Rencontre avec Côme Ranjard au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur « Pop-Corn » !
Comment te présenterais-tu à nos lecteurs ?
J’ai 30 ans, j'ai fait mes études aux Beaux-Arts de Paris et je pense que cela a eu un rôle à jouer dans ce qui s'est passé ensuite car ça m'a permis de me préciser. En parallèle au dessin, j’ai toujours écrit et d’ailleurs, j’ai commencé par cela car j’écrivais déjà des textes quand j’avais 10-11 ans. A cette époque-là, je jouais dans un groupe de Rock ; c’était mignon, on jouait dans un garage le dimanche. Par la suite, j'ai appris à jouer de la guitare en autodidacte et j’ai continué à écrire des chansons. Aux Beaux-Arts ; où j'étais très libre de pratiquer un peu tout ce que je voulais ; j’ai fait de la musique, des installations sonores mais aussi visuelles avec des dessins et des textes sur les murs. Quand j’ai pris la décision d’arrêter mes études, c'était pour me consacrer pleinement à ma musique. Même si on ne peut plus tout écouter, j’ai produit mes différents disques et avec « Pop-Corn », je repars vraiment à zéro. Dans mon projet musical, je suis donc auteur, compositeur, interprète et je produis dans le sens musical du terme, j'enregistre et je joue du synthé, de la basse, de la guitare et du lap steel Hawaïen qui est un instrument que j’adore. Je fais aussi des cœurs, des harmonies, j'essaie de penser un peu les arrangements du disque et une fois que le gros du travail est fait, j'ai des copains musiciens qui viennent intervenir dans le disque afin d’apporter des idées que moi je n’ai pas ou alors appliquer des idées que je peux avoir mais que je suis complètement incapable de mettre en pratique physiquement parce que je ne connais pas la théorie musicale. J’ai la chance d'être super bien entouré. Si mon projet musical est très individuel et personnellement, il est aussi ouvert au partage avec d’autres musiciens notamment sur scène.
Quelles ont été tes envies musicales sur « Pop-Corn » ? Ce disque s'inscrit-il dans la lignée de ce que tu as fait auparavant ?
Je pense que j’ai commencé à emprunter de nouvelles voies particulièrement à partir de « L'Enfant Casanier » car auparavant, c'était un peu plus expérimental et libre dans le format ; je pouvais faire des chansons très longues ; trop longues ; beaucoup d’instrumentaux, des choses plus abstraites. Depuis cet EP qui est sorti en 2020, je suis quand même plus chanson Pop et à mon sens, c'est un peu plus accessible et « digeste » par rapport à ce que je faisais avant. Par ailleurs, plus jeune, je n’avais pas les mêmes influences car j’écoutais notamment Jacques Brel et George Brassens. Je pense que ma musique est plus légère et plus maîtrisée aujourd’hui.
Pourquoi as-tu sorti le cours Ep « Intraterrestre » quelques mois avant « Pop-Corn » ? As-tu pensé cet EP comme une introduction à ton album ?
Très bonne question et je suis content que tu me la poses ! A la base, les morceaux qui figurent sur « Intraterrestre » étaient dans « Pop-Corn » mais j’ai préféré prendre mon temps et ne pas tout dévoiler d’un coup car cela faisait beaucoup d’informations. Ce n'est pas forcément de mon goût ou de mon avis mais je vois bien que la musique se consomme quand même assez différemment aujourd'hui par rapport à la manière dont moi je la consomme. Pour ma part, je suis sensible à l'entièreté d'un album et je vois cela un peu comme un film ; c'est un ensemble. Aujourd’hui, j'ai bien conscience que ça marche beaucoup au titre par titre et avec les playlists. J’ai eu envie de revenir doucement avec des morceaux qui me tiennent à cœur et je me suis dit qu’un EP, c’était déjà beaucoup aux yeux du monde. « Intraterrestre » ; qui a été ma première sortie sur mon label ; m’a permis de tâter un peu le terrain et de relancer la machine. Ces deux disques sont connectés en tout cas et c’est aussi pour cela que j’ai utilisé la même photo pour les pochettes d’« Intraterrestre » et de « Pop-Corn ». L’EP est presque un bonus de l’album mais il est arrivé avant.
Quelles thématiques abordes-tu sur « Pop-Corn » ?
Cet album parle beaucoup des gens, du quotidien, des animaux et de l'enfance. C'est vraiment une sorte de fourre-tout, comme si c'était plein de de petits films pour parler de la vie, de la mort, de questionnement…il y a beaucoup de questions sans réponses.
Que retrouve-t-on principalement dans ton écriture ?
Dans mes textes, j’aime bien poser des questions. Je suis tantôt très clair et tantôt plus abstrait. C'est très imagé. Je crois que c’est difficile d'enfermer chaque chanson dans un thème précis car les thèmes que j’aborde sont très larges et à vrai dire, ils sont omniprésents dans la vie en général, pas uniquement dans cet album. Dans mes chansons, je partage un regard sur le monde.
T’éloignes-tu de ton quotidien dans tes textes ou au contraire, écris-tu généralement sur ce que tu vis ?
