Rencontre avec Lora Gabriel au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur « Divine Comédie » !
Comment te présenterais-tu à nos lecteurs ?
Je suis tout d’abord autrice car c’est vraiment par les textes que je suis rentrée dans ce projet musical dans lequel je suis également compositrice ; ou co-compositrice ; et interprète. Je suis flûtiste à la base et je compose à la guitare et au piano mais je ne m’accompagne pas sur scène. Je chante depuis longtemps, ça a toujours été un plaisir qui s’est vraiment professionnalisé quand j'ai démarré le chant lyrique sur une tessiture de mezzo-soprano vers l’âge de 20 ans. Au regard de mon parcours, je suis plutôt issue du monde classique.
Quel a été le déclic pour présenter un premier album en 2018 ?
A un moment donné de ma vie, j’ai été une éponge à émotions, il fallait que les choses sortent et j’ai écrit beaucoup de textes qui étaient assez cathartiques. En 2014, il y avait la possibilité dans le dispositif de l'Eurovision d'avoir des candidats libres, j’ai décidé de tenter l’aventure et c’est alors que j’ai cherché un arrangeur pour qu’il m’aide à faire un bel arrangement sur le morceau que j’avais envie de présenter. A ce moment-là, j’ai pu découvrir un milieu professionnel que je n’avais jamais côtoyé auparavant ; un vrai bon studio, un arrangeur talentueux ; et j’ai adoré cette expérience. Étonnamment, je n’ai pas été prise à l'Eurovision (rires), je n'ai même eu aucune nouvelle de ma candidature qui s'est perdue dans les limbes de la boîte noire de je ne sais pas où ; en revanche, j’ai tellement aimé bosser avec quelqu'un que j’ai voulu en faire plus et j’avais la matière pour cela. J’ai pris les plus belles pièces que j’avais dans mes textes et c’est ainsi qu’est né « Résiliences » qui a été réalisé par Fabrice Ordioni.
Comment vois-tu ton évolution musicale depuis « Résiliences » ?
« Résiliences » est à des années-lumière des EPS qui l’ont suivi. Dans mon cheminement personnel, le texte primait alors sur la musique. Compte tenu de mon grain de voix et de mon background classique, Fabrice m'a plutôt proposé un univers Jazz pour ce premier album. Je n’avais aucune idée précise sur l'habillage musical que je voulais vraiment pour ce premier album, je me suis laissé tenter car les messages étaient ce qui importait le plus pour moi et si c'est toujours le cas aujourd'hui, l’habillage me ressemble beaucoup plus à présent. « Quand La Lumière Gronde » a vraiment été un moment de transition car cet EP était à cheval entre la chanson Pop et le Jazz ; il y avait encore beaucoup de reliquats Jazz sur ce disque. J’ai affirmé un virage vers une musique plus moderne en 2022 avec « Les Montagnes Russes » et je vais confirmer cela avec « Divine Comédie » qui paraîtra en juin. Par rapport à mon propre chemin, ce nouvel EP aura une esthétique un peu plus affirmée et audacieuse.
Pourquoi as-tu privilégié le format EP depuis ce long format ? Vois-tu ces disques courts comme des photographies du moment où ils ont été créés ?
La question est super bonne et je pense qu'il y a plusieurs aspects qui expliquent cela ! Il y a eu d’abord une quête d'identité artistique. Bien avant la parution de mes EPS, j'étais déjà dans le next step et cela aussi bien dans la partie instrumentale que dans la partie identitaire mais aussi dans les sujets que j'avais envie d'aborder. Finalement, j’ai enchaîné les EPS à un rythme assez soutenu ; comme par urgence ; afin de me rapprocher encore plus de mon identité artistique. Ce phénomène d'urgence explique probablement cette rapidité et également le format assez court. Par ailleurs, comme tu l'as dit très justement, les sujets abordés sur ces disques sont des photographies de ma sensibilité du moment.
« Ralentis » a-t-il été un titre évident pour annoncer l'arrivée de « Divine Comédie » ?
