Rencontre avec Doria D afin d’en apprendre plus sur son premier EP !

Comment te présenterais-tu à nos lecteurs ?

J’ai 21 ans, je suis une petite Belge qui adore son pays, je suis auteure, compositrice, interprète, guitariste et je dirais que je suis touchée par l’art en général ; j’adore dessiner et peindre notamment.

Quel a été pour toi l’avant « Dépendance » musicalement parlant ?

Je fais vraiment de la musique depuis toujours. Il n’y a jamais eu un moment où je me suis dit que je voulais faire de la musique ; ça a toujours été là en moi. J’ai commencé par écrire beaucoup, j’ai appris à jouer de la guitare et c’est naturellement que mes textes sont devenus des chansons. Au lycée, j’ai eu un groupe de Rock avec lequel je me suis produite dans des petits bars et sur des petites scènes de village. Mon premier titre est paru fin janvier ; c’était la première fois que mes sons sortaient de ma chambre et que j’étais accompagnée d’une équipe professionnelle.

Quel univers as-tu voulu présenter sur ce premier EP ?

Il y a clairement quelque chose de très introspectif dans cet univers car pour l’instant, j’écris principalement sur mes ressentis. Quand j’écris, je suis vraiment dans une démarche un peu thérapeutique. J’essaie de comprendre ce que je ressens et de mettre des mots dessus en espérant que cela aide également d’autres gens à comprendre ce qu’ils ressentent.

Ce disque représente-t-il la direction musicale que tu veux développer à l’avenir ?

Je pense que « Dépendance » me représente vraiment à l’instant t. J’ai tellement d’influences et il y a tant que choses qui m’inspirent dans plein de styles différents que je n’ai pas envie de m’enfermer dans une case. Je pense que je vais explorer plein de styles à l’avenir et chacun de mes projets me représentera à un moment donné car ils seront évolutifs selon mes envies.

On pourrait parler de contraste pour évoquer ton EP car il me semble que tes textes ont quelque chose de plus sombre que les mélodies qui les habillent…Était-ce l’une de tes envies principales ?

Effectivement, il y a une ambiance vachement sombre dans mes textes car je suis pas mal inspirée par la négativité mais nous avons choisi que constater cela avec des productions plutôt solaires afin de pas être dans quelque chose de trop lourd. Il y a donc à la fois de la légèreté et quelque chose de plus sombre sur ce disque. 

De quoi parles-tu sur ce disque ?

Je parle pas mal d’hypersensibilité car c’est quelque chose qui me suit au quotidien dans ma vie et comme c’est parfois difficile à gérer, j’ai besoin d’écrire là-dessus. On retrouve également le regard que je porte sur la société dans « La Brume ». J’essaie un peu de me révolter de façon pacifique contre la société sur ce morceau.

Pourquoi as-tu choisi de reprendre « Jeune et Con » de Saez ? Est-ce parce que tu as ressenti une connexion avec le texte de cette chanson ?

Carrément ! J’avais analysé le texte de cette chanson en cours de français. J’avais trouvé que Saez dénonçait des choses qui me parlaient et qu’il l’avait fait de manière subtile. J’ai relu ce texte qui date du début des années 2000 peu de temps avant de faire la reprise et c’est là que je me suis rendu compte que ces paroles résonnaient tout autant maintenant voire plus encore avec le contexte actuel du COVID durant lequel les gens ont été vachement oubliés ; nous ne pouvions plus faire la fête, nous étions privés de libertés…Je me suis dit que c’était le bon moment pour refaire honneur à cette chanson.

As-tu envoyé ta réinterprétation à l’artiste original ?

Non et je ne sais pas ce qu’il pense de cette reprise…Mystère ; nous n’avons pas eu du tout de retour.

Sur ton disque, on retrouve « Hors Tempo », qu’est-ce qui te fais dire que parfois tu peux l’être dans la vie ?

C’est un sentiment que j’ai depuis toujours ; surtout à l’adolescence, je me sentais en décalage avec les gens. Je suis quelqu’un d’hypersensible et de très empathique. J’ai des attentes en ce qui concerne les autres car comme je réagis d’une certaine manière, je me suis dit qu’eux aussi alors que c’est rarement le cas. Je me suis longtemps questionnée sur ce qui clochait chez moi, pourquoi je prenais tout à cœur, pourquoi j’essayais d’être gentille avec tout le monde alors que ce n’était pas le cas des autres envers moi…En grandissant, j’ai accepté ce décalage et à mon avis, nous sommes tous décalés à notre façon au final. Maintenant, je le vis bien mais c’est vrai qu’auparavant, c’était un peu compliqué.

Qui retrouve-t-on dans tes inspirations musicales ?

C’est très éclectique…Je vais citer Nirvana qui a vraiment été le groupe de mon adolescence ; j’ai saigné leurs titres à fond ; parfois, on me dit que l’on peut retrouver quelque chose de Kurt Cobain dans ma voix et c’est quelque chose que j’aime bien car je suis une grande fan. Dans mes inspirations musicales, on retrouve notamment Lana del Rey et Billie Eilish mais aussi du Rap même si de base, je n’en écoutais pas. J’ai découvert les textes hyper profonds et conscients de Nekfeu et de Swing et grâce à eux, le Rap me parle beaucoup maintenant.

Quels sont tes prochains projets ?

Le 09 décembre, je vais me produire au Botanique à Bruxelles et c’est une date hyper importante pour moi car j’ai découvert plein de groupes dans cette salle durant mon adolescence. C’est un grand goal pour moi d’y jouer. Nous travaillons sur mon premier album ; je suis en période de composition dans ma petite chambre ; et nous espérons le sortir en 2022. Des sessions live qui ont été enregistrées récemment à Paris seront diffusées dans les semaines à venir. « Sur Ma Tombe » est sorti récemment en single et je pense qu’après, nous pousserons un plus peu « Hors Tempo » au niveau des radios…