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Rencontre à l’Idol Hotel avec le chanteur Sébastien Agius afin d’en apprendre plus sur ses projets actuels !

Publié le par Steph Musicnation

Photo Lou Sarda

Photo Lou Sarda

Pourquoi as-tu choisi de présenter ton nouvel album sous la forme de quatre saisons réparties en quatre EPS ?

Je crois que cela vient d’un phénomène de maturité. Comme j’aime beaucoup observer, à un moment donné, j’ai constaté que le temps passait chez moi et chez les gens que j’aime. De notre naissance à notre départ, il y a des heures de grand soleil et d’autres où les feuilles commencent à tomber ; cela n’en est pas moins poétique et cela donne tout autant de matière afin d’en parler. Dans mes nouvelles chansons, il y a des choses plus légères notamment en été mais également dans les autres saisons. Au travers de ce disque, j’avais envie de raconter quelque chose par rapport au temps, les saisons d’un homme, d’une femme, d’un couple, d’une vie ; nos saisons à nous dans nos joies et dans nos peines. Nous avons tous des moments down où l’on broie du noir mais il suffit d’une rencontre ou d’un événement pour qu’il y ait une sorte de renaissance et ça repart pour un tour ; il y a un grand soleil et petit à petit, ça se fane. Étant moi-même assez contrasté dans mes émotions et dans mes ressentis, plutôt que de me dire que tout était noir ou que tout était blanc, je me suis dit que ce phénomène était intéressant et que c’était une belle matière pour en parler et pour me confier par rapport à des choses plus intimes. Quand on pense saisons, on pense nature aussi et il y a eu un hymne à la nature dans quelques chansons car je trouve qu’elle nous guide et elle nous montre comment faire. Ayant grandi à La Réunion, j’ai eu des influences de natures différentes. Sur ce disque, j’ai eu envie de parler d’un chemin de vie que j’ai eu jusqu’à présent avec ses contrastes.

Ton nouveau projet musical sera-t-il majoritairement en anglais ?

Non, je pense qu’il sera moitié en français et moitié en anglais. J’ai décidé d’écrire en anglais car j’aime bien comment sonne cette langue et parce qu’elle possède un côté assez Pop. C’est intéressant dans les sonorités pour un chanteur de chanter en anglais car ce ne sont pas les mêmes fréquences, ça perce le mix plus facilement, il y a une autre dynamique dans les mots et dans la façon de placer la voix et en fait, j’aime les deux langues. J’ai conscience que devant le public Français, c’est chouette de partager la valeur des mots. Sur « Printemps », il y a juste le refrain d’ « Aleas » en français mais sur « Été », il n’y a qu’un titre en anglais et les trois autres sont totalement en français. Dans la totalité du projet, ça sera équilibré.

Ton nouveau projet témoigne-t-il d’une évolution musicale depuis tes singles parus en 2014 ?

Nous avions enregistré un EP avec « Ce Qui Nous Tient » et nous avions fait un super beau clip avec Fauve. C’était l’occasion de se libérer. Ces quelques chansons étaient un peu Rock et elles étaient dans une dynamique de groupe. Cela m’a permis de jouer avec les copains. Dans mon nouveau projet, cela reste le même fond sauf qu’il y a plus de voyage dans cette musique-là. J’avais envie de mettre plus de mon chemin à moi car finalement, j’ai eu une vie assez nomade depuis mon enfance et mes souvenirs sont sur la route et dans mes bagages. Pour ce nouveau disque, j’avais envie de ramener des influences de La Réunion et donc par exemple sur « Été », cela reste Pop Folk mais il y a des influences qui viennent du Sega de l’île Maurice ou du Maloya de l’île de La Réunion. Ce disque m’a permis de faire un point sur moi et sur mes voyages intérieurs. Sur « Printemps », je suis allé du côté des contrées verdoyantes de l’Irlande ; sur « Été », je vais aller un peu vers les pays chauds, les îles et peut-être même en Orient. Je ne me mets aucune barrière et si je devais qualifier ma musique, je dirais que c’est une Pop nomade.

Photo Lou Sarda

Photo Lou Sarda

De quoi parle le premier volet « Printemps » ?

