Rencontre avec Hyperactive Leslie à l’Idol Hôtel à l’occasion de la parution de « Joué » !
Comment te présenterais-tu à nos lecteurs ?
Je m’appelle Antonin Leymarie, je suis un batteur, percussionniste et compositeur. Je suis essentiellement un batteur qui fait des concerts avec plein de gens et dans plein de projets. Pendant des années, j’ai travaillé dans le milieu du cirque avec la Compagnie Les Colporteurs et je me suis éclaté. Je ne faisais pas de numéros dans le spectacle même si je m’entrainais un peu en dehors ; j’étais au plateau avec deux autres musiciens et nous jouions de la musique pour accompagner les circassiens. J’ai également fait beaucoup de musique pour le théâtre notamment pour Joël Pommerat et la Compagnie Louis Brouillard. Dans ma pratique, j’ai fait beaucoup de percussions classiques au conservatoire avant d’étudier les percussions traditionnelles Africaines et aussi beaucoup de Jazz.
Pourquoi as-tu choisi Hyperactive Leslie comme pseudo pour ton projet ?
Le côté hyperactif vient de ce que peuvent dire mes potes à propos de moi ; je suis speed et un peu vif. Moi, je dis vivant. Je suis donc un peu hyperactif mais pas dans le sens pathologique comme certains pourraient l’entendre. Leslie vient de la Cabine Leslie car j’en ai une chez moi. Ces cabines existent depuis les années 40 et elles amplifient le son un peu à la manière d’une ambulance. Je suis fan des B3 mais un orgue coûte hyper cher et j’ai donc acheté seulement la Cabine Leslie et j’ai crée le solo sur cette cabine grâce à une Pédale Combo. Par ailleurs, je dirais que même musicalement, j’aime bien l’histoire que raconte cette cabine.
Comment qualifierais-tu l’univers de « Joué » ?
Vivant, organique, riche, complexe, attractif, performatif et en même temps simple dans son discours comme quelqu’un qui parle.
« Joué » est-il dans la continuité d’« Al.go.ritm » ?
Oui, « Joué » est carrément dans l’évolution de ce maxi qui a été fait peu de temps avant. « Al.go.ritm » a été réalisé par Joakim qui a une connaissance musicale hyper large en général et énorme en ce qui concerne la musique électronique. Nous avons fait un maxi enregistré au clic avec un métronome dans le casque, la démarche était plus proche de la musique électronique dans la forme alors que j’ai enregistré « Joué » chez moi, je ne l’ai pas fait au clic et le montage a donc été différent. Contrairement à « Al.go.ritm », « Joué » n’est pas dédié aux DJS même s’il y a toujours la possibilité de le warper. Par ailleurs, sur « Al.go.ritm », on retrouvait moins le rapport de basses que j’ai développé durant ces sept ou huit derniers mois.
Quelles ont été tes envies principales avec ce second EP ?
En toute sincérité, mon envie principale était de faire ressentir le trip que j’avais en construisant ces morceaux à la maison. J’ai tripé sur des textures, des rythmiques, des évolutions et des mélodies et je crois que j’avais juste envie que les auditeurs puissent juste triper comme moi dessus. J’avais envie de les inviter à partager ça.
Tes créations sont instrumentales mais s’il y avait des paroles dessus qu’exprimeraient-elles ?
Je prépare déjà un prochain EP qui sera plus dans l’énergie d’ « Al.go.ritm » et je vais insérer la voix de Fernand Schirren qui est un super percussionniste et compositeur qui a écrit un bouquin magnifique qui s’intitule « Le Rythme Primordial et Souverain ». Je suis hyper inspiré par les textes de ce livre et si ma musique devait exprimer quelque chose, j’adorerais que ce soit en ces termes-là. Schrirren parle beaucoup du rapport du geste du percussionniste/batteur et du mouvement de l’apesanteur et de la gravité et de comment en lâchant ce geste, ça va le plus exprimer ce que tu veux dire au moment où tu le fais. C’est une notion assez basique mais elle m’accompagne tous les jours dans le travail et dans la réflexion. S’il y avait des mots sur « Joué », ils seraient liés à ceux de Schirren et donc au geste, au lâcher-prise et au lâcher en général.
Ta culture musicale puise-t-elle ses racines principalement dans la musique électronique ?
Non, elle puise ses racines dans plein de choses. J’écoute énormément de choses sans barrière de style ; du Jazz, de la chanson, de la musique expérimentale, de la musique traditionnelle notamment du Mali…En revanche, pour mon projet solo, je m’inspire de la musique électronique. Sur Spotify, j’ai créé une playlist « Joué » et elle est vraiment liée à ce qui m’inspire quand je travaille le solo.
Selon toi, quel lieu serait le plus à même de représenter ton nouvel EP ?
Les Murs à pêches à Montreuil où je réside. C’est un lieu qui m’a beaucoup inspiré d’autant que j’ai enregistré « Joué » chez moi durant le confinement. C’est un lieu un peu paumé entre nature et urbanisation. Les découvertes sont infinies dans ce lieu. Je vais citer également Berlin où le disque a été mixé et Bamako qui m’inspire toujours autant au niveau du rythme.
Quel mot synthétiserait le mieux « Joué » ?
Plaisir car j’en ai pris à chaque étape ; dans le jeu, dans le mixage, dans le partage de la réalisation de ce disque avec Maxime Delpierre.
Qu’aimerais-tu expérimenter musicalement parlant à l’avenir ?
Pour mon projet solo, ce serait de jouer dans des lieux atypiques par rapport à l’instrument ; dans des soirées outdoor à Paris et aller me balader en Europe pour jouer dans des clubs.
Quels sont tes prochains projets ?
Surtout faire des concerts ! Il y aura probablement un autre clip à l’automne pour accompagner la sortie du vinyle. Le prochain EP que je prépare avec Joakim sortira début 2022. Par ailleurs, je vais recommencer à travailler avec le cirque ; en l’occurrence, j’accompagnerai la compagnie de fildeféristes La Sociale K. Ça sera quand même dans la continuité de mon travail dans Hyperactive Leslie car je serai avec mon set en solo même si je vais rajouter des choses.
Hyperactive Leslie - Aphex (Airfono) (Réalisation - Kaspar Ravel)
Release Date: 18.06.2021Hyperactive Leslie - Joué (Airfono)1 Aphex2 Joué3 Touché4 Tripplets5 Memory6 Memory I:CUBE remix La sortie du Joué EP, composé de...