Rencontre Parisienne avec le duo Scotch & Sofa !

Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?

Romain : Nous sommes Scotch et Sofa un duo qui vient de Montpellier et nous nous sommes formés il y a un peu plus d’une dizaine d’années. Dans le projet, Chloé chante et s’occupe des machines et moi, je joue de la guitare, de la basse, je fais du beatbox et ceci en autodidacte.

Chloé : Je m’appelle Chloé, je suis née à Grenoble, j’ai fait le conservatoire de mes 6 ans jusqu’à mes 18 ans puis une école de jazz à Montpellier qui s’appelle le Jam durant 4 ans. J’ai une licence en musicologie et j’ai commencé les concerts avec Romain depuis une dizaine d’années. Nous avons sorti un premier album qui s’intitule « Par Petits Bouts » en 2012 et le second « Ailleurs » vient de sortir.

Comment s’est formé votre projet musical ?

C : J’ai passé une petite annonce au Jam, chanteuse cherche guitariste, Romain qui venait tout juste d’arriver y a répondu. Il a suivi son intuition, il était dans une autre ville, il avait un autre métier et il a tout larguer.

R : Je débarquais à Montpellier pour être musicien professionnel et c’était la première annonce à laquelle je répondais.

Pourquoi Scotch et Sofa comme nom de scène ?

C : A la base, c’était pour décrire les conditions d’écoute. Tu es là sur ton sofa, tu bois ton verre et tu écoutes la musique.

R : Aujourd’hui, notre musique s’est un peu étoffée mais au départ, ce que nous faisions était beaucoup plus calme. Nous sommes partis de ce climat-là qui nous plaisait et qui était un peu cocon et c’est cela que nous avons voulu écrire dans le nom.

S : Comme nous sommes un duo, les gens finissent par nous surnommer comme cela aussi.

Pourquoi « tant de temps » entre votre premier album « Par Petits Bouts » et « Ailleurs » ?

C : Il faut créer les chansons et l’inspiration ne vient pas sur commande malheureusement. Il faut du temps pour écrire les morceaux, les composer, trouver les personnes avec qui travailler puis, il y a la phase de pré production où nous enregistrons dans notre petit studio à nous ; ensuite, il faut passer en studio pour enregistrer, après il y a le mixage, le mastering, il faut trouver la maison et le distributeur et tout ceci prend beaucoup de temps et on ne s’en rend pas compte.

R : J’ai l’impression que notre style a évolué et mûri depuis le premier album et je pense que ce temps a été nécessaire afin de porter cet album à maturité. Notre manière de composer a changé un peu également. Pour le deuxième album, nous nous sommes dirigés vers un format plus pop et on a tenu vraiment à ce que les chansons tiennent debout en guitare-voix et je pense que c’est cet exercice nous a prit le plus de temps.

Pouvez-vous nous expliquer le choix du titre de ce nouvel album ?

C : S’il avait fallu choisir l’une des chansons de l’album, cela aurait été vraiment pour nous une évidence. C’est comme si cet album nous amenait à voyager en fait. Il y a pour moi un coté très mystérieux dans « Ailleurs ». Cette chanson est l’ouverture du disque et c’est l’une des premières que nous avons écrites. A l’époque, nous avions enregistré des chœurs dans une église, il y avait tout un climat autour de ce titre et nous nous sommes posé la question si elle n’allait pas servir pour la musique d’un film.

R : Symboliquement, on nous avait prêté cette église pour enregistrer des voix pour le premier album et il se trouve qu’en fin de journée, il nous restait du temps et nous avons improvisé des choses. Il se trouve que le morceau « Ailleurs » ouvre l’album sur une minute que de chœurs, c’est un moment récréatif que nous avons gardé et c’est comme un pont entre nos deux albums.

Comment expliqueriez-vous l’éclectisme présent dans ces neuf nouveaux titres ?

C : C’est une envie d’ouvrir. J’ai beaucoup de mal à répondre quand on nous demande quel est notre style car c’est comme si on pouvait nous mettre dans une case. Il y avait une envie de continuer dans cet univers un peu feutré qui est le nôtre et il y a également des ballades et des morceaux plus rythmés et dansants. Je pense notamment à « Ça Ne M’Amuse Pas » ou « Toi Je T’Aime Pas », ce sont des morceaux où je me suis ouvert moi aussi, ce n’est pas simplement une chanteuse assise sur son tabouret, j’utilise mon corps, c’est un accompagnement très chouette et même pour le live, c’est intéressant pour nous d’avoir des creux et des reliefs.

