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Apprenez en plus sur « L’Ecole Des Femmes » grâce à l’acteur Nicolas Rigas !

Publié le par Steph Musicnation

Apprenez en plus sur « L’Ecole Des Femmes » grâce à l’acteur Nicolas Rigas !

Comment présenteriez-vous l’histoire de « L’École Des Femmes » pour ceux qui ne seraient pas familiers de Molière ?

« L’École Des Femmes » raconte l’histoire d’un homme qui a la hantise d’être cocu. Comme il se sent beaucoup plus intelligent que les autres, il se dit que ça ne lui arrivera jamais. Pour en être certain, il choisit une petite fille de 4 ans qu’il fait élever à sa manière de telle sorte qu’elle soit la plus sotte possible et qu’elle soit une femme qui ne pense au grand jamais à ne pas l’écouter et à aller voir ailleurs. Il est persuadé que son plan a réussi puisqu’elle pense même que les enfants se font par les oreilles et il est ravi de cela. Manque de chance pour lui, lors d’une des rares fois où il s’en va en voyage, cette jeune fille rencontre un jeune homme et elle tombe directement amoureuse de lui et c’est réciproque. Petit à petit, on voit que l’amour détruit tous les carcans et fait en sorte que cette jeune fille s’émancipe. Tous les plans d’Arnolphe sont donc cassés.

Qui y incarnez-vous ?

J’incarne le vieux Barbon qui n’est en fait pas si vieux que cela car on dit qu’il a 42 ans mais c’est une évidence qu’il est vieux dans sa tête. Je joue donc et je chante Arnolphe qui est extrêmement prétentieux. Il est riche mais malheureusement, il n’est pas noble. Il fait en sorte d’anoblir son nom et il décide de s’appeler Mr de la Souche car il y en a une dans son jardin. Il pense être sûr de son fait en élevant cette jeune fille mais rien de ce qu’il entreprend ne fonctionne. Il en devient rouge de colère et c’est donc quelqu’un d’hargneux également.

Avez-vous pris des libertés par rapport à l’œuvre originale dans votre mise en scène ?

Oui, j’ai pris des libertés et en même temps, j’ai l’impression d’être totalement fidèle à Molière. J’ai décidé d’en faire une comédie-ballet lyrique. Contrairement à la création originale où il n’y avait que du théâtre, j’ai ajouté « Les Contes d’Hoffmann » d’Offenbach à cette pièce. J’ai vu un parallèle entre les quatre diables des « Contes d’Hoffmann » d’Offenbach et le personnage d’Arnolphe qui ne rêve que de détruire le couple d’amoureux pour s’accaparer la belle. Pour moi, le parcours initiatique d’Agnès dans « L’École Des Femmes » correspond aux personnages d’Olympia la poupée, d’Antonia la femme romantique et de Giulietta la femme libérée dans « Les Contes D’Hoffmann ». Par ailleurs, j’ai voulu que les deux serviteurs soient interprétés par des acrobates afin de mêler la farce et la commedia dell’arte. Tout cela, ainsi que le fait de se faire dérouler la pièce au 19ème siècle plutôt qu’au 17ème, ce sont des libertés mais qui correspondent totalement à Molière qui est le créateur des comédies musicales. Il a crée des comédies-ballets dans lesquelles il y avait de l’opéra et il ne faut pas oublier que Molière vient de la commedia dell’arte et du théâtre Italien. Finalement, en prenant des libertés, j’ai totalement respecté son œuvre, selon moi.

Apprenez en plus sur « L’Ecole Des Femmes » grâce à l’acteur Nicolas Rigas !

Comment est née l’idée de monter « L’École Des Femmes » ?

Je dirais que j’étais à court de souffle car j’avais déjà monté beaucoup de pièces de Molière mais il me manquait « L’École Des Femmes ». Les Grandes Écuries du Château de Versailles avec qui nous avons fait énormément de succès me demandent chaque année si j’ai une nouvelle création et c’est là que j’ai pensé à « L’École Des Femmes » que je connaissais bien. Quand je me suis vraiment lancé dans l’œuvre, j’ai vu le parallèle avec « Les Contes d’Hoffmann » et je me suis dit que cette pièce était tellement vraie et contemporaine. Un an plus tard, l’affaire Weinstein éclatait et cela a donné un coup de modernité incroyable à cette pièce car les gens ont enfin vu que Molière était notre contemporain.

Quel est selon vous le plus de cette version présentée au Théâtre Déjazet jusqu’au 31 décembre ?