« Printemps » parle d’une renaissance. Nous traversons tous des moments difficiles mais nous avons tous une main tendue, une occasion de se relever, un sourire ou un matin plus beau que les autres afin de rebondir. J’ai cherché et trouvé ces occasions de rebondir, je continue encore et il me paraissait important d’en parler tout comme de commencer ce projet avec le printemps qui exprime une naissance ou une renaissance. Pour moi, cela se fait beaucoup par le voyage. Le single « Aleas » est clair, il parle des aléas de la vie et nous l’avons illustré dans le clip.

Ces quatre EPS vont-ils présenter quatre facettes différentes de toi ? Quelle saison te correspondrait le mieux ?

C’est une bonne question car selon l’état où je vais me trouver, cela va correspondre à telle ou telle saison et c’est pour cela que j’ai écrit sur les différentes saisons car j’avais envie qu’il y ait de la musique pour un peu tout le monde à des moments différents. Si moi, je devais écouter cette musique-là, cela serait à des moments différents pour des raison différentes. Certaines musiques même mélancoliques seront plus faites pour consoler, d’autres seront plus faites pour danser, pour célébrer la joie et s’éclater et d’autres seront plus faites pour réfléchir ou être dans l’imaginaire. Il y a une chanson en automne qui s’intitule « Laisse Aller » et elle invite donc à lâcher prise. En ce moment, la saison qui me correspond je crois que c’est le printemps car j’essaie de le vivre pleinement. Ce qui est marrant, c’est que j’aime l’hiver alors que j’ai grandi dans un pays chaud et que de ce fait, j’ai mis des influences des iles dans cette saison. Sur certains morceaux, cela donne une musique assez mystérieuse mais j’essaie quand même de respecter les températures de chaque saison.

De qui t’es-tu entouré pour ce projet ?

Ce projet-là est vraiment intime et je voulais que cela vienne de moi. Je collabore avec d’autres personnes sur d’autres projets comme pour Louyena par exemple. Pour ce nouveau disque, je voulais vraiment suivre ma direction artistique. Je voulais exprimer ce que j’avais à dire aujourd’hui dans ma musique et dans mes paroles. J’ai produit, écrit et composé seul car je voulais vraiment mettre en place ce que j’entendais. J’ai eu de jolies expériences en termes de collaborations dans le passé mais dans le cas présent, il fallait vraiment que ça sorte de mes tripes et de mon cœur. Mais, on ne fait jamais rien seul, je suis entouré de la photographe Lou Sarda pour les visuels et de Pierre Noguéras pour le clip. Lou est une photographe très douée, elle fait de très beaux projets. J’avais déjà travaillé avec Pierre sur mes précédents clips, j’aime son travail et nous sommes proches. Nous sommes en train de voir pour sortir un clip par saison. Je peux déjà te dire que le clip sur l’hiver sera très beau ! Je vais te dire que j’ai beaucoup de regards bienveillants autour de moi et que je me sers de mon entourage plus pour prendre du recul.

Photo Lou Sarda

Photo Lou Sarda

Quel était ton souhait avec cet album ?

Mon souhait avec ce disque était de pouvoir l’assumer jusqu’au bout, également sur scène et même dans dix ans de pouvoir me dire que ce que j’avais fait n’était pas si mal et que cela correspondait bien à ce moment de ma vie.

Le clip illustrant « Aleas » vient de sortir il y a quelques jours ; qu’exprime-t-il notamment au point de vue de la danse ?

La danse est très présente dans la vie ; j’ai eu l’occasion d’en faire et de me former dans des styles différents à l’école supérieure du spectacle. Être danseur n’est vraiment pas un métier facile et c’est un métier que je respecte. J’ai pu en rencontrer dans les comédies musicales auxquelles j’ai participé ; je pense notamment à Giuliano Peparini qui est un formidable danseur et metteur en scène. Sur « 1789 Les Amants de La Bastille », j’ai rencontré Aurore Mettray la danseuse de mon clip qui est également comédienne. Je trouve que dans la gestuelle d’un mouvement, il y a une dramaturgie que l’on ne peut ni exprimer avec un son ni avec un mot. Un mouvement est donc très complémentaire avec de la musique et des paroles. Si je pouvais mettre de la danse partout, je le ferais. Je vais me pencher sérieusement sur la question car j’ai des envies de scène et de créations. J’ai fait appel à Aurore qui a quelque chose de très spontané et d’animal. Je n’ai pas axé que sur la danse mais je voulais que ça puisse symboliser ses humeurs et ses états.

