Rencontre avec Leea au Studio Luna Rossa à l’occasion de la parution d’« Indécise » !
Comment te présenterais-tu à nos lecteurs ?
Je chante, j’écris, je compose, je produis ; je fais tout sur logiciel ; et ensuite, je vais voir mon ingé son pour faire avec lui tout ce qui a trait aux arrangements, au mixage, à l’enregistrement et au mastering. A côté de cela, je m’occupe de tous mes visuels même si parfois, je demande à mes ami(e)s de prendre des photos. Je gère mes réseaux et je fais notamment tous mes montages vidéo ; c’est quelque chose que je fais à 100% toute seule car pour l’instant, je n’ai pas vraiment le budget pour demander à d’autres personnes de le faire et puis, cela me permet d’avoir le contrôle sur mon image et sur tout ce que je donne sur les réseaux car j’aime que ça reste spontané et naturel.
As-tu assez tôt imaginé ton avenir dans la musique ?
Pas du tout même si j’ai débuté la musique en prenant des cours de piano et de solfège à l’âge de 8 ans en région de Liège. J’ai commencé ça pour le fun car l’une de mes copines prenait des cours de solfège et je trouvais ça trop bien. Quand je me suis mise au piano, c’est devenu compliqué car on ne me faisait jouer que du classique et mes profs me détestaient car elles pensaient que j’étais beaucoup plus âgée ; j’étais plus grande en taille mais j’avais le même âge que les autres élèves. Par la suite, j’ai rencontré un prof de piano et une prof de solfège qui est devenue plus tard ma prof de chorale et ils ont été incroyables avec moi, ils m’ont laissé faire tout ce que je voulais comme je le sentais, ils m’ont permis d’exprimer toute ma créativité et cela m’a fait beaucoup de bien. Quand mes parents ont déménagé, j’ai dû arrêter les cours là-bas et je n’ai pas eu envie d’en reprendre ailleurs car ces gens étaient uniques pour moi et c’est à partir de ce moment-là que j’ai commencé à tout faire toute seule en autodidacte. Je me suis intéressée aux logiciels et j’ai regardé des tutos sur Youtube. Si aujourd’hui, j’en suis à ce stade, je n’aurais jamais imaginé faire des concerts toute seule ni même produire mes propres musiques mais c’est un vrai bonheur.
La Pop a-t-elle été une voie évidente pour t’exprimer d’un point de vue musical ?
Je pense que ça s’est fait ultra naturellement alors que je n’écoute pas spécialement de la Pop car mes goûts musicaux vont plus vers ce qui est plutôt expérimental. Par contre, il est vrai que dans ce que je sais faire spontanément au piano ou en ce qui concerne l’écriture, c’est beaucoup plus Pop et je suis donc allée dans cette direction très naturellement mais j’essaie d’expérimenter d’autres choses avec divers instruments.
Qu’est-ce qui a été le plus souvent mis en avant concernant « J’ai Envie de Danser » avec lequel tu t’es présentée au public l’année dernière ?
Le côté assez solaire de ce titre est pas mal ressorti et c’est aussi ce que j’ai voulu traduire dans le clip de cette chanson qui a été tourné juste à côté de chez mes parents sur un étang avec des copains. Ce clip a aidé à dessiner les contours de mon univers qui est un peu vintage ; il a donné une première image de la suite. Par ailleurs, le texte a parlé aux gens également.
Même si le titre de ton second single en dit déjà beaucoup, de quoi parles-tu dans « Indécise » ?
D’indécision ! J’ai écrit et composé ce titre un soir chez mes grands-parents qui vivent en campagne Liégeoise ; ce que je fais très souvent ; alors que moi, je vis à Bruxelles. Il faut savoir que je ne peux pas rester plus d’une semaine dans l’un de ces deux endroits ni même aller au Luxembourg ou retourner chez mes parents, il faut que j’aille ailleurs à chaque fois, je ne peux pas rester trop longtemps au même endroit. Quand je vais chez mes grands-parents, j’ai souvent un sentiment de frustration quand je vois mes potes en train de faire la fête et inversement, quand je suis moi-même en soirée à Bruxelles, j’aimerais être dans ce cocon avec mes grands-parents afin de profiter d’eux et juste ne rien faire. Je ne sais jamais si j’ai envie de sortir ou d’être dans un endroit calme et au final, je ne suis jamais satisfaite. Quand je suis dans un endroit, je pense toujours à l’autre et je gâche ce moment à regretter d’être là où je suis.
