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Extraits choisis d’une conversation avec Alain Chamfort au Showroom Gibson pour la sortie de son nouvel album !

Publié le par Steph Musicnation

Photo Julien Mignot

Photo Julien Mignot

Votre nouvel album baptisé « Le Désordre Des Choses » est-il un disque nostalgique ?

Je ne trouve pas qu’il soit nostalgique. Je ne suis pas dans le passé sur ce disque qui fait un constat aujourd’hui mais sans pour autant considérer que c’est moins bien ou mieux. A chaque album, je fais un petit bilan de ce que je suis et je tente de livrer mon état d’esprit actuel dans les chansons.

Cet album est-il une synthèse ou est-il dans le prolongement de ce que vous avez proposé jusqu’alors ?

J’espère que cet album est dans le prolongement car je n’aimerais pas revenir sur ce que j’ai déjà fait. Je pense que si un artiste se répète, cela devient inutile et c’est un peu ma hantise à chaque fois. Malgré tout, dans ce que l’on est, on a nos propres limites et on ne peut pas se renouveler totalement mais j’essaie toujours de continuer à avancer.

Pouvez-vous nous en dire plus sur le titre de votre nouvel album ?

Il y a deux solutions possibles : Il y a un concept basé sur un ordre résolu, une pensée qui a une logique et l’autre éventualité est celle que l’on propose dans cet album, à savoir une idée de hasard complet, des attirances, des reflux de tout ce qui peut être la désorganisation. Je suis pour toutes les possibilités car la vérité est partout.

Extraits choisis d’une conversation avec Alain Chamfort au Showroom Gibson pour la sortie de son nouvel album !

Avec la chanson « Microsillons » vous abordez le temps qui passe ; est-ce dur de vieillir pour un artiste ?

A vrai dire, c’est la vie, je ne prends pas position, je ne trouve cela ni particulièrement dur ni agréable. Il faut juste faire face au temps qui passe et l’accepter. En revanche, ce qui est dur, c’est de se projeter dans vingt ans. Je n’ai pas vu passer les vingt dernières années et je pense que cela sera encore pire pour les vingt prochaines. C’est un moment un peu charnière dans une vie car dans vingt ans, je ne sais où j’en serais…

Avez-vous la volonté de rester moderne ?

J’aime bien le mouvement et que les choses continuent d’avancer dans tous les domaines ; avec ou sans moi. Je suis curieux, j’aime bien vivre dans mon époque et comprendre ce qu’elle est et ce qu’elle devient. Quand on fait de la musique, je trouve que l’on est obligatoirement et constamment en rapport avec ça. La musique appartient aux générations qui nous suivent car ce sont elles qui la prennent en main et qui l’amènent ailleurs.

Le titre « Palmyre » est-il en lien avec l’actualité ?

« Palmyre » est une chanson sur la beauté et le regard que l’on peut y porter en fonction de ses origines et de sa culture. C’est très relatif car la beauté est quelque chose de subjectif. Ce rapprochement avec Palmyre est arrivé en deuxième lieu. Pierre-Dominique Burgaud qui est l’auteur de cette chanson a posé cette symbolique d’une forme de beauté et de culture qui a été maltraitée et détruite. L’idée est de se dire que l’on ne pourra jamais détruire ces choses-là totalement, il y aura toujours quelque chose qui en ressortira et qui résistera. C’est une petite allusion mais nous n’allions pas nous appesantir sur le sujet car ce n’est pas mon rôle de faire des chansons avec une opinion vraiment affirmée ou politique.

Photo Julien Mignot

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Vous chantez « Tout Est Pop » ; la culture Pop fait-elle partie intégrante de votre vie ?

La culture Pop a rassemblé beaucoup de choses diverses et variées au fil des années. Je considère que la culture Pop est une culture qui a été accessible au plus grand nombre car ce n’était pas une culture d’initiés ou de savoirs. Avec cette chanson, nous avons un peu débordé sur ce qu’est la culture Pop afin d’aborder la manière dont tout est traité aujourd’hui.

