Rencontre avec DeSaintex à l’occasion de la sortie de son premier EP !
Peux-tu nous en dire plus sur toi ?
Je suis Strasbourgeois d'origine mais j’ai beaucoup bougé et mes racines maternelles sont dans le Sud près de Marseille. Je fais de la musique de manière sérieuse depuis environ 7 ans, j’ai eu plusieurs projets et j’ai fait pas mal de rock mais aussi des trucs façon Fela Kuti aussi. Je suis auteur, compositeur, interprète et purement autodidacte. Je joue principalement du piano et de la guitare.
Quel a été ton parcours artistique avant de te présenter en solo avec ton premier EP ?
Après avoir passé deux ans en Suisse, j’ai ressenti le besoin de partir et c’est en arrivant à Berlin que j’ai commencé à faire de la musique sérieusement. J’y ai découvert plein d’horizons musicaux différents et j’y ai rencontré plein de musiciens. J’étais déjà mordu de musique mais ça m’a mis dans le concret et cela a été très formateur. J’ai monté un projet avec cinq personnes, nous l’avons développé pendant près de 3 ans, nous avons beaucoup tourné mais j’en ai eu besoin de me retrouver musicalement parlant. Je dois dire que mes influences sont très larges et que je n’aime pas particulièrement les étiquettes. J’ai voulu expérimenter mais comme je suis autodidacte, j’avais un certain complexe et je ne me sentais pas légitime en tant que musicien. Puis à force de travail et en réunissant des gens autour de moi, je me suis dit que je pouvais quand même en faire quelque chose.
As-tu eu un déclic pour sortir ton premier disque ?
Quand j’ai tout quitté à Berlin, j’ai pris un peu de temps, je voulais être plus maître de mes compositions afin d’aller plus loin. Durant deux ans, j’ai beaucoup expérimenté, j’ai bossé les logiciels de son à fond, je me suis acheté un piano et je m’y suis mis seul en regardant des tutos sur Youtube. Le piano a été un gros déclic car l’harmonisation qu’offre cet instrument permet de mieux travailler ses compositions. C’est ainsi que je me suis retrouvé à composer pour DeSaintex qui était à la base un projet solo que je pensais transitoire en fait.
Comment présenterais-tu l’univers de ton EP ?
Je dirais que c'est une sorte d’invitation au voyage et à la rêverie sans pour autant passer par un filtre psychédélique. Je voulais présenter quelque chose de sincère, direct et chaleureux.
Peux-tu nous en dire plus sur le clip illustrant « Je Vois Je Crois » ?
Jusqu’à ce clip, j’ai presque tout fait tout seul dans la création mais pour mettre en images « Je Vois Je Crois », j’ai collaboré avec Maria Vaiedelich et Cédric Boulanger que j’ai rencontrés par le biais d’amis. Je les ai rencontrés l’un après l’autre, ils ne se connaissaient pas et j’ai décidé de les associer pour ce projet de clip. Maria est artiste-plasticienne, les rideaux dans le clip viennent de ses travaux persos et Cédric est plus réal-monteur. Avant de discuter de mon ressenti, nous avons parlé du leur et ils ont très vite compris vers où aller. Sur mes réseaux sociaux, je commençais à développer très spontanément mon image avec des collages et Maria a proposée de partir de ça. Même si mon clip ne ressemble pas à mes collages, on retrouve cette idée dans les couleurs, dans l’intention et dans la simplicité. Je voulais présenter quelque chose d’assez enjoué vis-à-vis du titre. Nous travaillons déjà ensemble sur le prochain clip qui sera assez différent d'ailleurs.
Comment vois-tu ton premier EP ?
Pour moi, cet EP est un peu un voyage durant lequel on essaie de trouver la zone la plus curieuse mais aussi la plus joyeuse en soi. Ça paraît léger en apparence, à la première écoute et c'est tout de même consistant en creusant un peu. Ce n'est pas toujours si évident de trouver cette zone en soi.
Comment est né ce premier disque ?
Il y a un an, je suis parti à Hawaï et ce voyage magnifique m’a donné la force pour finir les morceaux qui composent ce premier EP. Je pense que ce voyage a implicitement inspiré des textes comme celui de « Fedex ». Dans les quatre chansons de l’EP, on retrouve des sons d’oiseaux et de grillons qui ont été pris à Hawaï. Ces sons qui ont été enregistrés avec mon téléphone portable apportent quelque chose d’apaisé, de calme et de serein qui fait du bien sur ce disque.
Le français a-t-il été une évidence pour toi pour t’exprimer dans DeSaintex ?
Oui, pour ce projet mais avant, pas du tout car j’ai une culture musicale très anglo-saxonne par mon père. Comme je voulais créer un projet sincère, la seule manière de rester honnête était de prendre ma langue maternelle.
Pourquoi ne retrouve-t-on pas tes premiers titres qui étaient disponibles sur Youtube sur ton premier EP ?
Parce qu’ils font partie de la phase très expérimentale dont je parlais. « Vision D’Amour » montre mon côté plus sombre, j’avais réussi à toucher quelque chose de mystérieux qui m’intéressait avec ce titre ; tandis que « J’Adore » ; qui est très différent ; présentait quelque chose de très, voir trop pop que je n’assumais pas à fond. J’aime beaucoup « Une de Perdue » qui est un titre très lent mais je ne savais pas où le mettre dans l’EP. Des amis me redemandent ces titres en concert, je vais y penser mais il faut que je les retravaille… Tandis que les quatre titres de mon premier EP et les quatre qui constitueront le prochain ont été créé ensemble.
Qui retrouve-t-on dans « ta famille musicale » ?
À l’adolescence, j’ai grandi avec mon père et j’ai eu cette chance qu’il soit un fou de musique et qu’il écoutait tout le temps des musiques géniales. Il passait très souvent les chansons de Bob Dylan, il avait un bouquin avec ses poèmes et c’est comme cela que j’ai appris l’anglais. Il adorait la New Soul et grâce à lui, j’ai découvert notamment D’Angelo et Erykah Badu mais également des artistes Rock et Jazz comme Bowie, Prince, Keith Jarett... J’adorais la Folk Americana de Neil Young par exemple. Après, j’ai fait mes propres découvertes. J’ai adoré des groupes de Rock Indé comme The Strokes et avec mes potes, nous étions fans de Hip Hop, De La Soul, Outkast. J’aimais beaucoup Solaar aussi. En ce moment, je trouve qu’il y a une scène francophone très intéressante, je pense à des artistes comme Flavien Berger, Christine and the Queens...
Allies-tu musique, DJing et illustrations visuelles lors de tes prestations en live ?
Pas pour le moment mais car je suis au début de mon live et cela m’aurait trop contraint sur mes compositions. Mais je vais progressivement bosser sur une scénographie adaptée. En revanche, je peux faire des DJ sets mais je n’en ai pas encore fait avec la casquette DeSaintex.
As-tu des projets en parallèle à DeSaintex ?
Oui, à côté de DeSaintex, je joue dans un très beau projet très différent qui s’appelle Al Maari qui m'a fait beaucoup progressé en tant que musicien. C'est de la pop indé orientale avec des influences anglo-saxonnes. Il y a eu un coup de cœur humain puis musical quand nous nous sommes rencontrés et nous étions très proches dans nos influences Indé.