Retrouvailles avec Roméo du groupe Reaven au Studio Luna Rossa à l’occasion de la parution de « Never Let Me Go » !
Comment est né l’EP « Live Symphony Orchestra » paru en décembre dernier ?
Cet EP a été un projet un peu fou que nous n’avions pas eu en tête avant d’avoir l’opportunité de réarranger certaines de nos musiques pour orchestre symphonique lorsque l’on m’a proposé d’être parrain du conservatoire de musique classique de Troyes. Nous avons eu une petite année pour arranger ces morceaux et la finalité du projet était de faire travailler cet orchestre symphonique pour les jouer en live lors d’un concert. Jouer un jour sur scène avec un orchestre symphonique en tant que groupe de Rock était l’un de nos rêves depuis petit car c’est un kiff incroyable ; il se passe vraiment quelque chose quand tu montes sur scène et ça donne vraiment une autre dimension à la musique. Ça a été un challenge aussi et nous avons pu jouer ce concert le 1er juillet 2023. Evidemment quand on a la possibilité de réaliser un projet aussi gros, on a envie d’en garder quelque chose, on l’a enregistré et filmé et comme il y avait vraiment une demande de la part de notre public qui avait à cœur de réécouter ce concert, on en a profité pour tout mixer et produire afin de sortir cet EP « Live Symphony Orchestra ». Pour le petit clin d’œil, nous avons sorti ce disque le 1er décembre soit six mois après la date de concert. Nous avons eu une très bonne presse et nous avons été très émus de cela car se confronter à ça était clairement quelque chose de nouveau pour nous. Nous l’avons fait une fois et nous espérons le refaire !
Le symphonique est-il arrivé jusqu’à vos oreilles par le biais du groupe Scorpions qui avait sorti un disque avec le Berlin Philarmonic Orchestra en 2000 ?
Dans le groupe, de manière générale, nous sommes tous fans du mélange des genres. Nous aimons notamment de grands chefs d’orchestre et compositeurs tels que Hans Zimmer et John Williams qui réinterprètent très régulièrement les musiques de films en live. En dehors du Rock et de la Pop, nous avons aussi un bagage de musique classique. Le fait de pouvoir juste se replonger dans ce qui a été notre éducation musicale à un moment de notre vie, ça a beaucoup aidé. Nous avons rêvé devant certains concerts de groupes Rock qui mêlaient le côté symphonique à leur musique habituelle et nous nous sommes dit qu’un jour, il faudrait que l’on puisse arriver à faire cela nous aussi. Scorpions n’a pas été forcément notre référence pour cela car quand on regarde l’histoire de la musique, pas mal de groupes l’ont fait et ils ont tous été un petit peu des influences pour nous.
Que vouliez-vous montrer au public avec ce disque ?
Je pense que cela rejoint ce que nous essayons de montrer depuis le début avec le projet Reaven. Nous n’aimons pas nous enfermer dans un seul style. Dans notre répertoire, il y a des titres hyper Rock et d’autres qui sont acoustiques et très intimistes et la raison en est très simple au début car moi, je n’aimerais pas arriver sur scène et jouer quinze fois le même morceau ; c’est impossible sinon je m’ennuierais sur scène et l’ennui, c’est juste affreux. Nous avons toujours voulu diversifier. La musique Pop-Rock au sens large permet un panel de choses incroyables. Le fait d’œuvrer avec un orchestre symphonique offrait la possibilité de montrer que cette musique qui reste populaire et très accessible pouvait se marier avec une musique où il faut des connaissances plus technique et surtout, cela nous permettait de montrer qu’il n’y a littéralement pas d’opposition dans la musique. Un bon morceau avec une bonne mélodie ; quelque chose qui tient la route ; un guitare-voix ou un piano-voix ; peut être refait de dix milles façon différentes car si la mélodie tient la route, le reste suivra. Avec ce disque, nous avons voulu nous fermer aucune porte et cela nous a permis de donner une autre ampleur à notre musique ; nous avons pu faire des arrangements hyper intéressants.
Cette expérience a-t-elle eu des répercussions pour les arrangements de vos prochains morceaux ?
Oui, d’une certaine manière. Avec Reaven, nous avons déjà l’habitude de réarranger pour le live tous nos morceaux studio ; les versions sont différentes en concert et certaines parties n’existent pas dans les morceaux studio. Le public peut avoir écouté dix fois l’album, il va redécouvrir en live tous les morceaux déjà entendus. Cela demande beaucoup plus de boulot. Le symphonique nous a confortés dans l’idée que c’est incroyable de reprendre ses propres morceaux afin de les faire redécouvrir, même pour nous ; on prend du plaisir à redécouvrir des morceaux que nous jouons depuis des années.
Comment expliquerais-tu que Reaven soit encore plus plébiscité à l’étranger qu’en France ?
