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Retrouvailles avec Joseph D’Anvers afin de présenter quelques-uns de ses projets pour 2018 !

Publié le par Steph Musicnation

Photo Lara Herbinia

Photo Lara Herbinia

Le successeur de ton album « Les Matins Blancs » sorti en 2015 sera-t-il d’actualité en 2018 ?

Aucune idée ! Je suis en train de faire des démarches pour voir comment je vais produire ce disque. Vais-je retourner en maison de disque ou vais-je le produire moi-même? Grande question par les temps qui courent… Entre temps, j’ai écrit un roman graphique et j’ai entamé l’écriture mon deuxième roman. En parallèle à cela, j’ai repris les tournées de mes ciné-concerts et du concert littéraire « Dead Boys », créés il y a quelques années. Je me suis remis aux chansons, il y a à peu près un an, en me disant que j’allais faire les choses dans l’ordre, que j’allais déjà écrire les morceaux et que j’allais voir ensuite qui allait m’accompagner dans cette nouvelle aventure. Est-ce qu’il faut aller voir des majors, des labels indé, vouloir se produire soi-même, monter sa boite ? Il faut prendre le pouls de tout cela car « Les Matins Blancs » est sorti il y a deux ans et demi et les choses ont changées, à tous les niveaux. Pour l’instant, je suis en train d’avancer avec Jean-Louis Piérot qui était le réalisateur de mon premier album et qui a bossé avec Bashung, Miossec, Daho et dernièrement avec Yan Wagner. Nous sommes donc en train de réfléchir sur la méthode. Il y a déjà une quarantaine de chansons écrites.

En deux ans et demi, le monde a bien changé…est-ce que cela a nourri ton écriture ?

Récemment, j’ai rencontré quelqu’un qui m’a demandé quel sera le thème de mon prochain album mais je n’ai pas su répondre car j’écris ce qui me vient et ce n’est qu’ensuite que je me rends compte de ce que je raconte. Sur le moment, je n’ai aucune idée du fil conducteur qu’il peut y avoir et pour ce prochain album, je pense que je ne l’ai pas encore. Pour répondre à ta question, je pense que ce n’est pas tant le monde qui a nourri mon écriture mais plus les choses un peu compliquées que j’ai vécues de manière personnelle. Une fois que ces choses ont été digérées et assimilées, elles ont rejailli sur mon écriture qui a été quand même influencée par le monde, par ce qui se passe et par un climat. Tu as deux écoles pour réagir à ce monde qui n’est pas rayonnant en ce moment : soit tu as les gens qui disent que c’est chiant d’entendre des chansons tristes et qu’il faut donner un peu de joie aux gens, ce que j’entends ; soit tu as des mecs un peu plus comme moi qui vont essayer de parler de ce qui se passe, en se disant que ceux qui vont écouter ces titres s’y reconnaitront, et se sentiront moins seuls .

Photo Maxime Stange

Photo Maxime Stange

Peux-tu nous en dire comment est né l’ouvrage « Les Jours Incandescents » ?

Il y a plusieurs années, j’ai reçu un mail d’un éditeur Belge qui venait de monter sa boite et il cherchait des nouveaux auteurs. Il m’a dit qu’il aimait mes albums mais également mon roman et il voulait savoir si j’avais quelque chose sous le coude. A cette époque, j’avais un embryon d’idée mais je ne savais pas encore si cela allait être une nouvelle ou un roman. Nous nous sommes rencontrés à Paris, nous avons échangé et il m’a dit qu’il aimerait bien me proposer d’adapter mes chansons en bande dessinée. Lui qui ne joue absolument pas de musique se demandait ce qui se passe avant et après les 3mn30 d’une chanson, dans la tête de l’auteur. J’ai commencé à écrire mais très vite je me suis rendu compte que ce n’était pas très intéressant d’adapter de manière littérale mes chansons. J’en ai fait deux comme cela car cela s’y prêtait et je me suis dit que j’allais relire des textes choisis qui m’inspiraient pour inventer de nouvelles histoires. Dans cet ouvrage, il y a beaucoup de textes de mon album « Les Matins Blancs » et ceux qui connaissent les chansons y retrouveront des clins d’œil soit par des bouts de phrase, soit juste par le titre. Ensuite, je me suis octroyé une réelle liberté pour m’éloigner vraiment des chansons. J’ai donc écrit des nouvelles de manière très littéraire, que j’ai données ensuite à Stéphane Perger un dessinateur ultra talentueux, qui accessoirement était aussi le chanteur de mon tout premier groupe de rock. Dans un premier temps, j’ai écrit les nouvelles de manière très détaillée, nous avons beaucoup discuté avec Stéphane, je lui ai envoyé beaucoup d’images de référence, des photos etc. Stéphane nous a livré un crayonné, que j’ai validé direct et ensuite il est parti direct sur les planches def. Une fois son travail terminé, j’ai tout réécrit en me calant sur les images.

Que contient « Les Jours Incandescents » ?

Ce roman graphique contient dix nouvelles. C’est un ouvrage très dense de 120 pages. Stéphane a fait quelque chose de fou puisqu’il a utilisé dix techniques différentes de dessin pour illustrer les dix nouvelles. Il y a notamment du crayon de couleur, de l’ordinateur, de l’huile, de la gouache, de l’encre,… C’est un projet qui, selon mon éditeur et les premiers lecteurs, est une sorte d’ovni, ou plutôt d’olni!

Retrouvailles avec Joseph D’Anvers afin de présenter quelques-uns de ses projets pour 2018 !

