourquoi je n’ai pas écrit de chansons en français et à vrai dire, je me sens plus à l’aise en anglais car c’est ma langue maternelle mais actuellement, je réfléchi très fortement à transposer tout ce nouvel album en français…

(c) Jeremy Leboulanger

(c) Jeremy Leboulanger

Peux-tu nous en dire plus sur la pochette de ton disque ?

Cette pochette a été réalisée par Camille Blanchemain qui est le guitariste du groupe Cemented Minds qui sonne très Punk-New Wave. Camille avait déjà bossé sur l’illustration de mon EP « Le Rayon Vert » et pour cet album, je voulais quelqu’un qui avait un côté Punk. Le pauvre, je lui ai laissé plein de notes pour chaque chanson ; des trucs un peu tordus parfois, il a dû halluciner ; je voulais que tous ces éléments se retrouve sur la pochette, ça a été ma seule demande sinon il avait carte blanche. Sur cette pochette, on retrouve un cœur, des mains à l’envers et l’ange Gabriel qui tombe ; c’est assez paradoxal pour un album qui s’appelle « L’Ascension ».

Comment as-tu voulu cet opus d’un point de vue musical ?

Cet album s’est fait très spontanément en trois semaines. J’avais à peu près toutes les mélodies en tête et mon arrangeur a fait un énorme travail derrière afin de donner une identité totale. J’ai voulu que l’on travaille comme si nous faisions un voyage dans l’ordre des chansons et cela s’est répété chaque jour. Le fait de ne pas vouloir de batterie était la seule certitude que j’avais concernant cet album car je trouvais qu’il y en avait trop sur les morceaux que j’avais pu entendre à la radio et j’ai voulu aller à contre-courant de cela. L’idée était de baser ce disque autour du violon, de la guitare acoustique et de trouver des petites astuces pour réveiller les gens sans utiliser de batterie. C’est un exercice de style que je me suis imposé et cela a donné un son intéressant à ce disque ; un peu à l’image de The Rolling Stones ou The Yardbirds à la fin des années 60.

Comment décrirais-tu l’univers de cet album ?

On est dans quelque chose d’un peu psychédélique et tricky. On vagabonde entre des notions de spiritualité dont parle un athée qui a fait une rencontre. Cet univers est un peu ambigu. On est sur le fil. Il y a de la nostalgie dans cet album car je joue avec la mémoire du passé ; que ce soit autobiographique ou inventé. Il y a beaucoup de premier degré dans la musique, j’ai gommé le kitsch de mes autres disques.

(c) Jeremy Leboulanger

(c) Jeremy Leboulanger

Quelles thématiques y abordes-tu ?

J’ai beaucoup parlé de choses intimes concernant notamment mes parents dans mes précédents disques et sur « L’Ascension », j’ai voulu ouvrir un autre chapitre avec plus de fiction. Je vois cet album un peu comme un conte de fée. J’ai imaginé entre autres un amour interdit entre un prince Indien et l’un de ses esclaves dont il est amoureux, que le fils d’un cultivateur de fraises au Canada n’ait plus envie de suivre les traces de son père et de son grand-père, que César se prépare à une bataille face à des légions de soldats Germaniques…ça part très loin ! Je parle aussi d’un nuage et de la pluie. Il y a une ou deux chansons autobiographiques mais en général, ce sont des fictions.

Le titre « Doesn’t Matter Who You Are » synthétiserait-il le « message » que tu veux diffuser avec ta musique ?

Oui, bien sûr. J’essaie d’être sincère dans tout ce que je fais même si cela m’emmène sur des chemins de merde parfois (rires). Ça peut faire cheesy de dire cela mais j’essaie d’être le même sur et hors de scène. Je n’ai pas besoin d’avoir les chevilles qui enflent, elles sont déjà hyper enflées (rires).

Comment est née ton histoire d’amour avec la France ; toi qui es né à Liverpool ?

La France m’a tout donné et tout appris. Je suis profondément républicain tout comme mes parents et je pense que c’est l’une des raisons pour lesquelles ils ont quitté l’Angleterre en caravane pour venir en France. Je suis Britannique de culture mais mon cœur est totalement Français même si des fois, j’ai envie de manger des fish and chips et de mettre du vinaigre sur mes frites.

(c) Jeremy Leboulanger

(c) Jeremy Leboulanger

Qui retrouve-t-on dans tes influences musicales ?

J’ai moult influences ! J’ai beaucoup écouté du Post-Punk et de la New Wave ; des groupes tels que Devo et Gang Of Four. Ensuite, je suis passé à Oasis, Cast et Pulp ; pendant très longtemps, Jarvis Cocker a été un Dieu à mes yeux. Herman Dune a été mon premier concert à l’adolescence et j’ai fait mon précédent disque avec lui ; même si nous ne nous sommes jamais rencontrés physiquement, nous avons échangé longuement ensemble et j’en étais très fier car il a été mon idole ; j’étais déstabilisé presque comme un petit enfant. En tout cas, quand je travaille sur un album, mon cerveau refuse d’écouter de la musique. Durant sept à neuf mois, je me mets dans une sorte de cocon et je refuse tout ce qui vient de l’extérieur afin de vraiment trouver mon son. J’ai toujours eu à cœur que mes disques soient intemporels et anachroniques.

Quels sont tes prochains projets ?

Trouver un tourneur, c’est la prochaine étape pour moi car jusqu’à présent, je gère cela moi-même et ça demande beaucoup de temps. Il y a encore une dizaine de dates programmées jusqu’en novembre. J’aimerais beaucoup traduire les chansons de « L’Ascension » en français ; j’ai eu cette idée vraiment très récemment. J’aimerais bien collaborer avec des artistes tels qu’Albin de la Simone et Bertrand Belin pour qu’ils me donnent un coup de main car moi, quand j’écris en français, ça sonne comme Francis Lalanne (rires). Il y aura peut-être un autre clip…cela va dépendre de mon ascension ! Le vinyle  de l’album sortira à la rentrée.

https://www.facebook.com/LewisEvansOfficial
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