Rencontre avec Olympe au Studio Luna Rossa à l’occasion de la sortie de « Press Play » !
Quel regard as-tu aujourd’hui sur ton premier album de chansons originales paru en 2014 ?
Ça a été un grand moment pour moi. Ce disque était mon premier vrai album de chansons inédites avec un gros label. Il a été enregistré à New York ; une ville où je rêvais d’aller ; pendant la période de noël et c’était assez féérique. J’ai eu la chance de travailler avec Zaho, Emmanuel Moire, Olivier Schultheis, Nazim…j’ai eu de belles chansons mais je pense que nous aurions pu mieux faire les choses et je regrette de n’avoir pu ni écrire ni composer sur cet album.
Que s’est-il passé musicalement pour toi depuis la parution de ton EP éponyme en 2016 ?
Il y a eu un grand moment de digestion (rires). Il s’est passé plein de choses depuis 2013 et j’ai ressenti le besoin de faire le point dessus. J’ai pris le temps de me poser afin de me rendre compte de tout ce qui s’était passé ; un disque d’or, des tournées, We Love Disney…Je me suis demandé où j’avais envie d’aller. Au-delà de cela, j’ai eu un petit passage à vide. Sur mes albums précédents, je n’avais jamais écrit ni composé et pratiquement pas rencontré les auteurs et compositeurs. Je me suis retrouvé tout seul, sans label et sans contacts. J’étais un peu perdu. Je savais dans quelle direction je voulais aller mais je ne savais pas comment faire et avec qui surtout. Il y a eu tout un processus de réflexion. Ensuite, j’ai rencontré Jérôme Brulant avec qui je compose et j’écris maintenant et il m’a présenté Théo Grasset qui fait les prods des chansons. Nous avons travaillons ensemble durant un an sur l’EP « Taxidi » et sur l’album « Press Play ».
Justement, pourquoi as-tu fait le choix de publier un EP quelques mois avant ton nouvel album ? Était-ce pour « tâter le terrain » ? Était-ce pour dévoiler « une mue » ?
Je dirai que c’était un peu pour les deux. Je n’avais rien sorti de nouveau depuis 2016 ; cela faisait presque cinq ans ; je savais que des gens m’avaient attendu et que d’autres étaient passés à d’autres artistes, ce qui était normal puisque je n’avais rien publié. J’ai eu envie que l’on voit qu’il se passait des choses de mon côté et on ne va pas se mentir, comme je participais à The Voice All Stars, cela aurait été bête de ne rien sortir au même moment et je savais que l’album ne serait pas encore prêt à ce moment-là. C’est pourquoi, j’ai eu l’idée de cet « amuse-bouche » en attendant pour qu’il y ait de l’actualité. Par ailleurs, je me suis dit que si des personnes me découvraient durant The Voice All Stars, elles allaient peut-être écouter ce que j’ai fait auparavant et même si ça me correspond, ce n’est plus moi. J’avais envie que ces personnes puissent écouter quelque chose qui me ressemble, que j’ai composé et écrit. C’était excitant et un peu stressant car cet EP est sorti sur mon propre label. Je me suis demandé si les gens allaient aimer et si finalement, je ne m’étais pas planté. J’ai été rassuré, j’ai eu de bons retours et des radios ont commencé à jouer les titres ; « J’Roule Plus Vite Que Toi » a même bénéficié de plus de 3000 diffusions, ce qui est un bel exploit pour un petit label qui n’a pas les mêmes moyens que des grosses majors.
Comment as-tu voulu « Press Play » d’un point de vue musical ?
Je n’ai pas voulu me donner de limites. J’ai eu envie d’explorer plein de choses différentes tout en essayant de garder une unité quand même dans le son. Je voulais qu’il y ait une continuité dans cet album et c’est pour cela que je n’ai travaillé qu’avec Théo Grasset pour les arrangements. Il y a plusieurs styles sur ce disque ; par exemple, « La Première Fois » est un peu plus urbain, il y a des morceaux Pop, des titres un peu plus variété et d’ailleurs, pour moi, ce terme n’est pas péjoratif car il y a de la belle variété. Sur certains titres, j’ai voulu qu’il y ait de vraies cordes. Même s’il y a des morceaux plus légers comme « Ça Rend Fou », j’ai eu à cœur qu’il y ait de vraies constructions musicales et que certaines chansons paraissent comme des musiques de film où il y a des progressions. Je n’ai pas pensé ces chansons pour qu’elles passent absolument à la radio même si certaines peuvent être plus radiophoniques.
Quelles thématiques abordes-tu sur ce disque ?
J’aborde beaucoup de choses sur ce disque notamment les critiques qui m’ont été faites dans le monde de la musique depuis ma participation à The Voice sur « Pas Assez », je parle d’amour, de mon aspect mélancolique qui me fait vibrer depuis mon plus jeune âge dans « Couché Dans Ma Peine » ; ce n’est pas parce que l’on ne sourit pas tous les jours que l’on est mal ou forcément triste.
Dirais-tu que « Pas Assez » serait la chanson idéale pour te découvrir si l’on ne te connait pas encore ?
