Rencontre avec la chanteuse Kendra Morris !
Peux-tu te présenter à nos lecteurs ?
Je m’appelle Kendra Morris, je vis à New York mais je suis née en Californie et j’ai grandi en Floride. Je suis chanteuse et je dirais que je fais de la soul cinématographique car ma musique est très visuelle et d’ailleurs, mon partenaire dans l’écriture est très influencé par les bandes originales de films.
Certaines chanteuses se tournent vers le cinéma. Si un producteur venait te voir avec un bon script, serais-tu intéressée ?
Certainement ! Je voulais jouer au cinéma quand j’étais enfant. J’ai étudié le théâtre musical à l’école mais je me suis par la suite dirigée vers la musique car j’avais des problèmes de mémoire pour mémoriser les textes. J’ai aimé faire du théâtre alors pourquoi pas !
En écoutant ta musique, j’ai pensé à l’univers cinématographique de Foxy Brown. Si je te dis que pour moi, tu chantes comme une chanteuse black. Est-ce un compliment pour toi ?
Oui, tout à fait ! Les chanteuses blacks ont de superbes voix et si je pouvais chanter comme elles et être comme Foxy Brown, j’en serais honorée. Je regardais les films de Foxy Brown, c’est une diva !
J’ai lu que tu avais participé à « Redemption Song ». En quoi consistait cette émission et était-ce ton premier pas dans l’industrie musicale ?
En fait, mon tout premier pas dans l’industrie musicale a été mon audition pour la deuxième saison d’American Idol. C’était il y a très longtemps. Mon père et moi avions conduit durant des heures jusqu’à Miami pour que je passe cette audition, il y avait des milliers de postulants, la file d’attente s’étendait tout le long de l’immeuble. Quand mon tour est venu, j’ai chanté devant le jury et ils ont juste dit suivant ! J’ai su que je voulais devenir chanteuse au sortir du lycée et j’ai frappé à toutes les portes. Pour moi, personne ne peut agir à ta place, quand tu veux quelque chose, tu dois te donner les moyens d’y arriver car personne ne va le faire à ta place, il faut donc parfois essayer d’emprunter d’autres chemins. J’ai participé à « Redemption Song » qui était un show TV aux Etats-Unis et c’était basé sur une compétition musicale entre filles. Nous étions dix filles sauvages dans une maison et nous devions nous battre pour signer un contrat. J’ai tenu deux semaines et j’en ai eu marre, c’était des conneries. Je suis partie de moi-même, je leur ai dit qu’ils me reverraient et que je n’en avais rien à foutre de leur contrat stupide et qu’ils n’allaient pas me dicter mon futur.
Ton premier album intitulé « Banshee » a connu du succès chez nous en 2012. Quelle est ton histoire avec la France ?
C’est drôle. Cet album est sorti d’abord aux Etats-Unis et il a fini entre les mains d’un producteur Français qui a décidé de me prendre sous son aile. Il m’a dit que les Français avaient besoin d’entendre ce genre de musique et qu’ils m’aimeraient. Il m’a présenté à beaucoup de monde et il a fait en sorte que tout commence ici pour moi et je suis tombé amoureuse de votre pays. Quand j’ai commencé à travailler sur « Babble », je me suis demandé immédiatement ce que les Français en penseraient.
Comment as-tu choisi les reprises composant « Mockingbird » ton second album ?
Jeremy Page mon producteur à New York et moi-même en a discuté et on a listé les chansons que nous aimerions voir sur cet album. Je peux même te dire que j’ai rajouté des chansons après les avoir réentendues dans un karaoké. On a fait des brainstormings plusieurs fois par semaine et le choix s’est fait en studio. On a choisi ces chansons car nous en aimions les mélodies et les textes et puis, il y a des chansons qui figurent parmi mes préférées comme celles de Radiohead ou des Rolling Stones.
Tu es de retour avec un EP baptisé « Babble ». Comment nous présenterais-tu ce disque ?
Je l’ai écrit sur deux ans et je l’ai appelé ainsi car les chansons le composant viennent de tous ces babillements dans ma tête.Ces chansons sont nées d’expériences personnelles et de choses que j’avais en tête. « Babble » représente tous ces bruits qu’il y a dans nos têtes. Toutes les chansons sont à propos de choses complètement différentes et les écrire a été pour moi la façon de me les sortir de l’esprit. Il y a eu des changements majeurs dans ma vie durant l’écriture de cet album et on y retrouve ma vision des choses. Nous avons commencé à travailler sur l’instrumental « Le Snitch » qui ouvre l’EP quand nous tournions en France et cela nous a influencés dans la composition.
« Avalanche » et « Woman » en sont les premiers singles. Que racontent ces deux titres ?
« Avalanche » parle de ce moment où l’on tombe amoureux et que l’on a l’impression d’être enseveli sous quelque chose comme lors d’une avalanche. C’est un moment fort et effrayant à la fois, c’est intense et c’est la parfaite métaphore d’une avalanche. « Woman » parle de deux choses différentes. C’est une chanson que j’ai écrit à propos d’un sentiment d’insécurité que j’ai ressenti en surfant sur Instagram. J’ai vu des photos super sexy de nanas et j’ai commencé à me faire des films, je me comparais à elles, je me disais qu’elles étaient plus ceci ou plus cela, c’était dingue ! Je me disais que si mon mec les rencontrait, il me quitterait pour l’une d’elles. Cette chanson parle du fait d’être une femme et de ce que cela implique. Quand j’ai écrit cette chanson, j’étais assez frustrée par toutes ces personnes qui se prennent en photo en permanence pour leurs réseaux sociaux et non plus pour immortaliser un instant spécial, c’est devenu la culture de la vanité.
Tu as ton propre univers et c’est assez complexe de te rapprocher d’autres artistes. Comment décrirais-tu ton univers musical ?
Je dirais que c’est univers très introspectif et un peu dark parfois. Je suis très influencée par la musique des années 60 et 70. Mon univers peut évoluer car on peut créer tellement de versions avec une seule chanson et quand je suis en studio, j’aime essayer de nouvelles choses avec ma voix que je considère comme un instrument.
« Babble » est-il le premier pas vers un album ?
Je ne voudrais pas trop me projeter dans le futur mais je peux te dire qu’il y a sept chansons sur « Babble » mais que vous en entendrez bien plus encore d’ici moins de deux ans… Il n’y a plus de règles dans l’industrie de la musique maintenant et on peut choisir ce que l’on veut sortir et quand le faire. Nous verrons si le public en demande plus…
Quels sont tes prochains projets ?
Je vais collaborer dans des styles différents avec plusieurs artistes que je respecte et j’aime cela car pour moi, plus tu collabores avec des artistes, plus tu apprends sur toi-même. J’ai un projet de groupe de filles avec mon amie Scarlett Johansson mais aussi avec Holly Miranda et Julia Haltigan. Nous devons trouver le nouveau nom du groupe et nous proposerons rapidement de la musique au public. D’autres projets peuvent arriver, tout dépend des opportunités. J’espère pouvoir revenir en France en novembre afin de donner un concert !
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Babble de Kendra Morris sur Apple Music
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