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Rencontre avec Mike de Clay and Friends à l’occasion de la sortie de « Grouillades » !

Publié le par Steph Musicnation

©Felix Renaud-Felipe Arriagada Nunez

©Felix Renaud-Felipe Arriagada Nunez

Peux-tu nous dire quand et comment s’est formé ton projet musical ?

Il y a environ cinq ans, lors de mon premier concert où je produisais en solo avec une guitare, j’ai rencontré Adel qui est toujours dans le groupe. Il était dans le public avec les pupilles assez dilatées, il m’a regardé droit dans les yeux et il m’a demandé s’il pouvait monter sur scène. Je lui ai répondu non car c’était la première fois de ma vie que je le voyais, il est quand même venu sur scène et il a commencé à faire du beatbox. Comme je viens de l’impro, j’ai embarqué avec lui, nous avons terminé le show comme cela, ça s’est très bien passé et lendemain, nous avons créé Clay and Friends.

Ces friends qui t’accompagnent pourraient-ils être évolutifs ?

Dans le fond, pour l’instant, la formation en trio avec laquelle nous tournons partout dans le monde est constituée de Pops à la guitare, c’est un peu le chef d’orchestre, de PoolBoy au beatbox et de moi au chant et à la trompette. Killah B à la basse et Alvaro aux claviers sont les deux autres musiciens du groupe. Je ne pense pas que les players vont changer dans un futur proche car nous sommes vraiment axés sur la collaboration. J’écris pour plein de personnes et mes deux acolytes Pops et PoolBoy produisent pour beaucoup d’artistes. La collaboration avec d’autres artistes fait partie de notre quotidien tout comme le fait de sortir les autres de leur zone de confort avec notre sauce.

Comment présenterais-tu votre univers à nos lecteurs ?

La Musica Popular De Verdun résume parfaitement notre univers ; c’est un concept qui a été inspiré par la musica popular brasileira qui est genre musical Brésilien qui a émergé au milieu des années 60. Grosso modo, ce courant était un palmarès des meilleures chansons du moment. On y retrouvait de la Pop, de la Funk, du Jazz, jouée de manière orchestrale ou non et cela a imprégné la culture populaire du Brésil. Notre version à nous représente notre palmarès des musiques que nous aimons le plus. Quand on écoute Clay and Friends, on se rend compte immédiatement qu’il y a toute sorte de styles dans notre musique.

©Felix Renaud-Felipe Arriagada Nunez

©Felix Renaud-Felipe Arriagada Nunez

Votre nouvel EP s’intitule « Grouillades », peux-tu expliciter ce terme ?

C’est un terme qui vient du patois Haïtien et il désigne un laisser-aller complet. Dans ma vie, je recherche constamment ces moments-là que ce soit en lisant un livre, en écoutant un disque, en partant en voyage, en rencontrant quelqu’un…Si on prend le premier sens de ce terme qui est de grouiller avec un inconnu souvent dans le contexte d’une soirée où l’on se laisse aller, ça crée un moment éphémère et une proximité bien plus forte possiblement qu’avec quelqu’un que l’on connait bien. Pour moi, ces grouillades sont une quête éternelle et j’espère qu’elle ne s’arrêtera jamais.

« Gainsbourg » est le nouvel extrait de cet EP, le chanteur fait-il partie de tes références musicales ?

C’est drôle à dire et ça va peut-être choquer mais je ne connaissais pas Gainsbourg il y a encore un an. A ma décharge, j’ai grandi avec très peu de musique en français mais en voyant l’engouement pour « La Musica Popular De Verdun », j’ai commencé à consommer beaucoup plus en français tant au niveau de mes lectures, des films et de la musique. L’un des premiers noms qui est ressorti a été celui de Gainsbourg et j’ai accroché. Il a traversé le temps tout en restant authentique à lui-même mais en faisant du Reggae, de la Pop, du Rock. Son personnage était parfois provocateur ou déjanté mais j’ai l’impression qu’il était tout le temps lui-même, il ne jouait pas un rôle. Même si je n’aime pas toute sa musique, j’ai été sensible à ce trait du personnage.

Le clip qui illustre « Gainsbourg » a un rendu assez personnel, cette chanson s’inspire-t-elle de vécu ?

Cette chanson est une ode au chanteur mais aussi à une de mes ex qui a été Gainsbourg et moi l’une de ses putes comme je le dis dans le refrain. C’était la première fois de ma vie que j’étais de ce côté-là dans une relation. Je ne connaissais pas du tout l’actrice qui joue dans ce clip mais le réalisateur misait beaucoup sur le fait que nous allions bien nous entendre car nous voulions montrer une relation authentique. Nous sommes chacun en couple et c’est mieux comme cela car je pense que sinon ce clip m’aurait fait rencontrer quelqu’un d’incroyable qui aurait pu réellement être Gainsbourg et moi l’une de ses putes. Ce clip parle de lui-même.

