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Retrouvailles avec Gatica au Studio Luna Rossa à l’occasion de la parution de son premier album !

Publié le par Steph Musicnation

(c) Emmanuelle Jacobson- Roques

(c) Emmanuelle Jacobson- Roques

Pourquoi as-tu attendu plus de six ans pour donner une suite à ton premier EP éponyme ?

Ça a mis du temps à se faire ; c’est sûr ; mais il y a eu le COVID entre temps et cela nous a pas mal retardés. Après la parution de l’EP, j’ai fait le Festival d’Avignon en 2019, j’ai eu des soucis de santé et ensuite, nous étions censés lancer l’enregistrement de l’album mais il y a eu des reports, j’ai eu tendance à avoir des COVIDS longs et cela n’a pas aidé…Cet album que j’ai produit a eu une temporalité assez particulière mais pendant ce temps-là, l’écriture a continué ; tant mieux ; le dernier morceau ; « Altamar » ; est né en octobre dernier. J’avais à cœur de composer un titre avec Alex Finkin qui a réalisé l’album mais nous n’avions pas eu le temps jusqu’alors ; il y avait une histoire d’agendas qui était compliquée ; et un matin alors que nous enregistrions les derniers featurings, il m’a dit qu’il avait rêvé d’un morceau, qu’il l’avait en tête et qu’il fallait qu’on le fasse et c’était « Altamar » qui a donné son nom à ce disque.

As-tu fait « Peau Neuve » ; titre du deuxième extrait ; sur ce premier album ?

Pour moi, « Altamar » est dans la continuité de mon EP sans en être une redite. Si je ne me suis pas réinventée, j’ai progressé et j’ai affiné mes envies. J’avais besoin de ne plus être dans la plainte amoureuse comme sur mon premier EP, j’avais à cœur de changer de sujet sur cet album. Mon précédent disque était constitué de textes qui dataient un peu et que j’avais rassemblés alors que pour « Altamar », certaines chansons ont vraiment été écrites pour ce disque. J’avais le souhait de parler d’autres choses et notamment de mon pays. Plein de thèmes se sont un peu imposés sur cet album et ils allaient avec mon évolution personnelle.

Les douze chansons d’ « Altamar » ont-elles d’abord été rodées sur scène avant d’être enregistrées ?

Pas toutes mais il est vrai que nous jouions déjà sur scène pas mal de morceaux présents sur cet album. Des chansons telles que « L’Abri », « L’Ange », « A Demi-Mot » et « Embrassons-Nous » étaient déjà interprétées sur scène et nous avons rajouté « Peau Neuve » ensuite. En revanche, d’autres morceaux ont été créés pour l’album et nous nous sommes demandé comment nous allions les retranscrire sur scène, je pense notamment à « Ayulen » et « Altamar ». En live, nous revisitons les morceaux de l’album car je pars du principe qu’on ne fait pas la même chose en studio et sur scène et cela amène de nouvelles choses.

(c) Emmanuelle Jacobson- Roques

(c) Emmanuelle Jacobson- Roques

Peux-tu expliciter le titre de ton album ?                  

En espagnol, altamar signifie haute mer et cela renvoie au grand large. Anne Dufourmantelle ; qui est une psychologue, essayiste, autrice que j’aime beaucoup ; parle du grand large comme d’un nouvel horizon dans son livre « Eloge Du Risque ». Dans cette œuvre, elle parle de rompre des cycles dans lesquels nous sommes enfermés et dans lesquels nous ne nous retrouvons pas forcément afin d’oser l’inconnu ; oser aller voir de nouvelles latitudes, renoncer à des choses, en accepter d’autres, se remettre en question ; et cela faisait sens pour moi.

Quelles thématiques abordes-tu sur ce disque ?

L’exil, les mouvements sociaux au Chili mais cela renvoie à ce qui se passe dans le monde, le parcours de vie, comment traverser des hauts et bas et comment se révéler ou pas, le voyage, l’hypersensibilité, le fait d’oser…Cet album parle de grands sentiments !

« L’Abri » ouvre ton album, où se situerait le tien ?

