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Rencontre avec Baptiste W.Hamon au Studio Luna Rossa à l’occasion de la sortie de son troisième album !

Publié le par Steph Musicnation

©Romain Winkler

©Romain Winkler

Comment te présenterais-tu à nos lecteurs ?

Je suis écrivain de chansons et même si je le fais en français, ma musique est très inspirée du Folk et de l’Americana car cela représente l’essentiel de mes influences. Je suis auteur, compositeur, interprète, guitariste et je joue aussi un peu d’harmonica sur scène pour faire comme Bob Dylan.

Comment qualifierais-tu l’univers de ton troisième album ?

Pour faire simple, je vais dire mélancolique et lumineux.

Musicalement parlant, est-il dans la continuité de ses prédécesseurs ?

Il est clairement dans la continuité de mes autres albums mais il est aussi un peu différent. Je revendique le fait de faire de la chanson à texte, c’est ce qui est au centre de mon projet artistique et en cela, ça ne change pas beaucoup de mes disques précédents. En revanche, au niveau musical, j’ai décidé de travailler avec un réalisateur que je connaissais et qui est assez réputé dans le milieu parce que je voulais avoir sa patte à lui sur mon disque ; ses arrangements sont sobres et assez distingués. On retrouve donc son identité sur cet album mais également la mienne. Pour ce disque, je voulais quelque chose d’assez épuré avec quand même de la basse et de la batterie mais aussi des sonorités Américaines et cela s’est fait par le biais de la pedal steel qui est un instrument très Américain.

©Romain Winkler

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Quelles thématiques abordes-tu sur ce disque ?

Il y a beaucoup de petites situations de vie, des réflexions par rapport à l’amour, des choses que j’ai vécues directement moi-même de façon romancée ou par mes amis. Sur ce disque, il y a des histoires de rigolades entre copains ; des choses plus légères que sur mes disques précédents.

Comment nous parlerais-tu de ton rapport à l’écriture ?

J’écris pas mal de poésies et beaucoup de choses qui ne sont pas des chansons. J’aime la poésie un peu plus abstraite ou un peu moins immédiate au niveau du tableau que l’on va pouvoir se faire. Sur mon album, je dirai que « Boire Un Coup » et « Hosanna » représentent les deux facettes de mon écriture ; des histoires un peu émouvantes qui vont droit au but et des choses un peu plus abstraites dans la poésie.

Peux-tu expliciter le titre de ton nouvel opus ? Peut-on y voir comme une sorte de « sortie d’un tunnel » ?

Oui mais pas à titre personnel. Nous venons de vivre deux années plutôt compliquées ; tous ensemble ; et cette chanson, je l’ai écrite sans nécessairement penser à cela. Après coup, je me suis rendu compte qu’elle racontait quelque chose d’encore plus grand que ce que je pensais et c’est pour cela que j’ai décidé d’en faire le titre de l’album. Durant les deux années qui viennent de s’écouler, nous nous sommes posé des questions sur le sens de nos vies, sur notre rôle en tant qu’artistes, à quoi ça sert de faire de l’art…au tout début de la pandémie, je me suis vraiment demandé à quoi je servais et quelques semaines après, j’ai compris car j’ai commencé à recevoir des messages de gens qui me demandaient de faire des petits concerts sur Internet. En tant qu’auditeur, moi-même, j’ai recommencé à écouter de la musique pour me faire du bien et j’ai pris conscience que nous avions évidemment un rôle même quand on ne sait pas où le monde va. « Jusqu’à La Lumière » est un titre plein de lumière et d’espoir et c’est ce que je veux apporter avec ce disque. Par ailleurs, je pense que c’est la chanson qui représente au mieux mon état et mes pensées durant ces trois dernières années.

©Romain Winkler

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Ton album s’ouvre sur « Boire Un Coup », fais-tu partie de ces gens qui ont « l’alcool triste » ?

Non, j’ai l’alcool très joyeux. Parfois, cette joie va m’amener jusqu’à une certaine mélancolie quand je me retrouve seul chez moi en fin de soirée ; je vais alors écouter du Barbara, par exemple. Cela va peut-être me tirer une petite larme mais ce sera une larme de tristesse joyeuse car c’est un moment où l’on est tellement bien que l’on se replonge dans tout un tas de pensées qui nous ont fait. J’ai donc l’alcool joyeux avec les copains et quand je rentre chez moi, il peut être mélancolique mais c’est un état que je recherche et qui pour moi constructif plutôt que destructeur.

Peux-tu nous en dire plus sur l’élaboration de « Jusqu’à La Lumière » avec John Parish ?

