Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Rencontre avec Mandarina au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur leur troisième EP !

Publié le par Steph Musicnation

(c) Valérie Sonnier

(c) Valérie Sonnier

Pouvez-vous présenter Mandarina à nos lecteurs ?

Paola : Je suis Colombienne et j’habite en France depuis neuf ans. A la base, je suis comédienne ; j’ai fait beaucoup d’années de théâtre ; mais la vie a fait que je suis devenue chanteuse. Je joue de l’accordéon, c’est par cet instrument que je suis venue à la composition et à l’écriture.

Michael : Pour ma part, j’ai toujours fait de la musique. Avant de rencontrer Paola il y a huit ans, je faisais de la musique électronique tout seul. Dans Mandarina qui est né bien plus tard, nous écrivons ensemble mais aussi séparément ; nous réunissons nos idées ; et maintenant, nous chantons ensemble.

Comment s’est formé votre duo ?

P : Il faut savoir que nous sommes très différents tous les deux même si nous avons en commun le fait d’aimer les soirées Queer avec des dragqueens, c’est assez étonnant que nous nous soyons croisés mais nous nous sommes connus grâce à des amies que nous avons en commun. A l’époque, j’avais un projet solo et Michael m’a proposé de faire une maquette de l’une de mes chansons ; « Mandarina Ahumada » ; et c’est ce qui a marqué le début de notre collaboration.

M : Nous nous sommes rencontrés au mariage de deux amies. Etant ingénieur du son de métier et comme j’avais du temps durant l’été, j’ai proposé à Paola de réaliser des maquettes accordéon/voix afin qu’elle puisse démarcher les lieux où elle aurait pu éventuellement jouer. Pour le fun, j’ai remixé ses maquettes et ça lui a plu. Ensuite, cela a pris du temps car nous n’avions pas vraiment défini le but de tout cela. Parmi tout ce que nous avions fait, il y avait un morceau que nous aimions vraiment ; « No Soy De Aquí » et comme nous avions envie de faire des concerts, nous l’avons sorti en 2019.

Qu’est-ce que chacun a apporté principalement à Mandarina ?

M : Je dirai la musique électronique et les influences qui viennent du Rock et du Jazz ; ce qui est ; finalement ; très occidental, très du Nord.

P : J’ai apporté le côté latin mais aussi théâtral car quand j’interprète une chanson, je me mets à fond dans les émotions ; je suis très habitée sur scène. Je pense que j’apporte aussi du mysticisme à Mandarina , un côté spirituel ; j’adore lire les cartes de tarot.

(c) Valérie Sonnier

(c) Valérie Sonnier

Avez-vous cerné rapidement votre direction artistique ?

P : Pas du tout et je pense que nous nous cherchons encore !

M : Mon obsession dans la musique est d’évoluer tout le temps et on retrouve cela chez tous les artistes que j’aime. Ce serait inimaginable pour moi de fixer quoi que ce soit. A partir du moment où nous avons fait un disque dans une certaine couleur, j’ai à cœur que le suivant soit dans une autre. A ce niveau-là, je suis vraiment anticonservateur (rires). L’évolution constante est vraiment ce qui compte pour moi.

Comment voyez-vous votre évolution depuis la parution de votre premier EP « Lui » à la rentrée 2020 ?

: « Lui » mettait en avant le côté latin ; c’était notre premier EP et il possédait quelque chose de naïf et de frais. Ensuite, sur « Eldorado » qui est sorti après le confinement, nous avons visé une musique plus immédiate qui fasse danser ; nous en avions marre d’être enfermés, nous voulions faire des concerts et des musiques qui donnent envie de bouger.

M : Pour notre troisième EP, nous avions toujours cette envie d’immédiateté et d’avoir un côté festif mais nous sommes allés chercher quelque chose de beaucoup plus nocturne, de plus tourmenté et de plus sombre. « Le Soleil Ne Se Couche Plus » est aussi le premier EP sur lequel nous ne parlons quasiment pas d’amour et cela nous a fait du bien.

P : Oui car sur les deux précédents, nous parlions beaucoup de nos ruptures amoureuses (rires) !

M : Nous travaillons actuellement sur notre premier album et même si nous continuons dans cette direction, ça sera encore quelque chose de très différent. Le format album va nous permettre beaucoup plus de liberté par rapport aux EPS. Nous allons laisser plus de place à nos idées les plus folles et ça va partir peut-être un peu plus en couilles.

Comment décririez-vous votre univers ?

P : Coloré, science-fiction car c’est quelque chose qui nous inspire beaucoup dernièrement, poétique, existentialiste très souvent et sensuel.

M : Tropical, rétrofuturiste ; on va chercher dans le passé mais en même temps, nous essayons de faire quelque chose d’assez moderne ; souvent abstrait dans les paroles, Queer et porteur de messages.