Nul n’est prophète en son pays ! Même si nous avons fait une version Franco-anglaise de notre titre « Electric Love », il y a quand même un fait, tous nos morceaux sont en anglais ; non pas que j’ai arrêté d’écrire en français ; et cela peut être ; de manière très pragmatique ; une première barrière pour la France. Au-delà de cela, je pense qu’il faut regarder le paysage musical en France, ce qui fonctionne aujourd’hui, ce qui remplit les festivals, ce qui fait vendre les billets, ce qui passe à la radio, ce n’est pas la musique Pop-Rock car cette part est minime et il faut embrasser ce fait-là car sinon ça peut être très frustrant pour un artiste Français qui fait du Rock. Nous, nous l’avons complètement accepté. Pour la première fois, nous allons organiser une tournée en Amérique Latine ; c’est aussi un rêve ; car nous nous sommes rendu compte que nous y avons un vivier de fans mais c’est aussi parce que c’est la terre du Rock ; le Rock in Rio, c’est 500 000 personnes. Une fois que l’on a compris cela et que l’on accepte les règles du jeu, cela permet de s’en détacher et d’accepter un peu mieux le fait que cela pourra peut-être prendre plus de temps en France pour voir éclore certains titres. Nous croyons avant tout à la scène et cette année, nous avons pas mal de dates de festivals en France et nous sommes tous hyper contents de jouer plus dans notre propre pays. Là, la barrière de la langue sera moindre car nous serons directement à la rencontre du public.
Vous aviez publié une French Version d’« Electric Love », comment s’est passée l’écriture en français ? L’avez-vous vu comme un exercice de style ? Y avez-vous pris du plaisir ?
Je n’ai jamais forcé aucune composition à aller dans une direction de langue, c’est toujours la mélodie, la couleur du morceau qui m’a indiqué la langue et jamais l’inverse. Pour moi, il y a des morceaux, si on me demandait de les refaire en français, ça serait niet car ça ne sonnerait pas comme je le veux. En ce qui concerne « Electric Love », je n’ai pas eu de problème car même le thème de cette chanson qui aborde ma relation très intense avec ma guitare électrique sur scène me permettait d’aller dans une écriture en français. Ca a été intéressant de jouer sur les mots et sur les sens et j’ai tout de suite pensé à M car il joue énormément avec cela et je trouve que ses textes peuvent souvent sonner anglophones. J’ai pris beaucoup de plaisir à réécrire le texte en français. Ca a été vraiment un jeu car je n’ai pas du tout fait un copié-collé de la version Anglaise. Je voulais que ça sonne en français en gardant cet esprit du flow Pop-Rock en anglais et c’est pour cela que j’ai choisi avec soin les accents de certains mots.
De quoi parle votre nouveau titre intitulé « Never Let Me Go » ?
« Never Let Me Go » parle d’une relation forte ; amour, amitié, tout est rassemblé en même temps. En écrivant cette chanson, j’avais en tête une personne avec qui on aurait envie de parcourir le monde et avec qui on aimerait regarder un coucher de soleil sans parler juste parce qu’on se sent bien avec elle, un peu comme à la maison. Ca a été mon fil conducteur. « Never Let Me Go » illustre le fait qu’avec cette personne, on peut tout traverser. Pour habiller cette chanson, je souhaitais quelque chose de joyeux, d’entraînant et de positif.
Ce titre est-il un single ponctuel ou annonce-t-il le successeur de « For Tomorrow » paru au printemps 2022 ?
Nous avons enregistré ce titre durant le COVID et nous l’avons gardé sous le coude car je voulais qu’il mûrisse et qu’il puisse sortir au bon moment et cela nous a permis de revisiter la fin du mixage avec une équipe Américaine. « Never Let Me Go » fera partie du prochain album ; c’est une certitude. Ce titre est un bon successeur à « For Tomorrow » et il va nous permettre d’aller explorer tranquillement d’autres choses que nous présenterons à un moment ou à un autre…
Contrairement à beaucoup de groupes actuels, vous faites peu de clips, pourquoi cela ?
Parce que nous n’en avons pas le temps (rires) ! Nous nous sommes fait cette réflexion et nous aimerions en faire plus souvent. Depuis la mi-mars, nous avons repris la tournée mais durant une petite pause, nous allons commencer à tourner un clip que nous avons écrit nous-mêmes et c’est quelque chose que j’aime de plus en plus. Comme nous nous étions fait un sacré plaisir avec le clip d’« Ordinary Heroes », nous avons envie de revenir fort et cela demande de la patience.
Comment imagines-tu fêter les 10 ans de votre premier EP dans trois ans ?
Super question ! De plus en plus, on nous demande des vinyles et ce qui me vient à l’esprit, ça serait de rééditer tous nos albums et EPS en vinyles en éditions limitées avec des pochettes numérotées. Je ne sais pas si nous ferons cela pour les 10 ans du premier EP ou de notre premier album sous le nom de Reaven. Ca pourrait nous donner des idées assez insolites en termes de concerts…avec des surprises. Tu me donnes une très bonne idée, merci !
Quels sont vos prochains projets ?
Idéalement, le clip de « Never Let Me Go » sortirait cet été. Nous avons des concerts jusqu’en décembre en France et ailleurs. Il y aura probablement un concert parisien à la rentrée. Nous avons des titres très différents à partager avec le public et pour le moment, nous sommes en pleine réflexion quant à la suite…En tout cas, il y aura d’autres sorties d’ici la fin de l’année !