Ça fait partie de la photo mais je ne dirais pas que ce titre résume cet EP. Par contre, il annonce clairement l'intention globale de réveil ou d'éveil un peu en mode bousculade ; mais douce quand même ; que l’on va retrouver sur ce disque. Il va y avoir du coup-de-boule en douceur sur cet EP car on en a vraiment besoin en ce moment. Pour moi, il y a vraiment urgence à ouvrir les yeux d’un point de vue sociétal.
Le titre de cette chanson et ce qu’elle véhicule sont-ils autant destinés à toi qu'aux auditeurs ?
Il y a toujours une origine très personnelle dans toutes les chansons que j'écris et ensuite, je me mets dans les chaussures de quelqu’un qui pourrait vivre l’histoire que je raconte dans son intégralité. Encore récemment, je speedais pour aller au boulot et je me suis dit que ce serait bien que j’applique à moi-même mes propres messages, ça m’a permis de décélérer et comme on dit « charité bien ordonnée commence par soi-même ». Ces messages sont d’abord adressés à moi-même et ensuite, j’invite ceux qui en ont besoin, envie, à qui ça parle de prendre le temps de regarder autour d’eux et de renifler le printemps car c’est un bon moment pour ralentir, renaître à soi et au monde.
Peux-tu expliciter le titre de ton nouvel EP ?
Le propos de ce nouvel EP est probablement un petit peu plus sociétal que sur les précédents car je vis d’autres choses aujourd'hui et je regarde le monde un peu différemment. Dans « Divine Comédie », il y a la partie comédie que je pourrais qualifier parfois de mascarade ou de commedia dell'arte, il y a le côté un peu théâtral de ce qu'on peut jouer soit en étant parfaitement conscient de cela, soit en étant dans la représentation à l'insu de notre plein gré et c’est là où ça me pose problème car c’est alors que l’on perd la connexion avec soi-même et c'est un peu le sujet du cœur de cette « Divine Comédie ». Nous vivons dans un monde où l’on peut facilement se laisser happer par tout ce qui brille et par tout ce qui peut être racoleur parfois et on retrouve le côté divin dans le plaisir immédiat qui peut être un super gros leurre car l’immédiateté peut cacher un prix trop élevé que l'on n'est pas prêt à payer et il peut être social, écologique, personnel...
Quels thèmes vas-tu aborder sur ce disque ?
« Ralentis » aborde l’emballement personnel et professionnel mais aussi l'épuisement. « La Vague » parle d’écologie et notamment de climato-scepticisme. Sur cet EP, je parle également le féminisme en évoquant les injonctions que la société porte et fait porter aux femmes. Sur « Divine Comédie », j’aborde aussi le paraître, la réussite, la charge mentale et la norme.
Comment synthétiserais-tu ton univers ?
Féminin, connecté à la conscience du vivant, humaniste et sincère.
Sur scène, présentes-tu plus que de la musique ?
Le spectacle qui accompagne ce nouvel EP a déjà vu le jour sur scène et il est construit comme un triptyque selon « La Divine Comédie » de Dante, il y a des tableaux, enfer, purgatoire et paradis même si les spectateurs ne les perçoivent pas en général. Sur scène, il y a une trame narrative avec un début et une fin. Mes chansons sont les reflets d’un univers ou d’un autre et il y a une évolution vers quelque chose de libératoire. A deux moments du spectacle ; quand le noir peut se faire selon la configuration des salles ; François Gillard de la Comédie Française a eu la gentillesse de me prêter sa voix pour lire des textes que j’ai écrits. Il y a vraiment un cheminement dans ce spectacle.
Quels sont tes prochains projets ?
L’EP sortira le 06 juin et le titre éponyme sera le focus track. Des visualizers sont prévus. La release party s’organisera pour la rentrée et d’autres dates se programmeront sur la fin 2025 et l’année 2026.
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Lora Gabriel - Trop ou pas assez (Lyrics video)
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