Rencontre avec Estelle Giordani au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur son second EP !
Comment te présenterais-tu à nos lecteurs ?
Je suis autrice, compositrice et interprète de mon propre projet qui était jusque-là solo. Sur scène, je m’accompagne à la guitare. J’ai enregistré, mastérisé et produit mon premier EP mais pour le second, j’ai eu envie d’un mélange d’identités sonores et j’ai donc co-réalisé ce disque avec Jean-Baptiste Soulard. Je suis aussi réalisatrice de mes clips.
La musique a-t-elle été très vite une évidence pour toi ?
C’est venu plus tard après avoir commencé une carrière dans un autre domaine mais je crois que j’ai été freinée très longtemps par ma timidité alors que petite, je passais mon temps à faire des spectacles ; je me déguisais et j’entraînais mon frère là-dedans, c’était catastrophique mais il jouait le jeu, il était content, il adorait les pestacles (rires). J’ai d’abord commencé ma carrière en étant derrière. J’ai été dessinatrice puis graphiste pour des marques en tant qu’auto-entrepreneuse. J’ai travaillé dans des énergies superbes lors de créations d’entreprises et j’aimais beaucoup cela mais par contre, la restitution se faisait souvent en off puisque le travail fini était généralement envoyé par mail et donc, je n’étais pas là quand la personne recevait ma création alors que dans la musique, la restitution est in situ avec le public, les yeux dans les yeux et j’avais vraiment besoin de vivre cela. J’ai fait 15-20 ans derrière mon ordinateur, je me suis réveillée à peu près au moment de la crise du COVID et ensuite, j’ai eu besoin de ce partage de la création avec le vivant.
« Sème » s’inscrit-il dans la lignée musicale de « La Première » paru fin 2019 ?
On reste dans de la chanson. Le texte est le corps de tout cela. Je suis restée à l’écriture mais j’ai eu envie d’une ouverture dans le thème car mon premier EP était un peu plus autobiographique. Au niveau de la musique, s’il y avait déjà des petites notes électroniques sur mon premier disque, j’ai souhaité quelque chose de plus rythmique sur le second. J’ai rencontré JB par le biais de la scène et j’ai vraiment été épatée par ce qu’il proposait en live. Pour « Sème », nous ne nous sommes pas dit grand-chose, nous n’avons pas posé un cahier des charges, nous y avons été à l’instinct. Je lui ai proposé mes guitares-voix, ça lui a plu, il s’est identifié et là-dessus, ça a déroulé vraiment hyper naturellement très vite, ce qui est plutôt chouette. Chaque morceau est une couleur qui compose un arc-en-ciel. J’aime les cinq identités de l’EP.
Que sèmes-tu avec ce second EP ?
Cette question est chouette ! Peut-être déjà la prise de conscience. Quand on est dans un narratif imposé ; que l’on est soumis au narratif ambient/médiatique ; la prise de conscience que l’on peut semer en écrivant une histoire est vitale pour ceux que l’on aime ; nos proches, nos gamins. Peut-être que si chacun se posait cette question ; qu’est-ce que moi, je veux semer/ qu’elle est ma contribution à moi ? ; avec sa fonction de cœur, cette prise de conscience serait semée et ensuite, chacun la sèmerait suivant son élan/son envie.
Quelles thématiques abordes-tu sur ce disque ?
J’aborde beaucoup l’amour sur ce disque. Dans « Sème », c’est celui d’une mère qui en prend plein la gueule. Dans « Comme Si », j’interroge l’amour universel et il me répond. C’est Xavier Machault qui interprète cet amour universel, il est très poète dans son écriture et j’aime bien sa grosse voix grave de rockeur. Dans « A Travers Champs », j’aborde l’amour fraternel, celui que j’ai pour mon petit frère qui fait aujourd’hui 1m98 ; comme quoi, il faut être cool avec ses petits frères (rires). Je parle également de mon amour pour ma grand-mère Italienne du côté maternel dans « C’Era Una Volta » ; c’était quelqu’un de très important pour moi. Quant à « Blanche Princesse », c’est un peu différent, c’est peut-être l’amour de ses blessures d’enfance. Dans cette chanson, je vais chercher les nœuds de cette histoire et je rembobine le fil afin que cette Blanche-Neige puisse reposer en paix et puis, cette histoire, on la voit se répéter beaucoup trop. Je lui rends hommage dans cette chanson.
Comment décrirais-tu ton univers ?
