Rencontre avec Mid\Zéro au Studio Luna Rossa à l’occasion de la parution de leur premier EP !
Pouvez-vous présenter Mid\Zéro à nos lecteurs ?
Yannis : Je joue de la batterie et Arthur de la basse. Juste avant le COVID, nous avions commencé une autre formation qui n’a pas duré car le guitariste avec lequel nous jouions est parti vivre en province. Nous nous sommes retrouvés tous les deux avec l’envie de faire de la musique même si nous n’étions plus qu’en formation basse-batterie et nous avons composé progressivement nos premiers morceaux en rajoutant plus d’effets.
Arthur : A la fin de notre premier projet, il arrivait souvent que nous nous retrouvions tous les deux lors des repets car le gratteux n’était pas dispo, ça partait en jam et on s’amusait pas mal. A ce moment-là, je commençais à expérimenter des effets afin de sortir d’un son de basse classique. On s’est rendu compte qu’il y avait quelque chose d’autosuffisant ; pour ainsi dire ; qu’il fallait développer un peu. On s’était dit que ce serait cool si je pouvais jouer des claviers au pied et c’est ce qui se passe maintenant.
Comment vous êtes-vous rencontrés ?
A : Je suis originaire de Clermont-Ferrand et j’y ai beaucoup joué avec le groupe Zed Is Dead. J’étais dans le milieu de cette scène Rock qui bougeait pas mal à cette époque-là et j’ai joué avec Alvaro, un ami d’enfance de Yannis. Après avoir vécu à l’étranger, Alvaro est revenu en France, il a organisé une soirée et c’est là qu’il m’a présenté Yannis car il savait qu’avec mon ancien guitariste nous recherchions un batteur.
Y : C’était en 2019.
Quelle a été l’impulsion pour composer votre premier EP ?
Y : D’un coup, avec le confinement, nous avons eu beaucoup de temps. Quand nous avons commencé, nous avions juste quelques idées et nous les avons concrétisées progressivement. Tout s’est fait assez rapidement et facilement. En quelques semaines, nous nous sommes retrouvés avec quelque chose d’assez construit et l’étape suivante a été l’enregistrement.
A : Nous avons commencé cet EP en février 2021. Nous n’avions plus de studio de repet à cause de la pandémie et nous avons eu la chance de pouvoir occuper un appartement qui était en travaux jusqu’alors. Nous avons pu amener notre matos là-bas et nous avons passé tous nos dimanches complets à jouer. Le fait de sortir l’EP n’était pas quelque chose d’ultra acquis pour nous car nous avons tous les deux été dans des formations qui ont beaucoup joué avant d’enregistrer et notre idée était plus de monter un groupe, de répéter afin de faire du live puis de sortir quelque chose.Mais nous nous sommes retrouvés dans la situation où il n’y avait plus de lives et nous n’avions aucune idée d’une reprise hypothétique. Afin que le projet puisse exister quand même, nous avons fait ce premier EP qui représente bien l’idée et nous allons faire les choses dans l’autre sens, ce disque va nous aider à aller démarcher.
Comment décririez-vous le son Mid\Zéro ?
Y : C’est une vraie question que nous nous posons régulièrement et nous avons toujours du mal à le définir car il ne ressemble pas à des choses connues, on ne saurait pas trop à quoi le rattacher mais c’est cool, en même temps. Quoi qu’il arrive, c’est très Rock et cela vient de notre grosse base commune Stoner et Hard Rock.
A : En ce qui concerne des références, je ne saurais pas trop où nous placer mais en termes de qualité sonique, nous sommes pas mal sur des choses assez distordues, beaucoup de fuzz, des sons qui grattent un peu. Nous avons travaillé des sons pour « compléter » ce qu’il nous manquait. Nous avons toujours été dans des projets qui prenaient beaucoup de places soniquement et c’est aussi là-dedans que nous nous retrouvons ; l’idée était de travailler le son à deux afin d’arriver à produire quelque chose d’assez dense qui occupe tout le spectre sonore. Cela passe par des effets, des octaves différenciés et de la projection dans divers amplis. Ce travail s’est vraiment fait sur le tas. Pour la première fois, nous nous sommes concentrés sur le son que nous avions envie d’entendre plutôt que sur celui que nous pouvions faire ; ce qui n’était pas le cas dans nos anciens projets.
Y : Nous avions envie de nous compliquer un peu la tache. Sincèrement, quand nous avons quelque chose en tête, nous n’arrivons pas toujours à le jouer du premier coup ; nous aimons nous mettre un peu en difficulté pour trouver de nouvelles choses. Souvent, nous nous demandons pourquoi nous nous compliquons autant la tache alors que ça pourrait être plus simple mais comme nous ne sommes que deux, ça nous pousse à être plus créatifs.
Il y a des voix sur votre EP mais pas de paroles à proprement parler, votre musique restera-t-elle instrumentale à l’avenir ou l’un de vous se mettra-t-il au chant ?
