Retrouvailles avec Seemone à l’occasion de la sortie de « Cœur De Pierre » !
Que s’est-il passé pour toi musicalement parlant depuis notre première rencontre il y a un peu moins de deux ans et demi ?
Musicalement parlant, il y a eu un changement majeur car je me suis mise à chanter en français. Depuis « Nightbird », je suis devenue co-auteure et co-compositrice avec Fabrice Mantegna de la quasi intégralité des chansons qui figureront sur mon premier album. Pendant ces deux ans et demi, j’ai sorti plusieurs titres et j’ai participé également à Destination Eurovision en 2019.
A l’époque de notre premier entretien, tu t’essayais doucement à l’écriture…quel a été le déclic pour assumer pleinement tes textes ?
Le déclic est venu de Fabrice, il m’a poussée à le faire car j’étais timide et pas du tout confiante. Le fait d’avoir commencé à chanter en anglais expliquait aussi le fait que je ne pouvais pas écrire mes textes car je ne suis pas bilingue et je me suis rendue compte très vite que j’étais complètement limitée en termes de vocabulaire, de mots et de structures de phrases. Quand nous nous sommes dirigés vers le français ; ce qui était une décision évidente ; cela a été plus simple de m’essayer à l’écriture. Je me suis lancée sur les bons conseils de Fabrice qui a su me dire avec franchise quand c’était bien mais aussi quand ça ne l’était pas.
Tu t’es présentée à Destination Eurovision en 2019 avec « Tous Les Deux » une chanson très personnelle dédiée à ton père…quel a été son retour ?
« Tous Les Deux » est la première chanson que j’ai co-écrite avec Fabrice. Comme mon père est quelqu’un de pudique qui ne parle pas forcément ouvertement de ses sentiments, je lui ai envoyé par texto la première maquette en piano-voix de cette chanson. J’ai eu le droit à un très joli message de retour dans lequel mon père m’a dit qu’il était hyper touché et qu’il trouvait le titre très beau. Comme nous ne nous sommes pas dit beaucoup de choses avec des mots en tout cas, je pense que cela a été beaucoup d’informations d’un coup pour lui. Mon père a été très heureux de cette chanson et très fier que j’ai eu envie d’écrire avec Fabrice sur ma relation avec lui comme point de départ pour l’écriture.
Ta participation à cette émission a-t-elle été un tremplin déterminant pour la suite ?
Je pense qu’effectivement cette émission a été un tremplin déterminant pour la suite. Nous avons été hyper bien reçus, les jurés internationaux ont été très positifs tout comme les jurés consultatifs et l’équipe interne dont Bruno Berberes qui avait fait le casting. Cela nous a donné énormément confiance dans le projet. En revanche, je dirais que ce qui a péché un peu, c’est que je n’avais pas préparé d’album à ce moment-là et donc, ça a été un peu compliqué de tenir cette petite ébullition après cette émission qui m’a beaucoup appris et donné. En tout cas, « Tous Les Deux » a bien vécu et nous nous sommes rendu compte que le titre avait généré plus d’un million de streams sur Spotify en à peu près un an. Si c’était çà refaire, je pense que je travaillerais encore plus afin de sortir un album dans les cinq ou six mois suivants l’émission pour éviter de perdre cette magie.
De quoi parles-tu dans « Cœur De Pierre » ton nouveau titre ?
Dans un article que j’ai lu récemment, quelqu’un disait que ce titre était un peu l’inverse d’une chanson d’amour et j’ai trouvé cela très juste. « Cœur De Pierre » parle d’une jeune femme qui se dit qu’elle ne sait pas aimer quelqu’un mais qui est sûre d’y arriver. Ce n’est donc pas la chanson classique qui dit je t’aime, c’est formidable, tout va bien, c’est rose et la vie est belle ; c’est un questionnement sur le fait de ne pas aimer quelqu’un. C’est une vraie prise de conscience sur le fait d’être aimée mais de ne pas savoir le rendre.
Dans la vie de tous les jours, es-tu plutôt cœur tendre ou cœur de pierre ?
J’étais cœur de pierre mais je suis devenue cœur tendre après cet album.
Peux-tu nous parler de la mise en images illustrée de ton nouveau titre ?
« Cœur De Pierre » n’est pas un single et du coup, nous n’avions pas les moyens pour faire un clip mais je suis très heureuse qu’il bénéficie de cette illustration animée. Nous avions envie de dévoiler ce titre afin que le public découvre le projet petit à petit avant la sortie de l’album qui est un peu différent. Frédéric Cazalis qui est mon chef de projet nous a parlé du travail d’Elia Nectoux et en voyant ses illustrations, je me suis dit pourquoi ne pas utiliser des dessins qui racontent quelque chose et qui finalement de manière très simple peuvent toucher les gens exactement comme ce que nous essayons de faire en musique. C’était cohérent et j’étais hyper heureuse du résultat. Elia Nectoux a compris la simplicité du projet, elle a énormément travaillé car ça s’est fait rapidement et j’ai aimé ses illustrations qui vont toucher là où il faut.
Est-ce un univers intime et tourné vers les émotions que tu veux développer à l’avenir ?
Je ne sais pas si c’est une question de choix…Je pense que quand on est artiste ou que l’on aspire à une carrière artistique, il faut se regarder et se demander ce que l’on est capable de faire et ce que l’on peut transmettre aux gens. L’avantage pour moi qui ai mis un an à créer cet album, c’est que je me suis rendue compte de ce que je n’étais pas capable de faire ou que je n’avais pas envie de faire ; ce qui ne veut pas dire que je ne vais pas me laisser surprendre en grandissant et en évoluant. En tout cas, aujourd’hui, je veux défendre l’intime et les sentiments afin d’aller toucher les gens. Pour l’instant, c’est ce que je suis capable de faire au mieux. Je n’ai pas envie de faire des choses parce que c’est la mode alors que ça ne me correspondrait pas forcément.
Que peux-tu nous révéler sur ton très attendu premier album ?
Il y aura onze titres sur ce disque que nous avons essentiellement co-écrit et co-composé Fabrice et moi. Il y a deux collaborations sur cet album ; Fabrice et Katy Braitman ont co-écrit une chanson que je suis hyper fière d’interpréter car c’est un titre qui m’a énormément touchée. C’est un album relativement autobiographique qui parle globalement d’amour sous toutes ses formes comme toutes les chansons qui ont été dévoilées jusqu’à présent. Ces chansons racontent mon histoire et ce que j’ai ressenti en écrivant ce disque avec Fabrice. J’ai mis tout mon cœur dans cet album qui sortira à l’automne et ce sera la bonne saison car l’automne est très cohérent avec ce projet.
As-tu définitivement abandonné l’anglais ?
Non mais j’ai définitivement abandonné la prétention de savoir écrire un texte en anglais. En revanche, pourquoi ne pas interpréter des chansons en anglais…mais également en italien, en espagnole…J’ai envie d’apprendre tout et je pense que l’on peut faire passer des émotions à travers les mots quand ils sont bien choisis peu importe la langue.
Tu œuvres depuis longtemps avec Fabrice Mantegna, que mettrais-tu en avant chez lui ?
Je mettrais en avant le génie qu’il a eu de voir en moi au tout début une femme que je n’étais pas du tout. Il a vu en moi celle que je pouvais devenir. J’ai travaillé avec quelqu’un qui me connaissait mieux que moi et il m’a permis de me réaliser complètement. Seemone, la musique, la femme que je suis aujourd’hui, c’est grâce à lui !