Rencontre avec Colombe au Studio Luna Rossa à l’occasion de la parution de son sublime premier album !
Comment te présenterais-tu à nos lecteurs ?
Mon parcours a été très éclectique entre le théâtre et la musique qui fait partie de ma vie à part entière depuis mon enfance. Je suis à la fois productrice, artiste indépendante, auteure, compositrice, interprète ; j’ai plusieurs casquettes, on peut dire que je suis un peu un couteau suisse dans le domaine de la musique mais cela n’empêche pas que je travaille en équipe, je suis notamment très heureuse de travailler avec mon attaché de presse Fabien Briet. J’ai également une expérience de metteure en scène au sein d’une structure que j’ai cofondée avec Michel Trillot qui est mon alter ego, c’est mon compagnon de route et nous avons produit ensemble un certain nombre de spectacles. Je suis également coach ; au fur et à mesure du temps qui passait, je me suis formée avec pas mal d’outils.
Comment expliquerais-tu que ton premier album ait pris autant de temps car il me semble que tu t’exprimes sur scène depuis pas mal d’années ?
Avant la sortie de mon premier album, il y a eu trois EPS. A un moment donné, j’ai fait une parenthèse dans ma vie artistique, j’ai eu des enfants et j’ai eu besoin de sécuriser mon parcours. A cette époque-là, je suis devenue responsable administratif de l’International Visual Théâtre. J’étais chargée de la production et de la diffusion.
Comment en es-tu venue à t’intéresser de près au chansigne ?
L’IVT est dirigé par Emmanuelle Laborit et lorsque j’y travaillais, j’ai accueilli des équipes de sourds et de malentendants. Les projets étaient bilingues la plupart du temps et durant trois ans, j’ai défendu la langue des signes Française. Ça a été un bouleversement qui a totalement changé ma vie. Quand je suis revenue vers ma propre structure de production, j’ai dit à Michel que j’avais envie de produire des spectacles partout et pour tous ; peu importe la notion de handicap ou pas. A partir de 2009, nous avons produit des spectacles de chansons entièrement bilingues en Français-Langue des signes. J’étais précurseur dans ce domaine-là et aujourd’hui, j’en suis à mon quatrième spectacle produit. J’ai notamment mis en scène et signé l’adaptation en chansigne du spectacle « Je Les Signe Tous » de Mathilde.
Comment as-tu voulu ton premier album d’un point de vue musical ?
En premier, c’est la vibration qui compte pour moi car cette ouverture a une perception sensorielle différente chez les personnes sourdes ; j’ai énormément travaillé sur cela et c’est quelque chose qui me touche depuis très longtemps même avant de rencontrer des personnes sourdes. Ma sœur était vibraphoniste et j’ai toujours été fascinée par les orgues de verre. Sur ce premier album, j’ai cherché à travailler cette vibration musicale alliée aux textes. J’ai œuvré en collaboration étroite avec Denis Uhalde qui est pianiste, percussionniste, compositeur à l’image et vibraphoniste. Le dialogue a été vraiment intéressant car dans l’écriture elle-même des textes, le rythme du voyage y est sous-tendu et quand je suis en voyage, en mouvement, il y a quelque chose qui est impulsé par le moyen de locomotion. Sur cet album, on est dans la grande Chanson Française avec le métissage d’influences liées à mes voyages ; notamment le Reggae et la Pop.
Comment nous décrirais-tu ton univers ?
Authentique, personnel, charnel, pétillant, humain, sauvage dans l’énergie ; il y a quelque chose qui est de l’ordre de l’éternelle amoureuse et de la femme aventurière dans cet univers.
Pour reprendre le titre de ton disque, qu’est-ce qu’il y a ; pour toi ; sous les étoiles ?
Sous les étoiles…il y a l’espoir. Sous les étoiles…il y a une quête à la fois d’un ailleurs et de nos origines. Sous les étoiles…il y a toi, il y a un rendez-vous car c’est ce qui nous permet de nous retrouver. Sous les étoiles…il y a mon grand-père et tous mes aïeux qui sont là-haut et qui veillent sur moi. Sous les étoiles…il y a un appel à aller dans la nature et il y a un émerveillement.