Ce retour en solo signifie-t-il qu’il n’y aura pas de suite à l’EP de Louyena ?

Cela n’a rien à voir car mon projet personnel et Louyena sont deux sphères différentes mais si ces deux planètes corroborent sur certains points et que les influences sont bien sûr marquées. Dans mon projet solo ou dans Louyena, j’arrive avec mon entité et c’est pareil pour Roxanne. Louyena est en train de développer un chemin qui passe plus par la scène ; c’est un travail de terrain et de rencontre avec les gens et nous allons d’ailleurs faire une tournée cet été. Le projet a démarré ainsi et cela même avant que nous choisissions de nous appeler Louyena car nous nous étions retrouvés sur ces points-là. Nous avons des morceaux que nous n’avons pas encore enregistrés et nous allons les tester sur scène. Ce projet prend son temps, il n’y a pas d’urgence et je ne me mets aucune pression par rapport à Louyena.

Photo Lou Sarda

Photo Lou Sarda

Comment as-tu travaillé « Seasons Of Me » en comparaison à « Ma Chance » ? Il me semble que tu es en autoproduction ?

Oui, pour des raisons de direction artistique, j’ai choisi d’être indépendant afin d’aller vraiment au bout de ma créativité, de mon ressenti, de mon côté personnel que ce soit dans ma composition, dans mes arrangements et dans mes paroles. C’était important, pour moi, que les gens qui participent à ce projet comprennent cela et puissent m’apporter vraiment les éléments dont j’avais besoin. Je voulais que cela prenne son temps et que ça murisse. J’ai repris les choses à l’endroit en créant tout d’abord l’identité de ce projet-là et ensuite, je me suis adressé à des professionnels qui s’occupent de ma promotion pour la télé, la radio et le web. J’ai acquis de l’expérience ces quinze dernières années et elle me permet de dire ce que je veux ou ce que je ne veux pas. Je voulais que ce projet ait du sens car il est personnel. Je suis allé le chercher loin en moi et j’en suis fier car ça a été un travail de longue haleine durant lequel il y a eu beaucoup de remise en question.

Comment vois-tu la suite de ta carrière ?

Tu vas me dire ; as-tu une boule de cristal pour moi ? (Rires). Ce qui est certain, c’est que je vois la suite de ma carrière dans le partage. La scène est le premier endroit de partage spontané et immédiat ; on ne peut pas calculer à l’avance car tous les imprévus et la vibration d’un public sont irremplaçables. Je vois la suite dans la création pour moi et pour d’autres. En fonction de comment vont être reçues les saisons et comme j’ai encore beaucoup de choses à dire, je prévoirais la suite. On croise les doigts, le plus important est que ma musique puisse parvenir à ceux qui voudront l'écouter.

Peux-tu nous en dire encore un peu plus sur « Eté » ?

Comme chaque EP, il sortira au changement de saison. « Été » devrait sortir le 21 juin ; jour de la fête de la musique. Cet EP comportera beaucoup d’influences de La Réunion car c’est là où j’ai grandi, il aura toujours un côté Pop et Folk avec une petite touche d’Electro. Sur ce prochain EP, il y a un contraste que j’aime bien entre des chansons dansantes et des paroles un peu plus graves. Sur une chanson, il y aura un petit clin d’œil artistique à Stromae. Je vais te dire que je n’avais pas envie de faire un été creux et que l’été n’est pas le même pour tout le monde. Il y a des personnes qui n’ont pas la chance d’être en paix ou de pouvoir sortir librement comme nous, il y a des étés qui peuvent être dramatiques. Comme je le disais précédemment, je ne suis jamais ni tout noir ni tout blanc. Dans chaque saison, il y a des cycles, des degrés et des nuances. J’espère que les gens seront au rendez-vous pour cet « Été ». J’ai hâte de présenter ces nouvelles musiques !

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