Avez-vous été influencé par la compilation des versions revisitées de vos morceaux par la jeune scène Electro pour la composition de ce nouvel album qui vient de paraitre ?

Oui, un rapprochement a été fait à l’occasion de cet album de remixes et une partie de ma musique trouve une cohérence avec cela. C’était amusant de voir jusqu’où ces artistes Electro allaient pouvoir amener ma musique et j’ai bien aimé le résultat. Comme cet album a été très bien perçu, je trouvais cela logique de faire une petite continuité à travers un titre comme « Linoléum ».

Depuis votre précédent album, on a l’impression d’un nouveau départ. Appréhendez-vous ces deux disques signés chez Pias comme une sorte de « relance » dans votre carrière ?

Après l’album « Une Vie Saint Laurent » qui a été diffusé sur le site Vente-privée.com, j’étais prêt à renoncer à faire des albums. Cette expérience a été agréable mais elle m’a montré également la fragilité d’être indépendant. Dans ma tête, j’étais résolu à présenter des nouvelles chansons tous les deux ou trois mois sur Internet afin de donner des rendez-vous réguliers mais Frédéric Lo avec qui j’avais engagé les enregistrements de l’album précédent a été contacté par des maisons de disques quand elles ont su que nous travaillions ensemble. Nous sommes repartis sur ce format d’album et cela a été l’occasion de renouveler un contrat avec Pias pour deux albums.

Photo Julien Mignot

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Comment pensez-vous un album ?

Quand on travaille un album, on voit les choses différemment du fait de penser des chansons indépendantes les unes des autres. Un album est un ensemble, il faut qu’il y ait une certaine cohérence et un équilibre. Un album est un voyage. J’aime que l’on ait envie d’écouter l’album de la première à la dernière chanson même si chaque personne a ses chansons préférées. J’aime que l’attention soit maintenue et que quelque chose se passe pour aller au-delà.

Au-delà de la sortie de votre nouvel album et de concerts ; des événements sont-ils prévus pour célébrer vos 50 ans de carrière ?

Ces 50 ans sont un peu décalés car c’est vrai que j’ai sorti deux premiers disques en 1968 mais ils n’ont laissé aucune trace et cela a été quelque chose de très ponctuel. J’estime que mes vrais débuts remontent au moment où j’ai changé de nom et que je me suis appelé Alain Chamfort, que mes disques sont sortis chez Flèche et qu’il y a eu un départ de quelque chose qui s’est ensuite transformé petit à petit. Cela date de 1972, donc nous allons attendre 2022 pour fêter ces 50 ans.

Photo Julien Mignot

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Que diriez-vous aujourd’hui au Alain de 1968 ?

Je lui dirais qu’il ne lâche rien, qu’il a vachement d’espoir et qu’il va aller loin (rires).

Quel regard portez-vous sur votre carrière ?

Ce n’était pas du tout prévu au départ, je ne pouvais pas imaginer que ça durerait aussi longtemps et que je serai là à faire encore ce métier aujourd’hui. A vrai dire, j’ai eu la « chance » que mes deux premiers 45 tours n’aient pas marché car cela m’a permis de passer à autre chose. J’avais décidé d’écrire pour d’autres artistes mais pas de chanter moi-même. Ce n’est que plus tard et grâce à Claude François que la confiance est revenue. Je pense que comme dans la carrière de tous les artistes, il y a un climax à un moment donné et qu’après, on tente de garder un équilibre et de faire au mieux. « Amour Année Zéro » qui est sorti en 1981 est l’album dont je suis vraiment heureux de mes compositions. Sans aucune autosatisfaction, j’ai été content de ce que j’ai fait ensuite mais je trouve que les inspirations que j’ai eu pour cet album en particulier ne sont pas revenues.

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