Dans quel domaine es-tu souvent indécise ?
Je ne pense pas que ce soit en relation avec un domaine extérieur précis car pour moi, ça a plus à voir avec des voix dans ma tête qui ne savent pas trop quoi choisir et quoi faire et du coup cela a des répercussions sur tout ; que ce soit par rapport au travail, à mes activités ou en ce qui concerne mes relations amoureuses. C’est quelque chose de général qui vient de moi et qui me bouffe un peu l’entièreté de ce qu’il y a autour de moi.
Quelles ont été tes inspirations musicales pour ce morceau ?
J’ai commencé à élaborer ce morceau très simplement sur mon logiciel et ensuite, nous avons cherché à l’étoffer avec mon ingé son en utilisant de véritables synthés analogiques afin de donner une vraie matière à « Indécise ». Musicalement, ce titre est un peu 70’s car j’adore ces sonorités. Quand j’ai composé ce morceau, j’étais dans ma phase « Words » de F.R. David ; pendant un mois, je n’ai pas arrêté de chanter cette chanson sous la douche (rires) ; et je pense que ça a été une inspiration. A chaque début de session, mon ingé son me demande de lui donner trois musiques que j’écoute sur le moment et pour « Indécise », je crois que F.R. David et Clément Froissart qui a des synthés incroyables sont ressortis.
Comment décrirais-tu ton univers ?
En référence à l’un des titres de Tim Dup, je vais dire que c’est de la mélancolie heureuse car c’est ce que je pense depuis cinq ans. En soi, tous mes textes sont assez tristes ; je parle souvent d’amour sauf sur « Indécise » ; mais je n’arrive pas à créer des instrus qui vont dans le même sens, je préfère rendre la tristesse joyeuse et qu’on en pleure en rigolant plutôt qu’en s’apitoyant sur son sort.
Une fois que tu auras bien établi ton projet personnel, te verrais-tu œuvrer pour d’autres artistes ?
Oui, j’aimerais beaucoup mais pour le moment, je ne me sens pas encore spécialement légitime. Je pense que j’ai encore besoin d’apprendre énormément et de faire ma propre expérience avec ma musique pour ensuite ne pas reproduire certaines erreurs avec d’autres personnes. J’adore produire et composer et j’espère qu’un jour, je pourrais le faire pour d’autres artistes. Œuvrer pour d’autres permet de se rendre compte que l’on peut faire autre chose que sa propre musique, c’est assez impressionnant et enrichissant.
As-tu été tentée par des boosters de carrière comme The Voice, Star Academy ou même L’Eurovision ?
Pas du tout ! Ça me fait peur, je pense que je n’ai pas assez confiance en moi mais je respecte totalement les gens qui y osent le faire. Je suis plus une personne qui fait de la musique dans sa chambre car elle est triste. Je ne me vois pas rentrer dans une dynamique comme celle-là. Je n’aimerai pas être surexposée. Artistiquement, j’ai envie de présenter des choses qui viennent de mon cocon ; de la racine ; et c’est aussi pour cela que je ne me vois pas commencer avec quelque chose d’aussi grand avant de perdre peut-être l’équilibre.
Quels sont tes prochains projets ?
J’aimerais bien sortir un prochain single à la rentrée et mon projet serait de publier un premier EP ; j’y travaille depuis deux ans maintenant. Idéalement, ce disque verrait le jour courant 2025…Avec mon ingé son, nous prenons notre temps, nous expérimentons encore beaucoup et nous apprenons plein de choses tous les jours. Il y aura du live en Belgique. Je ferai notamment la première partie de Pépite le 14 novembre au Reflektor.