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Retrouvailles avec Jo Wedin et Jean Felzine au Studio Luna Rossa pour la sortie de leur second album commun !

Publié le par Steph Musicnation

©Marie Planeille

©Marie Planeille

Était-ce une évidence pour chacun de vous de faire ce second album commun ?

JF : Non, pas forcément. Nous n’étions pas spécialement pressés et nous avons préféré attendre d’avoir les chansons.

JW : A vrai dire, nous voulions sortir un EP et nous aurions pu le faire il y a longtemps ; nous avions cinq chansons et c’est notre label qui nous a encouragés à faire un album. Un EP et un album, ce n’est pas du tout la même chose et du coup, nous avons pris le temps de finir ce disque.

JF : Ça s’est passé de manière un peu compliquée car nous avons sorti un premier single et un clip ; « Jamais Envie De » ; début 2020, juste avant le confinement. Ce titre était censé annoncer un album que nous devions enregistrer dans la foulée mais finalement, cela n’a pu se faire qu’en septembre 2020 avant le second confinement et du coup, ce disque n’a pu sortir que récemment.

D’où sont venues vos envies très Disco ; voire même assez Blondiesque dans le son ; pour ce nouveau disque ?

JF : Blondie est l’un des rares groupes de Disco que nous aimons tous les deux.

JW : Pour ma part, je n’aime pas trop le Rock et effectivement, Blondie a toujours été une inspiration pour nous deux.

JF : Ce qui est certain, c’est que nous voulions aller vers quelque chose d’un peu plus Funky ; pas forcément Disco ; d’un peu plus rythmé, d’un peu plus sexy dans les beats. Nous voulions nous diriger là-dedans car c’est ce que nous écoutons beaucoup ;  la musique noire Américaine, la Soul, le Funk.

JW : « Jamais Envie De » possède un côté Blondie et « Jag Vill Inte Höra (Je Ne Veux Plus Entendre) » est plus Disco-Soul avec un côté Michael Jackson.

JF : Cela tient aussi à la façon dont s’est fait le disque. Pour notre premier album, nous avions d’abord travaillé les parties harmoniques, les guitares, les basses, les synthés, les voix et ensuite, nous avions fait venir un batteur pour jouer dessus alors que pour le second, nous avons travaillé avec Adrien Durand. Nous avons tous enregistré ensemble et très rapidement ; en trois ou quatre jours.

JW : Ça s’est fait plus à l’ancienne et de manière plus organique.

JF : C’était le meilleur moyen d’avoir quelque chose de mieux tenu rythmiquement parlant.

©Marie Planeille

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Pourquoi avez-vous choisi d’intituler sobrement cet opus « Jo & Jean », est-ce parce que c’est vous à 100% ?

JW : Par rapport à notre premier disque, chacun a mis beaucoup plus de lui dans cet album ; nous avons mélangé ce que nous aimons et ce que nous savons faire. Sur notre précédent album, nous avions fait beaucoup plus de choses ensemble alors que sur celui-ci, nous avons fait certains morceaux chacun de notre côté. En revanche, je pense que « (Tu As) Gâché Ma Vie » représente au mieux ce que nous savons faire ensemble.

JF : Tout comme « Jag Vill Inte Höra (Je Ne Veux Plus Entendre) ».

JW : Sur ce disque, il y a de l’anglais car c’est une langue dans laquelle j’aime écrire et chanter et il y a aussi du suédois ; même s’il y en avait déjà sur notre premier disque, je trouvais que le morceau était un peu à part, c’était une chanson sur le mal du pays, il se trouvait à la fin alors que là, c’est assumé, c’est le morceau qui ouvre l’album.

JF : Pour revenir au titre de ce disque, nous aurions aimé changer de nom pour nous appeler Jo & Jean car c’est quand même plus facile à retenir mais ce n’était pas possible et du coup, nous avons baptisé l’album ainsi.

Que retrouve-t-on au niveau des textes sur « Jo & Jean » ?

JW : Nous abordons la guerre des sexes.

JF : Nous parlons des problèmes au sein d’un couple ; comment des problématiques comme celles dont on entend parler depuis des années comme le Mouvement #MeToo s’argumentent au sein d’un couple surtout un couple comme le notre car nous travaillons, écrivons, composons ensemble et nous gagnons peu ou prou la même chose. Malgré tout, ces problèmes se posent ; comme j’avais un peu plus de notoriété que Johanna, il arrivait qu’elle n’était pas considérée comme auteure-compositrice de plein de nos morceaux.

JW : Il y avait clairement une question féministe là-dedans.

JF : Elle n’était pas considérée pour le travail qu’elle apportait tout autant que moi sur un disque.

JW : Cela a pu créer des tensions mais je sais que Jean est toujours le premier à me défendre sur ces questions-là.

Est-ce que ce nouveau disque oscille entre autobiographie et personnages de fiction ?

JF : Ces tensions que nous évoquions, nous avons essayé de les mettre en scène dans ce disque. Johanna est Suédoise et il y a une forte tradition de féminisme dans son pays ; moi, je suis Français et j’ai ; malgré moi ; une image assez macho. Nous avons trouvé intéressant d’illustrer un peu cela au travers de personnages dans nos chansons. Ça s’y prêtait bien. Nous avons exagéré certaines choses en grossissant le trait d’autant que c’est marrant à faire.

