Rencontre avec Ulrich Forman au Studio Luna Rossa à l’occasion de la parution de « Chapter IV – Vulnerable » !
Quelles casquettes as-tu dans l’artistique ?
Je suis avant tout musicien et compositeur ; je fais de la musique à l’image, de la musique tout court, des albums pour d’autres, pour moi, des bandes originales, pour des spectacles…Je suis également auteur, interprète et producteur.
Quel a été le déclic pour te lancer en solo il y a une dizaine d’années ?
Le déclic est venu d’une rupture. A ce moment-là, je faisais déjà beaucoup de musique pour d’autres artistes mais aussi de la musique pour des pubs et des films. Quand je me suis séparé de mon amour de jeunesse, le soir dans mon studio, je me suis retrouvé à écrire des textes, à les mettre en musique et à les produire. Ça n’avait aucune vocation commerciale ; je le faisais vraiment pour moi. Après avoir fait plusieurs titres, je me suis rendu compte qu’il y avait une cohérence entre eux et qu’ils pourraient figurer sur le même disque. Un jour où j’étais chez Universal afin de faire écouter des productions que j’avais réalisées pour d’autres, j’allais dire au revoir à Philippe Laugier ; directeur artistique chez Barclay à l’époque ; je lui ai tendu un disque avec mes chansons et un petit dossier de presse que j’avais envoyés aux radios. Avec beaucoup de chance, l’un des titres était rentré sur Radio Nova. Il a mis le disque et m’a dit que cela faisait quinze jours qu’il se demandait qui chantait. Le lendemain, j’avais un contrat dans ma boîte mail. On va dire que de l’ombre est née la lumière.
Ton projet solo est-il né de nouvelles envies musicales par rapport à ce que tu avais fait auparavant ?
J’ai commencé par le piano à l’âge de 3-4 ans et depuis, je n’ai jamais arrêté de faire de la musique. J’ai débuté en jouant des morceaux Pop qui passaient à la radio et ensuite, j’ai eu notamment des groupes de Rock et de Jazz. J’ai fait de l’Electro également. J’ai toujours aimé tous les styles de musique ; il faut juste que cela me touche, j’aime piocher dans tout et que tout s’autoalimente. En me lançant dans ce projet solo, je ne crois pas m’être dit que je voulais faire quelque chose dont je n’avais pas eu la liberté auparavant. En revanche, ce qui est certain, c’est que cela m’a permis de poser des mots sur des choses très personnelles et très intimes et de les mettre en musique ; chose que je n’avais pas pu faire auparavant en travaillant pour d’autres.
Pourquoi as-tu choisi un pseudo pour t’exprimer ?
Quand mon projet solo a vu le jour, quand je me suis posé et que j’ai écouté tous les titres que j’avais faits le soir sans avoir vraiment cherché à les faire et que j’ai vu qu’il y avait un fil conducteur, cela faisait déjà des années que j’œuvrais en tant que compositeur pour d’autres et quand il a été question de sortir ces titres dans lesquels il y avait des choses très personnelles dans les paroles, prendre un pseudo a été une façon non conscientisée de me cacher un peu au départ.
Pourquoi celui-ci ?
J’ai choisi de prendre un nom à consonance internationale par rapport à ma véritable identité ; Polérik Rouvière ; les gens ne comprennent pas bien d’où vient mon prénom, ils se demandent si c’est breton ou s’il vient des pays de l’Est et mon nom sonne très Français. J’ai toujours trouvé que les noms Juifs-Allemands comme Steven Spielberg, Sébastien Schuller ou Milos Forman, ça claquait. L’approche artistique de Milos Forman me plaisait à tous points de vue. Je me suis dit que ce serait marrant de prendre un nom qui se rapprochait du sien afin de faire croire au début que je pouvais être potentiellement de la famille ; comme un petit neveu. Le truc est passé et c’est resté comme ça ; Ulrich Forman.
