Rencontre à L’Idol Hôtel avec le chanteur Bastian Baker pour la sortie de son nouvel album !
Comment nous présenterais-tu ton troisième album intitulé « Facing Canyons » ?
Je dirais que cet album est résolument plus folk par rapport à tout ce que j’ai pu faire par le passé. Nous avons utilisé des instruments que nous n’avions jamais utilisés avant ; le banjo, la mandoline, l’harmonica et les cuivres viennent rendre certaines chansons un peu plus épiques et dramatiques. Au niveau du texte, comme je suis auteur, compositeur et interprète, j’ai voulu quelque chose d’honnête qui parle de la vie de tous les jours. Les sujets sur cet album sont aussi variés que les relations, la rupture, la religion, la philosophie de vie…En comparaison avec mes deux premiers albums, celui-ci a vraiment été écrit sur la route avec des lieux et des inspirations différentes. Ce que je n’avais fait avant a été d’écrire des chansons dans plusieurs villes. Pour « Everything We Do », par exemple, j’ai écrit le couplet à Berlin, le pré refrain à Toronto et le refrain à Los Angeles. Le challenge qui était assez intéressant était d’arriver à garder une certaine cohérence en créant une chanson qui ait du sens et qui soit cool musicalement malgré le fait qu’il y ait plusieurs jours ou plusieurs heures de vol entre chaque période d’écriture.
Pourquoi ce décalage entre sa sortie en Suisse l’année passée et sa sortie internationale dans quelques jours ?
Il y a toujours eu un décalage avec la Suisse car fondamentalement, j’ai commencé ma carrière là-bas et il y a une telle attente en Suisse que je ne n’arrive pas encore à synchroniser la sortie sur le monde entier. L’album est sorti juste avant au Canada et au Japon mais cela correspondait à des dates de tournée sinon nous avons réussi à synchroniser cette sortie dans le reste du monde. Il y a un décalage mais ce n’est pas dramatique mais je conçois que cela peut être un peu frustrant pour les fans les plus assidus mais ils ont sûrement pu se procurer une version Suisse ou écouter quelques extraits sur Youtube pour se donner un petit aperçu.
Les canyons et les grands espaces Américains ont-ils fait partie de tes inspirations sur ce nouvel album ?
Je pense que cela a fait partie de la fin du procédé de l’album plutôt que dans sa composition pure car le voyage que j’ai fait et qui m’a inspiré le titre de cet album a été entrepris une fois que j’avais déjà fini les premières sessions d’enregistrement de l’album, les chansons étaient déjà toutes au moins pré-enregistrées. Ce voyage m’a donné le fil rouge et le titre de l’album « Facing Canyons ». On était avec quatre potes dans un van et on traversait les canyons Américains. Ces espaces infinis trônent là depuis des millions d’années et ils seront encore là des millions d’années après nous. C’est juste merveilleux. Tu as juste envie de partager cela avec les personnes que tu entends se plaindre au quotidien ou ceux qui rêvent à de nouvelles vies. Je trouve que faire ce genre de voyage est très révélateur.
Comment expliquerais-tu que ta musique a toujours sonné très Américaine ?
Cela vient des influences. Tout m’a porté très rapidement vers ce style de musique. Mes parents écoutaient Bruce Springsteen, Simon And Garfunkel, Eagles, Queen, Led Zep, les Stones…Il y avait déjà un côté très Américain à la maison. Par la suite, l’instrument qui m’a fait découvrir la musique a été la guitare folk. Tu te diriges donc naturellement vers ce style de musique mais il y a également le fait que j’ai pas mal voyagé. Je m’identifie pas mal à cette culture et à ce style de musique et je pense que cela reste pour moi l’un des styles les plus adaptés pour partager des expériences, dénoncer des choses et en analyser d’autres peut-être plus que ne le fait la pop.
Penses-tu à enregistrer un album en Français dans un avenir proche ?
Dans un avenir proche Bigger Picture ou dans les minutes qui suivent ? (Rires). C’est vrai que le Français reste ma langue maternelle, c’est une langue que j’adore, j’aime jouer avec les mots et parler avec cette langue mais je ne pense pas avoir d’idoles qui chantent en Français mais si je reste un grand fan de Renaud et que j’aime Noir Désir. Sur ce qui se fait actuellement, il n’y a rien qui me transcende vraiment. J’écris pas mal en Français mais je ne mets jamais en musique car je me trouve horriblement kitsch quand je chante en Français. Je pense que c’est une question de temps. Je dis parfois que je ferais peut-être un album en Français quand j’aurais 40 ans mais pour l’instant, ce n’est pas d’actualité et il n’y a de nécessité car nous tournons un peu partout et sortir un album en Français, cela condamnerait pas mal de pays dans lesquels je tourne en ce moment même si ce serait en faveur des pays Francophones.
Il y a un côté assez cinématographique dans le clip d’ « Everything We Do ». Penses-tu au cinéma ?
