Rencontre avec Jean Felzine du groupe Mustang au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur « MÉGAPHÉNIX » !
Pourquoi avez-vous choisi la figure mythique du phénix pour baptiser votre cinquième album ?
Quand on a enfin réussi à sortir notre précédent album qui s’intitulait « Memento Mori », on pensait que ce serait peut-être le dernier, cela dépendait un peu de l’accueil qui lui serait fait et comme il a été bon, on s’est demandé comment appeler le suivant. Je me suis vite dit que « MÉGAPHÉNIX » serait un nom marrant car c’est un objet dans Final Fantasy qui permet de ressusciter les trois membres de l’équipe et comme nous sommes très fans de jeux vidéo avec Johan qui est le bassiste de Mustang, nous sommes rapidement partis là-dessus même s’il y a eu quelques autres pistes.
« MÉGAPHÉNIX » est votre premier disque avec Nicolas Musset à la batterie, le son de Mustang a-t-il changé de ce fait depuis « Memento Mori » ?
Oui, un petit peu. Nicolas avait fait la tournée du disque précédent avec nous mais il n’avait pas participé à l’album alors que là, c’est lui qui a réalisé « MÉGAPHÉNIX » que nous avons enregistré dans son petit studio. Nicolas est un batteur qui possède un jeu très musclé ; très puissant ; que nous n’avions jamais vraiment eu et cela a changé pas mal de choses. Nicolas est également un grand technicien de son instrument et ça lui permet de faire beaucoup de propositions rythmiques qui n’étaient pas forcément à notre portée auparavant. Forcément, son arrivée dans Mustang a changé pas mal la dynamique du groupe car Rémi ; notre précédent batteur ; avait un jeu très minimal, ce qui m’avait poussé ; moi ; à développer un jeu de guitare qui remplissait pas mal d’espace ; je faisais même des petits breaks à la guitare ; et là d’un coup avec Nicolas, la batterie prend beaucoup plus de place et ça oblige un peu tout le monde à se placer différemment dans le spectre mais c’est ce que nous voulions car après quatre albums, nous souhaitions ramener un peu de sang neuf et une nouvelle dynamique sur le cinquième.
Avant de revenir avec « MÉGAPHÉNIX », tu as publié « Chord Memory » en solo, comment se passe l’écriture pour tes différents projets ? Y-a-t-il une « sélection naturelle » au niveau des textes ?
Dans le cadre de l’album solo, oui, car il y avait des chansons vraiment très personnelles sur « Chord Memory ». Depuis « Memento Mori », il y a eu un album de Jo & Jean ; nous écrivions alors les textes ensemble ; et cet album solo mais ils étaient déjà dans les clous quand l’album de Mustang est sorti et je ne sais pas si aujourd’hui, je vais autant éparpiller mes billes. Pour le solo, les chansons étaient écrites au clavier alors que celles pour Mustang le sont à la guitare. J’aurai pu faire ces chansons très personnelles avec Mustang mais ça ne s’est pas présenté comme ça. Les textes, c’est un peu ma chasse gardé ; même si sur « MÉGAPHÉNIX », il y a eu quelques ajustements faits à la suggestion de Nico ; je ne me suis jamais interdit de faire un texte particulier en groupe car c’est moi qui m’exprime en tant que chanteur.
Dans sa version physique, « MÉGAPHÉNIX » se termine sur « Aigre-doux », est-ce ainsi que tu qualifierais ce nouvel album ?
Il faut savoir que cette chanson a d’abord été interprétée par Carmen Maria Vega car j’avais écrit « Aigre-doux » pour elle. Ce titre figure sur son album « Santa Maria » paru en 2017. De toutes les chansons que j’ai pu écrire pour d’autres artistes, c’était celle que je préférais et cela faisait longtemps que j’avais envie qu’on l’enregistre avec Mustang. J’avais à cœur que l’on puisse finir l’album dans sa « version définitive » sur une note plus légère que par le passé et d’ailleurs, nous avons construit « MÉGAPHÉNIX » de façon à ce que la deuxième partie du disque soit plus légère mais on ne peut pas dire que l’album soit aigre-doux car cela supposerait une certaine douceur qu’il n’y a pas dans le disque.
As-tu grossi le trait sur « Chanson française » ou est-ce vraiment ce que tu penses et depuis longtemps ?
Bien sûr, je grossis un petit peu le trait dans cette chanson pour avoir de bonnes phrases ; on dirait des punchlines dans le Rap. Quand « elle pèse une tonne, elle pèse que dalle » m’est venu, je n’ai eu qu’à dérouler des rimes après, ça venait tout seul et bien sûr, j’ai grossi le trait comme sur beaucoup de chansons d’ailleurs mais c’est grossir le trait pour essayer de dire quelque chose que je pense à savoir que la chanson française est trop lisse. J’ai été confronté à cela dans le travail et notamment dans celui pour d’autres artistes. On m’a déjà dit que tel mot ne passerait pas alors que je pense que la chanson devrait pouvoir tout se permettre, si c’est bien fait, elle ne devrait pas avoir de censure comme c’est le cas dans le Rap. Il y a quelques exceptions comme Katerine et Brigitte Fontaine mais je trouve que la chanson française est encore beaucoup trop guindée.
