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Rencontre avec Marvin du groupe Dalaïdrama au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur « The ABCs Of Newism » !

Publié le par Steph Musicnation

(c) Hugo Bernier

(c) Hugo Bernier

Peux-tu présenter Dalaïdrama à nos lecteurs ?

Nous sommes originaires de Lille et le groupe existe officiellement depuis mars 2024. Gauthier est à la batterie, Nathan est à la basse, Hughes est à la guitare et moi ; Marvin, je suis au chant. Même si je m’occupe plus généralement des textes, nous les écrivons grossièrement à quatre car ils sont lus par tout le monde et nous en discutons tous ensemble. Nous sommes totalement autonomes, nous pouvons enregistrer partout où nous allons ; nous avons un processus de travail qui est assez efficace, en tout cas pour nous.

Que retrouve-t-on derrière ce nom ?

Ce nom vient bien évidemment du Dalaï-lama. Nous avons vu une scène vraiment choquante de ce prophète Tibétain ; qui a été désigné par d’autres érudits Tibétains peu de temps après sa naissance ; et cela a été le point de départ de la convergence de nos idées. Dans cette scène, un enfant fait un câlin au Dalaï-Lama qui lui demande de l’embrasser sur la bouche avant de l’enjoindre à lui sucer la langue. Cela s’est passé en public devant des caméras et ça fait scandale. Nous avons écrit « Kiss Me On The Lips » qui sera sur notre second EP à propos de cette scène choquante et le tout premier refrain est mot pour mot le communiqué de presse du Dalaï-Lama juste après cet évènement. Le traitement de la figure d’autorité est quelque chose qui nous concerne/questionne beaucoup. Notre idée est de poser des questions sans être moralisateurs.

Peux-tu expliciter le titre de votre premier EP ?

Il y a plein de références derrière ce titre. A.B.C équivaut un peu au b.a-ba car ce sont nos premières armes en quelque sorte. Ces cinq morceaux nous plaisent bien mais il faut savoir que nous avons travaillé sur près de deux heures de musique. Quant à Newism, c’est un mot qui n’existe pas, il est composé de new et de ism comme si je disais en français le nouveautisme et nous questionnons aussi cela. Nous avons parlé entre nous de Franck Lepage ; que l’on peut désigner comme un penseur Français ; il s’est barré du milieu cadre/administratif d’où il venait et il critique cela maintenant dans des conférences qui sont vraiment hyper cool. Il parle du sens du vocabulaire et de sa transformation et cela me fait penser également à Léo Ferré que j’ai beaucoup écouté à un moment dans ma vie ; surtout sa fin de carrière ; car il disait qu’il fallait défendre la poésie Française mais que tout le monde se révolte dès que l’on créé un nouveau mot car cela salit la langue Française et nous, nous voulions jouer avec cela car nous n’avons pas besoin de nous soustraire aux codes, nous pouvons les créer nous-mêmes ; ce qui est le thème de notre chanson « This Is Our Hit ». Par ailleurs, le titre de cet EP est aussi un hommage à Ornette Coleman qui était un grand Jazzeux qui a inspiré le groupe de Punk Refused qui a appelé l’un des albums « The Shape Of Punk To Come » en référence directe à « The Shape Of Jazz To Come » d’Ornette Coleman. Nous aimons bien l’idée d’être ambitieux sans être prétentieux et c’est ce que nous cherchons à faire. Nous avons envie de créer quelque chose de neuf sans dire que nous allons révolutionner quoi que ce soit. Nous sommes encore trop jeunes pour nous emballer mais nous avons envie d’aller loin.

(c) Hugo Bernier

(c) Hugo Bernier

Comment développerais-tu les trois lettres A.B.C ?

Wow ! Cette question est dure ! A pour Amour mais aussi pour Absurde, B pour Boulimiques car nous le sommes d’art, de culture et de relations humaines, C pour Cons car nous le sommes entre nous (rires) et nous tenons à cultiver cela car c’est un moyen de dédramatiser devant la folie de ce monde.

Pourquoi avez-vous fait le choix de vous présenter avec une reprise de « Satisfaction » de Benny Benassi ?

Nous avons longuement hésité entre cette reprise et le morceau « I Have Got It » et c’est notre management qui nous a conseillé de sortir « Satisfaction » en premier car cela permettait d’avoir un repère sur un morceau connu et en concert, il marche super bien.

