Rencontre avec Mihlo au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur « Cage de Verre » !
Comment te présenterais-tu à nos lecteurs ?
Je m’appelle Emilie Bouchereau, je suis autrice, compositrice, interprète et arrangeuse. En parallèle à Mihlo, j’ai un projet de musique Irlandaise dans lequel je joue du bodhran. Sinon, je joue principalement de la guitare dans mon projet mais aussi dans le spectacle « Mon Petit Cabaret » que j’ai monté et interprété avec ma mère ; Béatrice Agenin ; qui est comédienne.
Faire de la musique de manière professionnelle, est-ce nouveau pour toi ou as-tu participé à d’autres projets avant de te lancer en solo ?
Je fais de la musique de façon professionnelle depuis pas mal d’années mais comme j’ai aussi longtemps donné des cours de chant, ce n’était pas mon activité principale. J’écrivais déjà des chansons, j’avais un projet sous le nom de Lady Stefane et Mihlo ; avec lequel j’ai pris une autre direction ; est né de ce projet-là. J’ai acquis une certaine expérience professionnelle au sein d’autres projets depuis ma sortie de l’école ATLA.
Avais-tu déjà dessiné dans ta tête les contours de ton premier EP ou t’es-tu laissée guider par l’inspiration du moment ?
Un peu des deux ! J’ai fait un premier EP sous le nom de Lady Stefane qui compte comme expérience mais j’ai voulu façonner le projet Mihlo et aller le plus loin possible avant que l’EP sorte ; prévoir des dates de concerts, rassembler du budget notamment pour avoir une attachée de presse ; j’avais à cœur de professionnaliser le projet sans non plus avoir à attendre des années. Si j’avais effectivement dessiné les contours de ce premier EP sous le nom de Mihlo, ils ont beaucoup bougé car j’ai commencé à écrire ces chansons il y a trois ans. J’ai évolué entre temps tout comme mon expérience de la scène et beaucoup de choses se sont passées. J’avais notamment une pochette très précise en tête et finalement, nous n’avons pas du tout fait ça, je me suis complètement laissée guider, j’ai travaillé avec le photographe Vincent Alvarez, nous avons un peu cassé tout ce qu’on s’était dit avant et c’était très bien comme cela.
Peux-tu expliciter le titre de ce disque ?
Dans ce disque, je parle notamment des rapports d’emprise, de soumission, de la manière dont cela s’articule, des relations qui en apparence sont des relations d’amour mais qui en fait n’en sont pas et je trouvais que l’image de la cage de verre résumait assez bien cela car c’est une sorte de prison qu’on ne voit pas et du coup, si on ne la voit pas, c’est difficile d’en sortir et en même temps, quand on commence à la voir, on se dit que l’on va peut-être se couper si on essaie d’en sortir. J’ai eu la sensation que l’après était compliqué. On voit ce passé un peu figé comme dans une cage de verre. Des deux côtés, il y a cette frontière qui est à la fois solide et ténue.
Ton EP a été précédé notamment par « Je Plais à Personne », si on se réfère au titre, ça aurait pu être « quitte ou double »…As-tu mis en avant ce titre pour contrebalancer l’aspect plus « grave » de ton premier single ou pour montrer que tu fais de la musique sérieusement sans te prendre trop au sérieux ?
Je l’ai un peu fait pour contrebalancer avec le premier single notamment parce que je suis une personne qui a de l’humour. En tant que spectatrice, j’aime bien recevoir quelque chose de distancié comme cela. J’ai trouvé assez jouissif de parler de la solitude comme quelque chose qui peut être très profond mais dont on peut aussi rire par moments. Quand on est dans un moment de solitude, la réalité peut être un peu déformée, on peut être en train de dramatiser quelque chose mais en même temps, ce sentiment est réel. Je trouvais qu’il y avait un lien avec ce que je racontais notamment sur l’emprise ou les relations dysfonctionnelles ; ça va un peu de pair avec. On cherche à être aimé car il y a cette faille et en même temps, la réponse n’est pas forcément dans les relations que l’on va trouver à ce moment-là puisqu’il y a un tel besoin de combler quelque chose que ça peut être un peu dangereux.