Rencontre avec Mike de Clay and Friends à l’occasion de la sortie de « Grouillades » !

De quoi parlez-vous sur « Grouillades » ?

Sur cet EP, j’ai voulu parler des personnages que l’on rencontre durant une soirée et des différents états d’esprit dans lesquels on peut être. Je ne suis pas quelqu’un qui sort beaucoup mais quand je le fais, c’est jusqu’à ce que le soleil se lève car je n’aime pas sortir juste pour boire un verre. Il faut savoir que la chanson « OK » est composée à 100% de phrases entendues pendant une soirée. Malgré sa mélodie joyeuse, « Romeo » est une chanson beaucoup plus triste et introspective et elle représente peut-être le calm down de la soirée.

Cet EP très réussi annonce-t-il un album à paraître en 2020 ?

Yes, définitivement ! Pour l’instant, « La Musica Popular De Verdun » et « Grouillades » sont un peu la face A et la face B d’un album qui s’est fait subconsciemment. Je ne savais pas que j’allais faire un projet en français après « La Musica Popular De Verdun ». Nous avons tous la volonté de faire un album et nous avons déjà suffisamment de titres mais le défi principal est de savoir si nous voulons faire quelque chose en français ou en anglais et c’est une question que je n’aime pas avoir à me poser car j’aime quand tout se passe naturellement comme pour ces deux EPS. Nous sommes Montréalais, nous parlons anglais et la minute d’après en français, ça nous représente tous mais nous voulons proposer quelque chose de cohérent et qui ne soit pas un collage de plein de choses différentes. Ça sera la prochaine étape !

A quoi ressemble un live de Clay and Friends ?

Chaque show est différent, nous sommes vraiment dans le moment et nous bougeons énormément sur scène, il y a du laisser-aller et des grouillades tout le temps. La spontanéité est un terme qui nous définit bien. Nos chansons sont inventées en live. Ça arrive souvent que je descende dans la foule et que je demande un mot à quelqu’un et un style à un autre et nous improvisons en direct. 50% du temps, cela donne un beau moment du spectacle et les autres 50%, cela donne quelque chose qui se retrouve sur un disque.

Rencontre avec Mike de Clay and Friends à l’occasion de la sortie de « Grouillades » !

La musique de Clay and Friends a-t-elle évolué depuis la parution de « Conformopolis » en 2017 ?

Oui et de manière constante. « Conformopolis » était notre premier disque signé en major et c’était la première fois de notre vie qu’on nous tenait le volant pour faire un album. Ne venant pas de la musique à l’origine puisque j’ai commencé à en faire à 18 ans, c’était tout nouveau pour moi. Nous avons été guidés dans « le droit chemin » et cela a donné quelque chose de dilué qui n’était pas du tout représentatif du live qui est un peu la source de ce que l’on fait. C’est avec « La Musica Popular De Verdun » que nous avons eu un début de croissance et d’évolution car nous avons réussi à transposer l’énergie du live en studio de différentes manières mais principalement en enregistrant en live ne serait-ce que 30 secondes de ces moments éphémères dont je parlais précédemment afin d’en avoir l’essence. Pour ce disque, nous avons également utilisé des enregistrements de foules dans des festivals afin de garder cette touche avec le public qui nous donne cette énergie en direct. Notre évolution est aussi passée par le fait de produire pour d’autres artistes.

Qu’est qui serait selon toi la force de Clay and Friends ?

Auparavant, on me demandait souvent pourquoi Clay et à vrai dire, j’ai toujours aimé l’idée que l’argile frais et modelable et je pense que l’une de nos plus grosses forces est le fait de pouvoir adapter notre énergie et ce que l’on offre musicalement au public devant lequel nous nous produisons et cela se vérifie depuis quatre ans car nous avons fait près de 1000 shows, nous avons vu toute sorte de scènes, nous avons joué dans des festivals notamment de Jazz, dans le fin fond de l’Italie, en Allemagne, aux States, au Québec…Cette capacité à avoir un bon radar afin de comprendre pourquoi le public est là et ce qu’il veut est pour moi l’une de nos principales forces.

A quoi ressemble le public de Clay and Friends ?

Il est très vaste, très hétéroclite, il y a des personnes de tous âges, il peut se trouver n’importe où dans le monde et je le vois grâce à Spotify. Pour te citer une anecdote, nous avons fait une tournée des écoles à l’extérieur du Québec en tant qu’ambassadeurs de la francophonie. Les jeunes devant lesquels nous avons chanté n’aiment pas du tout le français car c’est un fardeau pour eux de parler cette langue car ils sont entourés de communautés anglophones. Nous nous sommes adaptés à eux et cela en dit aussi beaucoup sur nous car nous ne leur avons pas proposé quelque chose de millimétré.

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