Rencontre avec Bazbaz et Manudigital au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur « #LoveBordel » !
Comment est né votre projet musical commun ?
Manudigital : Il est né d’une rencontre virtuelle sur Instagram. Un jour, Camille Bazbaz m’a envoyé un message pour me dire qu’il kiffait trop les petites sessions que je fais dans la rue. Nous étions en plein premier confinement quand j’ai reçu ce message et j’ai trouvé ça génial d’autant que moi aussi, j’adore ce qu’il fait. C’est Camille qui m’a proposé de faire de la musique ensemble et quelques jours après, il m’a envoyé un premier piano-voix ; celui de « Dernière Danse ». Quelques heures plus tard, je lui ai fait parvenir une orchestration autour de ce piano-voix, nous avons tous les deux kiffé et de là a découlé l’EP.
Bazbaz : Raconté comme ça, on dirait une histoire d’amour, comme si nous nous étions rencontrés sur Tinder (rires).
M : Mais la musique est une histoire d’amour !
Sans le confinement, pensez-vous que cette collaboration aurait quand même eu lieu un jour ou l’autre ?
B : Je pense car j’ai toujours eu une oreille dans le Reggae depuis que je fais de la musique ; quelles qu’aient été mes aventures. Manudigital a lui aussi une oreille sur autre chose qu’uniquement le Reggae, il aime aussi les chansons pour ce qu’elles sont en Français ou d’en autres langues. Nous aimons tous les deux la musique au sens large du terme, la Soul, le Blues, le Disco…Nous sommes assez libres dans nos goûts musicaux.
Cet EP représente-t-il la fusion de vos deux univers ?
M : Nous sommes partis sur un terrain vierge mais la fusion est venue instinctivement ; cela a été comme une évidence sans qu’il n’y ait une vraie réflexion là-dessus. Au départ, nous n’étions pas dans l’optique de faire un disque ensemble ; nous avons fait un morceau puis un second et ainsi de suite et au final, l’EP est venu naturellement.
B : Je n’ai fait aucun effort pour rentrer dans son univers et inversement. Maintenant que l’on nous pose des questions, on analyse mais sur le moment, c’était juste mortel. Nous nous sommes compris sans blablater durant des plombes. Je suis un romantique, j’aime bien les belles aventures, les belles histoires et les belles phrases comme celle qui dit que la musique est un langage, ça me rassure, c’est cool, je suis content de faire ce métier et ce disque en est la preuve. Nous l’avons fait simplement.
Vous avez d’abord œuvré à distance…Comment s’est passée votre première rencontre ?
M : Camille s’est déplacé jusqu’à ma grotte dans le 78. C’était très sympa. Nous avons plus parlé que fait de la musique. Nous avons juste joué un peu de mélodica et du tambourin.
B : Après que Manu ait défini tout le son et toute la prod, nous nous sommes dit que nous pourrions rajouter un petit peu d’orgue par ci, un petite touche de melodica ou de tambourin par là et ça a été l’occasion de se rencontrer.
M : Tous les morceaux étaient quasiment sur la table et si nous avons attendu six mois pour nous voir, c’était à cause des confinements.
De quoi parlez-vous sur « #LoveBordel » ?
B : Il n’y a pas de thèmes économiques ou politiques, ce disque parle d’amour, de sentiments, des rapports entre deux personnes qui s’aiment. « #LoveBordel » est un peu le constat de ma réalité d’homme de 53 ans qui malgré tout son savoir-faire et son vécu est toujours en train de patauger dans les mêmes histoires qu’à ses 18 ans. Forcé de constater que les histoires d’amour ne sont pas aussi simples que dans une chanson Italienne. Il y a toujours plein de façon de raconter les mêmes histoires. « #LoveBordel » est un vieux classique Grec (rires).
Cet EP est-il un « one shot » ou allez-vous prolonger cette aventure commune à l’avenir ?
M : Par rapport à d’autres projets qui peuvent être très complexes et même perturbés par la vision de « business » qu’il peut y avoir autour de la musique, celui-ci a été tellement naturel, normal et simple que ça paraîtrait insensé de ne pas refaire de la musique ensemble. Grâce à ce projet, j’ai redécouvert le plaisir de faire de la musique de manière très naïve presque comme à mes débuts même si aujourd’hui, il y a bien sûr plus de technicité et une meilleure qualité. Faire de la musique ainsi, quand on est producteur, c’est un kif ultime.