Vois-tu chacun de tes disques comme des chapitres de ta vie personnelle ?
Au tout début, ce n’était pas conscientisé ; d’ailleurs, mon premier EP s’intitule « See My Love ». Ensuite, il y a eu « Chapter II » effectivement puis « Chapter III – A Perfect Storm » et maintenant, « Chapter IV – Vulnerable ». On pourrait dire que « See My Love » est le chapitre I, il parle de ma séparation avec mon âme sœur qui est la mère de mes enfants. Le second chapitre parle de la culpabilité, le troisième aborde la reconstruction après la torpeur de la séparation et sur ce quatrième album, j’accepte d’être quelqu’un de vulnérable et finalement, j’en fais ma force.
Quelles thématiques abordes-tu sur « Chapter IV – Vulnerable » ?
Les grands thèmes de ce disque sont le pardon ; pardonner aux autres et se pardonner à soi ; et la résilience.
Comment qualifierais-tu l’univers de ce disque ?
Mélancolique ; ce qui ne veut pas dire nostalgique ; solaire dans une certaine manière et introspectif. Pour moi, cet album serait de la mélancolie éclairée à la lueur d’un soleil de fin de journée.
Comment est née ta collaboration avec Bergmann et Days (RacecaR) ?
J’ai rencontré Bergmann sur les bons conseils de Florent Livet ; un ami mixeur ; et j’ai composé et réalisé son album. Avec Emma (Bergmann), nous avons eu un vrai coup de cœur amical et artistique. Comme mon album est très personnel, je ne pouvais inviter que quelqu’un de proche. Pareillement, j’avais eu un vrai coup de cœur amical avec Days qui est un rappeur de Chicago avec qui j’avais travaillé sur une pub BMW. Nous étions restés en contact sur les réseaux sociaux mais nous ne nous étions pas revus depuis cinq ans. Au moment de la production de « Wish I’d Loved You More », j’ai vu sur Instagram qu’il était en concert à Paris, je l’ai contacté et je lui ai dit que j’aimerais beaucoup qu’il vienne poser sa voix sur ce titre. Il est venu le lendemain au studio, en une heure, il écrit son couplet d’un point de vue un peu neutre au-dessus de cette histoire.
Peux-tu nous parler de la mise en images de « Wish I’d Loved You More » ?
Je fais beaucoup de musique à l’image pour le cinéma et j’avais envoyé un lien vers l’album qui était en cours de mixage à un réalisateur qui était passé au studio, il a écouté le disque chez lui et sa compagne que je connais très bien et qui est également réalisatrice m’a appelé pour me dire qu’elle aimait vraiment mettre en images « Wish I’d Loved You More ». J’adhère à 2000% à l’idée de Nathalie de Lopez ; la réalisatrice ; de mettre en scène ce couple de danseurs. Nathalie est devenue une super partenaire, elle a fait un objet visuel qui correspond vraiment au titre qui raconte les états d’âme d’un couple qui est dos à dos dans un lit. L’un comme l’autre se dit que cette histoire s’essouffle un peu, qu’il serait temps que chacun reprenne sa route mais chacun aime trop l’autre pour lui dire mais plus assez pour rester. Ca me plaisait que ce titre soit mis en images par une femme avec son regard à elle. C’est une vraie œuvre collaborative dont je suis très fier.
T’arrive-t-il de penser au français ?
Oui, il m’arrive d’y penser mais je ne peux pas tout dire dans cette interview…(Rires).
![Ulrich Forman, Bergmann, Days (RacecaR) - Wish I'd loved you more (official video)](https://image.over-blog.com/6AYvXTkOULB_3SkkzK05I7a02GI=/170x170/smart/filters:no_upscale()/https%3A%2F%2Fi.ytimg.com%2Fvi%2F2CKqCyhEbjY%2Fhqdefault.jpg)
Ulrich Forman, Bergmann, Days (RacecaR) - Wish I'd loved you more (official video)
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