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Rencontre avec Arthur Ely au Studio Luna Rossa à l’occasion de la parution de « Carte Jeune » !

Publié le par Steph Musicnation

(c) Juliette Valero

(c) Juliette Valero

Comment te présenterais-tu à nos lecteurs ?

J’écris des chansons, des poèmes et je produis ma musique sur ordinateur. J’ai commencé en jouant de la guitare et je suis devenu chanteur en écrivant mes propres titres. Je viens de Strasbourg et je suis arrivé à Paris ; comme plein de jeunes qui veulent faire de l’art ; un peu après le BAC.

En ce qui te concerne ; la musique a-t-elle toujours été un objectif ou un « heureux hasard » ?

La musique n’a pas toujours été un objectif car même s’il y en avait toujours chez moi, je n’y pensais pas quand j’étais petit. En revanche, c’est devenu carrément un objectif vers mes 16-17 ans. Plus jeune, je faisais beaucoup de sport mais je me suis blessé et cela m’a empêché de continuer le tennis. A cette époque-là, au lycée, j’ai rencontré un pote qui faisait de la musique, j’ai trouvé ça cool, j’ai pris une guitare qui traînait chez moi et à partir du moment où j’ai commencé à en jouer, c’est devenu ultra obsessionnel. Assez vite, je me suis dit que c’était ça que je voulais faire dans la vie. J’ai été très têtu à partir de ce moment-là.

Quel regard as-tu aujourd’hui sur « En 3 Lettres » ton premier album paru en 2019 ?

Je trouve que j’avais posé mon cœur sur la table. Quand je réécoute « En 3 Lettres », il y a des chansons qui ne me parlent plus mais je suis heureux de les avoir sorties car il y avait une urgence. Ce qu’il faut savoir, c’est qu’en 2019, je ne voulais sortir que des singles et des EPS, les médias ont parlé d’ « En 3 Lettres » comme d’un premier album mais pour moi, c’est plus une mixtape. J’ai composé les chansons de ce projet avec des gens différents et elles ont été enregistrées et mixées à divers endroits, j’ai montré ce que je savais faire avec ces premières chansons mais il n’y avait pas un travail de cohérence. Ces titres étaient comme des premiers jets. Encore aujourd’hui, j’aime le côté spontané de ce projet. Ce qui va suivre dans quelques mois sera le premier projet que j’aurai pensé du début jusqu’à la fin.

(c) Juliette Valero

(c) Juliette Valero

Le COVID a surgi quelques mois après la parution d’« En 3 Lettres », la pandémie t’a-t-elle coupé l’herbe sous le pied ? Comment as-tu vécu cette période artistiquement mais aussi d’un point de vue personnel ?

La pandémie m’a coupé en plein milieu de la tournée mais les chansons d’« En 3 Lettres » étaient sorties plus ou moins un an auparavant et j’ai donc quand même eu le temps de les jouer devant des gens. Je ne me suis pas senti complètement frustré comme cela a pu être le cas de potes qui venaient de sortir leur projet. J’arrivais à un moment où je m’étais dit qu’une fois la tournée terminée, j’allais m’enfermer afin d’écrire et composer pour la suite. Ça s’est juste fait plus tôt que prévu. Au début, j’ai énormément écrit, j’étais heureux d’avoir ce temps-là notamment aussi pour lire mais ensuite, c’est le fait que ça ait duré et les faux espoirs de reprise qui ont été plus galère sur la seconde année car mon projet commençait à prendre forme. J’ai crée un label en indé ; Soixante Sept Mille ; et ça a été galère pour trouver des partenaires notamment pour monter les tournées car tout le monde était un peu refroidi après les confinements. Durant la seconde année, j’ai fait pas mal de bilans, je me suis posé des questions fortes notamment en ce qui concerne la vie de musicien que j’ai envie d’avoir ; signer avec un gros label ou continuer en mode deter et après réflexion, je me suis dit que ce que j’aime faire, c’est travailler avec peu de gens, des gens de confiance et d’être autonome dans la manière dont je fonctionne.

« Carte Jeune » est-t-elle une parenthèse d’un point de vue musicale ou est-ce que cette chanson synthétise bien la suite ?

