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Retrouvailles avec Marvin Jouno à l’occasion de la sortie de son second album !

Publié le par Steph Musicnation

©Mélanie Elbaz

©Mélanie Elbaz

Comment te sens-tu maintenant que le public peut découvrir « Sur Mars » ton second pas discographique ?

Je suis dans l’expectative et assez impatient d’avoir enfin les premiers retours. Comme je le dis souvent, j’ai fait ma partie du travail et le disque ne m’appartient plus maintenant. C’est un peu comme un enfant que l’on a élevé, qui a 18 ans et qui peut partir vivre loin de la maison maintenant. Je lui souhaite plein de belles choses mais je ne vais pas avoir beaucoup de contrôle là-dessus.

Dans quel état d’esprit as-tu composé ce disque ?

Ce disque a été composé durant une période particulière de ma vie. « Intérieur Nuit » m’a apporté beaucoup sur le plan artistique et en même temps, tout s’est un peu écroulé autour de moi sur le plan personnel. Je me suis vraiment retrouvé dans une vie un peu à part et particulière. J’ai mis le plus d’authenticité possible dans ce disque ainsi qu’une recherche d’immédiateté afin d’être un peu plus direct que dans mon précédent album. Il y a eu également parfois de la rage et de la colère. « Sur Mars » est aussi un album de deuil sur lequel on retrouve pas mal d’interrogations par rapport au sens de la vie.

As-tu œuvré différemment par rapport à « Intérieur Nuit » ?

Certainement et notamment parce que l’on a tout le temps que l’on veut pour un premier album. Quand « Intérieur Nuit » est sorti en 2016, j’ai dû apprendre quasiment tout mon métier, la promo, le live, j’ai été un peu en méga apprentissage. J’ai écrit des paroles en prenant des notes en permanence sur mon téléphone mais je n’ai absolument pas composé pendant un an. En 2017, je me suis dit qu’il allait falloir penser à la suite et je me suis lancé dans la composition. Les paroles n’étaient pas figées tant que je n’avais pas trouvé la bonne composition; c’était vraiment de la prise de notes dans tous les sens ; et puis un jour, j’ai ouvert plein de fichiers sur mon ordinateur et j’ai tenté de remettre ces prises de notes dans des thématiques. Je cloisonne vachement les parties de travail : l’écriture, la composition, la partie studio où les choses se concrétisent avec Angelo Foley sur les arrangements ; ensuite, viennent les parties du mix, du mastering et de l’image. Est-ce que j’ai changé de méthodologie ? Oui, peut-être dans le sens où je découvrais moins.

©Mélanie Elbaz

©Mélanie Elbaz

Était-ce une évidence pour toi de ne pas proposer un « Intérieur Nuit » bis ?

Je crois que oui, je n’avais pas envie de me répéter mais c’est toute la difficulté d’un deuxième album car si on fait trop différent, on risque de perdre tout le monde et si on refait la même chose, je trouve qu’il y a une sorte de petite fainéantise ou de facilité. Je pense que refaire le même album est quasiment impossible car il s’est passé deux ou trois entre ces deux albums et j’ai changé tout comme mes envies. Comme j’ai découvert le live, j’ai vu ce qui me procurait beaucoup de plaisir sur scène. Je me suis peut-être senti plus légitime sur ce second album et les incursions vers l’Electro et le Hip Hop sont plus assumées. Je me suis plus autorisé et j’avais envie d’essayer. Il y avait un petit défi là-dessus.

L’histoire de « Sur Mars » est autre, peux-tu nous dire quelle est-t-elle ?

J’ai utilisé Mars comme une espèce de métaphore et de parabole pour illustrer l’endroit un peu étrange où j’ai pu vivre car je n’ai pas eu de lieu de vie à moi pendant deux ans et demi, j’étais avec ma petite valise et quelques fringues. J’étais dans une sorte de dépouillement total, j’avais l’impression parfois d’être en territoire hostile, d’être très seul et je me suis dit que cela devait être à peu près ça quand on était le premier sur Mars. Il y avait peut-être une notion de sacrifice et d’aventure assez incroyable parce que c’est assez exceptionnel d’être là-bas mais en même temps, la vie y est âpre. « Sur Mars » pourrait être l’histoire d’un mec qui est à mi-parcours par rapport à l’espérance de vie moyenne en occident. A bientôt 35 ans, on pourrait se dire que je suis au mi-temps de mon existence et tout d’un coup, tout se dérobe, tout file, c’est vertigineux et c’est flippant.

