Rencontre avec Zayka à l’Idol Hôtel afin d’en apprendre plus sur son premier album à paraître à l’automne !
Comment te présenterais-tu à nos lecteurs ?
Je m’appelle Martin, j’ai 27 ans, je viens de Saint-Brevin ; une petite ville côtière en Loire-Atlantique ; je suis tromboniste depuis mes 12-13 ans et le nom de mon projet de musique électronique est Zayka.
Qu’as-tu fait musicalement parlant avant de te lancer avec « Touche-Moi » ?
Je suis devenu intermittent vers mes 21-22 ans ; je n’ai pas eu de galères à trouver du travail sur Paris et à force de travailler pour les projets d’autres personnes ; de jouer de la musique qui me concernait ; puisque je l’interprétais ; mais qui n’était pas composée par moi ; j’ai commencé à réfléchir au fait de vouloir exister moi en tant qu’artiste afin d’exprimer ma vision de la musique. J’ai commencé à travailler sur Ableton et de fil en aiguille en est sorti mon projet Zayka qui occupe maintenant la majorité des journées. Je n’ai pas arrêté de faire des concerts avec mon trombone mais je mets beaucoup d’espoir dans ce projet.
Ce premier morceau est-il représentatif de l’ambiance générale de ton premier album prévu à l’automne prochain ?
Oui, « Touche-Moi » est assez représentatif de cet album car c’est un morceau assez joyeux, assez punchy ; car il donne envie de danser ; et en même temps, il est complexe car quand on l’écoute plusieurs fois, on se rend compte que tout n’est pas évident dans la prod en elle-même et ce premier album, je l’ai voulu à la fois assez accessible et assez complexe. Quelqu’un de lambda pourra kiffer dessus sans trop se poser de questions mais en même temps, les oreilles avisées ; j’espère ; reconnaîtront une vraie recherche dans le son. Avec ce disque, j'ai envie que les gens se demandent comment j’ai pu faire tel ou tel son. J’ai déjà eu ces retours-là dans mon propre entourage et j’en suis très heureux ; c’est une petite fierté personnelle. A l’opposé de cela, je ne voulais pas ce que ce soit quelque chose d’élitiste non plus.
Peux-tu nous parler de la censure autour de « Touche-Moi » ?
Ah ! Forcément (rires) ! Nous ne nous sommes pas rendu compte tout de suite de cette censure. En fait, cela vient de la photo que j’avais publiée sur Instagram pour promouvoir la sortie du titre…Il faut savoir que je faisais un doigt d’honneur sur ce cliché. Ce projet est un mélange de bisous et de câlins ; je vous aime tous ; et en même temps d’allez tous vous faire foutre, je fais ce que je veux. Ce projet, c’’est vrai ça. C’est à la fois quelque chose d’accessible pour tout le monde et en même temps, c’est mon projet, je suis maître à bord. Quand nous avons voulu ; Thomas de mon label et moi ; diffuser cette photo un peu plus pour sponsoriser le titre, on m’a restreint mon compte et nous avons compris que le doigt d’honneur n’allait pas passer. De là, nous avons supposé que les algorithmes ont checké un peu tout ce que je disais et là, boom, censure sur le fanlink qui permet d’être répertorié sur toutes les plateformes, il a été considéré comme étant un spam. Ce n’est donc pas une censure directe sur le titre en lui-même mais nous avons été clairement empêchés via Facebook et Instagram d’y avoir accès. Dans un premier temps, je me suis dit cool, je suis un punk mais dans un second temps, je me dis que c’était grave chiant. Ça a été assez dur moralement ; je ne vais pas mentir ; car maintenant, tous les artistes sont dépendants de ces réseaux-là et le fait d’avoir été censuré tout de suite m’a fait prendre conscience qu’on ne peut pas se mettre à dos ces réseaux-là sinon le projet ne pourra pas exister. Pour moi, cela pose un vrai problème éthique car cela va entraver ce que j’ai envie de dire assez librement et je considère qu’un doigt d’honneur ne mérite pas une censure ; c’est disproportionné.
Est-ce cette censure qui t’a poussé à enchaîner rapidement avec « Broken Bones » ?
Oui et non car nous avions prévu de sortir deux morceaux avant l’été ; c’était une vraie volonté de les laisser vivre durant la saison estivale avant d’enchaîner à la rentrée avec d’autres titres et l’album. En revanche, nous nous sommes dit heureusement qu’il y a un deuxième titre car s’il n’y en avait pas eu un second, le premier aurait été un coup d’épée dans l’eau et là, ça aurait été malheureux pour moi en tant qu’artiste au niveau de la motivation et pour le label en ce qui concerne la gestion financière et la gestion de projet. Nous sommes au tout début du projet et ce n’est pas maintenant que nous pouvons nous permettre de nous faire mettre des bâtons dans les roues. Après plusieurs années d’existence ; beaucoup d’écoutes, énormément d’abonnés ; nous aurions pu nous le permettre et même limite en faire un élément de communication alors que dans le cas présent, nous subissons ça plus qu’autre chose.
La plupart de tes morceaux sont instrumentaux, quelles émotions transmets-tu par le biais de ta musique ?