De quoi parles-tu sur cet album ?
Je parle d’amour sous toutes ses formes ; c’est un fil rouge ; car c’est un moteur pour moi, de rencontre car c’est une chose essentielle, du fait de se dépasser, de l'humain.
Peux-tu nous en dire plus sur l’imagerie qui est très présente dans tes chansons ?
J’ai une formation audio-visuelle, le théâtre et le cinéma font vraiment partie de mon ADN. Comme je vois mes chansons comme des petits courts-métrages, j’ai parlé avec Denis des différentes atmosphères que j’imaginais et je lui ai demandé si cela l’inspirait. Cela pouvait partir de la sensorialité ou d’un texte. J’ai notamment eu envie de parler d’amour sans rentrer dans la vulgarité mais en étant vraiment à l’endroit de l’orgasme ; il a fallu trouver comment faire pour que cela soit chaud, sensuel, tout en ayant du texte afin de présenter quelque chose qui est de l’ordre de la rencontre entre un homme et une femme sans rapport de domination/soumission. Denis a vraiment amené des propositions musicales.
Peux-tu nous parler du clip qui illustre « Sous Les Etoiles » ?
Clip ou pas clip, avoir barré l’Eulalie qui est deux-mâts qui a été fabriqué sur un modèle de sardinier, c’était juste extraordinaire comme sensation et comme expérience. Je ne suis pas marin mais je ressens cet appel de la mer. Au cours de mon existence, j’ai eu la chance de vivre dans des îles et je dois dire que la mer est un élément qui me régénère ; c’est l’endroit où je me sens le mieux. Ce clip a été tourné à l’Île-de-Bréhat après un concert à la Citadelle durant lequel le public a eu un coup de foudre pour cette chanson. Il y avait quelque chose de tellement fort autour de cette chanson que je me suis dit qu’il fallait la mettre en images à Bréhat. C’était aussi une manière d’ancrer quelque chose dans mes racines. J’ai rencontré Dominique Sicher le capitaine de l’Eulalie qui a été emballé par le projet et je lui ai dit que j’aimerais beaucoup montrer Bréhat lors des très grandes marées d’équinoxe durant lesquelles les éléments sont très forts. Il y a eu une vraie complicité avec les gens de Bréhat qui sont des amis durant ce tournage. Ce clip est une manière de faire le lien avec le pianiste dans une sorte de temporalité qui va de l’enfance jusqu’à l’âge adulte avec un voyage intérieur. Bréhat est vraiment l’endroit d’où je pars et où je reviens toujours.
Qui retrouve-t-on dans tes influences musicales ?
Stevie Wonder, Sting, Nougaro dont j’ai adoré le côté petits courts-métrages, Gainsbourg pour les mots, Higelin pour la fantaisie, Barbara pour ce qu’elle amène de vivant par rapport à la thématique de la rencontre.
Quels sont tes prochains projets ?
Le jeudi 17 mars à 20h30, je vais présenter mon album sur le Bateau El Alamein ; c’est un bonheur total car jouer sur un bateau, c’est quelque chose qui est de l’ordre de l’ivresse même si l'on ne boit qu’un verre d’eau. En termes de projets, il y a la finalisation de la traduction-adaptation de mes chansons en chansigne. J’aimerais pouvoir mettre en images plusieurs autres chansons notamment « Loin De Tes Bras » qui me tient vraiment à cœur. Je me concentre sur le fait de trouver des dates afin de défendre ce premier album sur scène.
COLOMBE-SOUS LES ETOILES ⭐ (Clip)
🎥 CLIP // SOUS LES ETOILES ⭐ Colombe nous livre le clip ⭐ SOUS LES ETOILES ⭐ extrait de son NOUVEL ALBUM SORTIE le 11 Février 2022 chez l'InouïeDistribution...