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Rencontre avec MAB un duo de frères hyper talentueux !

Publié le par Steph Musicnation

Rencontre avec MAB un duo de frères hyper talentueux !

Diriez-vous que l’envie de faire de la musique et de monter MAB a toujours fait partie de vous ?

Hadrien : Je dirais oui et assez rapidement même. Nous avons commencé la musique ensemble quand j’avais 14/15 ans. Nous avons dirigé pas mal de groupes de rocks différents jusqu’à se rendre compte que c’était l’un avec l’autre qu’on avait envie de bosser !

Gabriel : J’ai commencé la musique en premier, j’y ai emmené Hadrien mais c’est lui qui m’a fait commencer le chant en fait. Nous avons une relation un peu chelou dans laquelle chacun tire un peu l’autre vers le rôle qu’il voudrait qu’il ait.

H : Quand nous avons monté MAB, nous avons mis fin à nos autres groupes car nous voulions vraiment faire quelque chose à deux. Notre interaction est vraiment le noyau dur de ce projet musical.

Qui fait quoi au sein de votre projet musical ?

G : Globalement, nous sommes tous les deux compositeurs à parts égales. En ce qui concerne les textes, c’est moi qui prends essentiellement l’initiative mais Hadrien me conseille et me censure.

H : Ce qui va frapper le public, ce sont principalement les textes même si la musique est aussi importante. Il faut faire attention aux mots qui ont énormément de valeur et il faut que je me retrouve dans les mots de Gabriel.

G : Comme Hadrien n’écrit pas, il peut avoir des exigences de ouf sans en payer le prix. Naturellement, j’irais peut-être vers la simplicité dans l’écriture mais Hadrien m’incite à ne pas tomber dedans, parce qu’il ne réalise pas la difficulté que représente pour le lyriciste de contourner ces difficultés. Par exemple, il va me dire “nan enlève tous les trucs un peu égo-trips” alors que c’est ce que tous les rappeurs font quand ils savent plus quoi dire. Il y a tout un challenge qui naît de ces échanges entre nous.

H : J’aime le Rap mais je me retrouve peu dans l’écriture Rap.

Photo: Felix Farny

Photo: Felix Farny

Comment présenteriez-vous musicalement MAB ?

G : C’est une excellente question et nous avons longtemps cherché une réponse synthétique pour y répondre mais nous nous sommes dit que ce n’était pas forcément à nous d’y répondre mais plus à ceux qui écoutent notre musique. Nous avons essayé de présenter notre style mais après s’être dit que nous faisions du Rap/Rock puis de la Chanson/Rock/Rap et de l’Electro/Rock/Rap/Funk, nous avons abandonné.

H : Comme nous sommes à l’origine de tous les aspects du projet, nous nous réclamons de plein de styles car nous passons par plein de styles. Nous n’avons pas envie d’entrer dans un créneau et nous avons un peu décidé de laisser le public nous donner une étiquette s’il y a besoin de nous mettre une étiquette.

G : Toute tentative de se classer nous-mêmes serait vouée à l’échec car notre démarche est précisément de se déclasser.

Comment décririez-vous vos deux premiers EPS ?

H : Je vois plus notre premier EP « Prémices » comme un besoin d’exister très vite. Nous avons eu besoin de faire cet EP pour nous présenter et pour partir en tournée. Avec notre deuxième EP, qui vient de sortir, on a plus quitté notre zone de confort. Ce second disque nous permet aussi de plus nous accepter. Je le vois un peu comme un vecteur qui va nous amener vers autre chose.

G : Je suis assez d’accord avec Hadrien dans l’ensemble et je rajouterais que pour moi, aucun de ces deux EPS n’est un aboutissement. Ces deux EPS sont des déplacements vers autre chose.

H : Dans « Focus », il commence à y avoir des éléments de la recette de MAB même si le prochain EP pourrait être le dosage de la recette et l’album serait le plat avec tous les éléments. Nous sommes en train de murir.

G : Pour « Focus », nous avons suivi plein de pistes différentes et cela donne quelque chose de très riche.

Photo: Felix Farny

Photo: Felix Farny

Votre son a-t-il évolué depuis « Prémices » paru en juillet 2016 ?

H : Il a énormément évolué car sur « Prémices » nous avons fait appel à un vrai batteur alors que sur « Focus », ce ne sont que des programmations. Les textures sont très différentes et nous avons pris plus de temps pour le deuxième EP. Nous avons utilisé plus de synthés et il y a eu un gros boulot de la part de Gab sur le placement de la voix. Nous avons enregistré « Focus » avec une plus grosse équipe dans trois studios différents.

G : Paradoxalement, nous avons peut-être impliqué plus de monde dans le second EP mais il est plus centré sur nous deux. Le travail de tout le monde était dirigé vers notre relation musicale de frangins afin de la mettre en valeur le mieux possible.

Où en êtes-vous actuellement dans votre parcours musical ?

G : Je dirais que nous sommes un peu dans une sorte d’adolescence musicale. Nous nous remettons perpétuellement en question et nous découvrons notre « corps ».

H : Ce n’est pas encore la maturité, nous sommes dans la puberté musicale et nous la revendiquons !

G : Cette puberté consciente est synonyme de liberté.