R : Il y a un côté un peu patchwork dans les styles et je pense que cela est dû au fait que nous voulons faire de la chanson Française ouverte et un peu dégagée des grosses influences de la chanson Française, sans aucune prétention car nous écoutons beaucoup d’autres choses. L’idée est de faire notre musique de façon décomplexée par rapport à ce qui existe en chanson Française historiquement parlant.

Quels sont les thèmes abordés dans « Ailleurs » ?

C : Pour moi, il y a la continuité du premier album. Nous posons plein de questions assez profondes, il y a une vraie quête de sens. On parle beaucoup des relations que ce soit d’amour ou avec les autres. Il est question d’introspection et aussi de rupture.

Pour reprendre le titre du 1er extrait ; qu’est ce qui ne vous amuse pas ?

C : (rires) C’est justement, un titre à contre-emploi. Cela peut parler d’une relation amoureuse où ça ne m’amuse pas d’être bernée. Je l’ai chanté avec beaucoup de jeu et d’amusement et je pense que cela se sent dans le chant. On s’est beaucoup amusé à la créer et à l’enregistrer. Je pense qu’aujourd’hui c’est une des chansons sur laquelle je m’amuse le plus sur scène. J’ai pris également beaucoup de plaisir durant le clip en dansant avec quatre danseurs du conservatoire de Paris ainsi qu’avec Lisa Robert la chorégraphe. Le résultat est très décalé !

Quelles sont vos influences majeures ?

R : J’écoute beaucoup de pop actuelle et notamment la nouvelle vague Belge, je pense notamment à Balthazar et au Canadien Andy Shauf dont j’use le disque actuellement. Côté Français, j’écoute Ours qui est notre ami, Pauline Croze, Mathieu Boogaerts, Alain Bashung…

C : Pour moi, je dirais que mes influences lorsque j’étais enfant étaient The Beatles, Paul McCartney, The Police, la musique Anglo-Saxonne. En chanson Française, Serge Gainsbourg et Jane Birkin. A l’adolescence, j’écoutais beaucoup Radiohead et Lauryn Hill qui m’a donné envie de chanter. Aujourd’hui dans les chanteuses Françaises, j’aime évidemment Camille et Pauline Croze. J’aime beaucoup l’écriture de Boogaerts et d’Ours. J’écoute également Feist et Fink. Je ne me lasse pas d’écouter de la musique instrumentale, cela peut être Gonzalez ou Niels Frahm.

« Tu Es Le Roi » est chanté en duo. Est-ce important pour vous le partage avec d’autres artistes ?

C : Sur le premier album, il y avait des duos avec Ours et Oxmo Puccino et sur le second, il y a ce duo avec Fabien Bœuf. Je dirais que le fait de faire des duos est plus qu’important, je fais de la musique pour cela.

R : Ce ne sont pas des inconnus pour nous, ce sont des gens qui font vraiment partie de notre trajet musical, on travaille avec eux et ce sont des gens avec qui on vit et avec qui on chante.

C : Fabien a vraiment participé à ce second album en plus de ce duo, il a écrit également plusieurs textes et Romain joue sur son projet.

R : Sur certains disques, il y a des featurings qui ont des fonctions pour des artistes mais pour nous, il y a une réalité derrière et une envie de faire les choses avec ces gens-là sans être dans le business.

Quels sont vos prochains projets ?

R : Le 15 octobre, nous serons au Divan Du Monde et ce n’est pas un simple concert pour nous puisque nous fêterons la sortie de l’album. Nous allons inviter tous nos amis chanteurs afin de partager des choses.

C : Le deuxième single extrait de l’album « Qui Fait Ça ? » vient tout juste de sortir. C’est un titre très ludique qui pose plein de questions. Ce titre me fait penser au film documentaire « En Quête De Sens » qui continue de tournées dans les salles en France et à l’étranger et où l’un de nos titres figure sur la bande originale. Nous allons sortir « Dans Tes Bras » un livre-cd pour enfants le 06 octobre aux Editions Benjamins Média.

R : Il y a une face A et une face B, sur la première Alexis Hk et sur la seconde Scotch & Sofa.

C : Nous allons également accompagner Zaz à Nancy le 12 novembre, à Bourg en Bresse le 26 novembre et à Lille le 03 décembre.