Rencontre avec Fouad, un comédien complet qui brûle les planches !
Peux-tu te présenter à nos lecteurs ?
Je m’appelle Fouad, je suis Lyonnais et j’ai débarqué dans la région Parisienne il y a une quinzaine d’années pour terminer mes études de finance. Puis j’ai commencé à travailler en salles de marchés en tant que trader et au final, je suis resté à Parisien.
Comment définirais-tu ton seul en scène intitulé Adieu Wall Street ?
Je te dirais que c’est une pièce de théâtre à moi tout seul. C'est un seul en scène dans lequel je raconte l'histoire d’un trader, moi, qui a parcouru les salles de marché entre Paris et New-York durant quinze ans et qui un jour s’est posé quelques questions qui l’ont fait revenir à son rêve d’enfant, à savoir devenir comédien.
Pour m’aider à raconter cette histoire, il y a tout un tas de personnages qui interviennent, des personnes que j’ai vraiment rencontrées tout au long de ma carrière professionnelle et dans ma vie personnelle. Je pourrais te citer notamment mon boss trader à Paris, celui à New-York, une collègue à Paris, mon coach de rugby, mon prof de théâtre, et bien d'autres encore.
Quel serait le message de ce spectacle ?
Cette histoire vient nous rappeler qu’un rêve d’enfant n’est jamais perdu. Il traîne toujours sur le bord de la route, et il n'est jamais trop tard pour prendre le train en route.
Ton cœur a-t-il longtemps balancé entre finance et théâtre ?
Mon MBA de finance en poche, on m’a offert de travailler immédiatement et je ne me suis pas posé la question. J’ai opté pour le poste de trader tout de suite et j’ai mis de côté le théâtre que je pratiquais depuis 8 ans. Cela ne m’a pas poursuivi plus que cela, j’ai simplement garder l’écriture. J’écris beaucoup. J'ai écrit ma première pièce à l'âge de 15 ans et ne me suis jamais arrêté d'écrire depuis. A un moment j’ai eu envie de reprendre le théâtre, mais avec mon emploi du temps c’était compliqué d’intégrer une troupe. Mais il y a 4 ans, des amis m’ont conseillé de faire un one man, ce que je n'avais encore jamais essayé ni même envisagé. Ils m’ont mis ça en tête et l'idée a fait son chemin lentement. Une fois convaincu, j'ai joué mes premiers sketchs face public. Ma première scène ouverte, c'était dans un bar perdu au milieu de nul part. Un vrai repère de gueules cassées. Tous avec la moustache...même les hommes ! (rires). J’ai continué ainsi, et un jour un directeur de théâtre m'a repéré. C'est ainsi que trois mois après ma première scène ouverte, je jouais mon premier one man show Au Petit Théâtre du Bonheur, le 12 avril 2012.
Qu’est ce qui est selon toi le plus de ton spectacle ?
J’ai envie de dire le jeu, l’écriture et le fil conducteur. J’essaye de proposer un film cinématographique sur une scène de théâtre. Il y a un scénario et des personnages tous différents, avec une vraie identité.
Les anecdotes présentes dans ton spectacle sont-elles toutes vécues ?
Bien sûr! Tout est vrai dans ce que je raconte...sauf ce qui ne l’est pas bien entendu (rires) !
As-tu eu des retours d’anciens collègues ?
Oui, il faut savoir que je me suis lancé à 100% en tant que comédien il n’y a que quelques mois mais avant cela, j’avais la double casquette pendant 3 ans et demi, j’étais trader le jour et comique la nuit, ce qui a été le nom de mon premier spectacle. Plein de collègues sont venus me voir, mon responsable à l’époque est venu également et ils étaient positivement bluffés. Dans une salle de marché, j’avais peu l’occasion de faire le con comme je peux le faire sur scène même si je ne me privais jamais d’une bonne blague mais ce n’est pas la même chose que de faire son show tout seul sur une scène durant une heure.
Il y a de la danse et des claquettes dans ton spectacle. La comédie musicale te tente-t-elle ?
Ça serait avec un grand plaisir que je me lancerais dans la comédie musicale....si je n’avais pas la même oreille musicale que Van Gogh. Plus sérieusement, mon premier choc cinématographique a été Chantons Sous La Pluie. C’est ce film qui m’a donné envie de devenir comédien, mais en tant que comédien complet. C'est pour ça que dans mon spectacle on retrouve un peu de danse et des claquettes....manque plus que le chant (rires)
Il n’a pas que de l’humour dans ce one, il y aussi de l’émotion. Qu’ont dit tes parents après t’avoir vu sur scène ?
Toute ma famille est à Lyon encore et mon père m’a vu sur scène mais pas pour mon spectacle. Je suis allé jouer Couscous Aux Lardons à Lyon l’année dernière et c’est à cette occasion qu’il m’a vu sur scène, lui qui ne savait pas du tout que j’avais repris le théâtre. Il a été bluffé, il était très content et cela m’a fait plaisir même si ce n’était pas pour mon seul en scène.
En dehors de ton seul en scène, as-tu d’autres projets ?
Je joue actuellement les vendredis et les samedis dans « Don Quichotte ou Presque » à La Comédie Saint Michel, c’est une version un peu à la Monty Pythons. Hors planches, il y a l’écriture, toujours. Je suis en train de terminer le scénario de mon premier long métrage qui tourne autour d’Adieu Wall Street mais pas que, l’histoire d’un homme qui est enfermé dans sa vie professionnelle et qui pourtant avait des rêves bien différents. Et à la faveur d’une rencontre amoureuse très spéciale, il va se révéler et vivre la vie qu’il aurait dû avoir. Je viens également de terminer avec un partenaire une série sur le rugby, sport que j’ai pratiqué durant plus de 20 ans. Je réalise mon premier court métrage en vu du festival Nikon de l'an prochain, et je suis en train d’écrire une pièce de théâtre avec une présentatrice télé. Tout un tas de projets qui me font dire que j'ai bien fait de dire « Adieu Wall Street » (rires).
Comment inviterais-tu nos lecteurs à venir te découvrir sur scène ?
Si quand vous venez au théâtre, vous aimez être captivés par une histoire rocambolesque pleine d’humour et avec des personnages complètement barjos, venez voir Adieu Wall Street ! Vous serez comme au cinéma mais au théâtre, et pendant une heure mes personnages et moi tenterons de vous expliquer à grand renforts de vannes, blagues et autres calembours, pourquoi un rêve d’enfant n’est jamais perdu !