Retrouvailles avec Sab au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur son premier EP !

Ton premier titre officiel est sorti quelques mois avant ton EP, qu'est-ce qui avait été le plus mis en avant concernant « Ça Ira » ? 
On m’a principalement fait des retours sur le texte et sur le clip de « Ça Ira » qui a été une occasion de faire entrer un peu plus les gens dans mon univers ; même s’il avait déjà été un peu posé par « 6 Milliards » qui était une reprise ; de façon plus personnelle avec un texte qui l’était également et il a été perçu comme tel. Les images magnifiques du clip qui a été tourné dans un château ont également marqué les gens. 
À quoi correspond l'heure qui donne son nom à ton premier EP ?
« Minuit » est également le titre d’une chanson de cet EP à laquelle je suis très attachée. Au-delà de cela, minuit est l’heure où tout peut basculer. Je trouve qu’il y a quelque chose d’un peu poétique dans cette tranche horaire qui est un entre-deux ; on n’est ni dans la nuit, ni dans le jour et il peut se passer plein de choses ou rien du tout. Je trouvais que cela illustrait très bien l’état d’esprit global de l’EP car on y retrouve des ballades un peu nocturnes, des images qui renvoient aux paysages de la nuit mais aussi des morceaux beaucoup plus rythmiques et endiablés qui rappellent eux aussi la nuit. 
Les morceaux qui composent « Minuit » sont-ils les plus intimes que tu aies pu écrire à ce jour ?
Je ne sais pas si ce sont les plus intimes car mes morceaux le sont tous. Mes chansons partent toutes d'une histoire personnelle et du coup, cette notion d’intimité est toujours présente. Après c'est vrai qu'il y a parfois des sujets qui touchent plus que d'autres. Dans la chanson « Minuit », je parle de ma propre expérience de la solitude ; mais pas forcément de manière négative ; et en cela, c’est très personnel.

Vois-tu cet EP comme une introduction ?
Oui et cela à plusieurs titres. C'est une introduction car cet EP me présente par différents biais notamment des histoires d'amour et des réflexions que tu peux avoir. Ça me présente tout simplement parce que je me montre aux gens en images et en chansons. Cet EP présente aussi mon univers qui est un peu hybride ; il est entre le Pop-Rock et des ballades qui sont quand même produites ; et j’ai à cœur de cultiver cette espèce d’hybridation. Pour terminer, c’est introduction car ce n’est que le début ; c’est la première porte que l’on ouvre mais il y en aura d’autres !  
De quoi parles-tu sur ce disque ?
Dans ce disque, je parle d'amour ; d'histoires que j'ai vécues. « On Se Bat » évoque le moment où l’on sait qu’une relation va se terminer parce qu’il y a des incompatibilités qui font que mais on reste quand même pour mille raisons. En s’accrocher à une histoire qui n'est déjà plus, on fait plus de mal que de bien et c’est pour cela que dans cette chanson, je dis que l’on tire sur notre amour avec des vrais balles. « Tout Ça Pour Rien » a été écrite à un moment où je voulais arrêter la musique après avoir eu des déceptions comme ça peut être souvent le cas dans le milieu de l’industrie musicale. J’adresse plutôt cette chanson aux gens qui m’écoutent afin de leur dire que j’ai à cœur qu’ils puissent entendre ce que j’ai à leur proposer. Ce titre parle de mon état d’esprit à ce moment-là. « Minuit » évoque le sentiment de solitude même quand on est entouré. « Rira Bien » est une chanson de rupture un peu colère. 
Il y a un vrai soin apporté à tes clips ; avais-tu envisagé l’aspect visuel de ton projet comme un prolongement de tes chansons dès le début ? 
Quand j'écris, j'imagine des images mais cela s'est construit au fur et à mesure car des personnes se sont rajoutées au projet en apportant leurs idées. Pour ma part, j'étais très focus sur l'aspect musical et un peu moins sur l'aspect visuel mais c'est quelque chose dont j’ai appris l’importance. De nos jours, peu d’artistes font des clips avec une esthétique léchée mais nous, nous le faisons car nous y croyons. Je suis très nostalgique des clips où il y avait un vrai storytelling, je pense notamment à ceux de « Love The Way You Lie » d’Eminem et de « Russian Roulette » de Rihanna. Aujourd’hui, je n'envisage pas mes chansons sans cet aspect images.

Qu'as-tu voulu exprimer par le biais de la chorégraphie réalisée dans le clip de « Tout Ça Pour Rien » ?
Nous avons essayé de lier les arts dans ce clip. La danse est quelque chose que nous souhaitions incorporer dès le départ car « Tout Ça Pour Rien » est une chanson qui s’y prêtait super bien. Il y a plein de sens dans cette chorégraphie qui est superbe et qui fait écho aux paroles. J’ai échangé avec la chorégraphe Lola Mino, je lui ai dit que cette chanson introspective était un cri du cœur pour moi et c’est ce que nous avons voulu retranscrire dans cette danse très ondulée et faussement lente dans les mouvements. Il y a des danses en duos qui ne représentent pas forcément des couples mais l’amour au sens universel et cela illustre aussi le fait que l’on peut compter sur des gens pour être réconforté et pour se confier. Le passage où le corps des danseurs part en avant ; comme s’ils expulsaient quelque chose ; illustre le fait d’être frontal avec le monde. 
Aimerais tu développer cet aspect chorégraphié/dansé/mouvements à l'avenir notamment sur scène ?
Je pourrais y penser mais j'avoue que je n’ai jamais fait de danse ; on part donc de 0, enfin maintenant de 0,5 (rires). Ce n’est pas facile de chanter en dansant car il faut prendre en compte la respiration et il y aussi le fait que je joue de plusieurs instruments. Si je devais choisir entre les deux, mon choix se porterait sur les instruments car je serai plus à l’aise. En revanche, je ne serai pas opposée à inclure des éléments de danse dans un concert long mais par petites touches.
Tu écris et tu composes ; comptes-tu mettre tes compétences au service d'autres artistes ? 
Quand j'ai commencé la musique, mon ambition était surtout d'écrire pour d'autres personnes et cette envie d’écrire pour moi-même est venue ensuite. Je commence à le faire avec des artistes en développement et toutes les deux semaines environ, j’écris des chansons pour des artistes déjà installés ; mais ils ne sont pas au courant ; je partage cela sur Instagram et sur TikTok et comme on dit, advienne que pourra ! Tout ce que je peux révéler, c’est que cela m’a permis de rentrer en contact avec des artistes qui ont apprécié mes compositions...Ecrire de plus en plus pour d’autres est une vraie ambition.

Toi qui es au début de ta carrière, comment vois-tu l'émergence de l’intelligence artificielle dans la musique ?
Je pense que ça peut être vraiment une opportunité, il y a plein de choses ; un peu techniques ; à faire mais comme toute nouvelle technologie, il faut être vigilant, il faut « légiférer » là-dessus afin de respecter les droits d'auteur et les droits à l’image des artistes. L’intelligence artificielle est un outil qui peut être très riche mais que l’on doit apprivoiser. Personnellement, l’IA me permet de gagner du temps pour récupérer une prod ou lorsque je cherche notamment la bonne tonalité d’un morceau. 
Quels sont tes prochains projets ?
Continuer la promotion de l’EP, d’autres titres sortiront très vite afin de maintenir une cadence assez régulière et l’album arrivera d’ici la fin de l’année. J’ai pour objectif de trouver un tourneur afin de pouvoir faire des premières parties dans un premier temps et ensuite, mes propres dates. On touche du bois !