Retrouvailles avec Zanov au Studio Luna Rossa à l’occasion de la parution de « Lost In The Future » !
Depuis ton retour à la musique en 2014, tu as publié quatre albums, les morceaux présents sur ces disques sont-ils nés au moment de la création de ces albums ou certains ont-ils été des actualisations d’idées beaucoup plus anciennes ?
« Virtual Future » ; le premier de ces quatre albums ; était un album mixte qui reprenait des enregistrements faits 30 ans auparavant que je n’avais pas publiés et que j’ai repris et fait évoluer. Cet album m’a permis de faire le lien entre ma première et ma seconde vie musicale. Il faut savoir qu’au début des années 80, j’avais fait un quatrième album qui n’est jamais sorti et ce disque possédait un concept un peu particulier ; il n’y avait pas que de la musique, il y avait aussi des textes parlés, la voix était traitée dans un vocoder ; ce qui est tout à fait classique de nos jours ; et de la vidéo sur un synthétiseur analogique. Les paroles qui avaient été écrites par un scénariste exprimaient des idées fortes pour moi mais finalement, ce projet n’a pas pu aboutir. Quand j’ai repris ce projet, j’ai enlevé les voix et j’ai complété les musiques avec le matériel que j’avais racheté. Le début de « Virtual Future » a été fait avec des synthés analogiques et la fin avec des synthés numériques. En revanche, en ce qui concerne les morceaux que l’on retrouve sur « Open Worlds », « Chaos Islands » et « Lost In The Future », ils ont vraiment été composés au moment de la création de ces albums.
As-tu eu très tôt un goût prononcé pour tout ce qui a trait au futur, à la technologie et à l’espace comme pourrait le laisser entendre ta musique ?
Oh oui ! Je ne fais pas que m’intéresser au futur, je cherche aussi à le comprendre car j’ai une formation scientifique. J’ai toujours eu l’esprit très curieux, très créatif et très scientifique. Dans mon enfance, certains phénomènes m’intriguaient et je recherchais à les comprendre. Dans ma musique, on retrouve trois axes à savoir mon esprit scientifique, mon obsession pour le futur très lointain et mon refus des contraintes musicales du passé.
Y-a-t-il des passerelles entre tes albums les plus récents ?
Non, ce n’est pas une saga. Si ces albums ont tous à peu près la même origine, il n’y a pas de suite logique ou volontaire. Il y a sûrement des relations mais elles sont involontaires.
Peux-tu expliciter le titre de ton dernier album ? « Lost In The Future » reflète-t-il le fait que nous sommes noyés dans un flot constant de datas ?
Ce n’est pas seulement cela. Quand je regarde l’évolution de la science ; les découvertes et les avancées faites depuis un siècle ; et que je pense au futur ; celui dans un million ou un milliard d’années ; je me demande comment ça sera mais malheureusement, je ne serai pas là pour le voir. Dans mes titres, j’ai repris les différents domaines scientifiques qui m’intriguent et sur lesquels je me pose des questions notamment la physique quantique qui est extrêmement mystérieuse, la robotique, l’intelligence artificielle...
Quelles questions te poserais-tu sur ce futur ?
Qu’est-ce qui se passera quand on arrivera à vaincre la gravité ?, Que se passera-t-il quand on dépassera la vitesse de la lumière ?, Comment s’organisera la vie avec des robots et qu’arrivera-t-il quand ces robots auront une conscience et qu’ils pourront penser par eux-mêmes ?...
Qu’as-tu eu à cœur de mettre en avant dans cet album ?
La nature énigmatique de ce qui nous attend ; le fait que nous attendent des choses dont nous ne pouvons même pas avoir conscience aujourd’hui. J’ai essayé de mettre en avant cet aspect mystérieux et aussi mon mal-être quand je pense à ces choses-là car je n’ai pas les réponses et je sais que je ne les aurai jamais.
Par quelle nouvelle technologie es-tu le plus séduit musicalement parlant ?
J’ai commencé à faire de la musique sur des synthétiseurs qui étaient très basiques alors que maintenant, ils sont beaucoup plus sophistiqués, ils sont numériques, ils ont beaucoup de mémoire et cela permet de faire plein de choses. En revanche, je refuse de faire de la musique sur ordinateur avec des plugins et des éléments virtuels. Quand je fais de la musique, j’ai besoin de toucher les potards ; les boutons ; de voir les petites lumières et la position des choses. Aujourd’hui, je ne suis pas très satisfait de l’évolution des synthétiseurs matériels car les fonctions y sont beaucoup plus limitées que dans les synthétiseurs virtuels.
Tu aurais le choix ; même si je connais déjà assurément ta réponse ; préférerais-tu te perdre dans le futur ou dans le passé ?
C’est clairement le futur qui m’intrigue ! Je ne regarde pas dans le passé.
De nos jours, qu’est-ce qui est conforme au futur que tu espérais ?
Certaines choses actuelles comme l’informatique et Internet qui ont émergé de la technologie, des objets qui ont été créés grâce à d’autres plus simples que l’on a combiné entre eux et qui ont des fonctions qui vont au-delà des fonctions individuelles de chaque élément mais je n’attendais pas toutes ces choses qui ont émergé. Je savais qu’il se passerait des choses mais je ne savais pas lesquelles. Je me doutais que nous irions de plus en plus vite, qu’il y aurait des évolutions dans les domaines de la communication et de transportabilité…
As-tu déjà reçu des propositions afin de lier ta musique à l’image ?
Hélas non mais j’aimerais bien faire de la musique pour de l’image. En revanche, il faudrait que ma créativité puisse s’exprimer en liberté car je n’aimerais pas faire quelque chose de très spécifique pour des parties précises.
A l’instar de Jean-Michel Jarre qui a joué récemment dans la Galerie des Glaces du Château de Versailles, dans quel lieu mythique ou atypique aimerais-tu te produire ?
Dans un lieu qui m’exprimerait le futur…au centre spatial de la NASA ; par exemple ; ou dans un grand laboratoire scientifique ou médical ; un endroit qui refléterait le progrès scientifique.
Toi qui étais là à ses débuts, quel regard as-tu sur l’évolution de la musique électronique ?
On ne sait plus ce qu’est la musique électronique car il y en a partout maintenant même si elle est générée partiellement par des éléments acoustiques. Quand j’ai cherché à me documenter sur la musique électronique à l’heure actuelle sur un site de référence, j’ai découvert qu’il y a 190 sous-genres identifiés…Je ne sais plus ce que cela veut dire et je ne cherche plus trop à m’être une étiquette sur ma musique. En revanche, dans l’évolution de cette musique, on note l’apparition de l’intelligence artificielle qui peut avoir un intérêt technique mais je trouve ça complètement nul d’utiliser des logiciels pour générer de la musique car l’intelligence artificielle devrait être utilisée en collaboration avec un musicien pour améliorer la créativité. Aujourd’hui, c’est utilisé commercialement pour faire du business et pour remplacer l’humain.
Zanov - Lost in the Future - Quantum World - Video
Video created by Zanov to illustrate his new album "Lost in the Future" with the music "Quantum World". Available on www.zanov.net LOST IN THE FUTURE is a progressive electronic music album that ...