Pourquoi ce morceau en particulier et comment l’avez-vous retravaillé ?

Durant une résidence, nous sommes tombés sur ce morceau repris par deux artistes slaves, nous étions morts de rire car la chanteuse dansait de manière très particulière avec une nana qui était à l’accordéon et nous nous sommes dit que nous pourrions faire aussi notre version de « Satisfaction ». Généralement, faire une reprise, ça fait chier les groupes de Rock mais comme nous pensons par l’absurde, nous étions obligés de le faire ! Cette reprise qui est à la fois très Pop et pas Pop du tout représente assez bien ce que nous souhaitons faire. Notre version est Pop, Rock, assez Stoner, elle a des codes assez classiques mais il y a un pont qui devient un peu Noise d’un coup.

(c) Hugo Bernier

(c) Hugo Bernier

Quelles thématiques abordez-vous sur « The ABCs Of Newism » ?

L’absurde, le traitement des figures d’autorité, la solastalgie…

On a la sensation qu’il y a pas mal d’improvisation dans votre projet, est-ce le cas ou structurez-vous vraiment vos chansons ; aussi bien les textes que les arrangements ?

Nous faisons beaucoup de premiers jets et pas mal de nos morceaux sont nés comme cela. Quand nous avons lancé le projet en mars dernier, nous avons écrit 45 minutes de musique en trois semaines ; nous avons fait quelques répèts et nous avons tout peaufiné en peu de temps. En tout cas, je suis très content d’entendre cette question car pour nous, il est hyper important d’avoir un rapport live avec la musique. Dans ce groupe, nous venons essentiellement des milieux Rock et Punk mais Gauthier et moi faisons également du Jazz à côté et Hughes en a étudié ainsi que la musique classique. Dès que nous avons commencé à jouer ensemble, nous nous sommes dit que le concert-cinéma ne nous intéressait pas trop ; nous n’avons pas envie de jouer devant des gens assis en silence et qu’à la fin, ils nous applaudissent en nous disant que c’était un chouette concert. Du coup, nous avons une approche assez Jazz dans notre musique dans le sens où nous improvisons quand même pas mal ; et cela beaucoup dans le son car il y a un gros travail plutôt de la guitare et de la basse à ce niveau-là. Il y a beaucoup de liberté quand nous jouons et nous aimons bien nous faire des croche-pieds ; moi qui suis au chant, je peux en mettre régulièrement pendant les concerts et les gars savent que sur certains morceaux, ça peut être ad lib à certains moments. Nous avons des codes qui nous sont propres un peu comme dans le Jazz et d’ailleurs, nous faisons même des citations sur certains morceaux comme cela se fait dans le Jazz. Nous tenons à cette part d’improvisation et pendant les concerts, nous cherchons l’interaction avec le public notamment sur le titre « Our Words » et cela a donné lieu à des private jokes entre nous.

Comment décrirais-tu l’univers de Dalaïdrama ?

Energique, utopique et dystopique à la fois, existentialiste ; sensé ; mais sans prise de tête, profond sans prétention.

(c) Hugo Bernier

(c) Hugo Bernier

Quelles seraient, selon toi, les forces de votre groupe ?

L’expérience ; pratique et culturelle ; de chaque musicien ; même si nous n’avons pas tous le même âge. Tout le monde bosse et beaucoup. Notre réseau également, cela fait partie de nos forces ; nous jouons tous dans différents groupes et nous avons plein de copains avec qui nous passons de super soirées. Au-delà de cela, les gars sont vraiment des amours et je n’arrête pas de leur dire. Il m’a fallu 21 ans de musique pour rencontrer enfin des gars aussi motivés et avec qui on peut parler sainement. J’espère que c’est le groupe de ma vie ! Il y a quelque chose de fort qui nous unit.

Quels sont vos prochains projets ?

Nous serons en concert le 26 janvier à L’Aéronef à Lille. Le clip de « This Is Our Hit » sortira très prochainement. Nous commençons le travail sur le second EP pour une parution courant 2025 et en fin d’année, nous retournerons en studio afin d’enregistrer un autre disque…

Rencontre avec Marvin du groupe Dalaïdrama au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur « The ABCs Of Newism » !
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