C’est quelque chose qui se fait assez naturellement et c’est assez rigolo car ces derniers temps, j’ai pas mal d’opportunités qui se présentent. Je n’appellerais pas cela du cinéma pour l’instant mais je participe à des séries où je joue mon propre rôle notamment en Chine. Mi-Octobre, je vais participer à une série Indonésienne où je jouerais également mon propre rôle. Pour moi, pour le moment, c’est encore une autre jolie façon de promouvoir ma musique. J’ai reçu pas mal de scripts et de propositions ces dernières années mais c’est un peu comme l’album en Français, tant que je ne le sens pas, je suis un peu sur la réserve car je tourne non-stop depuis 5 ans. Je n’ai pas envie de mettre ma carrière musicale entre parenthèse car je m’éclate et aussi car je n’ai jamais pris de cours d’acting. Si j’ai un jour une belle opportunité, j’y réfléchirais à deux fois et je me préparerais le cas échéant pour ne pas avoir l’air ridicule.
De quoi parle ton titre « Tatoo On My Brain » ?
Dans mon esprit, c’est la première vraie chanson d’amour que j’ai écrit. C’est le résultat d’un amour d’été que j’ai eu en 2014 et qui a été avorté assez rapidement malheureusement à cause de mon agenda et de la distance. J’ai rencontré cette fille dans la piscine d’un hôtel, nous avons commencé à parler et il y a eu tellement une super connexion que je ne me souvenais plus vraiment de son prénom, j’étais ébloui par elle et j’ai dû lui redemander son prénom. A partir de ce moment-là, il n’a plus jamais vraiment quitté mon esprit. D’où la phrase avec laquelle j’ai commencé cette chanson « At first i had to ask twice for your name and now it’s like a tatoo on my brain ». Je suis parti de cela comme base d’écriture et la suite est un élan de cœur ouvert.
Est-il vrai que l’un de tes thèmes de prédilection est la notion du temps qui passe ? D’où cela te vient-il ?
Ce sont des réflexions qui me sont venues hyper tôt et j’ai pas mal galéré avec cela quand j’étais ado. C’était presque flippant de voir ces journées filer les unes après les autres. Finalement, c’est grâce à la musique et à toutes ces réflexions qu’aujourd’hui j’arrive à vraiment bien gérer cela et ça reste l’un de mes thèmes de prédilection car tout est intéressant dans le temps. C’est la première fois que j’aborde ce thème de façon positive dans la chanson « Ain’t No Love » où je parle un peu de ma philosophie de vie. Je dis que plutôt que de flipper sur ce temps qui passe, il faut tenter de le saisir et sortir de sa zone de confort pour aller à la découverte du monde pendant qu’on le peut.
Tu es auteur, compositeur et interprète. Ecris-tu déjà pour d’autres artistes ?
Je le fais parfois mais je ne dirais pas que c’est une vocation, je ne suis pas Goldman. Quand j’écris une chanson, c’est toujours très émotionnel et j’ai rarement envie de donner mon écriture à quelqu’un d’autre. En revanche, j’ai déjà collaboré ou été engagé à écrire avec d’autres artistes dans différents styles. J’ai écrit pour du hip hop, pour de la pop Coréenne, pour une artiste Japonaise en Anglais avec une session du studio en Thaïlande (rires), un artiste Belge, j’ai écrit pour pas mal de monde en fait. Sur « Facing Canyons », c’est la première que j’ai fait des vraies collaborations. « Planned It All » qui est un piano-voix a été côté co écrit avec Alex Hepburn. J’ai toujours fait de l’écriture spontanée et cela me parait étrange de m’asseoir à une table pour écrire, cela me fait vite penser à un métier et ce n’est pas forcément le truc le plus créatif qui soit.
Avant la musique, il y a eu le hockey. As-tu toujours senti qu’un jour la musique prendrait le pas sur le sport ?
Si je dois être vraiment honnête, je dirais oui. C’est un rêve que j’ai toujours eu depuis que je suis gamin et même durant mes dernières années de hockey car on commençait à devenir pros et c’était moins ludique et sympa que cela n’avait pu être au début. C’était une pression assez constante et la musique était mon refuge.Au fond de moi, j’espérais avoir la chance de faire ce que je fais aujourd’hui. Depuis mon plus jeune âge, j’écris, je joue, j’apprends des instruments, je donne des concerts et à n’importe quel moment de ma vie, les moments où je me sentais le mieux ont été liés intimement à la musique.
Si je te dis caritatif, que me réponds-tu ?
Je prends une cause par année et on la développe à fond. Je pense notamment à Chaque Centime Compte pour laquelle j’avais écrit la chanson officielle. J’avais été dans les camps de réfugiés en Jordanie à la frontière Syrienne. Cela a été une grosse expérience. J’aime faire du caritatif car la musique est faite pour se faire sentir bien les gens. Je préfère cela plutôt que de prêter mon image et ne pas être complètement impliqué.
Quels sont tes prochains projets ?
L’album sort ce vendredi. Il y a une tournée d’une quarantaine de dates environ sur la fin d’année. Nous jouerons à Paris le 09 novembre aux Etoiles. Je suis déjà en train de bosser sur d’autres morceaux. Il y a le film Indonésien qui arrive, cela va être marrant. Cela fait déjà des semaines et des mois bien remplis !
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Bastian Baker - Tattoo On My Brain (official video)
Taken from the album "Facing Canyons" due for worldwide release on September 30th 2016 : Buy or stream the single „Tattoo On My Brain" or the album "Facing Canyons" by Bastian Baker: Single: ...
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Facing Canyons de Bastian Baker sur Apple Music
Écoutez les morceaux de l'album Facing Canyons, notamment " We Are the Ones (#FF) ", " Tattoo on My Brain ", " Planned It All ", et bien plus encore. Acheter l'album pour 9,99 €. Morceaux à par...
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