JW : Il y a un côté comédien ; parfois, on se met dans un rôle même s’il y aussi du vrai bien évidemment sur ce disque.

©Marie Planeille

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Comment qualifieriez-vous l’atmosphère de cet album ?

JF : Soulful…

JW : …effectivement car c’est un album dans lequel il y a beaucoup âme et ce terme marche aussi bien musicalement.

JF : C’est un disque qui est plus vivant et plus profond que le précédent.

Vous avez annoncé « Jo & Jean » avec « Jamais Envie De », serait-ce ce titre qui a été le déclencheur de ce second album ?

JF : Oui, « Jamais Envie De » et « Jag Vill Inte Höra (Je Ne Veux Plus Entendre) » ont été les deux premiers titres que nous avons écrits pour ce disque et nous les jouions déjà sur scène durant la tournée de l’album précédent. Nous l’avions dit à l’époque, la majorité des chansons de notre premier album étaient destinées à un album solo de Johanna qui chantait la plupart des titres. A partir de « Chanter, Baiser, Boire et Manger », nous nous sommes rendu compte de la manière dont nous pouvions utiliser le dialogue en chanson ; avoir deux points de vue, celui du mec et celui de la nana ; et nous avons eu envie d’approfondir ce filon.

Allez-vous développer à l’avenir le mélange suédois/français comme sur « Jag Vill Inte Höra (Je Ne Veux Plus Entendre) » ?

JW : Honnêtement, je ne pense pas trop…

JF : …ah ouais, moi, j’aurais dit oui.

JW : J’ai l’impression que cela a été compliqué d’un point de vue de la langue quand nous avons sorti ce titre notamment auprès des journalistes. J’ai eu la sensation d’avoir perturbé les gens en ayant mis une phrase en suédois mais l’anglais perturbe déjà les Français alors que j’adore ça. Développer l’anglais, oui mais je n’ai pas l’impression que les Français soient prêts pour le suédois.

JF : Artistiquement, ce serait  intéressant car Johanna parle trois langues couramment et cela nous permettrait accentuer le jeu que l’on essaie d’avoir entre deux personnages grâce à ces langues différentes. Nous parlons souvent de personnes qui se fâchent ou qui ne se comprennent et ça serait quelque chose d’intéressant à exploiter d’autant que Johanna est douée en prononciation dans plein de langues. Je pense qu’il faut tirer parti du côté polyglotte et c’est ce que nous avons essayé de faire avec ce disque-là.

JW : Je collabore actuellement avec un rappeur français qui ne met que quelques mots d’anglais dans son rap et je trouve ça assez bien foutu ; nous pourrions faire cela avec le suédois, mêler des mots au lieu de faire de longues phrases.

JF : Sur « Jag Vill Inte Höra (Je Ne Veux Plus Entendre) », cela se justifiait car la fille est un peu excédée et parfois, quand on s’énerve, on parle dans sa langue natale. C’est un tout petit peu un « Paroles Paroles » version Erasmus 2021.

©Marie Planeille

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A quels couples musicaux pourriez-vous vous identifier ?    

JF : Dans les couples qui écrivent ou écrivaient ensemble des chansons de manière « plus équitable », il y avait Elli et Jacno. On ne retrouvait pas chez eux le truc du génie dans son coin et de la muse qui chante les chansons même si Elli était plus sur le devant de la scène.

JW : Pour ma part, je dirais plus Carole King et Gerry Goffin. Carole King est un personnage vraiment intéressant d’autant par rapport à ce qu’elle écrivait pour elle mais également pour les autres.

Avez-vous déjà des idées pour votre troisième album ? Imaginez-vous évoluer d’un point de vue musical afin de tenter de nouvelles choses ?

JF : Il faudrait que nous ayons de vrais violons, des cuivres, des arrangements orchestraux. Ça serait bien !

JW : Je rejoins Jean là-dessus mais si cela ne peut pas se faire à l’avenir, cela pourrait être aussi l’inverse, produire un disque juste tous les deux à la maison sans grands arrangements de manière électronique. Ça pourrait être intéressant aussi. Après avoir commencé à œuvrer avec des beatmakers, j’ai suivi une formation Logic et maintenant, je trouve ça hyper kiffant de trouver des sons et de faire les beats moi-même. Comme nous avons des connaissances différentes là-dessus, je me dis que ça peut être hyper marrant de faire ça avec Jean.

JF : On pourrait faire un disque comme cela mais si on pouvait en faire un très très cher avec des tas de musiciens, ça serait génial !

JW : Quoi qu’il en soit, ce troisième album sera évolutif et très différent des deux premiers.

Quelles chansons chacun nous donnerait-il pour représenter l’autre ? Ces titres peuvent être issus de votre répertoire ou de celui d’un artiste ?

JW : « Mystery Girl » de Roy Orbison et sur notre album, « Éternel Retour » car tout est très Jean dedans.

JF : « Still My Man », c’est de la pure Soul en anglais avec de beaux accords et belles parties de voix comme elle sait en faire et « Waltz For Debby » de Bill Evans que Johanna a repris.

Retrouvailles avec Jo Wedin et Jean Felzine au Studio Luna Rossa pour la sortie de leur second album commun !
https://www.facebook.com/jojowedin
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