Parfois, c'est l'inverse car ce n’est pas forcément le quotidien qui m'inspire mais plutôt l'envie d'en sortir. C'est en vivant dans ce quotidien que les textes viennent mais j'ai réalisé que j'écris mieux ou plus quand je suis en dehors de Paris et du coup, en dehors de mon quotidien habituel. Ce constat fait penser que j’ai besoin d’une sorte de recul pour voir ce qui s’est passé dans le monde, dans ma vie et dans mes pensées.
Comment qualifierais-tu l'univers développé sur « Pop-Corn » ?
Cinématographique, abstrait et paradoxalement concret et tendre.
Y aurait-il des messages à retenir de ton album ?
Cet album tend vers l’humain et le vivre ensemble. Il y a de la bienveillance dans ce disque. Apprendre à vivre ensemble, accepter les autres et soi-même, réussir à se rapprocher d’une forme de simplicité que l’on oublie parfois dans le quotidien seraient quelques-uns des messages véhiculés sur cet album.
En référence à l’un de tes morceaux, qu’aimerais-tu dire à Dieu si tu l’avais au téléphone ?
Si tant est que Dieu existe car je n'affirme rien dans cette chanson ; je me questionne moi-même. Si tant est qu'il réponde au téléphone ; s'il est là ; je lui demanderais s’il est sérieux et je lui dirais de regarder tout ce bordel. Je pense que je lui décrirais plein de faits que je constate autour de moi. Je ne sais même pas si je lui demanderais quoi que ce soit. J’aimerais juste savoir s'il est au courant de tout cela et s’il a une forme de pouvoir là-dessus ou pas du tout. Si c’est le cas, je lui dirais merci et en même temps qu’il aille voir ailleurs si c’est possible car nous vivons dans un sacré monde.
Peux-tu nous en dire plus sur la mise en image de « Longueur d'Ondes » ?
Dans ce clip, j’ai voulu illustrer la difficulté que l’on a parfois ; en tant que personnes vivant dans la même société ; à se comprendre, à se regarder, à s'écouter, à s'aimer, à se prendre tel que l’on est. J'ai vraiment l'impression que l’on peut avoir parfois tendance à juger assez vite alors que cela peut prendre juste un peu plus de temps pour comprendre le langage de quelqu'un ; que ce soit le langage corporel, physique ou le langage de l'amour car tous ces langages sont tous compréhensibles ou acceptables à différents degrés. Mais, en même temps, je ressens beaucoup de positivité dans les rapports humains. Dans ce clip, j’ai voulu mettre en avant quelqu’un qui a du mal à se faire comprendre, il est sur une autre longueur d’ondes, il erre dans la ville et il n’est pas vraiment vu par les autres. Dans ce clip, d’autres personnes sont également transparentes et cela illustre le fait que l’on peut passer inaperçu des jours et des jours entiers dans le quotidien alors qu’à d’autres moments, on peut être en symbiose et là, ce sont les images où je joue avec Tino et Jonas de Polycool ; nous sommes totalement visibles.
Qui retrouve-t-on dans ta culture musicale ?
Petit, comme la plupart des enfants, j’ai écouté ce que mes parents écoutaient à savoir Alain Souchon, Laurent Voulzy, Michel Berger, Véronique Sanson ; dont ma mère est fan ; Alain Bashung, Pink Floyd et Dire Straits plus du côté de mon père. Ensuite, je me suis fait mon propre bagage. Sur les conseils de ma mère, au moment où je commençais à écrire des textes, je me suis intéressé à Serge Gainsbourg ; ça a été une rencontre musicale énorme tout comme Bashung. Dans la chanson française, Flavien Berger a également été une découverte marquante. Par ailleurs, les textes de Mc Solaar sont gravés en moi car mon grand frère l’écoutait beaucoup quand j’étais petit. J’ai écouté beaucoup de Folk à l’adolescence aussi notamment Bob Dylan et Leonard Cohen. Autour de la vingtaine, j'ai commencé à vraiment m'intéresser plus au Jazz, à la musique du Japon ; à Haruomi Hosono et à Shintaro Sakamoto ; aux groupes indépendants Américains, à l’Indie Pop avec des artistes tels que Mac DeMarco, Conan Mockasin…Ma culture musicale évolue toujours. Actuellement, j’écoute beaucoup d’Exotica des années 50 et 60 et beaucoup plus de Jazz qu’auparavant.
Quels sont tes prochains projets ?
La release party de l’album se fera le 12 février au Hasard Ludique ; nous jouerons les morceaux de « Pop-Corn » ainsi que plein d’inédits et il y aura des invités. Il se pourrait qu’il y ait d’autres clips dans les prochains mois ; j’aimerais bien mettre en images « Faits Divers (Dieu au Téléphone) ». J’aimerais bien aller jouer un jour au Canada car je sais que je suis joué sur des radios là-bas. D’ici-là, j’espère qu’il y aura d’autres dates après celle du 12 février et des festivals dans les prochains mois…Je vais continuer mes vidéos de reprises avec des invités sur les réseaux sociaux et si cela peut se faire à l’avenir, j’aimerais bien sortir un album de covers…mais ce n’est qu’une supposition car je ne sais même pas ce qu’en pense le label (rires).
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Côme Ranjard - Popcorn (avec Gaétan Nonchalant)
Écrit et composé par Côme Ranjard Billetterie concert Hasard Ludique le 12 février (Release Party) : ...
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