Bonne question ! Je pense que les émotions que je transmets sont celles qui m’ont animé dans la création de cet album ; dans la composition de ces musiques. Je suis tromboniste et je l’ai été dans plein de projets ; beaucoup d’événementiel, des soirées privées ; ça me permettait de vivre mais artistiquement, ça ne me convenait plus ; et c’est pourquoi je dirai que cet album a été une bouée de sauvetage dans ma vie tout court et dans ma vie d’artiste. Ce besoin d’exister en tant qu’artiste s’est fait un peu dans la violence ; cet album n’est donc pas tout doux et tout mignon mais d'un autre côté, j’aime la vie et on retrouve cette dualité dans ce disque. Les émotions principales de l’album pourraient être synthétisées par la vie est la belle mais en même temps, il n’y a rien qui va. Ce premier album va s’appeler « Sixth Mass Extinction » et ce n’est pas pour rien.
Justement, peux-tu nous expliciter le titre de ton album ?
Ce titre a été décidé avant le COVID qui a été un point d’interrogation sur ce que sera notre avenir sur le long terme en tant qu’humains. Les mauvaises nouvelles notamment écologiques s’enchaînent de manière journalière et maintenant de manière complètement normale. Nous ne voyons pas encore le réel impact de toutes les catastrophes qui ont eu en ce moment. Ça va nous arriver dessus et je ne suis pas très optimiste quant à la suite sur les 30-50 prochaines années. Par ailleurs, sur le court terme, nous en tant qu’artistes ; ou tous les métiers qui se référent à la zik ; quel va être notre futur. La censure s’est rajoutée à ce questionnement car quel sera notre avenir si on ne peut passer que par le biais d’Instragram. Ce titre d’album est assez parlant et assez vénère.
Il y a deux invités vocaux sur ton premier album, te retrouvera-t-on toi au micro à l’avenir ?
Non, ce n’est pas du tout à l’ordre du jour, je ne suis pas chanteur. Je viens du conservatoire, je ne suis pas un punk dans ma formation, il y a des étapes à respecter ; même si j’aime en griller ; et au fond de moi, je me sentirai complètement illégitime de chanter. Je tromboniste, je fais de la musique électronique mais également du sound design ; il y a plein de choses en cours, j’ai plein d’idées mais j’attends de les avoir bien mises en place avant de les présenter au grand jour ; et c’est là-dedans que je me sens légitime.
Comment qualifierais-tu le son Zayka ?
Il y a comment j’aimerais le qualifier et comment je le qualifie maintenant (rires)! Honnêtement, j’aimerais le qualifier de novateur. Granuleux car la synthèse granulaire est quelque chose qui me tient vraiment à cœur. Dans cet album, ce n’est tout le temps très agréable à écouter mais c’est un vrai choix artistique. Je vais qualifier ce son de conscient également ; ce n’est pas du Rap mais c’est très conscientisé. Pour terminer, je le qualifierai de brut et de sincère aussi car je n’ai pas cherché à enjoliver les choses.
Qui retrouve-t-on dans ta culture musicale ?
Plein de gens ! Flume m’a retourné la tête ; l’album « Skin » a été une claque monumentale. J’ai beaucoup de respect pour cet artiste. Youngblood Brass Band m’a beaucoup influencé quand j’étais ado et encore maintenant ; je pense notamment à leur album « Pax Volumi » qui est sorti en 2013. Je peux te citer également « 3.15.20 » de Childish Gambino, Sevdaliza qui est une artiste indépendante, Kaytranada, Mura Masa à l’exception de son dernier album qui est plus Rock, l’album « Artpop » de Lady Gaga que j’ai découvert plusieurs années après sa sortie et qui a été une énorme claque.
La pochette doit être déjà réalisée mais par quel paysage ou par quel décor ou tableau représenterais-tu ton album ?
Nous sommes en plein dedans, nous avons déjà des idées pour la pochette mais du coup, je ne vais rien teaser...C’est dur pour moi de caler cet album dans une seule image car c’est un disque de singles, nous avons vraiment choisi les morceaux qui fonctionnaient le mieux ensemble pour composer « Sixth Mass Extinction » ; ce sont des morceaux de vie éparpillés qui sont venus de raccrocher pour former cet album. En réfléchissant à ta question, je vais te répondre la Loire-Atlantique ; j’y suis né et j’y fais beaucoup de surf alors que c’est une région qui n’est pas propice à la pratique de ce sport. Il n’y a pas beaucoup de vagues, ce n’est pas exposé, les vents changent tout le temps, c’est très capricieux avec les horaires de marées, c’est complexe mais nous arrivons quand même à surfer mais ce n’est pas du tout du surf comme à la télé. Nous ne sommes pas dans une eau bleue en short. Nous sommes toute l’année en combi, nous avons les gants, les chaussettes, une 5/4, la cagoule et vu que nous sortons de l’estuaire de la Loire, l’eau est marron. Il fait froid, il y a du vent, c’est hostile mais c’est le surf que j’aime. Mon rêve serait d’aller surfer en Russie ou en Islande. J’ai donc l’image d’un endroit où l’on surfe en hiver, il est très rocailleux, il n’y a personne, il n’y a que la vague qui est belle car tout le reste est hostile et c’est là où je me détends et où je me vide la tête. Plein de morceaux de l’album ont été composés en sortant de l’eau dont celui qui donne son nom à ce premier disque. L’album découle de cet endroit-là !
Morceau · 3:22 · 2021 · Disponible avec un abonnement Apple Music. Essayez gratuitement.
https://music.apple.com/fr/album/touche-moi/1565922663?i=1565922664
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