Le plus, ce n’est pas moi qui vais le dire mais je vais vous rapporter les propos du public ou des articles de presse qui disent que c’est une version revigorante dans laquelle on comprend totalement le texte de Molière même les adolescents et les enfants qui rentrent dans le texte et qui en rient et ceux qui adorent la langue de Molière s’y retrouvent également. Au-delà de cela, cette version est pleine de vie et on passe son temps à rire. Par ailleurs, des personnes ont eu l’impression que c’était Molière qui avait écrit le texte d’Offenbach et pour moi, c’est un joli compliment car les deux s’imprègnent totalement l’un l’autre. C’est donc une version pour toute la famille qui touche aussi bien le spectateur éclairé que celui qui n’est pas habitué à aller au théâtre. La philosophie du texte en lui-même est un plus bien sûr. Pour moi, cette œuvre est universelle et cette version touche visiblement tout le monde. Une maman aux Grandes Écuries du Château de Versailles est venue me présenter sa fille de 6 ans en me disant que c’était ma plus grande fan et je vous avoue que cela m’a fait un plaisir fou de savoir qu’avec un texte à priori aussi difficile, on arrive à toucher des enfants de 6 ans.

Pour quel personnage de « L’École Des Femmes » avez-vous le plus de tendresse ?

Je joue le rôle d’Arnolphe et j’essaie de toujours trouver quelque chose de positif dans ce personnage et c’est vrai que le voir si désemparé ; car il a quand même élevé une jeune fille pour son propre compte, ce qui est quand même épouvantable ; quand il voit que tous ses plans tombent à plat, je trouve cela touchant. J’arrive à avoir de la tendresse même pour ce personnage épouvantable. J’ai moins de tendresse pour Horace qui finalement est un peu béta. Bien sûr, j’ai de la tendresse pour Agnès qui se libère de tous ses carcans grâce à l’amour.

Apprenez en plus sur « L’Ecole Des Femmes » grâce à l’acteur Nicolas Rigas !

Vous avez joué dans plusieurs classiques de Molière, qu’aimez-vous chez cet auteur ?

Sa modernité car il a su voir l’homme avec un grand H ; c’est-à-dire l’homme et la femme ; avec ses travers et ses qualités. Chaque ligne écrite par Molière est empreinte d’une modernité incroyable car il parle de nous. Il parle de l’amour, de la jalousie, de l’orgueil, … de tout ce que nous vivons encore maintenant. Molière est un auteur vraiment intemporel et d’une philosophie incroyable car il était profondément humaniste. Il aimait l’humain et parler de ses travers pour faire rire mais aussi pour dire méfiez-vous, ne soyez pas comme cela, soyez plutôt autrement de telle sorte à avoir une vie heureuse et que cela fonctionne. Par le comique, Molière arrive à toucher n’importe qui. C’est un auteur profondément contemporain, proche de nous, qui offre une liberté incroyable quand on le met en scène, tout en le respectant, comme je l’ai fait avec « L’École Des Femmes ».

Quelles sont vos œuvres préférées de Molière et pouvez-vous nous dire pourquoi ?

C’est très compliqué à dire car Molière a avancé dans sa vie, dans sa lecture et il a eu plusieurs périodes. Dans ses périodes, ma pièce préférée est « L’École Des Femmes », c’est son premier succès. Immense succès populaire, il ne faut pas l’oublier, et énorme scandale car la noblesse et les dévots voyaient que l’on parlait d’eux déjà avant « Le Tartuffe ». Le peuple payait des places pour aller voir cette pièce et riait déjà d’Arnolphe en 1652. Les gens considéraient déjà Arnolphe comme un imbécile et il n’y avait donc déjà pas de sexisme à ce moment-là et ça me touche énormément. « Le Misanthrope » est une autre pièce de Molière que je révère. Cette œuvre parle encore une fois de notre humanité, de la profondeur de l’homme et de ses travers. En dehors de ces pièces en vers, pour moi, « Le Malade Imaginaire » est la quintessence de ses pièces en prose. Molière est à la fin de sa vie, il le perçoit car il a déjà une maladie et il écrit cette pièce qui est d’une folie incroyable et qui fait rire les gens du début jusqu’à la fin. Je vous ai parlé de trois grandes pièces mais je dirais que toutes les pièces de Molière sont immenses.

Apprenez en plus sur « L’Ecole Des Femmes » grâce à l’acteur Nicolas Rigas !

Quels sont vos projets théâtraux pour 2019 ?

En février prochain, je dois chanter le rôle de Germon de « La Traviata » en Croatie. Je dois chanter également le Comte des Étiquettes à L’Opéra d’Avignon dans « Les Saltimbanques ». Pour les 100 ans Du Théâtre du Petit Monde, je vais monter « La Vie Parisienne » d’Offenbach aux Grandes Écuries du Château de Versailles en juin prochain. Je chanterai et je jouerai le rôle de Raoul de Gardefeu. En décembre prochain, j’espère reprendre « La Vie Parisienne » à Paris.

Comment inviteriez-vous nos lecteurs à venir découvrir « L’École Des Femmes » au Théâtre Déjazet jusqu’au 31 décembre ?

Je vais encore citer la presse en disant que c’est un spectacle vif, intelligent, rythmé, pour toute la famille, qui met d’accord tout le monde et c’est parfait pour les fêtes ! C’est Télérama qui le dit.

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