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Rencontre avec DJ Click à l’occasion de la parution du nouvel album de Click Here !

Publié le par Steph Musicnation

Rencontre avec DJ Click à l’occasion de la parution du nouvel album de Click Here !

Comment s’est formé le projet Click Here ?

Click Here s’est formé aux alentours de 2007 et 2008 au fur et à mesure des rencontres que j’ai pu faire à la suite du premier album que j’avais produit avec Rona Hartner et pour lequel je m’étais plongé dans l’univers Balkan/Tzigane. C’est un peu comme Obélix, une fois que tu tombes dedans, c’est dur de s’en dépêtrer car c’est une grande grande famille. Depuis sa création, Click Here n’a pas arrêté d’évoluer. Le seul membre présent depuis le début est Tudorel Mihai qui vient du Nord-Ouest de la Roumanie, il est saxophoniste, flutiste.

D’où vient cette idée de se faire se télescoper des mondes musicaux très différents ?

Les machines (l'electro) seules n'ont pas d’âme, elles sont très puissantes, mais manquent d'histoire de racines. En les combinant avec de l'acoustique, des voix traditionnelles, un lien très fort (à mon goût) se créer. Click Here voyage de villages en régions, s’inspirant du folklore, des traditions mais avec une vision futuriste et une approche club de la production.

De quoi parlent les textes de Click Here ?

La musique est gaie et festive mais les paroles sont  nostalgiques, elles parlent d’immigration, de parents laissé au village et d’un autre côté, de fête, d’alcool, d’amour et de tromperies. J’aime bien ces concepts de Ying et Yang.

Rencontre avec DJ Click à l’occasion de la parution du nouvel album de Click Here !

Où emmènes-tu l’auditeur avec ce projet musical ovni ?

Le premier album qui était une sorte d’hommage à « Latcho Drom » le film de Tony Gatlif qui part d’Inde pour allez jusqu’en Espagne en passant par les Balkans, la Turquie et l’Egypte et depuis, c’est resté. La musique de Click Here est une sorte de voyage avec un univers Gypsy-Balkan sauvage. Sur le premier album, (Delhi to Sevilla) il y a eu une chanteuse Italienne (Valentina Casula) avec pas mal de musiciens Roumains, Hongrois et Turcs. Pour le deuxième album, c’était vraiment un clash des cultures car j’ai emmené tout le monde en Inde à Jaipur. Cela nous a permis d’aller voir comment ça se passait à la source de l’immigration Tzigane. Cet album où l’on retrouvait des musiciens Roumains et Indiens a été vraiment enrichissant. Les musiciens Tziganes ont réussi à comprendre les musiciens Indiens grâce à de vieux dialectes.

Il y a trois relectures de morceaux très connus sur ce nouvel album, comment as-tu voulu les revisiter ?

C’est le concept de cet album en fait. Sur « Play It Again », nous avons rejoué des titres des précédents albums, des titres Roumains  très connus de Maria Tanase, c’est un peu comme si je remixais Edith Piaf ici et d’ailleurs nous avons revisité « Johnny Tu N’Es Pas Un Ange » car La Môme avait travaillé à l’époque avec des compositeurs Roumains. En ce qui concerne Depeche Mode et Kim Wilde, c’était pour appuyer ce son New-Wave nostalgique des années 80. C’était très drôle car les musiciens Tziganes ne connaissent pas du tout Depeche Mode et pour eux, c’était un peu de la science-fiction d’interpréter ce titre. Les paroles en Russe de « Meyta » ne sont pas du tout celles de « Cambodia ». C'est une relecture.

As-tu envoyé « Meyta » qui est ton nouveau single à Kim Wilde ?

Non mais il faudrait que je m’en occupe. Ça serait bien d’avoir son retour.

Rencontre avec DJ Click à l’occasion de la parution du nouvel album de Click Here !

Que pourrais-tu nous dire sur la Roumanie par rapport à la vision que l’on a de ce pays en Europe Occidentale ?

Bizarrement, ici, nous avons une vision assez réduite de la Roumanie alors que c’est un pays super moderne qui se bat pour ses droits et avance vite. Nous avons une vision arriérée de la musique là-bas, mais il y a plein de groupes Rock et Hip Hop très intéressants. En fait, ça a bougé très rapidement en Roumanie. J’ai été super étonné en y retournant il y a deux ans de voir des Hipsters, des boutiques neuves, des jeunes qui n'ont pas connu la révolution. En revanche, l’ancienne génération a toujours un problème avec les Tziganes, beaucoup trop de racisme a mon goût.

Qu’est-ce qui selon toi fait la force de Click Here ?

Je dirais que Click Here est en dehors de tout ce qui se fait et c’est bien plus qu’une force même si cela ne plait pas à tout le monde. Il n’y a pas beaucoup de producteurs qui font de l’Electro Indien avec des Tziganes, des Balkans et du Flamenco avec des sons club…J’essaie toujours de faire des combinaisons assez incroyables. Je dois être un des premiers à avoir mélangé l’univers Tzigane et Balkan avec des vieux synthétiseurs et autre TR707 comme ça se fait dans la Techno ou dans la House mais beaucoup moins dans la World Music. 

As-tu déjà en tête la prochaine contrée que tu voudrais explorer ?

Il y en a beaucoup ! Si je reste dans les pays de l’Est, j’aimerais bien explorer la Tchéquie ou la Hongrie car le folklore y est assez incroyable. J’ai des pistes mais je n’ai juste pas le temps pour le faire actuellement. Sinon pour voyager, il n’y a pas de limites ! Cette année, je suis allé au Chili, j’y ai fait des enregistrements avec des Mapuches et ça m’a bien plu de moderniser cette musique qui est ancestrale.

Rencontre avec DJ Click à l’occasion de la parution du nouvel album de Click Here !

A quels réalisateurs de films, la musique de Click Here pourrait-elle servir ?

C’est très facile pour moi de répondre à cette question et je te dirais Tony Gatlif, Alfonso Cuaron ou Fatih Akin car j’ai déjà travaillé avec eux et ce serait un plaisir de retravailler ensemble à l’avenir.

Quels sont tes prochains projets ?

J’ai beaucoup de projets et notamment le prochain album de Click Here sur lequel on ne retrouvera que des chanteuses de différentes nationalités. Je travaille également sur la réalisation d’un album autour de l’Espagne sur lequel je compte fusionner les différents folklores. Je me suis calmé sur les remixes car cela me prenait beaucoup de temps. Quelques dates de concerts sont prévues en France et en Belgique et une belle tournée sera organisée à partir du mois de juin en Roumanie afin de défendre « Play It Again » sur scène.

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