Il y a longtemps, j’ai fait un travail avec une psychologue et elle m’avait invitée à me créer un abri ; une safe place ; pour m’y réfugier dans les moments où ça ne va pas. Cette chanson parle de cette bulle et comme jusqu’à présent, elle ouvrait tous mes spectacles, c’était une façon de dire au public que durant le concert, tout allait bien se passer dans mon abri. La tragédie du Bataclan a été quelque chose de très fort et de très traumatisant puisque les terroristes sont entrés dans cet abri. Pour moi, la scène est un lieu d’abri mais ma maison l’est beaucoup devenue aussi. Je suis très bien dans cette maison et alors que je suis quelqu’un de très social, j’ai ressenti le besoin de me replier un peu sur moi-même durant la dernière année de préparation de l’album, je me suis retrouvée dans cet abri, je l’ai réorganisé et j’y ai réfléchi à tout ce que je voulais dire et faire avec ce disque.

(c) Emmanuelle Jacobson- Roques

(c) Emmanuelle Jacobson- Roques

Comment synthétiserais-tu l’univers de ce disque en quelques adjectifs ?        

Doux ; la douceur est importante ; chaud ; il y a du chaud et du plus froid ; double ; double nationalité, double identité ; engagé, tendre et consolateur/réconfortant. Je donne des cours de chant, je coache des artistes et je trouve que le chant a des vertus thérapeutiques immenses ; sous-estimées par l’éducation nationale.

Peux-tu nous en dire plus sur la pochette qui illustre ton album ?

Comme l’indique cette pochette qui a été conçue par Vivian Daval avec qui je travaille également sur la scénographie de la version scénique de l’album, il y a une histoire d’ombre et de lumière dans ce disque et il est question de double identité car je suis née au Chili mais j’ai grandi en France. Vivian ; qui est un artiste visuel qui travaille beaucoup sur la lumière, m’a dit que j’avais le profil de mon pays et il a voulu le mettre en avant en le mélangeant à mon côté hyper solaire et sombre parfois. Cette photo n’est un montage. Vivian a d’abord photographié mon ombre et il l’a ensuite projetée sur mon visage en direct. Le fond a été créé par Vivian avec du verre dichroïque qui change de couleur selon la lumière et l’emplacement.

(c) Vivian Daval

(c) Vivian Daval

Comment est née ta collaboration avec René Lacaille sur « Embrassons-Nous » ?

Je chante au sein du collectif L’Ultra Bal qui est musicalement dirigé par FIXI qui est l’accordéoniste du groupe Java. Nous sommes plusieurs interprètes ; Chloé Lacan, Zaza Fournier, Maïa Barouh et moi-même ; nous sommes accompagnées par des invités ; Johnny Montreuil, Flavia Coelho… ; et parfois René Lacaille vient jouer avec nous. FIXI et René se connaissent depuis longtemps d’autant qu’elle a une vraie histoire avec La Réunion. Comme nous chantons « Embrassons-Nous » dans L’Ultra Bal depuis un moment, j’ai proposé à René de venir jouer un jour sur mon morceau et comme il lui plaisait, nous l’avons enregistré en studio.

As-tu prévu d’aller présenter « Altamar » au Chili d’où tu es originaire ?

J’en ai très très envie même si ce n’est pas du tout encore acté. Nous y pensons fortement. J’aimerais beaucoup pouvoir démarcher les personnes pour se faire en 2024 ou en 2025. Je crois que je serai malheureuse si je ne réussissais pas à aller jouer au Chili avant la fin de ma vie !

Quels sont tes prochains projets ?

La release party de l’album se fera au Café de la Danse le 1er mars ; il y aura des invités et Charly Marty en première partie. D’autres dates se profilent à l’horizon. J’aimerais dévoiler un EPK qui présenterait un peu la fabrication de l’album. Une live session de « La Tête Sur Les Épaules » est prévue. J’aimerais bien faire un clip peut-être pour « Embrassons-Nous »…J’ai très envie de faire remixer « Ayulen » afin de ressortir ce morceau avec des featurings avec des artistes Franco-Latines. Il y a plein de dates qui s’annoncent avec L’Ultra Bal.

Retrouvailles avec Gatica au Studio Luna Rossa à l’occasion de la parution de son premier album !
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