Rencontre avec Ferdinand du groupe Viraje au Studio Luna Rossa pour la sortie de l’EP « La Tangente » !
Peux-tu présenter Viraje à nos lecteurs ?
Nous sommes trois musiciens au sein de Viraje : Alfred est claviériste et en live, il gère les machines pour lancer notamment des séquences, Vincent est batteur, il a aussi un SPD pour envoyer des sons et pour ma part, je chante, je joue de la guitare et j’écris les textes.
Comment s’est formé le groupe ?
Le groupe s’est formé à mon initiative. Je suis allé voir Alfred ; qui a fait partie, tout comme moi, de différents groupes plutôt Funk ; avec mes compositions, il a trouvé le projet cool mais un peu faible et nous sommes repassés en prod ensemble afin de les améliorer et de les étoffer pour qu’elles sonnent mieux. Ensuite, afin de présenter un set live, nous avons contacté Vincent qui a rejoint le groupe.
Saviez-vous dès le début vers quelle direction Viraje allait se diriger ?
Non, pas vraiment, c’était assez flou même si pour ce projet, j’avais l’intention de mêler des sonorités électroniques à de vrais instruments. A la base, j’aurais pu jouer mes compositions tout seul sur scène mais ça ne m’intéressait pas car je préférais faire de la musique avec d’autres musiciens. Dans un second temps, après avoir étoffé la matière première dont nous disposions avec Alfred, j’ai écrit les textes.
Pourquoi avoir choisi Viraje comme nom de scène ? Cela fait-il référence à un virage personnel ou artistique ?
J’aime bien l’image que cela connote. Quand on prend un virage, on ne voit pas ce qui va arriver. Que ce soit dans les chansons ou dans l’art de manière générale, j’aime être surpris voire même émerveillé. On ne sait pas où l’on va et d’un coup, on découvre ce qui se passe ou alors, dans un morceau ou dans un album, une certaine direction a été prise et à tout moment, il peut y avoir un virage qui nous fait découvrir autre chose.
Comment nous décrirais-tu l’univers du groupe ?
Décalé, dansant, un petit peu hypnotisant et feel good.
Vos envies artistiques ont-elles évolué depuis « J’Arrive » paru au printemps 2020 ?
Oui, le premier EP était plus expérimental. On se tâtait un peu plus sur « J’Arrive ». Je pense que comme sur toute première œuvre, il y avait la volonté de mettre plein de choses dans ce disque afin d’essayer de se démarquer en faisant quelque chose de nouveau mais après coup, on s'est rendu compte que le but premier était de faire de la musique et d’instaurer un univers plutôt qu’un concept.
Peux-tu expliciter le titre de votre second EP baptisé « La Tangente » ?
A la base, ce terme est utilisé en mathématiques mais il renvoie aussi à l’expression prendre la tangente. Ce titre est le mélange de ces deux idées-là. La tangente illustrerait le fait de partir loin par rapport à ce que nous avions fait avant en prenant une vraie direction marquée. Par ailleurs, en géométrie, la tangente est ce qui traverse une courbe et l’adéquation d’idées là-dedans me plaisait.
« La Tangente » a quelque chose d’assez introspectif, est-ce parce que ce disque a été pensé durant les confinements ?
Oui, exact ; des titres comme « Un Temps Arrêté » et « Mon Ennui » parlent par eux-mêmes ; ces sujets me sont venus pendant le confinement. « Un Temps Arrêté » parle d’un moment en suspens, de se ressourcer en ne faisant rien, de se reconcentrer sur soi-même et en effet, le confinement a été propice à cela. « Mon Ennui » évoque le fait de devoir gérer mon ennui au quotidien durant cette période.
Quelles autres thématiques abordez-vous sur ce second pas discographique ?
Tous les textes parlent de ce que je ressens ou de ma vision des choses ; nous ne sommes pas sur des textes qui parlent de la société ou de politique. C’est de l’intime. Sur cet EP, je parle beaucoup d’humeurs et d’émotions. L’un des titres parle de rupture et d’autres abordent des sentiments joyeux ou désagréables.
Peux-tu nous parler de la mise en images de « Terre à Terre » ?
Je fais beaucoup de corde à sauter et j’ai eu envie de sublimer cette activité banale qui peut sembler un peu plan-plan au début. Quand on pratique la corde à sauter, on se met dans notre bulle et quand on arrive à un certain stade, on se sent bien, on trouve du plaisir dans l’effort et c’est ce que je voulais mettre en images pour illustrer « Terre à Terre ». Les danseurs professionnels que l’on retrouve dans cette vidéo pratiquent ce que l’on appelle le double dutch ; ils avaient des directives d’intensité et de mouvements mais ils ont pu improviser aussi. Le matin du tournage quand nous nous sommes rejoints, ils nous ont montré des figurines et nous avons été bluffés à chaque fois. Tout était qualitatif ; nous avons filmé et monté cela pour que ça fasse sens.
Que mettrais-tu en avant chez tes deux complices ?
Alfred est très consciencieux, il aime travailler en détail les structures afin que ça sonne du mieux possible sur scène et en production. Quant à Vincent, il est très bon techniquement. Au-delà de l’aspect musical, dans la vie de tous les jours, Alfred fait les choses sans se mettre vraiment de pression et Vincent est très à l’écoute. Auparavant, j’ai eu d’autres groupes dans lesquels nous étions plusieurs leaders et je dois dire que c’est très agréable d’avoir des partenaires qui sont d’accord avec le fait que je fais trancher en ce concerne Viraje.