Quelles thématiques abordes-tu sur ces cinq premières chansons ?
Sur cet EP, je parle de solitude, de la volonté de sortir d’une relation dysfonctionnelle, de fuite ; car parfois il n’y a pas d’autre solution ; de viol conjugal même si le mot n’est jamais nommé et de mauvaise communication au sein du couple ; quand ça devient une joute verbale.
Je suppose que tu en as bien plus à ton actif…Comment as-tu choisi ces cinq titres-là ? As-tu cherché à avoir un fil rouge sur « Cage de Verre » ?
Effectivement, j’ai d’autres chansons qui parlent d’autres choses. Pour cet EP, j’ai eu envie que ces chansons soient connectées entre elles afin que cet objet-là raconte les différentes facettes de cette cage de verre.
Comment décrirais-tu ton univers artistique ?
Clair-obscur car il y a toujours un équilibre entre quelque chose d’assez mélancolique et une vraie recherche d’espoir ; je pense que j’ai essayé de mettre cela en musique et notamment vocalement par le biais de passages avec des envolées et des choses plus rythmiques ou incisives même dans le débit du texte. Poétique ; j’utilise pas mal d’images, je trouve que c’est quelque chose d’assez parlant ; n’étant pas quelqu’un de frontal, cela me permet d’exprimer des sensations, des sentiments, des émotions sans passer par quelque chose de très terre-à-terre. Sensible sans tomber dans la sensiblerie. Introspectif et qui appelle au questionnement ou à la réflexion. Organique notamment dans l’utilisation des voix.
« Cage de Verre » est loin d’être linéaire d’un point de vue musical, serait-ce pour laisser ouvert le champ des possibles pour la suite ou imagines-tu creuser une direction en particulier ?
Comme j’ai enregistré cet EP seule, j’ai pu expérimenter et mélanger des choses. Sur cet EP, il y a beaucoup de guitare mais je suis partie aussi sur des sons plus électroniques. J’ai fait cohabiter des sons plus modernes avec des sons acoustiques. Sur scène, comme je suis seule pour le moment et que je ne suis pas très à l’aise avec les machines, j’ai choisi de défendre ce disque en guitare-voix ; aussi parce que c’est ce que j’aime recevoir en tant que spectatrice. L’interprétation est vraiment ce qui m’intéresse le plus. Comme j’écoute et que j’aime chanter des choses assez différentes, on peut dire que cet EP laisse ouvert le champ des possibles pour la suite…
Qui retrouve-t-on dans ta culture musicale ? Es-tu plus Mylène Farmer que Larusso ou inversement ?
(Rires) J’aime beaucoup cette question ! Je suis plus Mylène Farmer car c’est la première artiste que j’ai commencé à écouter à l’âge de 8 ans grâce à ma nounou qui en était fan. A cette époque-là, j’étais fan de Mylène Farmer car j’étais fan de ma nounou et du coup, je connaissais très bien sa musique. Dans ma formule live, je reprends l’un de ses morceaux. Néanmoins, même si je prends plaisir à la réécouter, cette période m’est passée. Coldplay m’a clairement tapé dans l’oreille quand j’étais ado ; c’est là que je suis vraiment tombée amoureuse du son. Dans mes influences chanson, il y a eu Juliette et Mano Solo dont j’aimais beaucoup le cri de survie très poétique. En tant que chanteuse, j’ai exploré beaucoup de styles notamment le Jazz avec Ella Fitzgerald, de la musique Irlandaise…
Quels sont tes prochains projets ?
Du live ! Il y aura quelques dates cet été et d’autres à venir. Je vais jouer notamment à L’Audace à Fougères le 30 juin. Je suis actuellement en stage personnalisé à La Manufacture Chanson pour peaufiner le live. Je commence à écrire de nouvelles chansons pour mon prochain disque. Idéalement, j’aimerais sortir de la nouveauté fin 2025/début 2026.
MIHLO - Je plais à personne (clip)
À contrepied d'une ballade mélancolique, Mihlo raconte, dans un titre délicieusement ironique et entraînant, cette solitude dans laquelle on se complaît parfois dans un plaisir plus ou moins ...