Quels sont les thèmes de vos nouveaux titres ?

G : Il n’y a pas d’unité dans les thèmes de l’EP, ils ne convergent pas vers un fil rouge ; en revanche, il y a des tons communs. Je dirais que « Focus » est le seul morceau très introspectif, personnel et émotionnel. « Train2Vies » est mon morceau préféré de l’EP. Il a l’air de rien du tout, on dirait que ce n’est qu’un morceau sur le fait d’être en festival et de se bourrer la gueule mais en réalité, quelqu’un qui lira entre les lignes verra une ébauche d’analyse entre la société des festivals et la société telle que nous la vivons à Paris. Finalement, ce sont les mêmes gens mais dans un autre cadre. Cela m’a permis de faire un texte humoristique un peu niais en apparence mais qui cache beaucoup de richesse. « Indéniable » est une sorte de parodie de l’egotrip. Ce morceau dit je suis le meilleur et je vais te le montrer scientifiquement. Ce qui m’agace dans l’egotrip est de dire je suis le meilleur mais sans le prouver. J’étudie les sciences humaines à l’université et faire des démonstrations rigoureuses prétendant prouver la vérité est quelque chose que je fais au quotidien. Je me suis servi de tout un tas de méthodes et de procédés issus de mon cursus pour ce texte. « Houston » est un morceau qui parle de politique. Nous l’avons écrit durant la campagne présidentielle car nous avions besoin d’engagement d’une certaine manière. « Houston » fait une comparaison avec l’espace. Nous expliquons dans ce titre que notre désarroi en tant que citoyens est comparable à un astronaute qui aurait perdu le contact avec son Houston que représente ici la politique.

H : Il y a beaucoup de second degré dans ce titre et nous ne sommes vraiment pas donneurs de leçons. Nous ne cherchons pas à parler au nom des autres.

Photo: Felix Farny

Photo: Felix Farny

Comment est née l’idée de revisiter Edith Piaf sur « La Vie En Gris » ?

H : Il y a deux ans, nous avons repris « La Bohème » de Charles Aznavour en la revisitant grâce à Gab qui avait rajouté un texte. Notre vidéo avait été partagée par Charles Aznavour et nous avons eu pas mal de retours positifs. Ça a fait une sorte de mini buzz. Une fois que nous avons terminé l’EP « Focus », nous nous sommes dit que c’était un bon exercice de reprendre, réarranger et réécrire une chanson déjà connue avant de nous attaquer à nos nouveaux morceaux. Edith Piaf étant une artiste phare de la chanson Française et adorant « La Vie En Rose », nous avons choisi ce titre. « La Vie En Gris » a une écriture un peu délire et un peu provoque mais avec une fin sucrée, parce qu’on reste des gentils garçons.

Pouvez-vous en dire plus sur votre nouveau clip ?

H : Il y a plein de choses à dire sur ce clip (rires) ! La vidéo de « Focus » a été réalisée par Félix Farny qui est le réalisateur de tous nos clips jusqu’à présent. Nous avions un peu des grandes envies purement intuitives pour ce morceau. Nous voyions tous une espèce d’ambiance bleutée et nocturne dans une forêt avec de la fumée.

G : Quelque chose de poétique, d’abstrait et de symbolique.

H : Il y a eu trois jours de tournage en avril dernier en pleine nuit en forêt près de Compiègne. Nous étions entourés d’une vraie équipe technique bénévole en petit effectif. Avoir une équipe de jeunes furieux à nos côtés colle bien au projet. Cette expérience a été assez folle et assez dure, nous avons tous choppé des tiques, il faisait six degrés… Une partie a été tournée en appartement mais finalement, nous l’avons retournée en septembre en faisant quelque chose de plus simple mais esthétique. Il y a un vrai univers dans ce clip.

Photo Lucile Mosca

Photo Lucile Mosca

Qu’est-ce que le concours MAD auquel vous participez et dont la finale est ce soir ?

H : Le concours MAD (Music Arts Design) dont c’est la seconde édition est une plateforme de crowdfunding qui aide à développer les projets artistiques émergents. Nous avons gagné la première étape et nous sommes donc en finale ce soir dans une des salles du Palais des Congrès.

G : Il n’y a pas que la performance qui va jouer ce soir puisque c’est surtout le projet qu’il y a derrière qui doit plaire et être cohérent.

H : Il n’y a pas que des artistes musicaux en compétition.

Quels sont vos prochains projets ?

H : Nous avons des dates à venir afin de présenter sur scène l’EP qui vient de sortir. Nous jouerons demain au Lokarria à Lille, le 25/11 au Shamrock Irish Pub à Compiègne et le 30/11 à l’International dans le cadre de la Vibes Charity Party pour L’UNICEF. Nous allons faire de la promo afin de faire connaître « Focus » avant de débuter une tournée mi-janvier. En parallèle, nous allons continuer à travailler sur des nouvelles compositions. Nous espérons que la rentrée 2018 se fasse en accompagnement avec un label, ce serait important pour le troisième EP et nous aimerions avoir un regard extérieur car depuis deux ans, nous avons construit les bases de notre projet en vase clos.

Photo Lucile Mosca

Photo Lucile Mosca

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