C’était mon rêve de travailler avec ce réalisateur. Nous avons contacté John Parish et même s’il a dit oui assez vite, ça a été compliqué de mettre tout en place à cause de ces histoires de pandémie et de confinements. Finalement, j’ai pu partir en Angleterre au printemps 2021. A l’exception d’une ou deux chansons que j’avais pré-maquettées avec mes musiciens à distance pendant le tout premier confinement, toutes les autres étaient en guitare-voix. J’avais le texte, la mélodie et une base de guitare. Je suis arrivé à Bristol chez John Parish ; qui est quand même une légende de la réalisation ; nous avons passé une journée à discuter, je lui ai chanté mes chansons et nous avons essayé de comprendre dans quelle direction nous pourrions partir. Je lui ai donné carte blanche car je savais que je pouvais avoir une confiance absolue en lui puisqu’il n’y a pas un disque réalisé par ses soins que je n’aime pas ; même si les registres sont très différents. Il y avait toujours quelque chose de juste dans la production musicale. J’y suis allé avec une grande confiance. A chaque début de chanson, après avoir choisi un tempo, il me faisait enregistrer ma guitare et une voix témoin et ensuite, il construisait autour de cela. Je donnais une direction très globale sur ce que j’entendais au début et John partait se mettre à un instrument. Il fonctionnait par étapes en posant des petites couches. J’ai pu observer de l’intérieur comment fonctionnait le cerveau de quelqu’un qui a des compétences que je n’ai pas moi-même car je ne suis pas producteur ; je n’arrive pas à me projeter autant dans des chansons que les gens dont c’est le métier, je sais vers où je veux aller mais pas comment mettre ça en place. Cette expérience a été hyper enrichissante.

 Comment est né ton duo avec Ane Brun sur « Laughter Beyond The Flames » ?

Quasiment sur tous mes albums, j’ai une chanson en anglais car je trouve que ça complète bien le tableau général que je veux donner de ma musique et de mon univers. J’ai écrit « Laughter Beyond The Flames » peu de temps avant d’entrer en studio et quand j’ai chanté ce texte, je me suis dit que ça serait quand même bien d’avoir un invité sur ce morceau. Nous en avons discuté avec John Parish et il m’a dit que ce serait une excellente idée. J’ai tout de suite pensé à Ane Brun car c’est une artiste que j’adore depuis très longtemps notamment depuis que j’ai vécu deux ans en Norvège il y a quinze ans pour mes études. C’est un peu à ce moment-là que j’ai commencé à écrire mes premières chansons et je repense de plus en plus à cette période ; j’ai la nostalgie de ces voyages anciens. Cela faisait sens pour moi d’inviter cette chanteuse que j’avais beaucoup écoutée à un moment de ma vie auquel je repense beaucoup actuellement.

©Romain Winkler

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D’où te vient cette passion évidente pour la culture Folk/Country Américaine qui transparaît dans ta musique ?

C’est très compliqué à dire et en même temps, c’est très simple. Un jour, j’ai découvert la musique du chanteur Townes Van Zandt et ça a été comme une épiphanie pour moi. Jamais auparavant je n’avais ressenti autant d’émotions en écoutant la voix, les mots et la musique d’un artiste. Il s’avère que cet artiste était Texan et que sa musique avait des sonorités Country. Jusque là, je ne connaissais rien à ce style musical mais à partir de ce point de départ-là, j’ai déroulé un fil. J’ai cherché à savoir pourquoi j’étais attiré par ce bonhomme-là. J’ai découvert la scène Folk, les singers-songwriters Américains ; en particulier du sud des Etats-Unis ; et je me suis confronté à mes fantasmes et à mes rêves en allant au Texas. La première fois, j’ai eu très peur que mes fantasmes se brisent sur le mur d’une réalité qui ne me plairait pas du tout mais ça n’a pas été le cas. J’ai pu trouver toute l’âme et la magie qu’il y avait dans la musique de Townes Van Zandt au Texas parmi les gens que j’ai rencontrés et dans les lieux que j’ai visités même s’il y a des contrastes énormes et beaucoup de choses qui nous révolte dans cet état. Il se passe toujours beaucoup de choses au Texas en ce qui concerne la contre-culture musicale et littéraire. Encore aujourd’hui, quand je pars au Texas, je sais que je vais revenir avec des chansons soit parce que j’aurais écrit là-bas soit parce qu’en rentrant, je vais être tellement riche de tout un tas de sensations positives que ça me donnera envie d’écrire des chansons.

La parfaite symbiose entre tes textes en français et ta musique très Américaine vient-elle de tes références musicales ?

Je ne théorise pas quand j’écris des chansons en me disant que j’ai prendre un petit peu chez Jacques Brel et un petit peu chez Johnny Cash mais cela vient naturellement. Même si je suis ouvert à énormément de styles musicaux, la chanson française, le Folk, la Country et l’Americana représentent 90% de ce que j’écoute. La grande majorité étant plutôt du côté Américain. Il faut savoir que je n’ai été capable d’écrire en français qu’après avoir énormément écouté de chanson française ; Barbara, Moustaki, Brel, Jacques Bertin…Je dois beaucoup à ces singers-songwriters ; j’emploie le terme Américain volontairement car c’est l’équivalent des chansonniers ; ils m’ont influencé dans la façon de chanter et dans l’écriture même si encore une fois, je ne théorise pas quand j’écris. Je me nourris de choses bien plus larges que ça. Tous les jours, je lis beaucoup de romans, de la poésie…

Quel serait le paysage idéal pour représenter « Jusqu’à La Lumière » ?

Je vais faire simple car en 2020, j’étais confiné dans une petite bicoque à la campagne dans le Cantal et il faisait très beau. Pour moi, il y a donc du soleil, des collines, c’est bucolique et il y a de la joie finalement !

Rencontre avec Baptiste W.Hamon au Studio Luna Rossa à l’occasion de la sortie de son troisième album !
https://www.facebook.com/BaptisteWHamon
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