L’air de rien, trois ans sont passés quand même et ce que j’ai fait est assez différent. Globalement, j’ai beaucoup travaillé l’écriture, je suis revenu au guitare-voix dans la composition alors qu’à l’époque, je partais plus de prods comme ça se fait dans le Rap. Pour moi, mes nouvelles chansons sont plus fortes et beaucoup plus Pop aussi. Maintenant, la direction de mon projet est beaucoup plus chanson, je ne rappe plus même si parfois, j’ai gardé ça un peu dans le flow, dans la façon de poser et j’ai remarqué que je chantais un peu dans les aigus. « Carte Jeune » n’est pas une parenthèse car cette chanson en dit pas mal sur ce qui va suivre. Avoir des prods vraiment assumées et frontales est ce que j’ai gardé de l’époque d’« En 3 Lettres » et de la culture Rap car quand les prods sont très en arrière et la voix devant dans la variété ou dans la Pop, ça a tendance à m’ennuyer.

Ce titre est-il une fiction ou l’expression de ta réalité ?

Mes chansons sont très autobiographiques mais cela ne veut pas dire que je ne vais pas voler des bouts de vie de potes. Il y a des moments où il y a du mélange mais globalement, c’est ma vie car quand je parle de celles de mes copains/copines, ils font partie de la mienne. « Carte Jeune » n’est donc pas une fiction ; j’y parle de choses que j’ai rencontrées. On peut dire que dans ce titre, il y a une sorte d’autofiction comme cela se fait en littérature.

(c) Juliette Valero

(c) Juliette Valero

Qu’as-tu voulu mettre en avant dans cette chanson qui possède une vraie portée générationnelle ?

J’ai construit « Carte Jeune » un peu sous la forme d’une liste. J’avais commencé à en faire une grande sur laquelle j’ai noté les choses auxquelles on répond non ou auxquelles on te répond non. C’est un peu une liste de refus que l’on se prend dans la gueule ou que l’on met aux autres. Si les refus nous bloquent, c’est aussi ce qui fait que l’on existe car quand on refuse des choses, c’est là que l’on prend des décisions et que l’on fait des choix qui permettent d’avancer. Cette idée de carte jeune illustre le moment où l’on n’a plus de réductions, où l’on n’est plus en attente de ce que l’on va devenir plus tard, où l’on nous demande maintenant d’être un adulte et d’agir comme tel. Quand on n’a plus la carte jeune, il y a quelque chose qui se pose, on ne peut plus se projeter sur demain, c’est aujourd’hui qu’il faut faire les choses. Dans cette chanson, les refus sont ceux que l’on se prend socialement à ce moment-là mais ils évoquent aussi les moments où l’on essaie de tirer son épingle du jeu.

Te verrais-tu écrire « Carte Vermeil » dans quelques années ?

Si j’écris « Carte Vermeil », ça sera plutôt bon signe car ça voudra dire que j’aurai eu une longue et belle carrière !

As-tu été tenté de passer par la case télé-crochets afin de booster ton projet musical ?

Non, jamais, même si pas mal de gens m’en ont parlé quand j’ai commencé à chanter. Ecrire des chansons sur des choses très personnelles m’a toujours fait kiffer et j’avais donc moins le côté interprète qui mis en avant dans ces émissions.

(c) Juliette Valero

(c) Juliette Valero

Qui retrouve-t-on dans ta culture artistique ?

Un grand paquet de monde ! Si je devais tous te les citer, tu n’arriverais pas à terminer cette interview. Pour le projet à venir dont « Carte Jeune » est le premier son, j’ai été pas mal influencé par Manu Chao que j’ai beaucoup réécouté ces derniers temps ; ses albums « Clandestino » et « Proxima Estacion : Esperanza ». Tout me touche : la liberté qu’il se permet au niveau des influences musicales, les décisions super drastiques quant à l’ambiance sonore, la manière dont sa musique est produite ; je trouve ça hyper ambitieux alors que c’est fait maison et c’était un peu mon objectif. Dans la même logique, j’ai beaucoup réécouté Gorillaz. Damon Albarn fait tout dans son studio avec assez peu. J’aime ce côté bricolage. Comme j’ai beaucoup bossé mes textes, j’ai beaucoup lu notamment des poètes ; depuis deux ans, je me suis mis à écrire beaucoup de poésie, c’est presque devenu aussi important que la musique dans mon projet. J’ai beaucoup lu René Char et Fernando Pessoa. Au-delà de cela, j’ai écouté des auteurs-chanteurs comme Brassens.

Quels sont tes prochains projets ?

Mon prochain single sortira à la rentrée et une tournée sera annoncée dans les prochains mois. Globalement, mon album est fini mais je n’ai pas encore de date de sortie car nous allons nous adapter en fonction de la réception des singles et de comment la tournée se passera. L’idée est de sortir cet album en 2023.

Rencontre avec Arthur Ely au Studio Luna Rossa à l’occasion de la parution de « Carte Jeune » !
https://www.facebook.com/Arthurelyyy
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