B : A vrai dire, j’ai un autre projet sur le feu, j’aimerais trop que Manu aille y mettre son nez à un moment et réciproquement. « #LoveBordel » est une vraie rencontre musicale. Nous nous mettons aucune limite ni aucune pression. J’espère que nous ferons plein de choses ensemble.
Qu’est-ce que chacun mettrait en avant chez l’autre ?
M : Sa simplicité et sa gentillesse. J’ai travaillé avec beaucoup de chanteurs et quand on est musicien, il y a quand même un gap entre l’artiste et les musiciens même si l’on converse et que l’on échange sur plein de choses, on ne fait partie vraiment du même monde. Il y a le sideman et le frontman. Quand tu sors d’une répétition, jamais le chanteur va te proposer de prendre ton matos et t’aider à l’amener jusqu’à ta bagnole alors que Camille a été l’un des rares voire le seul à me le proposer. Camille est un musicien comme moi et il connaît les mêmes galères.
B : Porter le matos est l’un des nerfs de la guerre.
M : La vie est faite de petits signes comme celui-ci qui font dire que l’on est avec quelqu’un de bien et ça change.
B : Pour ma part, j’aime notamment son enthousiasme, son groove, sa façon de faire du son, le fait qu’il soit carré alors que moi je suis rond ; c’est pas mal, les forces s’équilibrent naturellement. C’est quelqu’un de rassurant.
Maintenant que la situation sanitaire semble se tasser un peu ; allez-vous défendre votre disque sur scène en France mais également à l’étranger ?
M : En France, oui, c’est déjà prévu, nous avons plusieurs dates qui sont confirmées dont un concert à Paris à La Boule Noire le 14 juin. Dans un premier temps, il y aura plus de dates en France qu’à l’étranger.
B : On attend encore pour New York, Sydney, Poitiers…
K : …Kingston, on ne sait jamais car je fais beaucoup de dates à l’étranger car je suis producteur de musique et principalement de chanteurs anglophones ; c’est donc plus facile pour s’exporter.
B : Je trouve qu’il a vraiment de la chance de pouvoir aller se balader avec sa musique. Il est certain que le français est plus réducteur. J’ai déjà chanté au Mexique, pour ma part, mais le public ne comprend pas le sens de tes paroles et cela devient plus de l’expression corporelle.
K : On ne sait jamais pour le prochain projet…Si ça se trouve, on fera poser des Jamaïcains sur nos instrus, on mélangera les langues et ça nous permettra d’aller jouer à l’étranger.
A qui destineriez-vous « #LoveBordel » en premier lieu ?
B : A personne en particulier. A tout le monde. De 7 à 77 ans !
M : Les thèmes sont universels. Même si la musique peut paraître dans une niche du Reggae par certains aspects, elle est quand même très ouverte. « #LoveBordel », c’est du Reggae 2.0, slow tempo, Low Fi, organique, il y a tout un mélange de plein d’influences différentes. Ce disque peut toucher vraiment tout le monde.
Selon vous, quel morceau serait la référence absolue en matière de Reggae ?
B : C’est difficile, ce genre de question ! Attends, il faut que je regarde sur Google (rires).
M : C’est certain que ce serait un morceau de Bob Marley…« Concrete Jungle » car il représente tout pour moi.
B : Je vais répondre « Hello Carol » de The Gladiators.
Quels sont vos prochains projets ?
B : Nous faisons tous les deux plein de choses et c’est vrai que ce projet commun est un peu arrivé comme une diagonale du fou dans nos différentes casseroles qui chauffaient. Depuis quelques années, je travaille un projet en parallèle avec le chanteur Jamaïcain Kiddus I et j’aimerais bien le sortir un jour. Il y a plein d’autres choses mais pour l’instant, je suis vachement concentré sur « #LoveBordel ».
M : Mon prochain projet parmi tant d’autres sera mon troisième album solo. Ce disque sera bien plus musique Caribéenne et électronique dans le sens large du terme. Cet album sera un peu « peuples du monde » car il sera fait avec des artistes internationaux aux influences diverses. Si tout va bien, il devrait voir le jour d’ici début 2023.
Manudigital & Bazbaz - C'est Quoi Ton Problème ? (Official Video)
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