Retrouvailles avec Tamar Su au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur son second album !
Qu’est-ce que les gens ont le plus mis en avant sur ton premier album éponyme paru en 2022 ?
Les gens ont souvent mis en avant la pureté de l’interprétation, la fraîcheur de la voix et le côté très intime et très personnel de mes chansons. On m’a également dit que cet album avait un côté Ethno World et en même temps qu’il était très Pop dans l’écriture des morceaux. Certaines personnes ont fait référence à Jane Birkin mais remise à la sauce contemporaine ; ça a été un beau compliment.
Ton second album s’inscrit-il dans la continuité musicale du premier ou as-tu eu d’autres envies ?
Pour mon premier album qui avait été écrit entre la France et Israël, j’avais puisé dans mes racines ; la musique avec laquelle j’ai grandi à savoir le Rock Israélien et la chanson Française. Mon second album est moins orienté « World Music » que le précédent mais si la batterie et la basse sont plus présentes, j’ai quand même gardé quelques instruments déjà présents sur mon premier album notamment la harpe. J’ai la sensation que mon second disque est plus Pop et plus catchy.
Pourquoi as-tu baptisé cet album « Maison », serait-ce parce qu’il a été enregistré réellement chez toi ou dans ta ville natale ?
Maison n’est pas le terme exact car en hébreux, הביתה se traduirait plutôt par rentrer chez soi. J’ai baptisé ce disque ainsi pour illustrer le fait que je suis retournée physiquement en Israël ; j’ai réaménagé près de ma famille et de mes amis, là où j’ai passé toute ma jeunesse ; et qu’il a été enregistré là-bas avec des musiciens Israéliens ; et je sens que cela a nourrit cet album. Par ailleurs, ce titre renvoie aussi à quelque chose de plus intérieur car ce disque me ressemble encore plus que le premier.
On te sent encore plus à l’aise avec le chant en français, est-ce aussi ton ressenti ?
Je crois que c’est aussi une question de temps mais effectivement, j’étais plus confiante en ce qui concerne le fait de chanter en français sur ce second album. Je crois que cela s’entend quand on écoute les deux chansons en français. Sur mon premier album, chanter en français m’avait demandé beaucoup d’efforts, j’avais dû faire plusieurs prises alors que ça a été beaucoup plus fluide sur le second. J’ai pu me concentrer sur les paroles plutôt que sur la langue.
« La Vie Que Tu As » qui ouvre ton second opus donne-t-il le ton d’un disque solaire et illustre-t-il le fait que tu te sentes épanouie d’un point de vue général ?
C’est une bonne question ! Pour moi, cette chanson est peu différente des autres. « La Vie Que Tu As » ne fait pas qu’ouvrir ce nouvel album car je pense que cette chanson marque aussi le début de ce qui suivra. Il faut savoir que cette chanson a été écrite au masculin par Yona Wallach qui est très populaire en Israël et moi, j’ai féminisé le texte ; cet exercice a été très intéressant. L’idée d’appeler mon album « הביתה » vient aussi de cette chanson ; c’est comme si je regardais ma vie passée et ma vie présente avec cette chanson et pour répondre à la seconde partie de ta question, oui, on peut dire que je me sens épanouie aujourd’hui.
Quels thèmes abordes-tu sur ton nouveau disque ?
Cet album parle pas mal de l’équilibre entre le silence et le bruit ; qu’ils soient intérieurs ou extérieurs. Ce disque aborde aussi la notion du temps sous différents aspects ; le temps qui passe, ce que le temps nous donne, ce qu’on en fait…J’ai pris du recul sur ce que j’ai vécu ces dernières années et cela a infusé dans les chansons de ce nouvel album.
Pourquoi apparais-tu à l’envers sur la pochette de cet album ? Y-a-t-il une symbolique derrière cette photo ?
A l’origine, cette photo était à l’endroit mais quand nous l’avons retournée, j’ai trouvé que le sens de la position qui indique un certain soulagement était encore plus fort. A l’endroit, c’était intéressant mais à l’envers, l’idée de lâcher-prise était encore plus évidente.
Peux-tu nous dire plus sur la mise en images du morceau « Les Belles Choses » ?
Ces derniers mois, la vie a été très dure en Israël et je ne sentais pas de faire un clip avec toute une équipe en ces temps de guerre, j’avais à cœur de faire quelque chose de simple et à dimension humaine moi-même. J’ai filmé toutes ces personnes qui sont des proches avec mon iPhone. Ce clip s’est fait très naturellement sans scénario, je suis allée voir ces personnes en le demandant d’être simplement elles-mêmes. Même si nous vivions une période très sombre, je voulais capturer ces petites lumières que sont ces moments du quotidien avec nos proches. Ce clip est peut-être simple mais il a du sens.
Hormis toutes ces belles personnes que tu as mises en avant dans ton clip, quelles sont les belles choses de la vie pour toi ?
J’aime beaucoup la culture, la langue et les spécialités culinaires en France. J’affectionne le fait de chanter en français et d’échanger aussi avec les gens même si ce n’est pas encore facile pour moi de parler couramment la langue. Je sens que la France fait partie de moi maintenant et c’est une belle chose.
Pourquoi as-tu choisi de traduire cette chanson de Daniela Spector en compagnie de Noémie Dahan ?
Avec ma femme, nous avions dans l’idée que Daniela Spector pourrait venir chanter cette chanson à notre mariage mais au lieu de nous unir en Israël, nous nous sommes mariées à Paris. J’ai eu envie de faire une surprise à ma femme et c’est pour cela que j’ai traduit cette chanson en français avec Noémie Dahan car je ne me voyais pas faire simplement une reprise en hébreu d’une chanson que je n’avais pas écrite moi-même. J’ai chanté « Les Belles Choses » à notre mariage et tous les invités m’ont dit qu’il fallait que j’enregistre cette version. En tournée, cette chanson plaît beaucoup, que ce soit en France, en Allemagne, en République Tchèque, il se passe vraiment quelque chose.
Quels sont tes prochains projets ?
Un titre inédit qui a beaucoup de sens avec tout ce qui se passe actuellement devrait sortir prochainement. Je vais continuer à faire des petites capsules vidéo sur mes réseaux sociaux. Du 06 au 10 août, je vais diriger l’Animix Animation Film Festival à Tel-Aviv ; il existe depuis 24 ans et comme cette année, il est international, cela me permet de travailler avec des artistes Français qui candidatent au festival. Je serai en concert le 15 septembre au Beit Hayotzer à Tel-Aviv. Il y aura des collaborations à venir…