Cinématographique ou pictural ; car je viens de l’art et j’y vois des couleurs et du rythme mais peut-être autrement qu’en musique ; nostalgique, poétique sans aucune prétention ; car c’est l’oreille qui dit si elle trouve cela poétique ou pas ; et tellurique ; car j’appelle des énergies vibratoires qui sont vraiment terriennes.
Pourquoi as-tu choisi d’illustrer les différentes pochettes de ton nouveau projet avec du dessin plutôt qu’avec des photos ?
C’est vrai qu’en termes de reconnaissance artistique, le fait de ne pas voir l’artiste surtout un artiste émergent, ça peut être un écueil mais je trouvais cela un peu redondent. Pour ces singles, j’ai eu envie de fonctionner un peu par jeu de piste. Pour illustrer « Sème » ; qui a été le premier single ; j’ai dessiné une plante hyper organique avec les racines, les radicules, les bouts de terre et de la poussière et on se regarde bien, il y a une espèce de cœur vaginal ; de cœur origine du monde. Pour « Blanche Princesse », j’ai fait un petit bouvreuil qui est au creux de l’hiver, il n’est pas bien épais mais il se tient droit et il regarde devant lui avec fierté. Ces images me sont apparues et j’ai eu envie de les illustrer assez réalistement pour amorcer le propos. Quant à la pochette de l’album, j’y suis allée au culot et j’ai demandé à Alfred qui est un dessinateur que j’aime beaucoup ; il a fait notamment une trilogie qui se passait en Italie, « Senso », « Amore » et « Maltempo ». Je n’avais pas le recul nécessaire pour dessiner la pochette de ce disque et je me suis dit qu’Alfred aurait ce recul-là avec sa sensibilité. Alfred a fait quelque chose de super, il m’a représenté et ça m’allait car moi, pour l’instant, je n’ai pas ce recul-là.
Comment est né ton duo avec Xavier Machault sur « Comme Si » ?
Etant suivie par la scène conventionnée Château Rouge, j’ai demandé une rencontre en écriture en 2021 afin d’échanger avec quelqu’un qui vienne m’aider à identifier les blocages éventuelles ou les incohérences dans ce que j’écrivais. Xavier a vite été identifié par la structure comme étant la bonne personne. Nous nous sommes rencontrés, il m’a fait faire plein d’exercices auxquels je n’aurai jamais pensé, j’ai senti qu’il avait aimé ce que j’avais fait et cela m’a encouragée. Xavier vient d’un univers assez Rock, un peu à la Bashung, il a une voix très grave et scéniquement, il va chercher la lumière dans le noir, là où moi, je présente quelque chose de plus doux, vaporeux et mélancolique. Je lui ai proposé « Comme Si » qui n’a rien de noir et je ne me suis pas fait envoyer bouler !
Ton intention avec ce disque serait-elle d’emmener les auditeurs à travers champs comme tu le chantes sur « Sème » ?
Pourquoi pas ! Si ça peut être un voyage…de toute façon, l’art en est un.
Que retrouve-t-on dans ta culture musicale ?
Les titres du Velvet Underground qui ont été faits avec Nico, Paul Simon/Simon & Garfunkel, Ella Fitzgerald, « Louis and the Good Book » de Louis Armstrong, Otis Redding, Andrea Laszlo De Simone, Jeff Buckley, Piers Faccini, Tracy Chapman, Françoise Hardy qui m’a beaucoup apporté tout comme Jeanne Cherhal, José González et plus récemment Blick Bassy…J’ai d’abord été touchée par les voix.
Quels sont tes prochains projets ?
Je serai en live à la Smac Le Brise Glace à Annecy en duo avec Jean-Baptiste Soulard le 15 janvier. La soirée de release EP sera organisée le 17 janvier à Château Rouge scène conventionnée à Annemasse en duo avec Jean-Baptiste Soulard et Xavier Machault en invité. Je suis très contente de faire un concert chez moi à Chamonix à la Maison des Artistes et là, je serai en solo. Je vais ouvrir le festival Les Chants de Mars le 14 mars à Lyon en première partie de Coline Rio et j’en suis ravie. D’autres dates son prévues en région à partir du mois d’avril. Des live sessions ont été enregistrées et le duo avec Xavier Machault devrait être mis en images.
Estelle Giordani - Sème (Clip officiel)
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Estelle Giordani - Blanche princesse (Clip officiel)
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