(c) Valérie Sonnier

(c) Valérie Sonnier

Quelles thématiques abordez-vous sur « Le Soleil Ne Se Couche Plus » ?

M : Sur ce troisième EP, on retrouve un peu le concept de fin du monde sous les tropiques ; le soleil est devenu menaçant. Nous abordons des thèmes très existentiels sur ce disque où la mort est très présente mais nous ne sommes pas non plus dans une souffrance insupportable car l’idée est de faire la fête avant qu’il ne soit trop tard.

P : Je tiens beaucoup à deux chansons de cet EP, « Tierra Llora » que j’ai écrit pour la Colombie d’où je suis originaire car c’est une terre qui a beaucoup pleuré dans son histoire ; je pourrais dédier ce titre à d’autres terres qui pleurent elles aussi car on peut l’adapter de manière universelle ; et « Villa Adriana » qui aborde un inceste que j’ai vécu dans mon enfance. Cette très belle chanson m’a permis de tout dire avant qu’il ne soit trop tard.

: Nous avons écrit « Sylvia Was Here » pour Sylvia Rivera ; cette chanson est un hommage à cette activiste-militante-trans de Stonewall mais c’est aussi une lettre d’amour à toutes les personnes trans que nous connaissons et qui n’ont pas beaucoup de soutien.

Vous unissez vos voix sur deux titres de ce nouvel EP, allez-vous développer encore plus le côté duo vocal à l’avenir ?

P : Oui et c’est trop bien. C’est une évolution logique que nous avons déjà testée en live et ça change beaucoup de choses. Je trouve que la voix de Michael rend le projet très frais. Nous avons deux personnalités très différentes aussi dans nos voix et cela me plaît beaucoup.

M : J’adore chanter et en même temps, ça permet à Paola d’aller encore plus dans le côté théâtral qui lui plaisait à la base. Maintenant, il y a deux personnages qui se dessinent vraiment sur scène avec deux personnalités complètement différentes et il y a un vrai jeu entre nous.

Quel a été le déclic pour que Michael s’affirme plus en tant qu’interprète sur ce troisième EP ?

: Je ne pense pas qu’il était question de s’affirmer mais auparavant, je jouais de tous les instruments et Paola chantait, nous avions cet équilibre et ensuite, nous avons été rejoints par d’autres musiciens. Au fur et à mesure que nous avons évolué en termes de son, il y a eu de plus en plus de sonorités Rock, cela témoignait d’une envie de mettre une certaine énergie dans notre musique et tout cela reposait sur les épaules de Paola qui devait matcher toutes les énergies alors qu’au final, nous pouvions les partager. Cela permet de jouer de nos différences plutôt que de toujours se retrouver au milieu et d’en être prisonniers.

P : La chanson « Le Soleil Ne Se Couche Plus » a été un déclic quand même…

M : …car elle avait cette énergie un peu plus Rock. Il y avait quelque chose à trouver et nous l’avons cherché.

P : Michael avait enregistré des voix témoins afin de m’aider car je prends plus de temps à étudier les chansons en français, en les écoutant, nous avons pris conscience que cela marchait trop bien et les personnes qui travaillent avec nous étaient du même avis.

(c) Valérie Sonnier

(c) Valérie Sonnier

Vous produisez-vous déjà en live hors de nos frontières notamment en Colombie d’où Paola est originaire ?

M : Hélas, non.

P : L’un de nos rêves serait d’aller en Colombie ; j’y ai vécu presque toute ma vie, j’y ai fait beaucoup de théâtre, quelques concerts et j’y ai travaillé aussi un peu au cinéma et à la télé.

M : Dans toute l’Amérique Latine ! Comme beaucoup d’autres groupes de la même génération que le nôtre, nous avons été vraiment cassés par le COVID. Nous avions un premier concert prévu à Bruxelles en 2020, il n’a pas été reporté, il a été annulé tout simplement et depuis, nous espérons que ça va revenir. Nous avons déjà bien repris les concerts à Paris, après ça sera probablement dans le reste de la France et ensuite, les choses se feront…

Quels sont vos prochains projets ?

: Nous serons en concert le 13 décembre aux Disquaires, nous jouerons avec Iris qui est une chanteuse très cool.

M : En janvier, nous sortirons « Admiration » qui est un single inédit un peu à part de tout le reste mais que nous aimons beaucoup. Nous travaillons sur l’album et nous espérons trouver des partenaires ; label, tourneur, manager ; avant sa parution que nous prévoyons idéalement en 2025 avec des premiers extraits qui sortiraient à partir de l’été ou de la rentrée. Nous aimerions bien faire un clip pour « Sylvia Was Here » en demandant à toutes les personnes Queer de notre entourage de se filmer quelques secondes en faisant du lip syncing sur la chanson.

Rencontre avec Mandarina au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur leur troisième EP !
https://www.facebook.com/mandarina.music1
Commenter cet article