Si je te dis « Bikini Queen Icon », que me réponds-tu ?

Je te réponds Margaux Simone. Elle m’avait contacté il y a quelques années du temps où elle travaillait encore chez Capitol. Nous nous étions rencontrés et elle m’avait proposé de faire des chansons ensemble. Cela tombait bien car c’était une période où je n’arrivais à rien avec les miennes et où j’étais dans divers projets parallèles. Je lui ai filé deux-trois chansons en Anglais sur lesquelles elle a écrit ses textes en Français. Margaux dont le père était notamment le producteur d’IAM à quelque chose de London Grammar et de Lana Del Rey. Elle a une imagerie un peu 50’s, un peu à la David Lynch et j’ai bien aimé son personnage et son univers. Du coup, j’ai une chanson sur son EP qui sort ce mois-ci et elle m’a proposé de réaliser son clip. Comme j’étais chef op avant, cela m’a amusé et nous venons de le tourner le mois dernier à Paris. Pour ce premier clip en tant que réalisateur, j’ai voulu illustrer la dualité de Margaux qui a à la fois un côté très doux et travaillé et en même temps un côté trash et rock’n’roll. Je te dirais qu’il y a une séquence « Twin Peaks » tournée devant un rideau rouge où Margaux est sur un trône un peu gothique et où elle est accompagnée de deux danseurs. En parallèle à cela, il y a sa rencontre avec Bikini Queen qui est un personnage réel des nuits marseillaises, qu’elle a côtoyé dans ses aventures nocturnes de jeunesse.

En attendant ton retour avec un nouvel album, composes-tu pour d’autres artistes ?

Il y a deux-trois trucs qui sont dans les tuyaux pour 2018…C’est quelque chose que j’ai envie de remettre en avant car je l’ai beaucoup fait par le passé et je l’ai un peu délaissé car j’étais très occupé par mes propres chansons, le roman graphique…Je démarche de nouveaux partenaires au niveau de l’édition afin d’être en collaboration avec des gens qui cherchent des auteurs. Quand j’écris pour d’autres artistes, j’aime me mettre dans leur peau.

Photo Ben Callens

Photo Ben Callens

Peux-tu nous en dire plus sur « Fulgurance » ?

« Fulgurance » est un stage d’écriture. C’est une demande d’Olivier Bas qui travaille au Studio des Variétés et que je connais et apprécie beaucoup depuis pas mal d’années. Olivier m’a proposé d’animer un atelier d’écriture. L’idée est dans le titre, il faut apprendre à écrire dans l’urgence. Il y a huit personnes par stage, ils arrivent à 10h, ils repartent à 19h et en binôme, ils écrivent une chanson. La matinée est théorique, je leur donne des exercices, je dissèque des textes que j’aime bien, je leur montre comment on peut faire sonner le français, les différentes manières de différents auteurs…L’après-midi, ils ont trois-quatre heures pour écrire une chanson, et je suis là pour les aiguiller, les driver ou les laisser faire. Olivier Bas créé les binômes et je leur donne une contrainte. Pour la session que j’ai animée dernièrement, j’ai choisi au hasard quatre photos dans le « Polaroid Book » et ils devaient faire trois couplets et trois refrains avec une forme définie de rimes. A la fin de l’après-midi, quatre chansons vraiment bien sont nées dont une qui a ravi tout le monde. La prochaine session sera le 7 avril. C’est accessible à tous (il fat s’inscrire directement au Studio des Variétés).

Tu continues à te produire sur scène entre deux albums. Dirais-tu que le live est vital pour toi ?

Vital est un bien grand mot mais oui, j’aime ça car cela te reconnecte avec les gens et avec la vraie vie car ce que je fais depuis deux ans, c’est de la solitude même si je ne suis pas seul au monde, je suis seul avec mes doutes et je ne vois plus les gens qui écoutent mes chansons. Retourner comme récemment à Liège pour faire des performances même très différentes (une performance musicale mis en images par Stephane Perger et le collectif belge V.H.S. au Festival International de BD de Liège) , cela te nourrit et tu te rends compte que tu joues tes chansons différemment. Je ne dirais donc pas que c’est vital mais que c’est très utile et important.

Photo Tom Major

Photo Tom Major

Qu’est-ce qui t’a mis une claque scéniquement parlant dernièrement ?

J’ai vu récemment le meilleur concert de ma vie en allant à celui de Nick Cave au Zénith. C’était formidable. Il y avait un tel degré d’intensité, c’était une vraie communion avec le public et Nick Cave est vraiment un artiste généreux qui passe la moitié voire les ¾ du concert au contact du public en chantant les yeux dans les yeux. Durant la période un peu compliquée que j’ai passé, j’ai beaucoup écouté les albums de Nick Cave et le fait de les voir en live, cela m’a fait ressentir un truc que je n’avais jamais ressenti auparavant. Ce concert m’a retourné et m’a fait prendre conscience de plein de choses à faire sur scène.

Peux-tu nous parler des idées que tu as pour ton prochain projet littéraire ?

Cela fait sept ans que mon premier roman est sorti et depuis, j’ai été happé par la machine musicale. J’ai déjà écrit plus de 200 pages pour ce deuxième livre et j’aimerais le finir d’ici le printemps. J’ai fait beaucoup de faux départs,et je n’étais jamais satisfait. Et puis une nuit, la première phrase du livre m’est apparue, et j’ai développé sans avoir vraiment de plan, en écrivant au fil de l’inspiration. C’est un roman qui restera assez noir, mais avec beaucoup plus de moments de lumières que le premier. Un livre qui me correspond bien, au final.

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