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Rencontre avec Niariu au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur son second EP !

Publié le par Steph Musicnation

(c) Salomé Oyallon

(c) Salomé Oyallon

Comment te présenterais-tu à nos lecteurs ?

Je suis auteure, compositrice, interprète, productrice de mon projet et également réalisatrice puisque je viens de faire un documentaire sur la scène musicale Guinéenne ; pays d’où je suis originaire.

As-tu très tôt imaginé ton avenir dans la musique ?

Si j’ai toujours aimé la musique, je pense que cela a été un rêve d’enfant qui n’a pas trop été avoué même si je chantais avec mes sœurs et que nous faisions des chorégraphies. A cette époque-là, je n’envisageais pas forcément mon avenir dans la musique car je pensais que ce n’était pas quelque chose d’accessible. Ce n’est que bien plus tard, vers l’âge de 18 ans, que j’ai commencé à l’envisager comme une carrière.

As-tu pensé de manière totalement consciente ton second EP comme l’antithèse de son prédécesseur afin de présenter une toute autre facette ?

Oui, c’était totalement mon intention. Mon premier EP était très sombre alors que mon projet était censé être une échappatoire et le fait d’avoir composé un disque un peu trop triste et mélancolique m’a donné la sensation d’être coincée dans une bulle qui ne représentait pas ce que je voulais et avant même de savoir ce que je souhaitais faire comme sons pour mon second EP, j’avais l’intention de présenter quelque chose de lumineux.

(c) Salomé Oyallon

(c) Salomé Oyallon

Musicalement, comment as-tu voulu « Superfly » ?

Sur ce second EP ; que je souhaitais chaleureux ;  j’avais envie qu’il y ait du groove, du rythme, afin que les gens puissent danser dessus et j’ai notamment choisi de le faire en incluant des instruments Guinéens. Je pense que j’avais déjà ce discours-là sur mon premier EP mais cela ne se retrouvait pas forcément dans ma musique. Je suis retournée en Guinée car cela faisait trop longtemps que je n’y étais pas allée et je ressentais comme une déconnexion. J’ai eu besoin de recomprendre mon lien avec mon pays d’origine et naturellement, cela s’est implémenté dans ma musique ; il y a notamment beaucoup de kora et de la flûte traditionnelle peule sur « Superfly » qui possède aussi un petit côté Afrobeat. Par ailleurs, j’ai souhaité laisser plus de place au chant sur « Superfly » et nous avons beaucoup travaillé les structures dans ce but. Ayant grandi en écoutant de la Pop, j’ai cherché à trouver un bon équilibre entre le fait de m’exprimer tel que je le voulais et que cela se fasse dans une forme qui soit compréhensible par les auditeurs. A noter que l’EP s’ouvre sur la voix d’un griot ; que nous avons enregistrée en Guinée ; et c’était super important pour moi car chez nous, les griots sont dépositaires de la culture orale et c’est cette classe sociale qui fait de la musique. Comme normalement, je ne serais pas censée faire de la musique, je pense qu’inconsciemment c’est aussi pour cela que j’ai du mal à me projeter dans une carrière de chanteuse quand j’étais plus jeune et le fait d’ouvrir ce disque avec cette voix-là, c’est comme si j’avais une bénédiction de ma culture.

Comment décrirais-tu l’univers de ce disque ?

Lumineux, chaleureux, apaisant et positif.

De quoi parles-tu sur ce second EP ?

Surmonter les obstacles ; s’en sortir ; est un thème récurent dans les chansons de ce second EP. J’aborde notamment le fait de ne plus se sentir en phase avec soi-même et de surmonter cela avec la spiritualité, des identités qui s’entremêlent, d’amour… « Free » est un hymne à la femme car c’est un sujet important dans ma vie ; j’ai fait partie des Amazones d’Afrique, j’ai grandi entourée de femmes, je pense que c’est ma plus grande source d’inspiration et c’est aussi une force.

(c) Salomé Oyallon

(c) Salomé Oyallon

« Superfly » s’ouvre avec « Healing », serait-ce cette idée de guérison que tu aimerais apporter aux auditeurs avec ta musique ?

Exactement ! En ce qui me concerne, la musique doit avoir un sens, on se tourne vers elle quand on est seul ou pour ressentir des émotions et c’est en faisant de la musique que je me suis rendu compte de ce qu’il y avait en moi. Pour moi, un artiste est quelqu’un qui sait capter un moment ou une émotion de la vie d’une personne et c’est comme cela que l’on s’identifie à lui en fonction de ce que l’on ressent à certains moments. Ce second EP représente ma guérison mais c’est aussi notre guérison à tous en fait. J’aimerais que cet EP donne une énergie positive aux personnes qui se sentent faibles ou pas bien mais aussi qu’il puisse permettre aux gens d’aller encore mieux dans les moments où tout va bien.

Pourrais-tu nous en dire plus quant à la mixité des langues dans ton projet musical ?

Dans mon projet, il y a du français, de l’anglais, du pulaar qui est ma langue d’origine et AK4SEVEN chante en soussou ; qui est une autre langue Guinéenne ; sur « Mi Fala ». Sur ce disque, on retrouve les langues avec lesquelles j’ai grandi. Au quotidien, je m’exprime avec ces différentes langues et je ne pourrai pas chanter que dans une seule car le français, l’anglais et le pulaar me constituent dans mon intégralité.

Tes deux EPS sont sortis en autoproduction, est-ce quelque chose que tu recherches afin d’être décisionnaire à chaque étape ?

Cela s’est fait par la force des choses car je pense que chaque artiste a envie d’être accompagné. Je me suis beaucoup cherchée et je pense que j’ai eu besoin d’être seule dans ce processus même si je n’ai pas créé ces sons toute seule. Je n’ai pas voulu être influencée par quelqu’un d’extérieur afin d’être totalement décisionnaire sur ce que je voulais créer mais maintenant que j’ai trouvé ma voix et mon son avec ce second EP, je peux envisager de travailler avec d’autres personnes.

(c) Salomé Oyallon

(c) Salomé Oyallon

Qui retrouve-t-on dans ta culture musicale ?

Bob Marley, The Fugees, beaucoup de musique traditionnelle Guinéenne notamment Sékouba Gambino, Salif Keïta, Koffi Olomidé…du Zouk également avec des artistes tels que Slaï, Thierry Cham et Kassav’, beaucoup de Dancehall avec mes grandes cousines, du Reggaeton avec Don Omar, Daddy Yankee…et des artistes Guinéens de la scène urbaine ; je me suis rendu compte que ma culture Reggae venait plus de la Guinée que de la Jamaïque. J’ai écouté également Britney Spears et Christina Aguilera ; la Pop qui passait sur MTV et sur BET quand j’allais chez mes cousins à New York ; Usher, Missy Elliott, Ciara, Timbaland…En grandissant, j’ai creusé certaines choses, je suis allée vers la Funk avec Parliament-Funkadelic et j’ai écouté aussi Keziah Jones, Amy Winehouse, Paolo Nutini, The Kooks…C’est très éclectique car je me suis intéressée à tout !

Quels sont tes prochains projets ? Le live en fait-il partie ?

Le live est mon gros objectif dans mes mois à venir car pour moi, c’est la finalité d’un projet. J’aimerais pouvoir faire de la scène et me produire dans des festivals durant l’été 2025. J’envisage d’aller tourner quelques live sessions avec des musiciens en Guinée.

Rencontre avec Niariu au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur son second EP !
https://www.facebook.com/NIARIUMUSIC
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