Retrouvailles avec Johanna Saint-Pierre au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur son album baptisé « Just Me » !
Ton quatrième album s’inscrit-il dans la continuité de tes trois précédents disques ou as-tu décidé d’explorer de nouvelles voies ?
Sur ce quatrième album, j’ai décidé d’explorer de nouvelles couleurs mais elles restent Pop. Par rapport à mes précédents albums, ce nouveau disque est un peu différent, je pense qu’il va un petit peu surprendre mais comme j’ai déjà sorti trois singles en amont, les gens ont pu en avoir un avant-goût. « Just Me » est un disque assez peps, bien coloré, les voix y sont très chaleureuses.
Serait-ce parce que tu as vraiment creusé le son à donner à ce disque qu’il a pris autant de temps ?
C’est vrai que trois ans pour un album…ça fait long mais je pense qu’il faut prendre son temps pour bien faire les choses et comme je fais beaucoup de choses en même temps, il faut savoir respirer aussi et cela permet de prendre du recul. Entre mon troisième et mon quatrième album, j’ai fait trois EPS ; je n’ai pas chômé, je ne suis pas restée inactive. J’ai commencé à travailler sur mon quatrième album pendant le COVID qui m’a permis de me concentrer sur ce disque puisque je me produisais moins sur scène. J’ai vraiment trouvé une complicité dans la co-écriture et dans la co-composition avec Nicolas Bulostin qui s’est également occupé de la production. Le plus compliqué durant cette période a été de pouvoir organiser des sessions en studio avec les musiciens et comme nous sommes allés dans différents studios, ça explique le fait que ça ait pris un petit peu de temps avant que ce disque ne soit mixé par Isaac Luyindula qui œuvre notamment pour Aya Nakamura.
Cet album a-t-il évolué en fonction des retours faits sur les premiers extraits ?
Non car j’avais déjà tout bien préparé. En revanche, comme trois singles sont sortis avant l’album, j’ai repensé l’ordre des chansons dans ce disque afin que ces morceaux que les auditeurs connaissent déjà ne ressortent pas en premiers lors de l’écoute.
As-tu pensé cet album d’un bloc ou s’est-il constitué au fil du temps ?
Ce disque s’est fait au fil du temps ; mon producteur m’amenait des bouts de musique et je lui disais si cela m’inspirait ou non. « Femme Egale Homme » qui est moins Pop-Soul que les autres titres est la chanson la plus récente.
J’ai eu la sensation en l’écoutant que tu avais fait en sorte qu’il y ait des « respirations » sur ce disque ; des morceaux plus down-tempo qui contrebalancent avec des titres Funky et dansants…
C’est vrai car j’aime qu’il y ait des mouvements comme dans les morceaux symphoniques et dans cet album, il y en a qui sont plus doux et d’autres plus rapides. Par ailleurs, je trouve que c’est bien de respirer un peu dans les albums qui sont quand même assez dansants.
Quelles thématiques abordes-tu sur ce disque ?
L’amour, les rêves, la liberté de la femme, la liberté tout court, la légèreté, la préservation des océans, la maternité car j’ai écrit la chanson « Joséphine » pour ma seconde fille…
Le fait de l’avoir baptisé « Just Me » signifie-t-il qu’il est plus intime que tes autres albums ?
Oui, cet album est plus intime, je m’y révèle très espiègle, douce et coquine. On va dire que je me suis un peu plus lâchée que sur mes précédents disques ; je pense avoir révélé une part de mon intimité.
Comment décrirais-tu l’univers global de ce disque ?
Féminin, assez sexy, sucré, coloré, doux, sensuel, apaisant et agréable.
« Femme Egale Homme » est-il ton titre le plus engagé à ce jour ?
C’est vrai que ce titre est très engagé mais pour l’EP que j’avais fait aux Etats-Unis avec Brian Bacchus ; le producteur de Gregory Porter ; j’avais écrit les chansons « Freedom For Politicians » et « What For » qui parlait de la guerre. Ces deux titres étaient plus engagés politiquement alors que « Femme Egale Homme » est plus féministe et engagé socialement. Femme égale homme, homme égale femme, il faut vraiment que nous soyons égaux les uns les autres, c’est très important.
Tu t’es produite récemment en piano-voix chez Madame Simone, comment adaptes-tu des morceaux rythmés tels que « Don’t Stop The Music », « Do It » et « Honey » pour l’occasion ? T’arrive-t-il d’inverser l’exercice pour des morceaux plus lents en live ?
Chez Madame Simone, je me produis toute seule en piano-voix dans une ambiance feutrée ; cet endroit est ravissant. Pour « Don’t Stop The Music », j’opte pour un son de Rhodes, les couplets sont plus doux et au moment du refrain, j’essaie de faire une rythmique de la main gauche. Il y a toujours moyen de faire quelque chose d’un peu Disco/Funky au piano. Quand ce sont des morceaux lents, j’aime jouer les remixes avec les musiciens sur scène afin de présenter un aspect différent.
Quels sont tes prochains projets ?
L’album « Just Me » sortira le 17 novembre. Je vais faire une résidence chez Madame Simone à raison d’un mercredi par mois, cela va me permettre de faire découvrir mon univers. Il est prévu qu’il y ait d’autres titres extraits de l’album et à priori aussi des remixes. Il se pourrait que des live sessions voient le jour…Grâce à mon producteur, je vais collaborer avec d’autres artistes, j’apparaîtrai en featuring sur leurs projets mais cela restera cohérent avec mon propre univers.