Où se situerait Mustang dans cette chanson française ?
Mustang a un pied dedans et pied dehors. Peu importe le style de musique que l’on fait, s’il y a des paroles en français, on a un pied dans la chanson française, qu’on le veuille ou non. Cela peut rebuter certains fans de Rock pur et dur pour qui il n’y a que l’anglais mais en ce qui nous concerne, c’est certain que nous avons toujours eu un pied dans la chanson française mais nous ne faisons pas partie de la grande famille de la chanson française en termes d’entourage ou d’exposition. Nous avons un pied dans le Rock, dans la chanson française et dans la Pop.
Quels thèmes abordez-vous sur « MÉGAPHÉNIX » ?
Sur « MÉGAPHÉNIX », il est question de rupture, de déboires avec le métier, de deux facettes de la technologie numérique, d’aéroport…
Comme vous en parlez sur ce disque…sais-tu si votre page Wikipedia est à jour ?
Je crois qu’il y a quelques conneries dessus quand même (rires) ou en tout cas, il y en a eu longtemps notamment des noms de labels fantaisistes. Johan essaie de corriger des trucs de temps en temps mais comme Wikipedia est participatif, quelqu’un peut réécrire derrière…
Comment est née votre collaboration avec Arthur Teboul sur « Aéroport » ?
Initialement, « Aéroport » n’était pas un duo, il n’y avait que la partie que je chante avec même plus de couplets, c’était assez redondant et on s’est dit que ce serait bien qu’il y ait un contrepoint. Nous avons vite pensé à Arthur car son lyrisme est plus positif que le mien, cela permettait d’avoir d’un côté, un mec qui se plaint tout le temps et de l’autre, un type qui dit que le voyage est génial. Cela donne quelque chose de dynamique et c’est quelque chose que l’on recherche. Dans une chanson, c’est toujours le point où c’est un peu électrique qui est intéressant. Nous nous étions croisés sur des scènes, j’avais fait une première partie de Feu! Chatterton avec Jo Wedin il y a longtemps mais nous nous sommes vraiment rencontrés à l’occasion de ce duo avec Arthur qui était fan de Mustang depuis pas mal d’années. Ça a été une belle rencontre !
Afin de rester dans le thème de cette chanson, tu y serais, vers quelle destination d’envolerais-tu ?
J’aimerais bien aller en Asie ; en Chine, par exemple. Ça me plairait d’être dans un pays où le langage ; et même ce qui est écrit sur les murs ; est incompréhensible. On comprend pourquoi les Asiatiques prennent en photo des choses qui nous paraissent banales quand ils viennent à Paris, tout est exotique. Avec Mustang, nous avons fait deux tournées au Japon mais c’était il y a longtemps. J’aimerais bien aller aussi en Afrique et aux Etats-Unis !
Tu as monté Mustang avec Johan il y a 18 ans déjà, on peut dire que c’est une longue histoire musicale et amicale qui perdure, que mettrais-tu en avant chez lui ?
C’est un très gros bosseur et ça l’a toujours été. Johan a tellement travaillé que c’est devenu un super compositeur ; il composé « Tiretaine, Amen » et « Mortification » sur « MÉGAPHÉNIX ». Johan a un vrai truc de mélodiste et comme il n’est pas auteur, il peut se permettre de faire des choses très asymétriques et il n’y a rien de mieux en musique. Humainement, c’est un bon gars qui est presque toujours de bonne humeur. Johan est comme un frère pour moi.
Qu’aimerais-tu que Mustang puisse réaliser dans les années à venir ?
J’aimerais bien que l’on puisse revivre de Mustang car aujourd’hui, ce groupe ne fait vivre personne, ni moi, ni Johan qui a un boulot à plein temps, ni Nico qui joue avec beaucoup d’autres gens, il est bien mieux payé qu’avec Mustang et c’est tout à son honneur de venir jouer avec nous. J’aimerais que nous puissions avoir accès à beaucoup plus de gens et pour cela, il faudrait que l’on puisse faire une scène sur un gros festival de temps en temps. Nous avons joué récemment à La Maroquinerie, c’était blindé et les gens chantaient tous les morceaux mais le public était constitué essentiellement de fans qui nous connaissent depuis longtemps. Cette fanbase est précieuse mais elle ne suffit pas à nous faire vivre.
MUSTANG // Je ne suis plus aimé (clip officiel)
Nouvel album MEGAPHENIX, sorti le 11 octobre 2024. https://mustangofficiel.lnk.to/Megaphenix ______________________ Réalisateur : Pierre Demaret Producteur : Julien Nodot Directrice de production :
MUSTANG // Aéroport feat. Arthur Teboul (clip officiel)
Nouvel album MEGAPHENIX, sorti le 11 octobre 2024. https://mustangofficiel.lnk.to/Megaphenix ______________________ Réalisation, cadrage, montage : Alex Pilot Guitare, chant, paroles et musique : ...