« Danse ! » ton nouveau single est-il l’un de tes morceaux les plus autobiographiques ?

C’est possible que cette chanson soit perçue comme une sorte de petit manifeste. C’est l’une des chansons les plus simples que j’ai écrites en apparence, il y a tout un jeu d’assonances sur la notion de danse qui m’amusait et malgré tout, j’ai beau répéter quinze fois Danse ! sur les refrains comme une espèce d’incantation et presque comme un ordre, le pré-refrain juste avant stipule que la mort ne sait pas danser. Grosso modo, je considère que l’on est tranquille quand on danse, que l’on est à l’abri de quelque chose et que c’est peut-être le moment de légèreté ultime. J’ai aspiré à ce moment de liberté et d’innocence pendant cette période. Dans le premier couplet, je me figure tout seul dans mon appartement un peu vide et j’ai juste envie d’aller retrouver des gens et de danser ; en ça, c’est certainement très autobiographique.

©Mélanie Elbaz

©Mélanie Elbaz

Peux-tu nous en dire plus sur la pochette illustrant « Sur Mars », ce cri est-il un cri de libération ?

Nous sommes partis en Islande avec Mélanie Elbaz qui est photographe, nous avons dû prendre 2000 photos et celle-ci est ressortie comme une évidence et je l’avais décrite à Mélanie avec des mots un mois avant notre départ. Je l’avais déjà un peu en tête. J’avais défini le brassard, le torse nu, le cri et en effet, il peut y avoir un cri de rage, de colère mais en même temps de libération. Cette pochette illustre ce que sont ces dix chansons pour moi, je les hurle à la face du monde.

Quelles sont les « nouveautés musicales » sur ce disque ?

Sur le plan musical, je voulais que cet album soit daté. Je voulais même prendre le risque que ce disque vieillisse mal et que dans 25 ans, on sache précisément à quelle époque il a été fait. Dans ce but, nous avons utilisé des rythmiques Trap, de l’Auto-Tune et beaucoup d’instruments électroniques. J’ai tenté d’avoir un flow plus urbain. Je voulais que ce disque soit un témoin de l’époque. Je cherche à faire une chanson française contemporaine ou une Pop actuelle et je crois que tous ces attributs-là participaient à ce que je voulais exprimer. Je n’ai pas envie de faire un revival de choses qui ont déjà été faites car cela a déjà été fait et très très bien fait, je préfère tracer ma route et essayer.

©Mélanie Elbaz

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Quel regard as-tu sur toi-même et sur le travail accompli depuis 3 ans ?

Je me suis réalisé car pendant 10 ans, j’ai travaillé dans le cinéma pour les projets des autres. Cela fait maintenant 5 ans que je ne me consacre qu’à mon projet ; c’est parfois compliqué de s’occuper de soi et de trouver une sorte d’auto-rigueur mais c’est quand même super enrichissant de travailler sur ses idées, d’essayer de les concrétiser et de les emmener quelque part. Évidemment, je suis entouré et il y a beaucoup de collaborations. Je te dirais que je me suis épanoui sur le plan artistique. J’ai longtemps cherché mon média et je ne suis pas encore certain que ce soit le définitif même si je prends énormément de plaisir à faire de la musique. J’ai l’impression d’avoir progressé et d’avoir pris peut-être conscience de ma voix et c’est passé par le live qui a été une expérience assez unique. Au départ, je n’étais pas très à l’aise sur scène mais à la fin de la tournée, c’était peut-être l’endroit où je me sentais le mieux sur la planète.

Commences-tu à écrire et/ou à composer pour d’autres artistes ?

Non, toujours pas. Je ne cherche pas ou je ne sollicite peut-être pas assez mais sincèrement, j’adorerais. J’aide actuellement deux de mes amis mais c’est plus de la consultation. Se rendre utile à autrui est une expérience assez intéressante et j’y ai trouvé du plaisir.

Quelles vont être tes prochaines actualités ?

La première date parisienne est annoncée pour le 12 mars au Café de la Danse. Comme l’album vient juste de sortir, nous envisageons quelques dates au printemps, nous aimerions beaucoup participer à des festivals cet été et peut-être faire une vraie tournée à la rentrée en fonction de la vie du disque. Le troisième single devrait être « On Refait Le Monde » mais pour l’instant, il n’y a rien de concret en termes de mise en image.

©Mélanie Elbaz

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