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Retrouvailles avec Oldelaf au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur « Saint-Valentin » !

Publié le par Steph Musicnation

(c) Elodie Ward

(c) Elodie Ward

Pourquoi ton cinquième album est-il sorti le 25 octobre et non le 14 février ; jour de la Saint-Valentin ?

Je me suis fait la réflexion que finalement ce sont les 364 autres jours qui sont importants pour célébrer l’amour plus que ce 14 février qui cristallise peut-être des choses jolies mais un peu kitsch aussi avec les petits cœurs et ce dîner obligatoire.

L’amour est le thème central sur ce nouveau disque mais de quelle manière l’abordes-tu ?

J’ai voulu faire un album concept afin de pouvoir aborder l’avant, le pendant et l’après avec des issues différentes mais je ne voulais pas raconter une histoire d’amour car ça se serait soldé soit par un truc triste soit par une happy end. J’ai eu à cœur d’éplucher l’amour en parlant de celui que l’on recherche mais qu’on ne trouve pas, celui qui est épanoui, celui qui est caché…et je parle de manière ironique de la fête de la Saint-Valentin.

Les chansons de « Saint-Valentin » sont-elles fortement autobiographiques ou pas mal fictionnelle ?

Quand on a la chance d’être auteur, on peut vraiment s’inventer la vie que l’on veut ; sur une chanson, une histoire, un livre, un poème ; en utilisant quelques éléments de la nôtre même s’ils sont parfois très lointains voire inexistants. J’invite tous les gens qui se sentent un peu tristes, renfermés, comprimés à écrire car une page blanche est une occasion pour devenir aussi bien chevalier que pilote d’escadrille ou président de la république et c’est pareil en amour car on peut s’imaginer une peine quand tout va très bien et s’imaginer que tout va très bien quand on est en peine ; c’est d’une puissance extraordinaire.

(c) Elodie Ward

(c) Elodie Ward

Quels sous-thèmes retrouve-t-on sur ton disque ?

Je parle notamment d’homosexualité sur « Mille Milliards » ; je ne suis pas sûr de l’avoir déjà fait par le passé ou en tout cas pas de manière ouverte et officielle et je suis très content que ça se fasse sur un album qui parle d’amour. Sur ce disque, j’évoque également le quotidien car je n’aime pas les super héros, je préfère les gens qui ont des failles ; les gens qui doutent comme disait Anne Sylvestre. Comme j’ai un sentiment de proximité avec la vraie vie, je dirai que je parle tout simplement de Nous dans mes chansons.

Musicalement, comment as-tu souhaité ce cinquième pas discographique ? Il me semble que tu l’avais imaginé plus acoustique à l’origine…

Effectivement, à l’origine, nous étions partis à deux guitares et deux voix avec mon pote Victor Paillet afin de faire quelque chose de très acoustique à la Simon & Garfunkel ou Sufjan Stevens. Nous avons commencé à enregistrer les chansons de cet album mais quand je les ai réécoutées, j’ai trouvé que ce n’était pas moi, c’était hyper triste et ça ne m’allait pas ; j’ai confondu acoustique et triste ; il n’y avait pas le côté insolent qui pique un petit peu et qui fait réfléchir. Quand nous sommes repartis en studio, j’ai rajouté une batterie par-ci, une basse ou un synthé par-là car j’avais peut-être l’angoisse de faire quelque chose de trop triste, certaines chansons de l’album ont été plus produites comme « Saint-Valentin » alors que d’autres sont restées dans leur essence première comme « Rue des Pyrénées » et « Marie » et j’en suis très content.

« Mille Milliards » et « 100 » renvoient aux BDS de Tintin et des Schtroumpfs, cette forme d’expression artistique a-t-elle participé au développement de ton écriture ?

Je pense que oui même si ça serait prétentieux de se comparer à des génies comme Goscinny, Franquin, Tronchet et Larcenet. J’ai passé des heures incroyables avec ces gens-là et leurs personnages. J’ai toujours trouvé ça merveilleux qu’ils puissent nous intégrer autant dans leurs mondes qui pouvaient être parfois un peu glauques ; on a toujours envie d’aller dans ces décors-là et d’être le personnage même quand il est affreux. C’est extraordinaire ce qu’ils ont réussi à amener à des générations entières. Je ne suis pas spécialement un découvreur de BDS mais je suis un enfant de cela. Consciemment ou inconsciemment, ça a forcément influencé mon écriture mais aussi mon interprétation dans les ruptures, les chutes et les colères car j’adore celles d’Astérix, de Prunelle ou de De Mesmaeker.

(c) Elodie Ward

(c) Elodie Ward

Te souviens-tu du plus beau cadeau que tu aies offert à la Saint-Valentin ?

J’avais fait un joli cadeau pour récupérer quelqu’un. J’avais imaginé un jeu de piste avec des énigmes dans des lettres qu’elle retrouvait dans la rue et je crois que la personne avait été touchée.

…et de celui que tu as reçu à cette occasion ?

 Ce n’est pas exactement à la Saint-Valentin mais mon premier fils est né début février et c’était la plus belle chose qui me soit arrivée.

Fais-tu partie de ceux qui pensent que la Saint-Valentin n’est finalement qu’une fête commerciale ?

Tant mieux si le côté fleur bleue/kitsch/ love/coeur rassure certaines personnes mais c’est aussi la grande fête pour se foutre de la gueule des célibataires et moi, ça me mets un peu mal à l’aise vis-à-vis de tous ceux qui se retrouvent sur le carreau. A la base, cette fête est commerciale mais maintenant, il y a des gens qui y mettent une autre symbolique, ils prennent le temps pour trouver quelque chose à offrir ce jour-là mais pour ma part, je préfère l’improvisation. Ce que je trouve un peu triste, c’est le fait d’offrir une Box cadeau ; comme à noël ; car parfois, la personne ne l’utilise même pas alors qu’il y a des gens qui n’ont rien même quand ils sont en couple. Si certains ont besoin de ce petit rappel pour faire quelque chose, je reste convaincu que c’est sur les autres jours que tout se joue.

(c) Romano Loris

(c) Romano Loris

Ton album se termine sur « Ne m’Attache Pas », en amour ; et peut-être en amitié ; es-tu celui qui s’attache généralement le plus ?

Quand j’étais plus jeune, j’étais celui qui s’attachait le plus car je m’abandonnais sans aucun doute dans les sentiments amicaux et amoureux mais j’ai été beaucoup déçu et je pense que je me protège plus aujourd’hui. Je vis toujours des choses très fortes mais je ne m’emballe pas, je profite de l’instant présent. J’ai plutôt tendance à faire assez attention et à effectuer les choses de manière rationnelle.

Quels sont tes prochains projets ?

La tournée va se poursuivre afin de défendre ce disque au mieux. Je vais fêter mes 50 ans ; le jour même ; à L’Olympia le 10 mai ; c’est quand même très particulier et j’en suis très heureux. En parallèle, il y a le spectacle Opération Bretzel et La Drôle d'Humeur d'Oldelaf sur France Inter. D’autres choses viendront après un peu de repos…

Retrouvailles avec Oldelaf au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur « Saint-Valentin » !
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