Y : C’est une bonne question !
A : C’est une question que l’on se pose. Dans les prochains mois, nous aimerions différencier le live et le studio et nous sommes assez clairs là-dessus. Le chant à proprement parler, je ne sais pas mais en tout cas, nous n’avons pas envie de supprimer complètement le rapport au micro en live. Il va y avoir un travail là-dessus. Par ailleurs, nous avons déjà pu collaborer par le passé avec d’autres chanteurs dont nous sommes encore proches ; notamment Alvaro qui nous a présenté, et Quentin l’ancien chanteur de mon groupe qui est maintenant dans le projet Thomas Kahn ; et je pense que nous irons chercher à droite à gauche des potes que nous aurons envie de faire participer à ce projet.
Y : Nous ne sommes pas fermés, en tout cas.
Qu’exprimez-vous sur votre premier disque ?
A : Plutôt que de mettre des mots en musique, nous faisons l’inverse. Nous nous laissons porter par des sensations, un feeling, une vibe et on pushe là-dessus. Sur cet EP, les « thèmes » sont assez variés ; la tempête, les couleurs notamment dans la synesthésie, le cosmos, quelque chose d’assez agressif.
Y : Nous avions envie de nous lâcher, de danser et de nous défouler ; j’imagine que c’était lié à la période. Ce sont des morceaux qui envoient ; nous voulions balancer une énergie et je pense que c’est cela qui ressort dans la composition.
A : C’est plus une question d’énergie que de discours.
Votre musique se prêterait bien à l’illustration sonore de films ou de jeux vidéo, serait-ce l’un de vos objectifs à l’avenir ?
Y : J’adorerais ! Ce serait super. Jeux vidéo, pourquoi pas et films, ça serait trop bien. Ce serait cool de voir notre musique en images.
A : Objectif, je ne sais pas mais grand kiff, c’est certain. Depuis le début, dans la manière dont on compose, il y a quelque chose de très cinématographique. Nous réfléchissons beaucoup en termes d’images et ce serait intéressant de le faire en reverse. Je pense que la composante graphique est importante dans notre projet et elle le sera également aussi en live ; nous sommes en train de bosser dans cette direction. Par le biais de la pochette et des quelques teasers déjà sortis, nous voulions arriver en présentant un projet qui possède déjà une identité visuelle.
Retrouve-t-on quelques unes de vos références musicales dans votre projet ?
Y : La question serait plutôt lesquelles ne retrouve-t-on pas. Nous avons une base Rock commune qui est assez solide. Je pourrais citer Queens Of The Stone Age, Jack White, Porcupine Tree…
A : Sur le travail des beats et de la batterie, il y a des influences Hip Hop mais aussi Electro sur les synthés et dans la manière d’aborder certains passages.
Ce premier EP synthétise-t-il l’univers que vous voulez développer avec Mid\Zéro ?
Y : Cet EP est aussi un test pour nous car globalement, nous l’avons construit avant de penser le projet ; ce n’est qu’une fois que nous avons eu des morceaux un peu solides que nous avons commencé à y réfléchir. Quand je regarde le résultat maintenant, je trouve ça pas mal mais nous allons voir comment cet EP va être perçu par les autres. Tout est possible pour nous, c’est une bonne direction mais nous pouvons l’adapter, nous avons une part de souplesse.
A : Encore une fois, nous ne sommes pas dans une formation classique, nous avons été capables de présenter les choses d’une certaine manière qui nous permet de partir dans plein de choses différentes et c’est ce que l’on retrouve sur l’EP puisqu’il y a des morceaux assez dansants, d’autres plus bourrins ou dark et d’autres plus planants. Notre idée première était de rester identifiables quelque soit le style. Je pense qu’à l’avenir, nous nous laisserons portés par nos envies en avançant.
Avez-vous d’autres projets musicaux en parallèle à celui-ci ?
A : Non, c’est le seul et l’unique ; nous sommes full time sur Mid\Zéro.
Y : Nous n’avons pas encore de carrière solo (rires).
A : Le fait de n’être que deux a été vachement désinhibant et cela nous a permis d’explorer plein de choses. Pour l’instant, nous ne sommes qu’au début du projet et je n’ai pas envie de revenir à quelque chose de plus classique où l’on me cantonnerait à mes platebandes de bassiste.
Y : De mon côté, j’ai joué durant très longtemps dans des groupes de reprises dans des bars, des restos, des boîtes de nuit et aujourd’hui, je suis content d’avoir ce projet un peu différent qui n’est qu’à nous.
Le live est-il la prochaine étape pour vous ?
A : C’est clairement la prochaine étape, nous sommes en train de bosser dessus. Nous espérons que le live arrivera début 2022 mais nous nous laissons le temps car nous sommes conscients que c’est un projet qui ne fonctionnera qu’avec un live vraiment travaillé. Comme nous venons vraiment de la scène tous les deux, on a hâte car ça nous a manqué. On espère que ce sera assez surprenant !
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