Rencontre avec Nader de The Wanton Bishops afin d’en apprendre plus sur « Under The Sun » !

Peux-tu expliciter pour nous le nom de votre groupe ?
On a tenté de prendre Madonna, mais c'était déjà pris (rires). Du coup, il a fallu trouver quelque chose d'autre. A l'époque, je lisais un roman du Marquis de Sade ; exprès en anglais car je voulais voir comment ça se traduisait parce que souvent le français ne traduit pas très bien l’anglais ; et l’un des adjectifs dans cette œuvre était wanton. J’ai cherché par moi-même ce que ça signifiait et apparemment, c'est la violence à connotation sexuelle qui n'a aucun lieu d’être à part le fait de vouloir le faire et la gratuité de cet acte m’a un peu choqué. Il fallait contraster avec ce terme et c’est mon acolyte ; Eddy Ghossein ; qui avait trouvé bishops pour que ça produise un peu l’effet inverse. Pourtant, ce n’est pas tellement le cas avec les bishops ! La presse française à traduit cela par les évêques dévergondés mais pour ma part, je trouve que ce sont les évêques qui dévergondent les autres personnes. C’est encore un niveau plus haut !
Quand tu as créé The Wanton Bishops avec Eddy, étiez-vous sur la même longueur d'onde d’un point de vue musical ou avez-vous fait des compromis pour avancer plus rapidement ?
Je ne les appellerai pas des compromis car c’étaient plutôt des batailles artistiques et musicales mais à l'époque, c’est ce qui a fait notre dynamique. Eddy poussait vraiment vers un son British ; il est hyper fan d’Oasis et d’ailleurs, il a la même coupe de cheveux que Liam ; alors que pour ma part, j’étais plus tourné vers le Delta Blues. Nous ne nous sommes pas vraiment mis au milieu de ces deux styles car étant le chanteur, il fallait naturellement prendre un peu plus mon côté mais ces batailles artistiques ont été productives finalement.
Comment avez-vous voulu, musicalement parlant « Under The Sun » ? S'inscrit-il dans la lignée de ce que vous avez fait précédemment ou avez-vous eu de nouvelles envies ? 
Cet album ne s’inscrit pas du tout dans ce que nous avons pu faire auparavant mais cela vient d’une transformation personnelle car j’ai commencé à travailler beaucoup avec les synthés. Il faut savoir que je suis aussi DJ, je fais beaucoup de musique électronique et je produis également et maintenant, les sons de synthé et les sonorités électroniques m’attirent beaucoup alors qu’avant, je ne respectais pas forcément cela. Depuis que j’ai commencé à en faire, ça me plait vraiment et j’ai introduit cela dans l’album tout comme mes racines Libanaises qui n’étaient pas du tout représentées dans ce que je faisais et ça me manquait.

Dans quelles conditions est né « Under The Sun » ?
Cet album est né durant le COVID. J’étais tout seul avec mon ordinateur et j’envoyais les fichiers. Nous sommes passés par énormément de phases émotionnelles pendant la création de disque qui a pris beaucoup de temps. Les chansons sont nées de mes tripes et de mes envies du moment. 
Cet album est sorti en novembre 2023 et pourtant il est toujours d'actualité puisque « Gonna Be Fine » vient d'être mis en images...Sentiez-vous en l'enregistrant que vous alliez faire un long bout de chemin avec ce disque ? 
Je trouve que la longueur de vie d'un album est quelque chose de très ingrat car on bosse dessus pendant deux ou trois ans pour que ça fasse un plouf pendant deux mois alors que l’on a investi énormément d'énergie et d'argent dedans. Je trouve dommage qu’il n’y ait pas assez de traction comme on dit en anglais. Plus que le son de cet album, ce sont les thèmes abordés dans ce disque ; des thèmes universels ; qui font qu’il est toujours d’actualité car l’histoire se répétera encore et encore et ainsi du suite, ça ne changera jamais car l’homme n’est pas forcément quelque chose de bon. L'homme a une nature maléfique ; au moins par moitié ; et il faut l'accepter pour pouvoir la contrôler, il faut l'accepter. 
Comment est ce soleil évoqué dans le titre de votre album ?
C'est un soleil unifiant et donneur de vie. Rien ne nous différencie vraiment quand on est sous ce soleil ; ni religion, ni argent, ni statut social, ni langage, ni culture, ni bouffe. On est tous pareil et cela même avec les animaux, les arbres, les plantes, les choses car on est tous issus de la même source de vie.

Comment développerais-tu ; compléterais-tu ; le titre de votre album ?
We are one under the sun comme c’est répété dans la chanson « We Are One » et cela réprésente bien tout l’album. 
Quels thèmes abordez- sur « Under The Sun » ? 
Comme toujours, il y a forcément un peu d'amour et de désamour dans les textes de cet album qui parle également un peu de perte, de l’aspect social mais aussi politique, de consommation de masse, de santé mentale mais de façon camouflée car je ne suis pas psy...Sur cet album, je parle à travers l'intimité d'une relation personnelle car c'est toujours là que l’on a l'impact.
Des morceaux tels que « Beirut » et « Do What You’re Told » sont clairement engagés, poursuis-tu cet engagement au-delà de la musique ?
Oui, à une petite échelle. Je crois beaucoup au micro-changements. Je change d’abord ma maison ; je trie ma poubelle ; puis mon immeuble ; car je convaincs mes voisins à le faire ; puis ma rue, puis mon quartier...c’est comme cela que ça commence.

Comment synthétiserais-tu « Under The Sun » en quelques adjectifs autres que musicaux ? 
Kaléidoscopique, humain, contrasté, multiple. 
Quels sont vos prochains projets ?
Je vais retourner directement en studio afin d’enregistrer un nouveau single annonciateur du prochain album qui sortirait idéalement à la rentrée. On espère qu’il y aura quelques festivals cet été avant de repartir en tournée en 2026.