Oui, peut-être mais surtout pour découvrir mon histoire et ce que j’ai vécu. Il n’y a pas de démonstration vocale sur « Pas Assez » mais j’avais envie de cette intimité. Cette chanson pourrait même me faire redécouvrir par des personnes qui me connaissent déjà un peu mais qui n’ont pas toutes mes facettes.
Avec « Press Play », ton envie première était-elle de jouer cartes sur table comme jamais auparavant ?
Oui, je me livre complètement dans cet album. Même si je n’ai sorti beaucoup de disques, celui-ci est le plus personnel. Sur « Press Play », je n’ai pas eu peur d’aborder certains sujets alors qu’il y a quelques années, on me conseillait notamment de ne pas trop parler de mon homosexualité. « Press Play » est un peu l’album de la liberté. Comme tu le dis dans ta question, je joue cartes sur table, je dévoile mon jeu ; les gens aimeront ou n’aimeront pas qui je suis mais peut-être que d’autres se reconnaîtront dans mes textes. Je pense qu’il y a des personnes qui ont besoin de chansons qui vont au fond des choses. A notre époque, il est important de dire réellement ce que l’on a vécu ou entendu dans les textes ; notamment en ce qui concerne la grossophobie ou l’homophobie ; afin que ceux qui ne l’ont pas vécu prennent conscience que ce que l’on dit parfois peut paraître anodin mais que ça peut détruire les gens. On n’a pas tous la même conception des mots que l’on entend.
Tu as créé ton propre label Talentcy Records, peux-tu nous en dire plus sur ce que cela te permet concrètement ? Vas-tu produire d’autres artistes ?
Concrètement, cela me permet de décider de tout et d’être plus libre au niveau des idées ; parfois, en major, il faut attendre six mois avant de réaliser une idée. En revanche, c’est une charge de boulot qui est dingue car au final, c’est toi qui gères tout ; les contrats, l’ingénieur du son, le studio, le booking pour les shoots…mais c’est cool car tu te rends compte de tous les aspects qu’il y a derrière. C’est hyper intéressant. L’aspect est plus humain, tu prends conscience de la valeur des choses, des personnes que tu emploies et de tout le boulot qu’il y a derrière. Dans un premier temps, ce label a été créé pour me produire moi mais nous avons repéré quelqu’un que nous allons produire bientôt…J’adore repérer des talents et les aider avec ma petite expérience afin de les mettre en avant tout en écoutant l’artiste sans rentrer dans une logique de produit. Même si ça ne se fait plus beaucoup en major, j’ai envie de créer des carrières qui perdurent tout en étant dans une relation saine.
Qu’est-ce qui t’a décidé à retenter l’aventure The Voice dans l’édition All Stars ?
J’ai adoré l’expérience The Voice, c’est ce qui m’a révélé en 2013 et ce qui m’a permis de faire de la musique depuis. Après tout ce tourbillon, j’ai eu besoin de digérer les choses et le fait de pouvoir y retourner, retrouver le plateau et « la famille » ; car il y a une super ambiance ; c’était vraiment cool. Quand on m’a appelé, j’étais trop content et j’ai répondu oui tout de suite. Ensuite, j’ai vite déchanté car il fallait repasser les auditions à l’aveugle et le stress est arrivé (rires). Tu es content de revenir mais tu oublies la pression que cela représente. Quand tu vois les cinq fauteuils retournés, tu te dis wow, tu reviens dix ans en arrière et tu as deux minutes pour les convaincre. Ils se tous retournés et j’étais hyper content. J’ai été éliminé à la deuxième étape, ça a été un peu frustrant car j’aurais bien aimé aller plus loin. J’y suis retourné pour chanter mon single en tant qu’invité et c’était top.
Comment vois-tu l’évolution de cette émission, toi qui y avais participé au tout début ?
C’est une belle émission et je trouve que les valeurs sont toujours les mêmes. Même si les équipes ont un peu changé au fil des années, les nouvelles personnes sont aussi dans ce mood hyper famille, les gens de la production sont très protecteurs. The Voice n’est pas une émission dans laquelle on prend les gens et ensuite on les jette. Les talents sont mis dans de bonnes conditions pour qu’ils puissent donner le meilleur sur scène. On y est toujours bien accompagné.
Pourrais-tu devenir toi-même juré dans un télé-crochet ?
J’adorerais ! Découvrir des talents, pouvoir les accompagner, créer un peu une relation musicale, je trouve ça cool. Après, est-ce que j’ai la légitimité pour cela, je ne sais mais en tout cas, j’aimerais vraiment beaucoup.
Quels sont tes prochains projets ?
Nous allons travailler sur le clip de « Ça Rend Fou » et continuer la promo de l’album. Pour l’instant, nous y allons un peu au jour le jour. J’ai pour projet de réaliser un disque ; EP ou album ; de duos sur des chansons inédites. En ce qui concerne le live, j’espère pouvoir faire plein de dates avec mes musiciens afin de faire vivre les chansons de « Press Play » sur scène…
Un soir avec Olympe - Musée la Piscine Roubaix
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